Le Maître des Secrets | Lord of the Mysteries | 诡秘之主
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Chapitre 97 – Conseil National de la Pollution Atmosphérique
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Vol 2 : L’Homme Sans Visage / Chapitre 97 – Conseil National de la Pollution Atmosphérique

Sir Ders Shaw ? M. Hibbert Hall ? Qui sont-ils ? Je ne les connais pas… Mine de rien, Klein répondit sur le ton de la semi-plaisanterie :

– « Espérons qu’ils puissent apporter un ciel bleu et du soleil à Backlund. »

– « Oui, c’est bien plus souhaitable que de faire du feu dans sa cheminée, même si c’est une liberté individuelle et un droit accordé par la loi », soupira Luke Sammer – qui était membre de l’Association de Réduction de la Suie – ému, avant d’ajouter en désignant la voiture : « Nous allons devoir y aller. Mary a besoin d’aide de toute urgence. »

– « Il y aura peut-être à cette réception des Députés du district de Backlund ou du royaume », ajouta Stelyn avec un semblant de retenue.

– « Je peux imaginer la splendeur de cet évènement », répondit poliment Klein qui les regarda monter dans la calèche et partir.

Il s’apprêtait à se rendre au bureau de poste tout au bout de la rue lorsqu’un facteur en uniforme vert foncé arriva en voiture et déposa une lettre dans sa boîte.

Une lettre pour moi ?

Le jeune homme sortit son trousseau et choisit par négligence la clé couleur laiton.

Le Passe-Partout ouvrit sans peine la boîte aux lettres.

Cette clé seule me suffira désormais… marmonna-t-il en sortant de la boîte les journaux auxquels il était abonné et la lettre dont l’expéditeur était Isengard Stanton.

Ayant obtenu de la police des informations préliminaires sur la situation présente des suspects, celui-ci avait écrit à Klein, Kaslana et aux autres détectives qui s’intéressaient à cette affaire pour leur faire part de ses conclusions.

Notamment concernant deux affaires sur lesquelles notre privé s’était particulièrement penché.

Les grands esprits se rencontrent… La lettre que je viens d’écrire n’aura servi à rien… plaisanta le jeune homme en retournant au salon.

Selon Isengard, bon nombre de gens avaient fait l’objet d’une enquête dans le cas des personnes assassinées en rentrant tard le soir, mais jamais le suspect n’avait été identifié. Après tant d’années, il serait difficile, voire sans espoir, d’espérer trouver un nouvel indice.

Concernant l’autre affaire, l’un des quatre suspects était un adolescent, enfant unique d’une prostituée célibataire elle-même victime. Violenté par sa mère, il avait été le premier suspecté par la police, mais moins de six mois plus tard, grièvement blessé lors d’une fusillade entre gangs dans le Quartier Est, il était mort dans la salle d’opération d’un hôpital caritatif.

Ayant été incinéré devant témoins et ses cendres enterrées au cimetière, il était impossible qu’il ait un lien avec le tueur qui sévissait actuellement.

S’il n’avait pas été incinéré, j’aurais ouvert sa tombe pour m’en assurer… Se dit Klein, qui, étant lui-même revenu d’entre les morts, envisageait sérieusement que d’autres puissent faire de même.

Pour ce qui était des trois autres suspects, l’un avait déménagé plusieurs fois au cours des dernières années. La police ayant perdu sa trace, elle aurait besoin de temps pour le retrouver. Un autre, ayant fait faillite, avait quitté le Quartier Nord pour le Quartier Est et le troisième, qui n’avait pas bougé, tenait toujours une épicerie.

Klein prit une nouvelle feuille de papier, expliqua la situation et demanda au destinataire d’observer discrètement les deux suspects dont les adresses étaient connues en précisant bien : Les tueurs en série sont des gens cruels, brutaux et très agressifs. Ne vous approchez pas trop, je vous en prie. Observez-les comme le ferait un simple voisin.

J’ai besoin d’informations sur leur état mental actuel. Par exemple, sont-ils irritables ? Restent-ils enfermés chez eux en communiquant le moins possible ? Ont-ils été violents avec d’autres ?

Il tenait du Soleil qu’après chaque meurtre, le Diable, selon le rituel, mangeait les organes de sa victime et demeurait dans un état maniaque et sanguinaire jusqu’à ce qu’il trouve une nouvelle cible.

Ayant mis l’accent sur la nécessité d’assurer la sécurité de l’enquêteur, Klein plia la lettre, la glissa dans une nouvelle enveloppe sur laquelle il apposa un timbre noir.

Puis il inscrivit le nom du destinataire : Inspecteur Stuart.

Quartier de l’Impératrice, dans la luxueuse villa du Comte Hall…

Allongée dans un coin du bureau, Susie, qui avait l’air de s’ennuyer, regardait autour d’elle.

Le Comte Hall au ventre bombé tira une bouffée de sa pipe et dit à son fils aîné :

– « Sais-tu pourquoi j’ai insisté pour que tu fasses partie du Conseil National de la Pollution Atmosphérique ? »

Hibbert réfléchit :

– « Vous espérez influencer la formulation de lois et de politiques pertinentes ? »

– « Non, bien que je sois le second actionnaire du Consortium Constant du Charbon et de l’Acier, je ne me soucie pas vraiment de ce problème. Je les ai exhortés à faire le nécessaire. Nul doute que la lutte contre la pollution atmosphérique sera la tendance de l’avenir.

