Après avoir déplacé le cube de métal dans sa chambre, Song Shuhang réfléchit un instant. Il décida d’en retirer les vêtements et de les mettre de côté.

Yu Jiaojiao lui demanda : « Shuhang, avez-vous décidé quoi faire de tous ces habits ? »

Il secoua la tête. « Je vais en offrir une partie et je garderai le reste. Je verrai en fonction des circonstances. »

– « Alors pourquoi les sortez-vous de leur caisse métallique ? » Elle était curieuse. Voulait-il sélectionner des robes et les trier en imaginant à quelle jeune Fée elles conviendraient ? Le monstre-poisson savait que le Vrai Maître connaissait quelques jolies cultivatrices de sa génération.

– « Hmm… Je ne veux pas abandonner. Je refuse de croire qu’il n’y a que des vêtements dans cette boîte ! »

Elle le taquina : « Ahaha… Après tout, ce n’est qu’un cadeau. Il n’y aurait rien d’étrange à ce qu’il n’y ait que des vêtements à l’intérieur. »

Mais alors, elle vit les mouvements de Song Shuhang s’arrêter et ses yeux s’illuminer.

Y a-t-il vraiment autre chose à l’intérieur ? Elle tendit le cou pour jeter un coup d’œil au contenu du cube.

C’était vrai !

Quand Song Shuhang avait sorti suffisamment de vêtements pour vider plus de la moitié de la boîte, Yu Jiaojiao remarqua qu’il y avait autre chose au fond.

Une épaisse chaîne dorée ; fondamentalement la même que celle que Song Shuhang possédait déjà. Il suffisait d’un simple coup d’œil pour déterminer que les deux objets faisaient partie du même ensemble.

Ensuite, il y avait ce qui ressemblait à une boîte de bonbons.

Après cela, il y avait un livre dont les pages étaient cousues ensemble.

Enfin, une liste pliée. Grâce à la Formation à l’intérieur, tous ces objets avaient été parfaitement conservés même après 130 ans.

La première chose que fit Shuhang fut de ramasser la chaîne. L’instant d’après, elle résonna fortement en accord avec celle déjà en sa possession. C’était elle qui avait troublé le navire volant. C’était un autre cadeau de l’Aîné Conduite de Bambou à sa disciple !

Shuhang soupira doucement et posa la chaîne. Ensuite, il ramassa le livre relié. Il s’étonna en découvrant qu’il avait été écrit à la main. En l’ouvrant, il vit des caractères chinois traditionnels. Même s’il était un peu difficile de reconnaître certains d’entre eux, il pouvait lire et comprendre la majeure partie du texte.

Sur la première page se trouvait une sorte de préface, une introduction que l’auteur avait écrit à l’intention de Conduite de Bambou. Il le remerciait pour son soutien continu. Ensuite, il déclarait avoir enfin fini d’organiser toutes les analyses et théories sur l’apprivoisement des animaux qu’ils avaient élaborées ensemble, et ce dans un seul volume.

Après avoir soigneusement révisé le texte, il leur aurait été possible de soumettre leur nouvelle version de l’Encyclopédie de la Domestication des Animaux au Maître de Secte et de remplacer l’ancien manuel de la Secte des Trente-Trois Bêtes Divines. Cette nouvelle version de l’Encyclopédie de la Domestication des Animaux aurait aidé les disciples à augmenter leurs capacités en tant que dompteurs.

L’auteur du livre avait préparé cette copie pour son mentor et ami, Conduite de Bambou. Il avait espéré qu’il trouverait le temps de l’inspecter de son côté pour voir si des parties auraient pu être améliorées ou corrigées. En même temps, cela lui servirait de souvenir.

De toute évidence, le rédacteur avait également été un disciple de la Secte des Trente-Trois Bêtes Divines. De plus, il avait été l’un de ces rares et précieux cultivateurs scientifiques. Visiblement, il n’était généralement pas resté à l’intérieur de la Secte, mais à l’extérieur pour poursuivre ses recherches.

Quant aux vêtements et aux autres trésors à l’intérieur de la boîte, il devait s’agir d’articles que Conduite de Bambou lui avait demandé d’acheter à sa place et de lui expédier.

En raison d’un événement imprévu, cette copie manuscrite de l’Encyclopédie de la Domestication des Animaux n’avait finalement pas pu parvenir à l’Aîné. La Secte avait été détruite.

