Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 198 – Une succession d’évènements
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 198 – Une succession d’évènements

Il semblerait qu’il soit la lignée des Balam… un professeur d’université… Il s’agit bien de M. Azik et non d’un homonyme.

L’homme ciblé par la prime était donc bien celui que connaissait Klein, le supposé descendant de La Mort.

C’est là que réside le problème. Qui ou quelle organisation pourrait bien être à sa recherche ?

L’Épiscopat Numineux, dont le but ultime est de ressusciter La Mort ? Ince Zangwill, qui se plaît à jouer le rôle du cerveau dans les coulisses ?

Il est peu probable que ce soit le dernier. Ince Zangwill possède l’Artefact Scellé 0-08, qui permet de faire agir une cible comme il l’entend et par une série de coïncidences, d’atteindre l’objectif souhaité. Il n’a aucun besoin des gangs et des chasseurs de primes pour retrouver M. Azik…

Une minute ! Et si tout cela était géré par l’Artefact Scellé 0-08 ? Réalisant qu’il est devenu la cible de M. Azik mais n’étant pas certain de remporter ce combat, Zangwill se sert de 0-08 pour provoquer un conflit entre ce dernier une certaine faction dans l’espoir d’éliminer indirectement son ennemi. Ce serait cette faction qui est à l’origine de la prime… C’est très possible !

Cela dit, je ne peux pas exclure l’Épiscopat Numineux. Dans l’intention de se venger, M. Azik a peut-être pris contact avec eux, mais leurs divergences d’idées sur des questions telles que la résurrection de La Mort aura conduit à une brouille…

Sur ces hypothèses, Klein prit une gorgée de café et dit au vieux Kohler :

– « Aidez-moi à découvrir qui a émis cette prime et quel en est le montant exact. Le cas échéant, j’y réfléchirai pendant que j’y suis. »

– « Pas de problème », répondit Kohler qui ne trouvait pas sa requête étrange.

Vu sous un certain angle, il n’y avait pas de différences essentielles entre un détective privé et un chasseur de primes, si ce n’est que le premier pouvait intervenir dans des questions triviales comme prendre en flagrant délit des adultères, retrouver des chats ou promener le chien d’autrui, et qu’il préférait recourir à ses capacités de déduction plutôt qu’à la force brute.

Lorsque le vieux Kohler eut fini de décrire ce qu’il avait vu et entendu, Klein lui enseigna brièvement certaines astuces pour mener une conversation basées sur le programme des Faucons de Nuit ainsi que les plans d’urgence à appliquer lors de scénarios spécifiques.

– « Il est temps pour moi de me rendre sur les quais. Merci, inspecteur Moriarty, de m’avoir permis de retrouver une vie agréable ! », dit l’homme en récupérant son vieux chapeau défraîchi posé sur la table.

À ses yeux, ce détective ne s’était pas contenté de lui confier un travail bien rémunéré, il lui avait aussi appris beaucoup de choses utiles. Si jamais un jour ce dernier n’avait plus besoin de lui en tant qu’informateur, les compétences qu’il avait acquises lui permettraient au moins de survivre dans le Quartier Est, d’autant plus qu’il vieillissait et était de moins en moins apte aux travaux pénibles.

Une vie agréable ? Vous n’avez là que l’essentiel de ce que tout un chacun devrait avoir…

Klein regarda partir le vieux Kohler et resta assis là, hébété.

C’était la première fois depuis son arrivée à Backlund qu’il entendait quelqu’un prononcer le nom d’un ami. C’était aussi la première fois qu’il avait l’occasion d’apprendre où se trouvait Ince Zangwill !

Au cours des trois derniers mois et surtout depuis qu’il avait tué Lanevus, le principal objectif de Klein avait été d’assimiler sa potion et de s’améliorer.

En effet, il savait pertinemment qu’il y avait un fossé infranchissable entre lui et Ince Zangwill, qui était très probablement un Transcendant de Haute Séquence. Il ne pouvait se permettre de précipiter sa vengeance, surtout face à l’effrayant Artefact Scellé 0-08 qu’il n’aurait même pas osé approcher ni examiner.