« Hibbert, même si notre famille a des sièges attitrés à la Chambre des Lords dont vous finirez vous-même par devenir député, pourquoi certains nobles y ont-ils plus d’influence que d’autres ? Sans compter le Président de la Chambre et d’autres qui bénéficient d’un statut spécial. »

Hibbert réfléchit un instant :

– « Le titre de noblesse, la fortune, le statut commercial, les relations entre le gouvernement et l’armée ? »

– « En partie, mais ce n’est pas tout. Outre la capacité d’une personne à gérer les affaires, les gens se fieront toujours à ceux qui ont une riche expérience et à ceux qui se sont investis dans de nombreuses affaires similaires. À l’avenir, si tu souhaites obtenir des résultats en politique, en plus d’hériter d’un siège, tu devras faire tout ton possible pour prendre part à divers sujets et faire preuve de compétences en la matière. Progressivement, ton investissement t’attirera l’attention des parlementaires. Le fait qu’ils t’estiment digne de confiance sera le point de départ de ton influence.

« Vois dans quelle situation se trouvent les nobles de la République d’Intis, Hibbert. Tu dois savoir qu’avec le temps et le développement de la société, les privilèges évidents seront fragilisés et le titre de moins en moins important. Celui-ci n’est qu’honorifique. Ce à quoi tu dois prêter attention, c’est à la position et à l’influence dans le monde des affaires », expliqua le Comte Hall.

– « Et si l’on se trouve face à quelque chose pour lequel on n’est pas doué ? » Murmura Hibbert qui réfléchissait.

– « Alors fais comme si c’était dans tes cordes. Peu importe la dépense, entoure-toi d’équipes professionnelles, écoute les avis et prends des décisions », conseilla son père. « Personne n’est bon dans tous les domaines, seul l’argent a de multiples facettes. »

– « Je vois, Père », répondit le jeune homme qui venait de comprendre.

Pendant ce temps, Susie, qui était à côté, bâillait d’ennui.

La discussion terminée, elle se glissa dans le studio d’art d’Audrey, répéta tout ce qu’elle avait entendu, et ajouta :

– « Je n’ai aucune idée de ce dont ils parlaient. »

Audrey qui l’écoutait, pensive, eut un léger sourire :

– « D’une bonne chose qui consiste à réduire l’odeur âcre que tu sens. »

– « Vraiment ? » Fit Susie sans bien comprendre.

Audrey ne répondit pas. Ses pensées étaient ailleurs.

Elle avait eu l’intention d’attirer discrètement l’attention sur les mauvaises conditions de vie dans le Quartier Est, le secteur des usines et celui des docks, mais lors des deux dernières réunions sociales, elle n’avait pu trouver l’occasion de le faire.

Ces nobles, Membres du Parlement et hauts fonctionnaires n’abordaient jamais ce genre de sujet et malgré toute sa bonne volonté, elle n’avait aucun moyen de les orienter vers ces questions !

Le lundi après-midi, Klein, qui s’était rendu au Club Quelaag, rentra chez lui.

Stuart ne lui avait pas encore fait part des résultats de son enquête préliminaire et comme il n’avait pas encore trouvé de candidat convenable pour en faire un Apothicaire, le jeune homme, qui n’avait rien à faire depuis deux jours, s’était rendu au club pour s’entraîner au tir, lire et manger gratuitement.

Cela lui avait permis de faire la connaissance de plusieurs autres membres.

Un élément vital pour de futures opportunités commerciales… Soupira-t-il avant de faire quatre pas dans le sens inverse des aiguilles d’une montre et de se transporter au-dessus du brouillard.

Étape par étape, il fit apparaître le faux Monde, se familiarisa avec le contrôle de l’Œil Noir puis envoya un message au Soleil pour l’informer que la réunion du Club de Tarot était sur le point de commencer.

Cela fait, il attendit 15 heures puis tendit la main vers les étoiles rouge sombre et établit une solide connexion. La Magicienne avait elle-aussi son étoile.

Fors Wall qui, sous prétexte de se concentrer sur ses écrits, avait renvoyé Xio, demeura un instant fascinée par la soudaine brume grise qui venait de surgir.

En un clin d’œil, elle se retrouva au-dessus du mystérieux et paisible brouillard, dans un majestueux palais. Devant elle se dressait une antique table de bronze tachetée autour de laquelle apparaissaient l’une après l’autre plusieurs silhouettes floues.

Ces silhouettes… S’agirait-il des participants à la réunion dont parlait M. Le Fou ? Se dit-elle avec le sentiment que tous étaient de très, très puissants Transcendants.

Sauf moi… pensait-elle, effrayée et sans aucune assurance.

Ceci dit, en regardant les choses sous un autre angle, ces gens ne sont pas nécessairement très puissants si moi, une Séquence 9, je peux me joindre à cette réunion. Il me semble évident que la force n’est pas une exigence mais pour une raison que j’ignore, il faut, pour devenir membre, établir un lien avec M. Le Fou…

A cette pensée, Fors se détendit un peu.

C’est alors qu’Audrey réalisa la présence d’une nouvelle participante.

C’est une femme… Serait-ce Xio ou Fors qui aurait réussi l’examen ou s’agit-il de quelqu’un d’autre ?

Elle était si occupée à observer les traits de ce nouveau membre qu’elle faillit en oublier de saluer Le Fou.

Même si la silhouette était floue, elle pouvait distinguer la couleur de ses cheveux, sa morphologie, percevoir son accent et ses tics de langage !

Hmm… Je vais devoir faire attention à ça aussi. Au tout début, M. Le Pendu a pu savoir que j’étais une aristocrate à ma façon de prononcer certains mots et à mon habitude d’utiliser certains termes bien particuliers…

Audrey se leva, souleva les pans de sa jupe et se tourna vers Klein assis tout au bout de la longue table :

– « Bonjour, M. Le Fou. »

Puis, reportant son regard sur le nouveau membre assis du même côté qu’elle et sans chercher à cacher sa curiosité, elle s’enquit : « Cette personne est… ? »

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