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Chapitre 1956 – Nous allons vous combattre !
Chapitre 1955 – Pari (2) Menu Chapitre 1957 – Appelez-moi Gao Jin

Il y avait beaucoup d’écoles différentes dans le Pavillon de l’Épée du Nuage Ascendant, et chacune d’entre elles était sous la juridiction d’un Doyen.

Cet homme était un disciple interne étudiant l’escrime avec le Doyen Han du Pic du Nuage Blanc, et il s’appelait Zhu Yanzhi.

Connaissant les risques inhérents à son activité illégale, il avait pris toutes les précautions. Il avait modifié son apparence, changé sa voix, et même surveillé ses manies. Normalement, personne n’aurait dû pouvoir l’identifier. Pourtant, quelqu’un était capable de le pointer précisément du doigt. Comment aurait-il pu ne pas être choqué ?

– « Je ne sais pas seulement qui vous êtes, je sais aussi que vous avez 973 Pièces du Pavillon de l’Épée. Même si vous en perdez six cents, il vous en restera encore plein. Ce n’est pas gentil de me mentir. Ne savez-vous pas que la confiance est de la plus haute importance dans un échange commercial ? » déclara Zhang Xuan calmement.

Zhu Yanzhi avait l’impression d’avoir été plongé dans l’eau glacée. Il recula instinctivement d’un pas.

Rares faisaient comme lui dans le Hall Éthéré. En menant l’enquête, il n’était pas impossible de découvrir son nom. Cependant, sa richesse personnelle était un secret que seul lui connaissait. Pas même ses amis les plus proches n’étaient au courant ! Comment cet homme pouvait-il savoir combien il avait ?

– « Mais qui diable êtes-vous ?! Pourquoi avoir enquêté sur moi ? » demanda-t-il, les poings serrés.

Si son client n’avait pas connu son nom, il aurait pu quitter le Hall Éthéré et mettre ainsi un terme à cette conversation. S’échapper n’était plus la bonne chose à faire.

– « Je suis Discret ! Quand à l’enquête que j’aurais menée… Vous réfléchissez trop. Tant que vous payez ce que vous me devez, je me moque de qui vous êtes ! »

– « Discret ? » En l’entendant, Zhu Yanzhi tourna de l’œil.

Même si les pratiquants étaient libres d’utiliser n’importe quel pseudo dans le Hall Éthéré, le plus souvent, ils choisissaient quelque chose d’émoustillant, ou une expression, voire leur vrai nom. Le pseudo de ce type était vraiment…

Discret ? N’importe quoi !

Il vient d’ arriv er et en dix minutes il a déjà gagné sept cents Pièces du Pavillon de l’ É pée. Ignore-t- il ce que signifie le mot discret ?

Il n’a jamais croisé un dictionnaire !

Zhu Yanzhi hésita un moment. Bien que réticent, il savait qu’il n’avait pas le choix. Il leva la tête, regarda le prodige et dit : « Très bien, j’ai perdu. Tant que je paie ce que je vous dois, puis-je vous faire confiance pour ne pas révéler mon secret ? »

Il savait que même s’il tuait cet homme dans le Hall Éthéré, cela ne changerait rien. Il perdrait un Jeton, mais il serait toujours libre de dévoiler ses activités.

Il était dans une position extrêmement désavantageuse, mais tout ce qu’il pouvait faire était d’essayer de faire la paix et de prier pour obtenir miséricorde.

– « Bien sûr ! » Zhang Xuan hocha la tête.

Il se fichait de ce qu’il faisait. Ce n’était pas comme s’il était le Maître de Secte ou un Doyen. Tout ce qu’il voulait, c’était rester discret et se faire de l’argent.

– « Je vous fais confiance… » Zhu Yanzhi, incertain, en tapota légèrement sa Carte Éthérée.

L’instant suivant, Zhang Xuan vit apparaître six cents Pièces sur la sienne. Satisfait, il ajouta : « Si vous souhaitez encore parier avec moi, n’hésitez pas. Bien sûr, vous êtes libre d’amener des amis qui s’intéressent au jeu. Je serai heureux de les accueillir chaleureusement ! »

– « Euh… C’est bon. Parier, c’est mal. J’ai décidé de tourner la page… » Livide, il se retourna et s’enfuit.

Il n’osait pas rester une seule seconde de plus. Il craignait, si sa rage atteignait des sommets, d’accepter bêtement son offre et de continuer à jouer. Il ne pouvait pas se permettre de perdre le peu d’argent qu’il lui restait !

Tandis qu’il s’éloignait, la jeune femme à la robe grise le repéra et le rejoignit rapidement. Avec un sourire envieux aux lèvres, elle demanda : « Comment ça s’est passé ? Combien avez-vous piqué à ce fou ? »

– « Ce fou ? » Il faillit fondre en larmes, se souvenant de leur conversation. « C’est moi qui ai perdu de l’argent ! »

À peine dix minutes plus tôt, il avait cru avoir trouvé la poule aux œufs d’or. Il avait alors l’impression d’avoir des plumes et des ailes.