Il se repassa mentalement les évènements survenus à la Compagnie de Sécurité de l’Épine Noire du temps où il vivait à Tingen et revit ces chaussures brillantes et polies.

Relevant la tête, il souffla lentement, prit son écharpe et quitta le café.

Quartier de Hillston, devant un bâtiment assez ancien…

Klein descendit de voiture, enfonça son chapeau et se dirigea droit vers la porte d’Isengard Stanton.

Le grand détective lui avait écrit quelques jours plus tôt, l’invitant à venir discuter d’une affaire de meurtre.

Mais Klein, qui était alors pris par le financement du projet bicyclette, lui avait répondu avec tact qu’il n’avait pas de temps à lui consacrer. À sa grande surprise, Isengard Stanton n’avait pas paru s’en offusquer, affirmant que l’affaire était dans une impasse et qu’il n’y aurait sans doute pas d’issue dans un avenir proche. Il était tout à fait disposé à attendre la visite du détective Sherlock Moriarty et se disait impatient d’avoir avec lui un échange qui fasse jaillir des étincelles de sagesse.

Klein n’eut donc d’autre choix que de procéder à une divination pour décider d’une date propice. Ayant choisi la plus proche après les négociations – et qui se trouvait être cet après-midi là – il écrivit à Stanton pour lui fixer rendez-vous.

Le jeune homme sonna deux fois à la porte, recula d’un pas et attendit.

Dix secondes plus tard, la porte s’ouvrit en grinçant et l’assistant du grand détective l’accueillit en souriant :

– « Bonjour, détective Moriarty. M. Stanton vous attend dans la salle d’activité. Voulez-vous du café ou du thé ? »

Cet homme mince aux lunettes à monture dorée avait un air à la fois raffiné et professionnel.

Klein leva les yeux vers lui :

– « Du thé. Mais soyez parcimonieux avec les tranches de citron. »

– « Aucun problème. » L’assistant le conduisit au salon et lui indiqua la salle d’activité : « Toutes mes excuses, nos domestiques ne travaillent qu’à temps partiel et il se trouve qu’ils sont en congé aujourd’hui. Je vais donc devoir vous laisser y aller seul. »

Klein acquiesça de la tête et monta à l’étage.

Il s’apprêtait à frapper à la porte lorsqu’il eut soudain le sentiment que quelque chose clochait.

M. Stanton était prévenu de ma visite depuis plusieurs jours et comme par hasard, les domestiques sont en congés ?

Le front plissé, le jeune homme sortait un penny de sa poche lorsque soudain, la porte de la salle d’activité s’entrouvrit.

En un instant et comme si un sceau avait été levé, une forte odeur de sang envahit les narines de Klein.

Il entrevit alors le fauteuil inclinable renversé et taché de sang rouge sombre, et à côté un livre, couverture tournée vers le haut.

Le détective eut aussitôt le sentiment de se trouver face à une scène de meurtre.

C’est alors que le titre du livre attira son attention : La légende du Diable de Sivellaus.

Le diable… Klein était sur le point de faire un geste lorsqu’un vent violent se mit à souffler dans la pièce. La porte s’ouvrit en grinçant et il eut alors une vision globale de la scène.

Dans la cheminée, le feu était éteint depuis longtemps. Il n’y avait même plus de braises rougeâtres. La table basse, le canapé, les chaises, l’armoire, tout était par terre ou brisé. Ces lieux semblaient avoir été le théâtre d’une lutte intense.

Le tapis et les murs étaient maculés de sang, et l’on pouvait y voir de nombreuses traces de brûlure, mais aucun corps, pas même un membre coupé.

Quelque chose serait-il arrivé au détective Stanton ?

Klein reculait d’un pas dans l’intention de quitter l’endroit lorsqu’il sentit que quelqu’un l’observait, quelqu’un qui, quelque part dans la pièce, le fixait de son regard froid et impitoyable.

Un seul faux pas et ce serait le coup fatal !

Un jour propice pour rendre visite à Isengard Stanton ? Aurais-je mal interprété la révélation ?

