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Traductrice : Moonkissed
Auteur : Emperor Penguin
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« Attendez, Mme Quikantel. »
« Hm ? »
« Vous pensez vraiment que ces gens dehors sont des voisins qui sont venus chercher du bois de chauffage ? Je pense qu’ils font partie des forces spéciales. »
Quikantel était définitivement très forte, mais à cause de sa force, elle n’avait même pas une once de prudence en elle.
‘Compte tenu de toutes les choses qu’elle avait faites et de l’assassinat d’Enya dans ma vie passée, Quikantel n’est pas faite pour être gardienne. Du moins, dans sa situation actuelle.’
« Les forces spéciales du Vermont… J’en ai déjà entendu parler, mais pourquoi… ? »
Toc-toc-toc-toc-toc.
Les personnes à l’extérieur — que l’on supposait être les forces spéciales — frappèrent à la porte une fois de plus. Quikantel avait l’air confuse en essayant d’interpréter la situation.
« C’est probablement à cause d’Enya. Je pense qu’ils surveillaient cette zone. Et quand ils ont vu que vous avez amené des étrangers, ils sont venus vérifier que vous alliez bien. »
Cela pouvait être une hypothèse tirée par les cheveux, mais qui dans le monde viendrait dans une cabane en rondins isolée au milieu d’une forêt pour récupérer du bois de chauffage ?
De plus, il n’y avait aucune conséquence négative à les rencontrer avec prudence.
« Si tu as raison et que ces types sont les forces spéciales, se cacher d’eux susciterait plus de suspicion. Je les observerai, et lorsqu’ils sembleront un peu suspects, je les bloquerai et les capturerai immédiatement. »
« Capturer ? Avons-nous vraiment besoin de faire ça ? Ne vaut-il pas mieux trouver une excuse et les laisser continuer leur chemin ? »
« Non. S’ils essaient de me superviser, je ne peux pas laisser passer ça. Violer ma vie privée est impardonnable. »
Quikantel avait trotté vers la porte.
Pendant ce temps, Jin traînait Murakan dans une pièce et activait la Rune de Myulta, et Enya regardait avec étonnement.
‘Bon sang… Rien n’est normal dans la vie de Quikantel et d’Enya…’
Creeaaaaak.
Quikantel avait ouvert la porte et avait été accueillie par deux grands hommes. Ils portaient des chemises trop grandes et des chapeaux de paille, et le bas de leur corps était bien bâti.
« Dites la vérité. Vous, les avortons, vous faites partie des forces spéciales, non ? »
Les deux hommes avaient secoué la tête à la question agressive de Quikantel.
« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »
« Nous nous excusons pour ce désagrément inattendu. Nous sommes des fermiers de la forêt, et nous étions à court de bois d’allumage… »
En entendant tout ça, Jin s’était dit ;
‘Ces types vont devoir subir de sévères réprimandes et écrire une douzaine de pages d’excuses pour leur incompétence une fois de retour au quartier général.’
Les forces spéciales avaient besoin d’accomplir leurs tâches en douceur tout en portant un déguisement adapté au moment et au lieu.
Sur ce point, les soldats à la porte étaient une paire de clochards. Cela n’avait aucun sens qu’ils viennent chercher du bois de chauffage alors qu’il y avait du bois tout autour d’eux. De plus, ils avaient un déguisement de mauvaise qualité.
Ils étaient probablement des moins que rien, des nouveaux recrutés des forces spéciales.
‘Je peux voir avec quelle facilité la famille impériale du Vermont peut superviser Enya et Quikantel. Mais ce n’est pas trop facile… ? Ces types font-ils vraiment partie des forces spéciales?’
Pow ! Thwack !
Avant même que Jin ait pu achever ses pensées, des bruits de coups solides s’étaient fait entendre depuis l’extérieur de la pièce.
C’était celui de Quikantel qui battait les invités à plate couture.
« Je suis sûr de vous avoir dit de dire la vérité. Et pourtant, vous avez osé mentir… »
En regardant dehors, Jin avait vu Quikantel brutaliser les visiteurs. Au premier coup, ils n’avaient même pas pu résister et étaient tombés au sol.
« Kuheok ! »
« Où pensez-vous répandre votre sang sale ? »
De violents coups s’ensuivirent, et Quikantel traîna deux cadavres flasques par la tête dans le salon. Les deux hommes avaient l’air pitoyable.
