Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 3 – 12h00 – Centre de commandement de la police de Bacoor, 3e étage, Boulevard Molino, Bayanan, Ville de Bacoor, Cavite
Madame Lanie et le chef Mallari venaient de sortir de la pièce où se trouvaient Mark et les trois filles. Ils affichaient un visage amer après avoir tout appris de Mark.
Après s’être reposé, Mark avait demandé à l’infirmière qui s’occupait de Charmaine d’appeler les deux et de leur raconter ce que le gouvernement avait révélé au centre commercial. Il résuma aussi un peu sa rencontre avec les militaires et ce qui s’était passé au centre commercial. Mais il n’avait pas tout dit. Il avait caché des choses comme le fait qu’il avait un téléphone satellite et qu’il pouvait contacter les militaires basés à Bay City. Il n’y avait aucune raison de leur dire cela maintenant.
En fait, ce n’est pas qu’il n’y avait pas vraiment d’intérêt, mais il ne voulait pas qu’on lui demande quand les secours arriveraient et ce genre de choses. De plus, ce téléphone lui avait été personnellement donné par Angeline. Ce n’était pas une propriété du gouvernement qui pouvait exiger de l’utiliser.
Ce sont les deux chefs qui informeraient les autres survivants de la situation. Ils diraient également à Mark qu’ils se préparaient déjà à quitter cet endroit.
À ce moment-là, Mark entendit de nombreux coups de feu à l’extérieur de la fenêtre. Les gardes du corps et la police, ainsi que d’autres personnes compétentes, se déplaçaient pour se procurer certains des véhicules du gouvernement à l’extérieur. Une fois que suffisamment de véhicules seraient rassemblés, tout le monde se dépêcherait de quitter cet endroit.
Le combat de Mark et d’Abbygale sur le toit de l’hôtel de ville avait ouvert les yeux des gens d’ici. Cet endroit n’était pas du tout sûr. À moins d’avoir les capacités et les compétences dont les deux avaient fait preuve sur le toit, ils ne pourraient pas survivre en restant dans ce petit bâtiment fragile.
Dans la pièce, Mark préparait également ses affaires. Abbygale, quant à elle, faisait une sieste en utilisant les genoux de Charmaine comme oreiller. L’utilisation complète de ses capacités sur le toit avait beaucoup épuisé la petite fille.
TOC ! TOC !
Deux coups retentirent à la porte et celle-ci s’ouvrit. C’était l’infirmière qui s’occupait de Charmaine. Apparemment, après que les médecins et les infirmières aient été sauvés, ils s’étaient divisés pour s’occuper des survivants blessés. En revanche, cette infirmière avait été désignée pour s’occuper uniquement de Charmaine.
L’infirmière tenait deux petits sacs. Elle en tendit un à Mark.
« Voici les médicaments que tu voulais.
– D’accord. »
Mark prit le sac et l’empaqueta avec les affaires qu’il allait rapporter. Dans le sac, il y avait les piqûres d’insuline de Charmaine et d’autres médicaments pour les maladies courantes comme le rhume et la fièvre. Quant aux analgésiques et autres produits, il en avait déjà beaucoup dans le véhicule et n’en demanda pas plus.
Après avoir remis la trousse de médicaments à Mark, l’infirmière s’était assise à côté de Charmaine et les deux femmes avaient commencé à discuter.
« Monsieur Mark… »
L’infirmière l’interpella.
« Mark, c’est très bien. Ajouter monsieur à mon nom me donne la chair de poule.
– D’accord, Mark. La proposition que Charm m’a faite tout à l’heure est-elle toujours valable ? Je sais que je n’ai pas donné ma réponse tout à l’heure, mais…
– Tu veux venir avec nous ? »
Charmaine s’interposa avec une mine réjouie.
« Oui. J’ai décidé de venir avec vous si c’est possible. »
L’infirmière répondit à la question de Charmaine avant de se tourner vers Mark. Après tout, c’était lui qui avait le dernier mot.
« C’est très bien si Charm veut que tu viennes avec nous. Mais qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? »
Mark était curieux. L’infirmière inspira et expira profondément avant de répondre.
« Je vais être franche. Votre bataille sur le toit m’a ébranlée. Je sais que Madame Lanie a dit que nous allions dans un endroit plus sûr mais je doute que l’endroit soit vraiment sûr. Alors j’ai pensé qu’aller avec votre groupe serait plus sûr. »
Elle regarda Mark en face et continua.