Si Klein ne voulait pas agir de manière irréfléchie, il n’était ni particulièrement nerveux, ni spécialement troublé. Il avait vécu tant de combats et mis en scène tant de prestations qu’il avait appris à garder son calme dans ces moments-là.

Sur ces entrefaites arriva l’assistant d’Isengard portant un plateau sur lequel trônaient une théière en étain et deux tasses de porcelaine blanche. Celui-ci resta figé sur place en voyant l’état de la salle d’activités.

Terrifié, il regarda Klein et bégaya :

– « Vous… avez tué… M… Stanton… »

À chaque mot qu’il prononçait, un lambeau de chair se détachait de son visage et le sang coulait.

À la fin de son discours, il avait le corps en lambeaux et ressemblait à un cadavre démembré. On aurait dit qu’il avait toujours été dans cet état, tout ce que Klein avait vu de lui précédemment n’étant qu’une apparence d’intégrité physique.

La théière et les tasses de porcelaine heurtèrent simultanément le sol, roulèrent, éclaboussèrent et le thé se répandit tout autour.

Klein, qui avait encore l’impression d’être observé, ne bougea pas.

La personne qui avait provoqué cette série d’événements semblait attendre qu’il fasse un geste pour lui sauter sur le dos et lui briser le cou.

Au bout d’un laps de temps indéterminé dans un immobilisme sinistre et silencieux, la porte de la maison s’ouvrit, et des policiers en uniforme à carreaux noirs et blancs firent irruption dans la maison.

Apercevant le hideux cadavre démembré sur le sol, ils dégainèrent leur revolver et le pointèrent sur Klein debout à l’entrée de la salle d’activités.

Bien que menacé par les gueules noires des armes, le jeune homme se détendit.

Le regard silencieux et l’impression d’avoir un revolver pointé à l’arrière de la tête avaient disparu !

Le détective leva les mains et eut un sourire de dépit :

– « Je ne dirai rien tant que je n’aurai pas vu mon avocat. »

Backlund, poste de police de Chissak…

Jurgen retrouva Klein menotté à une conduite d’arrivée d’eau. Aucunement surpris de le voir là et comme si c’était tout à fait naturel pour le Détective Moriarty, il lui dit :

– « Je serai avec vous durant l’interrogatoire. »

Klein eut un soupir :

– « Quelle tragédie. Je devrais être en train de réfléchir à ce que je vais manger ce soir et non ici à parler à un officier de police au visage de pierre. »

Par chance, il n’avait emporté aucun objet Transcendant ce jour-là, ceci en raison de l’attention que lui portaient l’Ordre Aurora et le Transcendant de Haute-Séquence de l’École de la Pensée de la Rose. Quant à son revolver, il n’avait eu aucun mal, grâce à un artifice magique, à le dissimuler lors de la fouille corporelle.

Sitôt entré dans la salle d’interrogatoire et avant même que le policier n’ait eu le temps de le questionner, il lui parla de la lettre qu’il avait reçue d’Isengard Stanton et du fait que ce dernier souhaitait discuter d’une affaire avec lui.

– « Nous irons chez vous plus tard avec M. Jurgen pour récupérer cette lettre. J’espère que vous l’avez toujours », répondit l’agent chargé de l’interrogatoire. Puis, changeant de registre, il demanda : « Comment avez-vous fait connaissance avec le détective Isengard Stanton ? »

– « Suite à cette affaire de meurtres en série… » répondit Klein sans hésiter.

Brusquement, il se figea. Un détail venait de lui revenir à l’esprit.

Il avait toujours pensé que le chien démoniaque avait un maître, en l’occurrence la personne qu’il avait entendu grogner lors de la mort de l’animal. Très vite, une hypothèse se dessina dans son esprit.

Juste avant d’être attaqué, Stanton lisait La Légende du Diable de Sivellaus … Se pourrait-il que le propriétaire du chien démoniaque, après avoir fait un moment profil bas, ait décidé de se venger ? Stanton figurait dans les dossiers de la police comme étant celui qui a apporté les principaux indices et suggestions. De plus, c’est lui qui a perçu la prime !

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