Mutagen
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Chapitre 88 : Conclusion de la bataille pour le fruit d’or
Chapitre 87 : Le déchaînement de l’arbre mutant Menu Chapitre 89 : Un plan insidieux

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 3 – 11h09 – Toit de l’hôtel de ville de Bacoor, Boulevard Molino, Bayanan, ville de Bacoor, Cavite

Mark continua de tenir le fruit doré par-dessus le bord tout en soupirant de soulagement. Ce qu’il venait de faire était un pari risqué. Un pari énorme et risqué. Cependant, ils n’avaient rien d’autre à perdre en comptant sur ce pari puisqu’ils étaient déjà en danger. Si cela ne fonctionnait pas, il trouverait un autre moyen. Mais il n’y avait plus besoin de trouver un autre moyen. Mark avait gagné le pari.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles il s’était lancé dans ce pari. Tout d’abord, il avait remarqué que l’arbre était en colère, mais qu’il n’avait aucune intention de tuer. Tout ce qu’il voulait, c’était reprendre le fruit et ils n’étaient que des dommages collatéraux. Ensuite, à chaque fois que le fruit était projeté en l’air ou tombait, Mark pouvait sentir l’anxiété émaner de l’arbre. C’était comme si l’arbre craignait que le fruit soit gravement endommagé ou même détruit lorsqu’il tombait.

Puisque c’était le cas, que faire s’il menaçait cet arbre ? Et s’il lui montrait qu’il jetterait le fruit s’il ne s’arrêtait pas ? Puisque l’arbre était sensible, il comprendrait son intention, n’est-ce pas ?

Il avait raison et il avait réussi.

L’arbre s’arrêta de bouger et il dégageait maintenant des sentiments de peur. Mark pouvait sentir ses émotions. C’était faible, mais il en était sûr. L’arbre gigantesque avait peur qu’il jette le fruit par-dessus bord.

Mark regarda l’arbre gigantesque. Il comprenait maintenant. Ce n’était pas que la sensibilité de l’arbre était faible, car il n’était ni humain ni animal. Les fluctuations émotionnelles étaient semblables à celles qu’il ressentait chez les autres enfants. La sensibilité était faible, peut-être parce que l’arbre venait de naître.

Regardant vers l’arbre, Mark cria.

« Tu m’entends ? Peux-tu me comprendre ? Secoue tes racines si c’est le cas. »

Abbygale regarda son papa ? À qui parlait-il ?

Les personnes qui se trouvaient sur le toit du centre de commandement étaient également déconcertées par les actions de Mark. Parlait-il à l’arbre ? S’était-il aussi cogné la tête ?

Mais à la surprise générale, les racines qui couvraient la quasi-totalité du toit se mirent à trembler comme si elles réagissaient aux paroles de Mark.

Non…

L’arbre lui répondait vraiment ! Les racines de l’arbre tremblèrent pendant plusieurs secondes avant de s’arrêter.

« Tu veux que je te le rende ? »

cria encore Marc en agitant le fruit dans sa main. Les racines tremblèrent à nouveau en réponse. Mark pouvait sentir l’émotion de l’arbre. Il le suppliait.

Les émotions de l’arbre étaient trop pures et innocentes. Mark soupira. Il avait l’impression de malmener un enfant. Il regarda ensuite Abbygale.

« Gale, je suis désolé, mais nous devons le rendre. »

Abbygale secoua la tête. Ce n’était pas normal que son père s’excuse pour cela.

Regardant l’arbre, Mark cria à nouveau.

« Aide-nous à retourner là-bas d’abord et tu pourras avoir ce fruit. »

Marc désigna le sentier suspendu.

À ce moment-là, comme dans une scène d’un film fantastique, la vague de racines se retira et s’entrelaça lentement, créant un pont de bois. Le pont reliait les parties effondrées du toit et continuait vers le sentier suspendu.

Tout le monde était stupéfait de voir cela. Cela ressemblait à une scène de conte de fées et il ne manquait que les vignes et les fleurs pour que tout soit parfait.

Comme Mark ne ressentait aucune mauvaise intention de la part de l’arbre, il conduisit Abbygale à travers le sentier suspendu. Ce faisant, Marc avait l’impression d’être transporté dans un autre monde. Il marchait sur un pont fantastique, avec un arbre gigantesque à sa gauche et une fille aux oreilles de chat à ses côtés.

Le père et la fille atteignirent bientôt la sécurité du sentier suspendu. Mark fit demi-tour. C’était pour remplir sa part du contrat. Il trouvait dommage de ne pas pouvoir obtenir le fruit pour Abbygale et Odelina, mais il valait mieux le leur rendre, à moins qu’elles ne veuillent plus garder la vie sauve.

Tromper l’arbre ? C’était encore plus impossible. Même s’il parvenait à s’enfuir avec Abbygale tout de suite, il ne pourrait pas ramener Charmaine.