Song Shuhang tendit la main et la posa doucement sur l’Encyclopédie.

Après avoir ouvert le livre, il serait lié par le destin à la Secte des Trente-Trois Bêtes Divines… Non, ce n’était pas tout à fait cela. Il était déjà profondément lié à celle-ci, alors qu’elle avait disparu 130 ans plus tôt, depuis le jour où il avait commencé à pratiquer la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines. Cependant, leur relation antérieure pouvait être considérée comme “passive”. Cette fois, c’était Shuhang qui prenait personnellement l’initiative.

Il l’ouvrit. À l’intérieur étaient décrites les méthodes pour dompter des centaines de bêtes, d’oiseaux, d’insectes et de poissons spirituels.

Les 33 premières créatures étaient les 33 bêtes spirituelles de la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines.

La Secte est originaire du 88ème département de l’ancienne Cité Céleste, le Département des Bêtes Divines. Même le symbole de leur secte, la chaîne dorée, exprime le statut de Maître Dompteur de Bêtes Spirituelles officiellement reconnu par l’ancienne Cité Céleste.

Song Shuhang atteignit rapidement la fin du livre et grava son contenu dans son esprit.

Je me demande si j’ai le talent pour apprivoiser les animaux… Si je ne l’ai pas, je devrai trouver un moyen de transmettre le contenu de l’Encyclopédie de la Domestication des Animaux après avoir fini ma pratique, un jour.

Puisqu’il avait obtenu certains avantages, il ferait de son mieux pour rembourser toutes ces faveurs. Ainsi, il pourrait garder une conscience nette et obtenir de meilleurs résultats sur le chemin de la cultivation. D’ailleurs, il estimait que l’Encyclopédie de la Domestication des Animaux valait à elle seule la pierre spirituelle de Quatrième Rang qu’il avait dépensée pour récupérer le colis.

Je me demande si l’auteur de cette Encyclopédie de la Domestication des Animaux, qui se trouve être la personne qui a envoyé le paquet scellé, a réussi à survivre à la destruction de la Secte des Trente-Trois Bêtes Divines…

Après avoir placé le livre manuscrit dans son sac à main réducteur de taille, il prit l’objet qui ressemblait à une petite boîte de bonbons et l’ouvrit. À l’intérieur, il vit des pierres précieuses de différentes formes qui scintillaient doucement. Au total, trente-trois.

– « Des cristaux de bêtes spirituelles… » Song Shuhang n’eut besoin que d’un coup d’œil pour déterminer ce dont il s’agissait. De plus, il en avait déjà mangé certaines de ces quelques types.

Tous les cristaux à l’intérieur de la boîte étaient de Deuxième Rang, tous faisant partie de ceux nécessaires à la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines.

Était-ce un autre cadeau que l’Aîné Conduite de Bambou avait préparé pour son disciple ? La Secte n’avait-elle pas été une grande puissance en son temps, un des plus grands rassemblements de dompteurs ? Le nombre de cristaux de bêtes spirituelles en stock avait dû être choquant. Était-il vraiment nécessaire d’acheter des cristaux hors de ses murs ?

Peut-être… Était-ce un cadeau de l’expéditeur pour le disciple de son ami, un présent personnel ?

Finalement, Song Shuhang récupéra la liste pliée. Sur celle-ci se trouvaient des informations détaillées sur les vêtements du cube métallique. Il y avait quatre tailles au total et dix habits pour chacune.

Au dos de la liste de vêtements, quelques mots avaient été écrits à la main : “Une boîte de 33 cristaux de bêtes spirituelles”. L’écriture était la même que dans l’Encyclopédie. Il y avait aussi un petit texte en dessous : “Félicitations à mon condisciple pour avoir franchi le Deuxième Rang. Je n’ai rien d’utile à vous offrir, outre une boîte de cristaux de bêtes spirituelles soigneusement sélectionnés qui peuvent vous aider dans votre pratique de la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines”.

Alors c’était ça…

Song Shuhang prit à nouveau dans sa main la boîte contenant des cristaux. Pour lui, elle était encore plus utile que l’Encyclopédie de la Domestication des Animaux. Il pouvait en profiter immédiatement !

