– « Quoi ? » Song Shuhang baissa la tête et regarda vers son torse… À ce moment-là, il vit son Esprit Fantôme essayer d’avaler quelque chose comme s’il s’agissait de spaghettis.
Mais il était trop rapide pour lui. Song Shuhang fut incapable de voir clairement ce qu’il mangeait.
En même temps, il sentit quelque chose glisser dans sa gorge, partageant ses sens avec l’ectoplasme. Un peu comme s’il avait avalé de la gelée de haricots. C’était assez bon.
– « Hé, hé, hé ! Qu’est-ce que tu viens de manger ?! » dit-il.
Il savait que son Esprit Fantôme était devenu un peu spécial après sa mutation. Par exemple, il pouvait manger des malédictions et avaler des âmes rancunières.
Mais que venait-il de gober ? Un spectre vengeur ? Si tel était bien le cas, il ne mangerait plus jamais de haricots !
L’Esprit Fantôme lui transmit ses pensées. Bon, truc très bon.
– « … »
Était-ce réellement une âme ? Il devait rapidement chercher à contrôler les sensations qu’ils partageaient afin de pouvoir désactiver ses perceptions à souhait.
– « Tu as faim ? » Song Shuhang poussa un soupir, ouvrit son sac à main réducteur de taille et en sortit quelques Perles d’Âme.
Lorsque l’Esprit Fantôme en mangea une, le Vrai Maître eut l’impression d’avoir du chocolat dans la bouche.
Le Vénérable Papillon Spirituel vit à nouveau le sac en forme de lapin. Un air de pur bonheur déforma ses traits.
– « Douce Plume, tu en veux ? » Il lui en tendit quelques-unes.
– « Qu’est-ce que c’est ? » Curieuse, elle s’apprêta à les jeter entre ses lèvres.
– « Stop ! Ce n’est pas pour toi. Ce sont des Perles d’Âme, on m’a dit que les Esprits Fantômes adorent ça. »
Il n’était pas catégorique car, après tout, le sien avait muté, il n’était donc pas une référence.
Douce Plume invoqua le sien et lui en donna une. L’Esprit Fantôme la prit prudemment. Il ouvrit la bouche. Et l’avala.
Ensuite, il retourna à l’intérieur de sa maîtresse pour en absorber l’énergie.
– « Ça a le goût du chocolat. » La jeune femme s’en lécha les babines. Elle aussi avait terminé la synchronisation avec l’ectoplasme. « Aîné, est-ce que tu en as d’autres ? »
– « Oui, mais pas ici. Je t’en enverrai par livraison express une fois chez moi. »
– « Merci. Je te donnerai l’adresse email et les coordonnées postales de notre île. »
À côté d’eux, son père était sans voix.
Si le jeune ami Song Shuhang obtenait leur adresse, lui et sa fille ne s’enverraient-ils pas fréquemment des courriels ?
Dès leur retour, il serait peut-être temps de changer une fois de plus l’emplacement de l’île. Pour s’assurer que l’Île au Papillon Spirituel restât mystérieuse, le Vénérable avait l’habitude de changer de position tous les quelques siècles.
❄️❄️❄️
Tout ce qui touchait au voleur et à la technique à l’épée était terminé.
– « Aîné Blanc, allons-nous préparer la course ? » demanda Song Shuhang en rangeant les peintures.
Puisqu’ils avaient découvert le secret caché, ils n’en avaient plus besoin. Il valait mieux les rendre à la Famille Chu.
De plus, il avait perdu tout espoir en ce qui concernait les techniques à l’épée. Même après avoir essayé pendant si longtemps, il n’avait pas été en mesure de tirer sa propre expression de la technique.
Il semblait qu’elle ne lui était pas destinée.
Le Vénérable Blanc sourit : « Oui. Mais avant de partir, nous devrions rendre la technique à l’épée à son propriétaire légitime. » Après quoi, il tourna la tête vers une zone vide dans le ciel au-dessus de la crypte. « Cher Daoïste Chu, vous pouvez venir. Nous n’avons pas de mauvaises intentions envers votre Famille, et nous n’avons pas non plus l’intention de voler votre technique à l’épée. »
Aussitôt, l’ancêtre de la Famille Chu, Chu Kangbo, apparut avec un air embarrassé.
Il atterrit devant leur groupe et les salua respectueusement. « Je suis Chu Kangbo. Je suis très heureux de vous rencontrer tous deux, aînés, ainsi que vous, cher Daoïste, et vous aussi, mes deux jeunes amis. »
Ses yeux se posèrent sur l’ancienne bague en bronze au doigt de Song Shuhang. Il soupira.
Lorsque la personne que Chu Chu avait envoyée lui avait raconté tout ce qu’il s’était passé lors de cette terrible embuscade, il était parti à toute vitesse sur les traces de ce voleur. Il était finalement arrivé devant cette grotte.
En arrivant sur les lieux, il vit Song Shuhang découvrir le secret des rouleaux et les deux aînés évoquer son vieil ami Li Tiansu.
Ce qui l’avait choqué… Quelqu’un d’aussi puissant que son cher ami était mort !
– « Un aîné de la Famille Chu ? » Song Shuhang avait raté le combat de Chu Kangbo sur la Scène de Règlement des Griefs. Par conséquent, il ignorait qui il était.
De plus, sa voix était revenue à la normale. Sinon, qui savait ce que cet homme aurait pensé en l’entendant utiliser la voix de Chu Chu ?