Mark tendit le bras gauche qui tenait le fruit vers l’arbre. Bientôt, une racine plus petite s’approcha de la main de Mark et s’enroula sur le fruit. Elle emporta ensuite le fruit vers son tronc. Lorsque la racine qui tenait le fruit s’était approchée de son corps, un petit trou s’était ouvert sur le tronc. Le fruit avait été placé à l’intérieur du trou avant qu’il ne se referme.

Voyant cela, Mark haussa les épaules. Il avait perdu son temps et s’était même blessé pour rien. Enfin, il ne s’inquiétait pas de sa blessure, car il se demandait plutôt où trouver des vêtements de rechange. Sa manche droite était déchirée et son sang tachait presque toute la moitié droite de ses vêtements.

Il s’apprêtait à faire demi-tour quand quelque chose lui tapa sur l’épaule. Lorsqu’il regarda, il s’agissait d’une autre petite racine. Comprenant l’intention de l’arbre, Mark ne partit pas tout de suite. Très vite, deux racines, l’une venant de sous le sentier suspendu et l’autre venant de sous le tronc, s’approchèrent de lui. Les deux racines étaient enroulées en quelque chose.

La racine qui lui avait tapé l’épaule avait tiré son bras indemne vers le haut et avait placé les deux objets enroulés par les deux autres racines sur sa main.

Les deux objets avaient l’air extraordinaires. L’un d’eux était un cristal violet en forme de tesson. Il était beau, mais il était rugueux et non poli. Le cristal était de la taille de son index. L’autre objet était une graine étrange. Elle avait la forme d’une graine de pastèque, mais était de couleur rouge et avait à peu près la taille de son pouce.

« Qu’est-ce que c’est ? »

Mark n’hésita pas à demander, même s’il avait l’air d’un fou en parlant à un arbre.

La racine devant Mark pointa alors le cristal, puis sous le sentier suspendu. Mark suivit ce qu’elle indiquait et vit le corps du chat mutant mort dévoré par les infectés.

« Ce cristal vient de cet énorme chat ? »

La racine trembla en signe de confirmation.

« Alors cette graine, c’est la tienne ? »

Mark ne comprenait pas bien la graine. Il ne pensait pas que l’énorme arbre lui donnerait quelque chose comme sa graine puisqu’il ne voulait même pas lâcher le fruit. Et comme pour confirmer ses pensées, la racine se mit à trembler de côté.

« Cette graine n’est pas la tienne ? Alors quelle est cette graine ? »

L’arbre ne répondit pas. On aurait dit qu’il ne savait pas non plus.

Le visage de Mark devint noir et il décida d’oublier ses sentiments. Si l’arbre n’était pas au courant, il n’y avait rien à faire. Au moins, il lui donnait quelque chose en retour. De plus, comme il s’agissait d’un arbre mystérieux, il devait s’agir d’un objet rare.

Puisqu’il recevait quelque chose, Mark décida de le remercier. Après tout, même si l’arbre était menaçant, il correspondait à ce qu’il avait pensé auparavant. Il n’était pas hostile aux gens. Il se comportait simplement de façon dangereuse parce qu’on lui avait soudainement volé son fruit.

C’était tout de même déroutant. Qu’est-ce que cet énorme arbre pouvait bien vouloir faire de son propre fruit ? Eh bien, cela ne le concernait plus.

« Merci pour ça. »

Mark dit et serra la racine avec sa main comme il le ferait avec celle d’une autre personne. Mark rangea les deux objets dans une des poches de sa veste et partit avec Abbygale. Après que les deux se soient éloignés, les racines commencèrent à reculer et l’énorme arbre redevint dormant. L’hôtel de ville, quant à lui, était presque en ruine.

Lorsque Mark et Abbygale revinrent, la toute première personne à s’approcher d’eux fut Charmaine qui était assistée par l’infirmière.

« Grand Frère, tu vas bien ? »

demanda Charmaine avec inquiétude en regardant le bras couvert de sang de Mark.

« C’est un peu douloureux mais ça va. C’est juste une égratignure, tu vois.

– Grand frère, ce jeu de mots est nul.

– Ce n’est pas un jeu de mots. C’est juste une égratignure. »

Mark essuya alors le sang avec la manche de son autre bras. Au souffle de Charmaine, les blessures qui avaient déjà commencé à cicatriser furent révélées. Les plaies ne saignaient plus car elles s’étaient déjà refermées.

« Tu vois, ça ira mieux dans quelques heures. »

Non seulement Charmaine, mais aussi les autres personnes qui se trouvaient à proximité étaient choquées. Ils voyaient la quantité de sang qui jaillissait de ses blessures et ça guérissait déjà ?

« Frère… Vraiment, qu’est-ce qui se passe ? Les zombies et ces créatures. Et puis, toi et Gale… »

En disant cela, Charmaine regarda la fille aux cheveux blancs et aux oreilles de chat qui tenait la main de Mark.