« Je sais que je suis présomptueuse mais en échange de la protection que j’obtiendrai, je travaillerai dur pour tout ce que je peux faire. Même si tu veux quelque chose comme mon corps, je ne…
– ATTENDS ! Attends. Arrête. Tu te méprends. »
Mark l’arrêta, le visage sombre. Charmaine s’empressa également de prendre la parole, le visage rougi.
« Oui, c’est vrai. Qu’est-ce que tu racontes ? Ne me dis pas que tu es tombée amoureuse de Grand Frère… »
La voix de Charmaine s’interrompit lorsqu’elle reçut un regard sévère de la part de son Grand Frère.
Le visage grave, l’infirmière répondit.
« Je ne suis pas tombée amoureuse ou quelque chose comme ça. Je sais juste que j’ai besoin de donner quelque chose en échange et tout ce que j’ai, c’est moi et rien d’autre.
– Ne me dis pas que tu es ce genre de femme ?
– JE NE LE SUIS PAS ! »
Mark fixa l’infirmière et perçut ses émotions. Elle n’était pas vraiment prête à le dire ou à le faire, mais elle était déterminée à renoncer à tout ce qu’elle avait tant qu’elle pourrait vivre.
« Bon sang. D’accord. »
Il décida d’accepter la détermination ou plutôt le désespoir de l’infirmière.
« Grand frère ?! Ne me dis pas…
– À quel genre de choses sales penses-tu ? Peux-tu utiliser de l’eau de javel pour nettoyer un peu ton cerveau ?
– Guu… »
Sur ce, Charmaine se tut.
Regardant à nouveau l’infirmière, Mark reprit la parole.
« Je te laisse venir avec nous et tu accompliras ce que tu viens de dire, sauf la dernière. »
En entendant cela, l’infirmière se sentit à la fois soulagée et insultée. Elle était soulagée de ne pas avoir à renoncer à son corps, mais elle se sentait insultée parce qu’elle ne semblait pas avoir de charme aux yeux de Mark. Elle restait une femme. Même si elle n’était pas belle, son physique était au-dessus de la moyenne. Mais pour Mark, elle semblait n’être qu’une femme laide.
C’est alors qu’elle se rendit compte de la situation et qu’elle l’exprima inconsciemment.
« Es-tu impotent ? »
TOUSSE ! TOUSSE !
Mark s’étouffa avec sa salive à cause de ce qu’il venait d’entendre.
« Mais d’où ça sort, ça ? Je suis tout à fait normal ! »
Il semblait qu’Abbygale avait été dérangée de sa sieste par le bruit qu’ils faisaient. Elle ouvrit lentement les yeux et les frotta. La petite fille se leva alors et se dirigea vers son papa.
« Papa est en colère ? »
Mark lui tapota la tête.
« Je ne le suis pas. »
La petite fille acquiesça et s’assit sur ses genoux sans lui demander son avis. Après cela, tout le monde resta sans voix. C’est parce qu’Abbygale avait commencé à lancer des regards à l’infirmière sans que personne ne sache pourquoi. La petite fille s’était assise sur ses genoux et avait fixé l’infirmière sans rien dire.
Le regard d’Abbygale fit frissonner l’infirmière. C’était comme si la petite fille lui disait de ne pas brutaliser son père.
Mark, quant à lui, soupira.
Pourquoi est-il plus difficile de parler aux femmes de nos jours ? C’était encore plus difficile que de tuer une douzaine d’infectés.
Sur ce, la pièce devint enfin silencieuse. Mark poursuivit son travail tandis qu’Abbygale, assise sur ses genoux, fixait l’infirmière. Cette dernière, de son côté, n’essayait pas de bouger ou de parler sous le regard de la petite fille. De son côté, Charmaine ne pouvait que sourire amèrement.
La petite fille était en fait plus effrayante que le père…
Un quart d’heure plus tard, le chef Mallari entra pour leur dire que les véhicules étaient prêts et qu’ils pouvaient partir à tout moment. C’était plus rapide qu’il ne l’avait prévu. Avec ce signal, Mark appela sa radio.
« Mei’er, tu es là ?
– Gege. Est-ce qu’on va déjà vous chercher ? »
La réponse fut immédiate et même le sujet de l’appel n’avait pas besoin d’être discuté. La voix de Mei semblait même heureuse.
« Oui, c’est vrai. Tu regardes ce qui se passe ?
– Oui.
– D’accord, dis à Odel de venir ici en voiture. L’évacuation va commencer.
– D’accord ! »
Mark se tourna alors vers le chef de la police.
« Allons-y. Il vaut mieux partir plus tôt. Nous devons arriver à Firenze avant le coucher du soleil.
– Ce n’est pas trop tôt ? Firenze est à une demi-heure d’ici en voiture, n’est-ce pas ? »
Charmaine s’interposa.