Chu Kangbo hocha la tête et dit avec distinction : « Je suis le grand-père de l’actuel chef de la Famille Chu. »
L’entendre se vanter ainsi donna la nausée à l’étudiant. « Aîné, vous êtes arrivé juste à temps. Voici la technique à l’épée de votre Famille. Elle peut enfin revenir à son propriétaire légitime. »
– « Je vous suis très reconnaissant pour ce que vous avez fait, et toute la Famille Chu se souviendra de votre gentillesse, jeune ami. » Il accepta les quatre rouleaux avec une expression solennelle.
Il réfléchit un instant et sortit un petit livre usé de ses vêtements et le lui donna.
Il n’était pas exagéré de dire que ces quatre toiles formaient le socle de la Famille Chu. Les récupérer et les lui rendre était extrêmement généreux. Par conséquent, il se devait de lui montrer une certaine gratitude.
Sinon, n’aurait-il pas l’air impoli et mesquin devant ces deux aînés ?
Il avait obtenu ce livre lorsqu’il avait cambriolé le manoir abandonné d’un ancien immortel avec son ami Li Tiansu.
Cet ouvrage contenait une technique au sabre et son créateur avait atteint le sommet dans certains aspects de son art.
Malheureusement, les informations étaient fragmentaires et seuls les trois premiers styles étaient encore intacts.
– « Notre Famille Chu n’oubliera jamais votre gentillesse, jeune ami. Si vous avez un jour besoin d’aide, nous ne reculerons pas, nous traverserons monts et vallées pour vous secourir. Je n’ai rien d’intéressant à vous offrir, à l’exception de ce livre contenant une technique au sabre. J’espère que vous accepterez ce premier présent pour célébrer notre rencontre. »
Une technique au sabre… Song Shuhang fut agité d’un spasme, mais devant l’expression de Chu Kangbo, il n’eut d’autre choix que d’accepter.
En rendant une technique à l’épée à son propriétaire légitime, on lui offrait une technique au sabre…
Était-ce le destin ?
Il feuilla le livre et le lut en diagonale.
Son nom était enthousiasmant. Technique au Sabre de l’Écaille Inversée.
On disait que les dragons avaient des écailles inversées et que lorsqu’on y touchait, ils se mettaient dans une rage folle. Était-ce une technique qui s’appuyait sur la colère pour déclencher des attaques surpuissantes ?
Après y avoir davantage réfléchi, Song Shuhang analysa les pages avec beaucoup plus d’intérêt… Mais il découvrit rapidement que cela n’avait rien à voir.
La technique avait trois styles. Le Style de la Danse du Dragon, le Style de l’Écaille du Dragon et le Style de l’Écaille Inversée.
Tous ces noms étaient un million de fois meilleurs que ceux comme “Poing basique numéro un” !
Au moins, il n’aurait plus à s’inquiéter d’entendre un ennemi crier quelque chose de sympas comme “Épée Immortelle Volant Au-Delà des Cieux !” alors qu’il était toujours coincé avec des trucs boiteux tels que le “Poing basique numéro un”. Si ses attaques étaient banales à évoquer, son moral chuterait de cinq points avant même le début du combat !
Cependant, ces trois styles au sabre étaient un peu étranges.
Leur puissance d’attaque était nulle.
Les trois étaient axés sur la défense. Avec le premier, mille maux ne pourraient le faire trembler. Le second pouvait le protéger de la tête aux pieds. Quant au dernier, il permettait de déployer une grande force protectrice !
L’aîné qui avait créé ces styles avait-il été quelqu’un ayant beaucoup trop d’imagination ? Il s’était égaré ! Le sabre était une arme à la puissance d’attaque élevée…
Et on lui proposait uniquement de se défendre ?!
Voulez-vous survoler d’innombrables batailles sans jamais connaître la défaite ?
Voulez-vous vous vanter devant vos amis et prétendre que vous n’avez jamais perdu, pas une seule fois dans votre vie ? Dans ce cas, vous devriez essayer la Technique au Sabre de l’Écaille Inversée !
Mais ensuite, on se dirait en aparté : Je n’ai jamais perdu… mais je n’ai jamais gagné non plus !
Song Shuhang soupira et rangea le livre.
❄️❄️❄️
Alors, l’étudiant pensa soudainement à quelque chose… Quand il regardait la technique au sabre, le texte coulait si naturellement en lui, sans accroc…
Alors même que les caractères étaient en chinois ancien et donc très difficiles à saisir !
Ah… Est-il possible que je ne puisse utiliser qu’un sabre dans ma vie ? Est-ce que le nom Triple Song au Sabre Tyrannique me fait un signe de la main ?
Il en aurait pleuré.
❄️❄️❄️
Chu Kangbo réfléchit un moment et dit : « À propos de la zone interdite que mon ami Li Tiansu a découverte… Je peux vous révéler son emplacement exact si vous le souhaitez. »
– « Oh ? » Le Vénérable Blanc hocha la tête et demanda : « Y a-t-il quelque chose que vous voudriez en échange ? »
– « Je n’ai qu’une seule requête. » Il s’agenouilla et dit solennellement : « Mon ami décédé avait une fille gravement malade. Son corps produit sans cesse du Qi froid, et si elle est laissée à elle-même, il recouvre entièrement son corps et la transforme en une statue de glace. Li Tiansu n’avait qu’un seul souhait de son vivant : trouver un moyen de la guérir. Il était convaincu qu’il y a quelque chose pour la soigner à l’intérieur de la zone interdite. Si vous, aînés, trouvez ce dont il s’agit, je vous supplie de sauver cette enfant. Je vous en serais éternellement reconnaissant. »
Le destin était en marche !
– « Je comprends, » acquiesça calmement Blanc. « Si nous trouvons un quelconque remède, nous le ramènerons avec nous. »
Lorsque le Vénérable avait demandé à Li Tiansu son nom après son dernier atterrissage, il avait accepté de répondre à son ultime volonté.