Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
‘Mais d’où elle me sort ça ?’
Mark ne savait pas comment réagir au fait qu’Abbygale l’appelait ‘Papa’.
Tous ceux qui entendirent Abbygale furent d’abord surpris, mais en regardant l’expression rare et précieuse qui apparut sur le visage de Mark, ils comprirent ce qui se passait…
Sauf Ange…
« C’est ta fille ?! »
Tout le monde la regarda avec des expressions incrédules. Elle remarqua immédiatement que tout le monde la regardait comme une idiote. Elle sursauta.
« J’ai tort, n’est-ce pas ? »
Paula fit un signe de tête à son amie à la tête d’entonnoir.
Soupirant, Mark prit la parole.
« Je ne suis pas ton papa, d’accord ? Tu ne crois pas que ton vrai papa serait triste ? »
Abbygale secoua sagement la tête.
« Maman m’a dit que papa nous détestait et qu’il l’avait quittée avant ma naissance. Je n’ai pas de papa. »
La fillette regarda Mark droit dans les yeux, comme pour percer son âme.
« Je veux que tu sois mon papa. »
Mark commença à avoir mal à la tête. Tout le monde ne savait que penser de la logique étonnante de cette fille. De plus, le cerveau de la jeune fille ne semblait pas du tout fonctionner à son âge !
« Pfft. »
Ange se moquait de la situation difficile dans laquelle se trouvait Mark.
Ils entendirent ensuite Abbygale répéter ce qu’elle avait déjà dit.
« Papa, j’ai faim. »
Mark se sentait vaincu.
« D’accord, mais tu devrais d’abord te laver. Tu t’es littéralement baignée dans le sang. »
Abbygale regarda ses vêtements et acquiesça.
***
19h50 – C entre commercial Bacoor, Aile Ouest, TechZone
Mark se tenait à l’intérieur du magasin où Mei et Ange étaient restées lorsque Paula et lui étaient allés chercher des médicaments au premier étage. Derrière lui se trouvent quelques employés ainsi que Bernard et Calvin à qui il avait demandé d’aider Ange plus tôt.
Après avoir envoyé Abbygale avec Paula, Ange et Mei se laver et chercher des vêtements et des chaussures pour elle dans les magasins où ils étaient allés auparavant, il était retourné voir ce magasin.
Devant lui se trouvait un homme assis par terre, bâillonné et ligoté avec des câbles de rallonge. L’homme fixait Mark avec une haine écrasante qui donnait à Mark un léger mal de tête.
Ce type était l’homme qui se disputait avec James tout à l’heure. C’était l’homme qui avait perdu sa femme dans le massacre de zombies qui s’était produit ici, dans la TechZone, à midi.
Pourquoi cet homme était-il attaché ?
Au moment où Mark et Paula se préparaient à trouver le médicament, Mark demanda à Ange de protéger Mei de cet homme, car il sentait que les émotions de ce dernier étaient en ébullition. Il dégageait une faible intention de tuer, même si cet homme la retenait. Alors que Mark s’éloignait, il avait prédit la possibilité que ce type fasse un geste dangereux.
Et c’est ce qui arriva.
Comme il ne restait plus qu’Ange à côté de Mei, ce type pensa que c’était sa chance. Pour la plupart des gens qui ne connaissaient pas Ange, elle n’était qu’une fille à l’allure frêle. Malheureusement pour lui, il l’avait totalement sous-estimée et avait été vaincu. Cependant, Ange fut blessée à la paume car elle ne s’attendait pas à ce que ce type sorte soudainement un couteau papillon pendant leur combat.
« Comment cela se fait-il ? Tu crois que tu peux réaliser ta vengeance idiote et déraisonnable ? »
Mark prit la parole et retira le bâillon qu’il avait sur la bouche.
« Espèce de salaud !
– Moi ? Ce n’est pas toi le salaud ? »
Mark fixa l’homme avec des yeux pleins de mépris.
« J’ai déjà expliqué ce qui s’est passé tout à l’heure, n’est-ce pas ? Si tu veux blâmer quelqu’un pour ce qui est arrivé à ta femme, blâme-toi toi-même.
– Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? Enfoiré, tu ne nous a pas prévenus de ce qui allait se passer ! Elle est morte à cause de TOI !
– Quel idiot.
– QU’EST-CE QUE TU FAIS ?! »
Mark releva le col de l’homme et le traîna hors du magasin. Il le jeta au milieu de la zone vide devant le magasin qui était déjà nettoyée et regarda Calvin.
« Enlève les câbles. »
Calvin eut l’air confus et demanda en retirant les câbles qui attachaient l’homme.
« Qu’est-ce qu’on va faire ? »
Mark haussa les épaules et répondit.
« Lui donner une chance de se venger. »
Tous les spectateurs furent surpris.
Une fois que l’homme avait été détaché, il avait repoussé Calvin et s’était immédiatement dirigé vers Mark en lui assénant un violent coup de poing.
Le coup était fort et rapide, mais pour Mark qui avait déjà activé sa poussée d’adrénaline, il était plutôt lent. D’un léger pas de côté, Mark esquiva le coup de poing et décocha un violent coup de pied dans l’estomac de l’homme, qui s’agenouilla sur le sol en souffrant.
« Quoi ? C’est là l’étendue de ta vengeance ? C’est drôle, ta femme est morte et tu ne peux te venger que sur une faible fille ? Je sais que tu as peur de moi parce que j’avais des armes avant, mais je n’en ai plus maintenant. Tu es si faible que ça et tu as eu le courage de le faire ? »
Mark commença à lancer des insultes.