« Depuis quand me surveillez-vous ? »
« Nous ne sommes pas dans les forces spéciales ! »
« Quoi ? Qui vous a envoyé, alors ? »
« C’est moi. »
La voix d’un autre homme avait résonné. Et étonnamment, elle venait de l’intérieur de la maison.
De plus, sa source était juste à côté de Jin.
‘Quoi ?! Je n’ai même pas détecté son aura… !’
Jin tressaillit et s’éloigna de l’homme.
L’intrus portait un masque rouge et une combinaison bleue moulante, l’uniforme des forces spéciales du Vermont. D’après ses connaissances, Jin savait que seuls les chefs importants portaient des masques rouges.
Quikantel — qui était légèrement effrayée par l’événement — lâcha le col des deux hommes.
« Ohhh, donc tu es dans les forces spéciales. Tu as envoyé ces gorilles se faufiler dans ma maison ? »
« Vous êtes congédiés. »
Les deux hommes qui “voulaient du petit bois” s’enfuirent en courant.
Quikantel était sur le point de leur décocher une flèche magique dans le dos, mais l’homme masqué ouvrit la bouche.
« Les tuer compliquerait la situation. D’autres soldats seront convoqués à cet endroit. »
« Ah oui ? Pourquoi ne pas compliquer les choses, alors ? »
« Si vous le voulez vraiment, alors je ne vous en empêcherai pas ».
Quikantel marqua une pause, puis baissa la main.
« Ouais, si je dois tuer un humain, il vaut mieux que ce soit toi. Pas ces gars-là. »
L’homme ne semblait pas montrer de crainte en présence de la fureur de Quikantel.
C’était évident. Au premier coup d’œil, Jin savait que cet homme était au moins un 8 étoiles. Quikantel le savait aussi.
‘Maintenant que j’y pense, ce cimeterre… J’en ai entendu parler plusieurs fois dans ma vie antérieure.’
Une seule personne maniait un cimeterre dans les forces spéciales du Vermont.
Nom de code Wratch, le chef de la 3e division des forces spéciales. En tant que personne de confiance de l’empereur du Vermont, il était bien connu dans le clan Runcandel comme étant “le gars qui sait manier l’épée”.
En fait, c’était un bretteur que même les Runcandels reconnaissaient. Il n’y avait pas besoin de douter de ses compétences.
‘Heureusement que j’ai utilisé la rune de Myulta pour couvrir mon visage. C’était juste.’
Wratch avait légèrement baissé la tête vers Quikantel.
« Je m’excuse si nous vous avons offensé. Je devais identifier les invités que vous avez amenés sur nos terres. Puisque je les ai identifiés, je vais partir. »
Wratch n’avait même pas demandé qui étaient Jin et Murakan, et même s’il l’avait demandé, Quikantel ne lui aurait pas dit. Rechercher leur citoyenneté et leur identification serait plus facile.
« Je ne pense pas que tu puisses terminer cela avec de simples excuses pour m’avoir harcelé. Et qui a dit que tu pouvais déjà partir ? »
Quikantel avait donné un coup de poing.
Wratch n’avait même pas tressailli, ni esquivé. Son visage avait reçu le coup de plein fouet, mais il était resté immobile comme une statue, indemne.
« Je vois ce qu’il en est, tu es quelque chose. Plutôt utile pour un humain. Tu as compté sur ta solidité pour agir comme un idiot devant moi ? »
« Si votre colère a été apaisée par ce biais, je pense que vous devriez arrêter. »
« Et si je refuse ? »
« Alors moi aussi, je vais attaquer. Ma mission n’est en aucun cas liée à la sécurité d’Enya si quelque chose devait arriver. »
Wratch avait lentement déplacé ses yeux vers Enya. Les yeux brillants de curiosité, Enya rencontra son regard froid. Le regard glacial de l’homme la figea sur place.
C’était une menace. S’ils devaient se battre, il ne savait pas pour Quikantel, mais il pouvait certainement s’occuper d’Enya. Et comme il ne voulait pas se battre, c’était un compromis pour son départ.
C’était un geste assez intelligent de sa part. Peu importe la colère de Quikantel, tant que la vie d’Enya était en jeu.
Peu importe la force de Wratch, il était probablement impossible pour lui de battre Quikantel en duel. Cependant, se battre dans un espace aussi exigu pourrait mettre Enya en danger.