« C’était avant l’épidémie. En ce moment, rien que le trajet depuis le centre commercial nous a pris plus d’une heure alors qu’il ne devrait durer qu’une dizaine de minutes en temps normal.
– Pourquoi ?
– Il y a des infectés dans les rues et même des voitures qui bloquent les routes. Manœuvrer à travers ces barrages et s’occuper des infectés prendrait plus de temps que de voyager. Il y a même des moments où nous avons dû faire des allers-retours en voiture, car les routes sont totalement bloquées et inutilisables. »
Le chef acquiesça à l’explication de Mark, tandis que les deux femmes furent également éclairées.
Sur ce, Mark porta les affaires dont il avait besoin pendant que l’infirmière aidait Charmaine à sortir. Ne voulant pas être en reste, Abbygale se porta volontaire pour porter l’un des sacs. Le sac semblait trop grand pour elle, mais elle le porta sans effort.
En tant que premiers informés, Mark et son groupe furent les premiers à se déplacer. Curieusement, Mark n’était pas sorti et s’était contenté de rester à l’entrée du bâtiment, son fusil d’assaut à la main. En raison de ce comportement, le reste du groupe n’avait pas osé s’éloigner de lui et s’était contenté d’attendre à ses côtés.
Les coups de feu continuaient à l’extérieur tandis que les hommes armés tenaient les infectés à distance sous la direction du chef. Mark observait la situation en s’appuyant sur le cadre de la porte. Les véhicules récupérés étaient des fourgonnettes et des multi-cabines. Il y avait aussi une voiture noire avec un simple 8 sur la plaque d’immatriculation. Les voitures portant ces numéros de plaque appartiennent à des membres du Congrès, donc cette voiture devrait appartenir à Madame Lanie. Il était également certain qu’il s’agissait d’une voiture blindée.
Une minute plus tard, les survivants avaient commencé à sortir précipitamment du bâtiment. Ils s’étaient tous précipités dans les véhicules. Ce n’était pas parce qu’ils paniquaient, mais parce que la députée le leur avait demandé. Tout le monde devait se dépêcher car les infectés se rassemblaient dans cette direction.
Bientôt, une grande camionnette noire modifiée arriva. C’était le véhicule de Mark. Les hommes armés avaient laissé le véhicule s’approcher de l’entrée car Mark avait beaucoup de choses à transporter.
Le véhicule s’était arrêté juste à côté de l’entrée du Centre de commandement. Alors, sous les regards des gens autour, la porte s’était ouverte et une très belle fille était sortie du véhicule. Tous ceux qui la virent se figèrent sur leurs pas et inspirèrent une bouchée d’air, stupéfaits. Même les hommes qui tiraient sur les infectés ne pouvaient s’empêcher de la regarder.
Et puis, sous leurs yeux surpris, la belle fille s’était précipitée vers Mark et l’avait serré fort dans ses bras.
Tout le monde s’étouffa. Le contraste entre les apparences des deux était comme le ciel et la terre. Pour reprendre une expression chinoise, c’était comme une fleur coincée dans une bouse de vache !
Faisant fi des regards qu’elle recueillait, Mei commença à examiner le corps de Mark. Par ailleurs, le visage de Mark était très sombre. Il se sentait irrité. Il n’arrivait pas à savoir pourquoi, car il ne pouvait que percevoir les émotions étonnées et déçues des gens qui l’entouraient.
« Gege, tes blessures, ça va ?
– Je vais bien. Regarde, il y a déjà des croûtes. De toute façon, pourquoi es-tu sorti ? Tu attires l’attention, tu le sais.
– Mais, Gege. Je suis inquiète. »
C’est alors que la voix d’une autre femme se fit entendre.
« Maître, laisse-la faire. Elle était trop frénétique quand tu as été blessé et j’ai dû lui arracher la radio. »
Tout le monde regarda d’où venait la voix et vit quelqu’un sortir du siège du conducteur du véhicule. C’était une belle femme. Même si elle n’était pas aussi belle que la première fille, son charme mature frappait les yeux des hommes les plus âgés comme les plus jeunes.
Mais ils s’étaient tout de même figés lorsqu’ils avaient compris le nom que cette femme donnait à Mark. Ce nom résonna dans leurs oreilles et ils hurlèrent intérieurement.
« Vous deux… »
Mark soupira. Il entendit alors un murmure derrière lui.
« Pas étonnant que mon charme n’ait pas fonctionné sur lui… »
Il décida de l’ignorer. Mais Mei, elle, ne l’ignorait pas…
Elle se mit à fixer l’infirmière comme un chat à qui on aurait marché sur la queue. Mark commença à repousser Mei et regarda Odelina.