– « Vous avez perdu ? » Elle était stupéfaite.

Il hocha la tête et lui raconta tout. À la fin de son histoire, les yeux féminins étaient si écarquillés qu’ils menaçaient de tomber à terre.

– « Vous dites qu’il n’a pas simplement prédit les résultats des duels à la perfection, mais qu’il connaissait tout de vous ? »

– « Oui ! »

– « On dirait qu’il a quelques atouts dans sa manche. Il doit être ici pour saboter nos opérations ! Peuh ! Pense-t-il pouvoir partir avec notre argent ? Il nous sous-estime ! Yanzhi, voulez-vous récupérer votre mise ? »

– « Bien sûr ! Mais… Comment ? »

– « C’est simple ! Continuons à parier avec lui ! »

– « Parier ? Mais il a pu prédire un match nul ! Comment gagner contre quelqu’un comme ça ? »

– « Êtes-vous devenu débile ? Son don de “prophéties” doit être basé sur le simple fait de rassembler des informations… Il y a même une chance qu’ils soient tous complices pour vous tromper ! »

– « Il… » Zhu Yanzhi se plongea dans ses pensées.

En effet. Une personne qui pouvait gagner encore et encore ses paris ne pouvait être qu’un tricheur.

Il avait été tellement absorbé par sa perte pécuniaire qu’il avait négligé d’y réfléchir. Cependant, maintenant que sa complice le lui agitait sous le nez, il trouvait cela suspicieux de prédire un match nul. Il réalisa enfin avoir été trompé !

D’une manière ou d’une autre, cet homme avait dû convaincre les combattants de se plier à son petit jeu.

Autrement, comment de telles coïncidences pourraient-elles se produire encore et encore ?

– « Que suggérez-vous ? »

Cette prise de conscience effaça toute peur chez Zhu Yanzhi, la remplaçant par de la rage.

Il n’aurait jamais imaginé que quelqu’un essaierait de l’arnaquer ainsi. Il semblait avoir été trop gentil.

– « Il est peut-être capable de contrôler le résultat du ring, mais il est incapable de nous contrôler. Défions-le en duel ensemble. Exigez le remboursement de votre argent et la promesse de son silence concernant votre identité ! Vous avez peut-être beaucoup perdu, mais tant que l’un de nous deux gagne, vous pourrez tout récupérer. »

– « Il… Est-ce qu’il va accepter ? Je ne sais pas à quel point il est puissant. Vais-je vraiment m’en sortir ? »

Hésitant, il aurait été heureux de l’emporter, mais s’il perdait à nouveau… Il n’aurait plus rien !

– « Je ne sais pas qui il est, mais tout comme il a osé s’allier avec d’autres, j’ai mes propres méthodes ! Menaçons-le de révéler sa propre identité pour le pousser à accepter. Quant à votre victoire… Il serait préférable de gagner le premier duel, mais même si vous perdez, tout ira bien ! Notre escrime ne nous place peut-être pas parmi les meilleurs disciples internes, mais nous nous débrouillons. Tant qu’il dévoilera son atout dans son combat contre vous, il sera facile de déterminer qui il est, et alors nous aurons de nombreux moyens de lui faire cracher l’argent ! »

– « C’est… » Les yeux de Zhu Yanzhi s’illuminèrent.

Il adhérait à ce plan !

Ils étaient assez forts pour qu’aucun disciple interne ne pût les vaincre tout en se retenant.

Une fois que son adversaire aurait révélé son style, il lui serait facile de deviner qui il était.

Certes, établir un tel stratagème était malhonnête. Mais cet individu avait fait de même. Plus grave encore, il avait sans doute truqué les duels. Dans le pire des cas, le Pavillon de l’Épée du Nuage Ascendant pourrait le dépouiller de sa cultivation afin d’envoyer un avertissement sévère aux autres !

Après tout, de telles démarches violaient les principes élémentaires de la secte !

Ainsi, même s’ils le contraignaient à rendre jusqu’à la dernières Pièces, il n’oserait pas se plaindre !

– « Faisons comme ça ! »

Zhu Yanzhi réfléchit au plan et ne vit aucun problème. Ainsi, avec son amie, il se dirigea vers Zhang Xuan et dit : « Cher ami, je voudrais vous proposer un autre pari. »

– « Un autre ? » Les yeux de Zhang Xuan s’illuminèrent.

Il était un peu surpris de le voir revenir à la charge après ses lourdes pertes.

Comme on pouvait s’y attendre d’un disciple interne du Pavillon de l’Épée du Nuage Ascendant. Il savait se relever rapidement !

