Fuku No Ikari
A+ a-
Chapitre 12 – Innocence
Chapitre 11 – Inquiétude Menu Chapitre 13 – Koala

Les rayons du soleil illuminent ma chambre. Je m’étire puis attrape une fléchette.

— Mon courroux se réveillera demain !

Je lance mon projectile sur une vieille photo de Tsubaki. Elle se plante au milieu de sa figure, cette action amplifie mon humeur matinale. Je regarde le temps nuageux à travers ma fenêtre et me met à soupirer.

— Je suis bien trop impatient.

Je me lève et effectue quelques poses devant mon miroir.

Je suis toujours aussi musclé.

Je passe la main dans mes cheveux et laisse mon sourire se dessiner sur mon visage.

Et je suis toujours aussi séduisant.

Je bâille puis enfile mon uniforme. J’ai ensuite attrapé mon sac et ai médité.

Ma vengeance sera destructrice.

— Sayuri-kun !

— Tanaka-kun !

Le jeune homme m’agrippe par le cou et me murmure.

— Alors comme ça on me zappe ?

— Désolé ! J’étais vraiment occupé ces derniers temps !

— On se verra à la fête, ne t’inquiète pas, me dit-il avec enjouement.

— Oui !

— Tu as pu avancer sur tes préparatifs ?

— Normalement tout sera terminé aujourd’hui. J’ai reçu le droit de sécher les cours de cet après-midi avec la présidente pour finaliser notre objectif.

— D’accord. Tout le monde compte sur toi !

Un évènement d’intégration, c’est vrai qu’il existe en ce monde énormément d’étudiants qui, comme moi, ont très peu d’amis. Ils sont réservés, la peur les asphyxie et ils ne peuvent pas aborder une quelconque personne. J’ai déjà remarqué ça. Dans ce lycée, la plupart des élèves sont dans un univers opposé au mien. Ils restent en groupe, leur smartphone est accroché à leur main et montrent à leurs camarades les activités qu’ils ont réalisées durant le weekend. Ils ont des passions banales, presque ennuyeuses. Ils n’ont aucune ambition. La seule qu’ils ont est celle de ne pas connaître la solitude, c’en est pathétique. Cet évènement d’intégration est quelque chose de nécessaire, car grâce à lui, certains tisseront des liens inespérés qui leur permettront d’améliorer leur relation au sein cet établissement.

— Sayuri-kun ?

Je sens un poids sur mon épaule qui agite mon corps. J’ouvre les paupières et aperçois Tanaka qui tente de me réveiller.

— Tanaka ?

Je bâille puis m’étire et l’écoute s’écrier.

— Comment arrives-tu à pioncer dans un endroit pareil ? Tu aurais dû voir la tronche des filles, je n’ai jamais autant entendu le mot mignon sortir de leur bouche, soupire-t-il.

— J’étais fatigué, je n’ai quasiment pas dormi la nuit dernière.

— Tu veux qu’on aille manger sur le toit ?

— Oui, ça me fera du bien de m’aérer l’esprit.

Nous nous sommes installés et nous avons déballé nos repas. De mon côté, c’est un bento bien garni que ma mère m’a préparé. Tanaka, quant à lui, déguste des boulettes de riz.

— Ta mère te concocte toujours des plats incroyables !

— Elle dit que la nourriture est nécessaire pour être en forme.

— Et pourtant tu as l’air complètement claqué, ricane-t-il.

— Oui. Je bossais sur un projet hier soir.

— Top secret ?

Je lève la tête, soupire et lui réponds.

— Tu as tout compris

Le jeune homme se gratte le crâne et me questionne avec un ton qui mêle agacement et jalousie.

— Tu aimes quelqu’un, Sayuri-kun ?

Surpris, je m’étouffe avec un grain de riz et tape mon estomac à plusieurs reprises avant d’attraper mon lait à la fraise.

— Qu’est-ce que tu viens de dire ?

— Je t’ai demandé si tu étais épris de quelqu’un, pas de quoi en faire tout un plat.

C’est vrai que le lycée est l’endroit propice à la découverte de l’amour.

— Je ne pense pas. Et toi ?

— Étrange. Je t’ai vu plusieurs fois avec Keshi Kotone le soir.

— Kotone-chan ? C’est une amie. Justement c’est pour le fameux projet pour lequel j’ai veillé tard la nuit dernière.

— C’est uniquement pour ça que vous vous rencontrez ?

— Oui.

J’attrape mon camarade puis lui ébouriffe les cheveux avec mon poing et m’écrie.