Plus tôt, l’étudiant avait craint de devoir se lancer dans une tâche ardue, collecter 33 types différents de cristaux de bêtes spirituelles avant de pouvoir enfin passer au Troisième Rang. Cela faisait quelque temps qu’il regardait, impuissant, sa force augmenter rapidement. Il avait pratiquement traversé la moitié des paliers du Deuxième Rang, mais il était loin d’avoir collecté la moitié des 33 cristaux. De plus, beaucoup de ceux qu’il possédait appartenaient au Quatrième Rang. S’il les mangeait, il finirait par exploser. Autant jouer à la roulette russe.

D’un autre côté, s’il ne parvenait pas à développer pleinement son pseudo Vrai Qi Acquis

avant d’atteindre le Troisième Rang, l’intérêt de la Technique des Trente-Trois Bêtes Divines serait considérablement réduit.

Obtenir cette boîte pleine lui permettait de gagner beaucoup de temps. De plus, tous étant de Deuxième Rang, il n’aurait pas à avoir peur d’exploser après les avoir consommé avec la Technique de la Baleine Avaleuse. Il n’y avait tout simplement pas de meilleur cadeau pour lui.

– « Ça en valait vraiment la peine ! » dit-il. Ce colis scellé méritait cette dépense d’une pierre spirituelle de Quatrième Rang.

Il ne lui restait plus qu’à attendre le lendemain pour manger les plats de la Fée Neige Élevée et renforcer sa constitution au point d’atteindre la limite possible pour le Deuxième Rang.

Après quoi, il pourrait commencer à manger des cristaux sans s’inquiéter. En avalant les 33 types, il pourrait envisager d’atteindre le Troisième Rang. À ce moment-là, son Vrai Qi Acquis prendrait vraiment forme, et sa vitesse de sa cultivation serait capable de rattraper celle des génies qui avaient encore ce brin de Vrai Qi hérité du corps de leur mère.

Sur l’épaule de Song Shuhang, Yu Jiaojiao utilisait sa petite griffe pour relever son menton, apparemment perdue dans ses pensées. Son ami avait été tout simplement bien trop chanceux ces derniers jours !

Mais chaque fois qu’elle parlait de bonne étoile, le Vrai Maître rejetait la faute sur le Vénérable Blanc.

Le légendaire dieu de la chance, le Vénérable Blanc, était-il vraiment si terrifiant ?

Yu Jiaojiao prit son mignon petit téléphone portable fait sur mesure.

Cela ne lui coûterait rien d’essayer !

Ses petites pattes dansèrent sur son écran. Elle naviga dans ses dossiers jusqu’à arriver à une photo du Vénérable Blanc. Ses longs cheveux étaient tressés en nattes et enroulés autour de sa tête. C’était l’une des images du [Pack des expressions de Aîné Blanc] que Song Shuhang et Douce Plume avaient prises le jour où ils avaient tutoyé la mort ensemble.

Yu Jiaojiao posa son téléphone sur le bord du cou de Song Shuhang, utilisant le col de ses vêtements comme support. Elle n’avait pas de grandes aspirations. Par contre, elle souhaitait vraiment quelque chose !

J’aimerais vraiment que le gars appelé Gao Moumou prenne l’initiative d’écrire tout seul 30.000 caractères ce soir. Si c’est 50.000, c’est encore mieux !

Après avoir découvert que Gao Moumou était ami avec Song Shuhang, elle ne pouvait plus l’enfermer dans sa petite pièce noire. Dans ces conditions, le nombre de chapitres quotidiens qu’elle pouvait lire n’était plus suffisant pour la rendre heureuse. Sur ce, elle décida d’exprimer ce souhait. Elle voulait voir si prier l’Aîné Blanc était vraiment efficace. Essayer ne pouvait pas lui faire de mal !

Yu Jiaojiao joignit ses pattes et rendit hommage à la silhouette affichée sur l’écran.

– « … » Song Shuhang ne sut que dire. Il avait vu chacune des actions de son amie mi-poisson à travers le reflet de la boîte métallique devant lui. Comme sa vue était particulièrement bonne, il avait même vu la photo du Vénérable sur l’écran minuscule.

❄️❄️❄️

Cinq ou six minutes plus tard, la voix de Tubo résonna dans l’entrée de la villa. « Gao Moumou, Shuhang, je suis là ! Il fait tellement chaud aujourd’hui, et j’ai été bloqué au milieu de la circulation avec ce temps épouvantable jusqu’à maintenant… »

En l’entendant, l’auteur à lunettes alla l’accueillir avec enthousiasme.