– « Voilà ! Nous vous affronterons l’un après l’autre. Si vous pouvez nous vaincre, nous perdons. Si nous gagnons, rendez-moi tout mon argent et jurez de garder mon identité secrète. Bien sûr, puisque ce pari est désavantageux pour vous, nous vous permettons de miser autant d’argent que vous le souhaitez ! » dit Zhu Yanzhi.

Pour se rassurer, il décida de préciser ce dernier point. Il avait besoin de ce pari.

Il y avait pas mal de disciples internes qui étaient capables de les vaincre en un contre un, mais personne ne pouvait les abattre tous les deux consécutivement !

En d’autres termes, tant que l’autre acceptait, ils gagneraient !

– « Vous voulez vous battre contre moi ? En compensation pour devoir vous combattre tous les deux, vous accepterez n’importe quelle mise ? » Les yeux du Maître Enseignant brillaient.

Il faillit éclater de rire !

Cela lui rappelait vraiment le dicton “tendre le bâton pour se faire battre”. Il cherchait justement à gagner plus d’argent, et voilà qu’ils lui offraient une telle opportunité.

Il y avait tant de fils prodigues dans ce monde !

– « Exactement ! Si vous refusez, je… » acquiesça avec véhémence l’homme en gris, sur le point d’ajouter une menace pour l’aider à le suivre.

– « J’accepte ! Je parie 720 Pièces du Pavillon de l’Épée sur ces duels. Si vous perdez, vous devrez me payer la même somme ! »

– « … Oui ? »

Les deux compères ne pensaient pas qu’il manifesterait un tel empressement. Ils avaient l’impression d’avoir perdu leur temps en préparant des arguments pour le forcer à les suivre.

Pendant un instant, ils doutèrent de leur décision. Cet homme était tout simplement un peu trop enthousiaste, de sorte qu’ils ne pouvaient s’empêcher de s’interroger. Cependant, ils se rassurèrent. Personne parmi les disciples internes ne pouvait les vaincre l’un derrière l’autre.

Ainsi, Zhu Yanzhi poussa un soupir de soulagement et dit : « Venez, inscrivons-nous pour nos duels ! »

Bien sûr, comme ils étaient dans le Hall Éthéré, ils s’enregistrèrent avec leurs pseudos.

Celui de Zhu Yanzhi était Zaozao.

Celui de la jeune femme était Crépuscule.

Bien sûr, aucun des deux ne voulait révéler son identité.

La plupart des duels se terminaient rapidement, leur tour vint sans avoir à attendre bien longtemps.

– « Match suivant, Zaozao contre Discret ! » déclara une voix.

– « “Zaozao’, c’est déjà bizarre, mais ça va encore… Que diable est ce “Discret” ? »

– « Je le jure, je n’ai jamais rien entendu de pire de toute ma vie ! »

– « Hah ! Discret… Je veux vraiment voir à quel point ce type sera effacé… »

Les commentaires allèrent bon train lorsque les pseudos furent annoncés.

Il était normal de se choisir un nom digne, profond et inspirant. Discret ? C’était vraiment peu orthodoxe. Certains se demandaient même si cet individu n’était pas un fou excentrique !

– « Commencez ! »

Sur scène, Zhu Yanzhi regarda Zhang Xuan froidement et dégaina son épée. La maniant comme une rapière, il lança huit coups rapides consécutifs dans l’intention d’empêcher toute esquive.

C’était sa technique ultime, l’Épée des Sentiments Déchus !

Si on cultivait cet art au sommet, on pouvait faire neuf frappes simultanées, et il y avait un total de 81 variations à ce coup. Tant qu’il pouvait atteindre le niveau le plus élevé, personne parmi les disciples internes ne pourrait plus le vaincre !

Alors qu’il manquait encore de puissance, ses huit attaques et ses 64 variations lui permettaient déjà de vaincre la plupart des disciples internes !

Cela était particulièrement vrai dans le Hall Éthéré. Tous y étant des Anciens Sages 1ère Dan, personne ne pouvait s’opposer à lui !

Zhu Yanzhi n’avait aucune idée de la force de son adversaire, et une énorme somme était en jeu. Ainsi, il n’osa pas baisser sa garde. Il décida d’utiliser son atout le plus puissant dès le début.

Face aux estocs, Zhang Xuan hocha légèrement la tête.

Il ne s’étonnait pas que cet homme eût osé proposer un tel pari. Il s’avérait qu’il avait quelques compétences !

Cela étant dit, utiliser une technique d’un tel calibre pour l’abattre… C’était loin d’être suffisant pour le menacer.

Au lieu de chercher à esquiver, le prodige fit un pas en avant.

Malgré l’assaut furieux, pas un seul coup ne l’atteignit. Il semblait presque que Zhu Yanzhi avait intentionnellement fait en sorte de le rater.

Il … Il … ! Il a trouvé l’ouverture là où devrait se trouver le neuvième coup ?! Comment est-ce possible ? Mais qui est ce type ?

Le jeune homme n’en croyait pas ses propres yeux.

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