— Ne va pas t’imaginer des choses idiotes !

— Si tu le dis. Moi, je crois que je suis complètement amoureux.

Mon corps bondit en arrière puis je lui demande avec surprise.

— De qui ?

— Alors ça, c’est top secret, ricane-t-il.

Je me rapproche de lui et le laisse continuer.

— C’est pour ça que je souhaitais en discuter avec toi. Tu es sûrement mon meilleur ami dans ce lycée. Donc j’ai besoin que tu m’écoutes un peu. Tu veux bien ?

— Dis-moi tout.

— Tu as déjà ressenti cette sensation lorsqu’une fille se démarque et devient la seule qui s’illumine dans ton propre horizon ? As-tu déjà connu ce moment où tu ne penses qu’à elle, ou que tu as des papillons dans le ventre parce que tu dois aller la voir ? As-tu déjà observé cet instant où cette fille tient des propos qui te rendent dingue ?

— Comment ça ?

— Lorsqu’elle te dit qu’elle compte sur toi, par exemple.

Je ravale ma salive et sens mon corps trembler de toute part.

— Je comprends très bien.

— Je dois t’embêter avec mes discussions puériles. Je vais te laisser terminer tranquillement ton repas. À plus, Sayuri-kun !

Les secondes me semblent figées. Au sein de mon esprit, des tonnes de souvenirs m’agrippent et refont surface. Je me sens submergé par le gouffre de nostalgie qui m’envahit. J’entends encore les battements de mon cœur lorsque j’approche Tsubaki. Je me remémore ses douces paroles que j’ai innocemment cru. Mais surtout, je me rappelle une chose essentielle.

— Fonce Tanaka ! Fonce, fonce et fonce ! Ne te laisse pas bouffer par des tonnes de regrets. J’ai connu les « si j’avais su, j’aurais fait autrement ». Alors, ne t’enfuis pas face à ces idioties et trace ton propre chemin !

— Merci, Sayuri-kun.

L’averse l’a, lui aussi, assailli.

Je traverse les couloirs pour rejoindre la salle du BDE. Lorsque j’y entre, j’entends la présidente s’exclamer d’un air heureux.

— Sayuri-kun ! Te voilà, enfin !

— Désolé, j’ai mangé sur le toit et je n’imaginais pas la pièce si loin.

— Ne t’inquiète pas. Tu es paré pour cet après-midi ?

— Oui !

J’ai réalisé depuis peu que le travail dont je suis responsable est important autant pour moi que pour tout un tas d’étudiants. Désormais, je tiens à cette fête, car sans elle, je ne pourrais pas envisager d’observer les sourires des élèves. Je souhaite qu’ils tissent des liens incassables.

— Bien, je vais te présenter ton assistante. Elle s’est vraiment dépassée pour nous aider alors qu’elle ne fait pas partie du BDE. Je compte sur toi pour l’accueillir chaleureusement !

— Oui, oui.

— Tu peux rentrer !

La porte s’ouvre délicatement. La jeune fille bondit dans la pièce et s’écrie.

— Sasalut !

Tsubaki Ai ? C’est elle mon assistante ?

— Je te présente une personne, qui, je pense, t’est assez familière. C’est Tsubaki Ai, une actrice très prometteuse et c’est surtout ta camarade de classe !

Tu n’es pas obligé de décrire ma cible, je la connais sans doute mieux qu’elle-même.

— Ravi que tu me viennes en aide, Tsubaki-chan.

La jeune fille cache son visage rougeâtre et se retourne.

— Avec plaisir, Sayuri-kun, bégaie-t-elle.

— Bien, je vais te montrer ce qu’on va faire.

J’attrape un plan dans mon sac, le déroule puis continue mes explications.

— Ici, sur la place principale sera l’endroit pour le bal. La danse est quelque chose d’absolument incroyable pour se rapprocher de quelqu’un. Tout autour on dressera des tables avec de la nourriture à volonté. Sur les installations au-dessus, on disposera les différentes guirlandes et les projecteurs de lumière. Ça créera un effet relaxant. Avant le début des festivités, je ferai un discours et lancerais la première chanson. On pensait les faire défiler grâce à une playlist gérée par la présidente. Nous avons très peu de clubs de musique en première année donc c’est impossible de les entendre jouer. Tu as tout compris ?

— Oui, s’écrie-t-elle en s’approchant de moi.

Son parfum sucré, c’est vraiment un concentré de douceur inoubliable.

— Alors on part en direction du gymnase !



Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 11 – Inquiétude Menu Chapitre 13 – Koala