« Tu sais quelque chose, n’est-ce pas ? »

La plupart des gens autour se posaient la même question. Cependant, contrairement à Charmaine, personne n’osait formuler ses questions de peur d’offenser les mystérieux père et fille.

La députée et le chef de la police s’approchèrent également à ce moment.

« Je pense la même chose. Je me doutais que tu savais quelque chose. Pourrais-tu, s’il te plaît, nous expliquer clairement ce qui se passe ? Que se passe-t-il vraiment ? »

demanda Madame Lanie d’un ton inquisiteur mais humble. Elle voulait vraiment savoir ce qu’elle avait besoin de savoir, mais elle voulait aussi maintenir une bonne relation avec ces gens.

D’un autre côté, le visage de Mark s’assombrit. Cependant, ce n’était pas lui, mais la petite fille qui parla.

« Muu. Des gens ennuyeux. »

Abbygale était également mécontente. À l’exception de Charmaine et de l’infirmière, la petite fille se mit à jeter des regards à tout le monde. Ses yeux rouges semblaient vraiment terrifiants à ce moment-là.

Marc tapota la tête de la petite fille et regarda la députée.

« On peut en parler plus tard ? Nous sommes fatigués, tu vois ? »

Madame Lanie se gratta inconsciemment. C’était un geste qui ne correspondait pas à son statut.

« Désolée, je me suis emportée à cause de tout ce que nous venons de voir. »

Marc acquiesça. Il regarda Charmaine et lui fit signe du menton de le suivre. Il se dirigea alors vers la porte avec Abbygale, Charmaine et l’infirmière derrière. Toutes les personnes qui se trouvaient devant eux se déplacèrent rapidement sur le côté pour laisser la place à leur groupe.

Après être entré, Mark jeta un coup d’œil derrière lui et demanda.

« Charm, où sont nos affaires ?

– C’est la pièce à côté du bureau du chef, je crois ?

– Pourquoi là ?

– Je ne sais pas. Madame Lanie m’a amené dans cette pièce. »

En descendant les escaliers et en sortant du couloir, ils trouvèrent immédiatement la pièce.

Lorsqu’ils entrèrent, Mark se rendit compte des efforts déployés par le groupe de la députée pour rendre la pièce aussi confortable que possible. Il s’agissait d’un bureau, mais un lit d’appoint y avait été installé. Le désordre laissé par l’épidémie avait également été nettoyé et toutes les choses inutiles à l’intérieur de la pièce avaient été enlevées.

Mark s’installa sur l’une des chaises du bureau et bailla. Il tendit ensuite la main vers le sac qu’il avait apporté et prit l’une des bouteilles isothermes qui contenaient du soda. En faisant pivoter le sac sur sa ceinture, il en sortit deux médicaments, une gélule et un comprimé. Il consomma immédiatement le médicament car il ressentait déjà les effets d’une consommation excessive d’adrénaline.

L’infirmière aida Charmaine à descendre du lit et sortit précipitamment de la pièce. Mark s’en aperçut.

« Elle a peur de nous ?

– Je ne crois pas ? »

répondit Charmaine.

« Pourquoi s’est-elle dépêchée de sortir alors ? »

Charmaine ne répondait plus. Elle aussi était troublée.

Abbygale s’approcha de son papa tout en regardant ses blessures.

« Papa. Ça fait mal ?

– Juste un peu. »

Marc tapota la tête de la petite fille. Sous cette forme, la texture de ses cheveux était vraiment agréable à toucher. Il souleva ensuite la petite fille inquiète et la fit s’asseoir sur ses genoux. Il fixa les oreilles de chat sur sa tête, puis chercha ses oreilles humaines.

« Ce n’est vraiment pas là, hein ?

– Qu’est-ce qu’il y a, papa ? »

Abbygale était curieuse.

« Tes oreilles humaines ne sont plus là. Peux-tu encore redevenir normale ?

– Ummm… »

La petite fille réfléchissait sérieusement.

« Je peux ? Mais je ne sais pas comment. »

Elle trouva sa réponse dans son esprit et fut effondrée.

« C’est vrai ? Alors laisse-moi essayer. »

Mark serra alors Abbygale très fort dans ses bras. Au bout d’une minute ou deux, ses traits redevinrent normaux. Le changement était visible à ses yeux. Pour décrire sa transformation, c’était comme si ses oreilles et sa queue de chat étaient absorbées par son corps tandis que ses oreilles humaines poussaient comme ses oreilles de chat d’avant.

« C’était donc bien le cas. »

murmura Mark. De son côté, Abbygale se toucha la tête pour vérifier si ses oreilles de chat étaient toujours là ou non.

« Papa… comment ?

– Tu es juste trop agité. »

Marc sourit. La cause de la transformation d’Abbygale semblait être ses émotions. L’émotion calme que Mark ressentait toujours chez elle était remplacée par de l’agitation lorsqu’elle était sous cette forme. C’était aussi la raison pour laquelle la jeune fille timide avait réussi à exprimer son mécontentement à l’égard des gens tout à l’heure.

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