L’homme entendit les insultes de Mark et brûlait de colère à l’intérieur, mais il ne put rien répondre car le coup de pied qu’il reçut était trop douloureux et commençait à lui retourner l’estomac.
Voyant que l’homme était sur le point de vomir le contenu de son estomac, Mark donna un coup de pied impitoyable au visage de l’homme, projetant son corps à plusieurs mètres de là.
« N’essaie pas de salir le sol. »
Les gens qui regardaient étaient abasourdis par l’impitoyabilité de Mark et commençaient à avoir pitié de l’homme. Pourtant, personne ne s’était approché pour arrêter Mark. Tous les spectateurs avaient vu ce qui s’était passé lorsque l’homme avait attaqué les deux filles à l’intérieur du magasin.
L’homme avait ressenti une douleur au visage et à l’estomac alors qu’il se recroquevillait sur le sol.
TING !
L’homme entendit un bruit de métal devant lui. En levant les yeux, il vit le couteau papillon qu’il avait auparavant.
« Lève-toi et prends-le. Mais si tu le prends et que tu attaques, je te tue. »
L’homme entendit la voix glaciale de Mark, pleine d’intentions meurtrières. Même les spectateurs ne purent s’empêcher de frémir.
« N’est-ce pas un peu exagéré ? Il n’est rien arrivé aux filles après tout. »
Bernard, qui se trouvait près de Mark, demanda à ce dernier tandis qu’il lui jetait un coup d‘oeil. Mark ne détourna pas pour autant son attention de l’homme à terre.
« Eh bien, oui. Il a échoué mais cela ne veut pas dire qu’il ne recommencera pas. Et même s’il ne ramasse pas ce couteau, je ne le laisserai pas se promener librement. »
Bernard secoua la tête. Il sentait que Mark était vraiment fâché de ce qui s’était passé.
Mark se retourna vers l’homme qui se relevait péniblement.
« Oh, avant que j’oublie. J’ai déjà demandé à ces types ce qu’il en était de toi et de ta femme. »
Mark ouvrit les bras en indiquant les gens qui regardaient autour d’eux.
« Ta femme t’a empêché de te faire amadouer par ce gros salaud, mais tu l’as ignorée. Cela ne veut-il pas dire que c’est toi qui a tué ta femme bien-aimée ? »
Mark continua avec un rictus sinistre rempli de malice.
Comme si un coup de tonnerre avait retenti à son oreille, l’homme s’était figé en regardant Mark les yeux écarquillés.
C’est moi qui ai tué ma femme !
Ces mots résonnèrent dans son esprit alors qu’il commençait à perdre la raison. L’homme se mit à hurler, ce qui fit reculer la galerie d’un pas effrayé. Comme s’il oubliait la douleur qu’il ressentait, il ramassa rapidement le couteau à côté de lui et s’élança vers Mark comme un fou.
Mark sourit en se préparant à faire face à l’homme. Il n’attendait qu’une chose : cette attaque insensée.
Cependant, avant que l’homme n’ait pu atteindre un mètre de Mark, une ombre rouge s’approcha de lui, venant de la direction où se trouvait la porte menant aux couloirs de service.
L’ombre rouge entra en collision avec le corps de l’homme et celui-ci s’envola comme un cerf-volant sans ficelle vers le mur. L’homme dont la tête heurta le mur s’évanouit immédiatement et son bras qui tenait le couteau papillon fut plié entre le poignet et le coude. Le bras de l’homme était décimé et ce n’était pas la seule blessure qu’il avait reçue à la suite de cet impact.
Tout le monde regarda l’auteur de ce qui était arrivé à l’homme et vit une fillette de cinq à six ans portant une robe rouge à volants et dont les cheveux ondulés étaient attachés en queues jumelles basses avec des rubans rouges. Tout le monde fut choqué, ainsi que Mei, Paula et Ange qui venaient de rentrer.
Mark se sentit également stupéfait, mais cela n’apparut pas sur son visage. Il savait déjà que cette fille était particulière, aussi son choc fut-il moindre que celui des personnes qui l’entouraient. De l’émotion calme qu’elle dégageait à la force qui ne convenait pas à son âge et à son physique, tout chez cette fille était étrange. Il s’approcha d’Abbygale et s’assit en face d’elle avec un sourire amer.
« Gale, pourquoi as-tu fait ça ? »
Gale, c’est ainsi qu’il avait décidé d’appeler cette petite fille. À sa grande surprise, il semblait que c’était aussi le nom que lui donnait sa maman auparavant.
Abbygale regarda l’homme avec consternation, puis Mark avec un regard déçu.
« Il s’en prenait à papa. Je voulais le tuer. J’ai échoué. »
Qu’est-ce qu’elle raconte, cette fille ?
C’est ce que pensent tous ceux qui ont entendu ce que dit la jeune fille, sauf Mark. Quand elle avait dit cela, Mark avait commencé à s’intéresser à cette fille en plus de son intérêt pour ses particularités.
Mark tapota la tête d’Abbygale.
« Tu n’as pas besoin de faire ça, d’accord ? Papa peut se débrouiller tout seul face à une telle ordure. J’avais envie de le tuer moi-même, tu sais ? »
Abbygale acquiesça.
Qu’est-ce que tu apprends à ta fille ?
Tout le monde était consterné.
C’est ainsi que naquit le couple père-fille qui n’accordait que peu d’importance à la vie d’autrui.
« Papa, j’ai faim.
– D’accord, allons manger quelque chose. »
Mark regarda Mei qui faisait la moue à côté de lui et lui fit signe de le suivre, ce qui la fit rayonner d’un sourire qui éblouit les mâles qui l’observaient.
Mark prit Abbygale et s’en alla suivi par Mei laissant les gens qui ne savaient plus quoi faire.