« Odel, aide-moi à charger ça dans le véhicule. »
Il désigna les objets qu’il avait posés à côté de l’entrée.
« Oui, Maître. »
Odelina charge alors patiemment les affaires à l’arrière du véhicule. Charmaine demanda alors en regardant Mei.
« Grand frère… Elle es ta petite amie ?
– Elle ne l’est pas.
– Mais… Ok. »
Charmaine voulait continuer à poser des questions mais ne pouvait-elle pas remarquer la mauvaise humeur de Mark en regardant les gens qui fixaient la belle fille qui le prenait dans ses bras.
Très vite, les survivants montèrent dans les véhicules. Il ne restait plus que le groupe de Mark et celui de Madame Lanie à l’extérieur.
« Tout le monde est prêt ? »
Madame Lanie demande au chef Mallari.
« Il nous manque en fait trois personnes.
– Hein ? Qui ?
– Garcia et ses hommes.
– Quoi ? Ils ne viennent pas ?
– Madame, je crois qu’ils voulaient venir mais… »
Le chef de la police montra du doigt l’entrée où se trouvait Mark. Mark était en train d’essuyer le sang qui coulait de son nez quand il avait remarqué que les deux personnes le regardaient, il avait appelé.
« Vous êtes prêts à partir ? »
Madame Lanie se rendit compte de ce que Mark était en train de faire. Elle secoua la tête.
« Nous sommes prêts.
– D’accord. Ouvrez la voie. Nous garderons l’arrière quand nous partirons car il y a encore des infectés qui viennent de derrière l’hôtel de ville. »
De façon inattendue, une racine d’arbre de la taille d’un bras sortit du sol près de Mark. Les autres personnes, à l’exception de Mark, furent surprises. Puis, la racine arriva lentement devant lui.
Il leva la tête et regarda l’énorme arbre, puis la racine devant lui. Il l’atteignit et la secoua. Puisque l’arbre gigantesque voulait se lier d’amitié avec lui, Mark ne refusa pas ses intentions. À ses yeux, il valait mieux se lier d’amitié avec un arbre aussi sensible qu’avec des humains instables.
Après avoir secoué la racine avec sa main, plusieurs autres racines sortirent du sol au milieu de la rue. Les racines commencèrent alors à bloquer les infectés qui arrivaient.
« C’est le signal, on s’en va ! »
cria Mark. Ils montèrent tous dans les véhicules et commencèrent à rouler. Curieusement, Mark s’était assis à côté de la porte passager de son véhicule et la porte était restée ouverte. Il commença alors à pointer son fusil d’assaut M16 vers l’entrée du centre de commandement.
« Odel, arrête le véhicule un moment. »
dit Mark et sans se demander pourquoi, Odelina obéit. Le véhicule s’arrêta au coin de la rue, à côté de l’hôtel de ville.
Trois personnes sortirent alors précipitamment de l’entrée en titubant. Leurs visages étaient couverts de sueur et leurs expressions étaient remplies de peur et de panique. C’était l’homme d’affaires, Garcia et ses gardes du corps.
« Attendez ! Attendez-nous !!! »
crièrent-ils à l’unisson.
C’est alors que les racines qui bloquaient les infectés s’étaient retirées et que les infectés avaient commencé à courir vers les trois hommes qui criaient.
TSST ! TSST ! TSST !
Plusieurs coups de feu silencieux furent faiblement entendus. Les trois hommes qui criaient étaient alors tombés et avaient commencé à hurler de douleur. Leurs jambes étaient touchées et saignaient abondamment.
TSST ! TSST ! TSST ! TSST ! TSST ! TSST !
Avec leurs cris, les infectés s’agitaient de plus en plus. Les gardes du corps ignorèrent la douleur de leurs jambes et commencèrent à tirer sur les infectés qui arrivaient. Cependant, ils furent surpris. Les infectés qui couraient après eux commencèrent à s’effondrer sur la route devant eux. Leurs corps étaient couverts de trous sanglants.
Ils s’étaient mis à espérer. Ils pensaient que quelqu’un essayait de les aider. Ce qu’ils n’avaient pas remarqué, c’est qu’aucun des tirs ne visait la tête des infectés qui couraient. Au bout de quelques secondes, les infectés qui étaient tombés avaient commencé à se relever.
Puis…
Garcia et ses hommes ne purent que pousser des hurlements douloureux alors qu’ils étaient voracement dévorés par les Mordeurs qui s’étaient transformés en Mangeurs.