Les choses seraient différentes si Murakan était réveillé. Heureusement, sans lui, le conflit s’était lentement et tranquillement résolu.
« Très bien, alors. Je vous verrai la prochaine fois. »
Wratch passa devant Quikantel et franchit le seuil de la porte. Au moment où il avait mis le pied dehors, il avait disparu.
« Ce sale… »
Quikantel avait piqué une colère. Outre le fait qu’elle avait été traquée par la famille impériale du Vermont, elle avait aussi l’impression de s’être fait avoir.
« Je suis une idiote d’avoir gardé Enya dans cet enfer. »
Quikantel soupira.
« Jin Runcandel. Si je ne t’avais pas rencontré, toi et Murakan, je ne peux pas imaginer le sort horrible qu’Enya aurait connu. Pas seulement Enya, ils me surveillaient aussi… ! »
Enya restait choquée — les yeux élargis et le visage figé.
« Cette personne… était très effrayante. »
Recevoir un regard rempli d’intentions meurtrières de la part d’un chevalier 8 étoiles était d’un autre niveau que les brimades qu’elle recevait à l’académie de magie.
« Mon frère ! Je dois aller chercher mon frère. Seigneur Jin, partons maintenant… ! »
« S’il vous plaît, allez avec Mlle Quikantel. Vous devriez embarquer sur le navire marchand Tikan à la première heure demain matin. »
* * *
Son bagage était un petit paquet d’objets.
Pas différent de son sac d’école, il contenait tout ce dont elle avait besoin pour quitter l’Empire du Vermont.
Avec le bagage sur son dos, elle tenait fermement son frère, Pinte, par la main et plaçait son chien contre sa poitrine avec l’autre main.
Ses yeux étaient remplis de peur.
« Euhhhhh, monseigneur ? On ne va vraiment pas se faire prendre ? J’ai eu super peur après avoir vu cet homme, je n’ai même pas pu dormir… »
Tout ce que Jin pouvait faire était de lui offrir quelques mots de soulagement.
« Même si nous nous faisons prendre, je vous promets que vous et votre famille serez en sécurité. Faites-moi confiance. De toute façon, partir d’ici le plus vite possible serait notre meilleure chance. »
Pourtant, Jin supposait sans risque que les forces spéciales du Vermont ne surveillaient pas Enya de près. Malgré l’insouciance de Quikantel, ce n’était pas suffisant pour manquer les harceleurs dans son entourage.
‘Avant que Wratch n’arrive, même Murakan n’avait rien détecté. Nous avons probablement été découverts lorsque nous avons traversé la barrière de l’empire en volant sur le dos de Mme Quikantel. Et il est probable que les forces spéciales du Vermont ont été envoyées après.’
De plus, avec l’incident d’hier, la famille impériale du Vermont savait probablement que Quikantel était en colère. Ils n’obtiendraient rien de bon en l’exaspérant encore plus.
Et ils ne s’attendraient jamais à ce qu’Enya s’éclipse de l’empire immédiatement. Ils supposeraient que son absence à l’académie était due à un choc mental.
« Ne vous inquiétez pas, et montez à bord du navire. En plus de tout cela, les gens ne pourraient probablement pas imaginer que vous voyagiez seule, car Mme Quikantel reste dans sa cabane. Et ce chat — je veux dire, Murakan — vous protégera. »
Comme Jin ne pouvait pas s’exposer, il ne pouvait pas escorter Enya jusqu’au navire marchand.
Juste au cas où, il avait demandé à Murakan de se transformer en chat et de protéger Enya. Si les Forces Spéciales venaient à remarquer la fuite d’Enya, Murakan pourrait arrêter leurs attaques.
La rue principale menait directement au port de toute façon, donc Jin était sûr qu’il était peu probable d’être repéré.
Dans une rue remplie de milliers de personnes, la localisation exacte de la famille d’Enya serait impossible sans la traquer de près.
« Monseigneur… »
« Ne vous inquiétez pas. C’est le Grand Dragon Noir. Je vous verrai bientôt à Tikan, Mlle Enya. Et Pinte. »
Enya s’était mordue les lèvres et s’était inclinée. Elle avait ensuite quitté la cabane en rondins isolée et s’était dirigée vers le cœur de la capitale. Rien de différent de sa marche quotidienne vers l’académie.
Mais cette fois, elle n’irait pas à l’académie de magie, et Pinte n’irait pas à son école maternelle.
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