Sa petite amie Yayi était assise sur le canapé et discutait avec le prêtre aux cheveux blancs… Ou peut-être écoutait-elle une de ses histoires. Il avait vécu de nombreuses choses dans sa vie, et comme Gao Moumou était libre, il avait commencé à discuter avec lui. Horizon s’était perdu dans ses souvenirs et s’était mis à raconter des choses qui s’étaient passées “autrefois”. Il leur narrait des événements encore plus incroyables que dans les romans et les films. Gao Moumou et Yayi étaient complètement captivés.

Song Shuhang rangea rapidement la petite boîte, puis la grosse dans son sac à main réducteur de taille. Ce dernier n’était pas si large, il était presque plein.

De plus, son sac avait la forme d’un lapin…

Ah ! Comment l’Aîné qui a fabriqué ce sac à main peut-il avoir si mauvais goût ?

Après quoi, il descendit rapidement pour saluer Tubo.

Ce soir-là, après l’arrivée de Yangde, les quatre colocataires se retrouvaient enfin. Ils seraient prêts à finir ivres morts !

❄️❄️❄️

Le soir même. Song Shuhang et les autres étaient vraiment ivres.

Une fois Yangde présent, les quatre colocataires, Yayi, le Prêtre Daoïste sans gêne et une incroyable beauté buvaient joyeusement ensemble. Cette belle femme qui ressemblait à une star de cinéma s’appelait Yu Jiaojiao.

Song Shuhang lui avait prêté la broche métamorphe qu’il avait empruntée à Douce Plume. La dernière fois, il avait encore oublié de la lui rendre. Il la prêtait donc au monstre-poisson, qui l’utilisait pour prendre l’apparence de sa mère et accompagner les autres pour quelques verres.

Le Véritable Monarque Tyran Jiaolong verserait-il quelques larmes en apprenant que Yu Jiaojiao avait poignardé l’honneur de sa mère ?

Les subordonnés de la cultivatrice avaient préparé quelques plats, certains comportant plusieurs ingrédients du monde des cultivateurs. Toute l’énergie spirituelle contenue à l’intérieur avait été ôtée afin que même les gens ordinaires pussent en manger.

L’alcool était également fourni par Yu Jiaojiao. Elle piochait dans le tribut que les races maritimes payaient à son père. Même un pratiquant s’enivrerait s’il n’utilisait pas le Vrai Qi ou l’énergie spirituelle pour y résister.

Bref, à part le puissant Prêtre Daoïste Horizon, tous les présents étaient saouls et étaient dans un sale état.

Gao Moumou, ivre, leva son verre et éclata de rire. « Ahaha ! À partir d’aujourd’hui, j’ai pour objectif de devenir un auteur de classe mondiale ! Je veux écrire un roman qui soit adapté en film et qui devienne célèbre dans le monde entier ! »

Yu Jiaojiao leva la sienne. « Petit, j’aime vraiment cet objectif ! Vas-y ! »

Song Shuhang et les autres n’avaient aucune idée de ce que Gao Moumou avait dit. Ils entendirent seulement “Vas-y !” et levèrent le leur.

Le binoclard pencha la tête et but avec élégance jusqu’à la dernière goutte d’alcool dans son verre. Ensuite, il bondit sur ses pieds vacillant et dit : « Moi, Gao Moumou, je tiendrai parole ! Je vais commencer à travailler à partir d’aujourd’hui pour devenir l’un des meilleurs auteurs du monde ! Je vais écrire quelque chose. Maintenant. Aujourd’hui, je vais écrire et me battre jusqu’à l’aube ! Vous feriez mieux de ne pas essayer de m’arrêter, ça me mettrait très en colère ! »

Yu Jiaojiao, qui s’était transformée en poisson ivre, tapa dans ses mains et poussa des vivats.

Song Shuhang et les autres suivirent instinctivement. Personne n’envisagea de l’en dissuader.

L’instant d’après, l’auteur ivre retourna dans sa petite pièce noire et alluma son ordinateur. Il se mit à écrire.

Quel genre d’intrigue pouvait produire un homme soûl ?

Gao Moumou sortait de l’ordinaire ! Dans l’Antiquité, des poètes avaient commencé par s’enivrer avant d’écrire des poèmes. Il était dans la même situation. Après s’être bourré le pif jusqu’à un certain point, il atteignait une vitesse de rédaction incroyable. De plus, toute l’histoire étant déjà bien vivante dans son esprit, l’ivrogne put écrire des chapitres jusqu’à l’aube…