Néo-Life
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Chapitre 25 – Retour de quête
Chapitre 24 – Cronande 4 Menu Chapitre 26 – Promotions et Familiers

La pluie tombait sur Delia, une bruine légère mais froide qui rendait les rues de la capitale quasiment désertes, les habitants préférant rester bien au chaud chez eux alors que la nuit commençait et que les échoppes avaient presque toutes fermées. Seuls les restaurants et commerces nocturnes restaient ouverts, servant sans interruption leur clientèle assoiffée et bruyante dans les quartiers les plus prisés de la capitale.

Les gardes en faction sur la porte Est ce soir-là auraient apprécié de pouvoir se joindre à cette faune urbaine au lieu de se glacer les os sous la bruine qui tombait depuis le matin à surveiller les entrées et sorties de la ville. La relève serait là dans une petite heure, certes, mais la fin de service était toujours la partie la plus longue de leur journée de travail.

Ragnor, vieux briscard aux cheveux blancs ayant vécu toute sa vie entre les murs de la capitale, s’imaginait déjà en train de roucouler avec Nisalia, une courtisane de la Maison des Plaisirs avec sa dernière paie, grommelant alors que ses collègues bavassaient gaiement en perturbant l’image mentale qu’il essayait de se forger pour sa soirée à venir.

« Hé, vous pourriez la fermer, les bleus ? Y’en a qui essaient de rêvasser tranquille, ici ! »

Les bleus en question ne répondirent pas, s’interrompant uniquement le temps de sa phrase et reprenant de plus belle, sachant pertinemment qu’il ne pourrait rien faire.

Râlant sur la jeunesse irrespectueuse de ses aînés, Ragnor remarqua une forme s’approchant de la Porte Est, à une centaine de mètres. Elle était difficile à distinguer avec la pluie qui tombait, mais rapidement il comprit que c’était quelqu’un voulant pénétrer dans l’enceinte de la ville. Il interpella ses collègues et leur fit un signe de tête pour leur signaler l’arrivée de quelqu’un.

Tous se redressèrent et coupèrent court à leurs bavassages, reprenant une posture légèrement plus professionnelle et intimidante pour quiconque voudrait causer des ennuis. Ils avaient après tout une réputation à entretenir, même si la porte Est étant la moins risquée à garder, personne n’attendait grand-chose d’eux.

Le vieux soldat distinguait bien mieux la silhouette qui se rapprochait, tirant derrière elle un traineau en bois qui était plein de biens qu’il n’arrivait pas encore à identifier. La première chose qui le frappa, ce fut l’odeur.

Une odeur musquée, puissante, mêlant le cuir et la sueur, le sang et autre chose, plus animal.

Quelques secondes plus il put voir plus nettement l’homme qui approchait, ainsi qu’une créature marchant derrière lui, légèrement décalée par rapport au traineau.

La bête qui le suivait ressemblait à s’y méprendre à un tigre, si ce n’était la taille légèrement inférieure, arrivant à peu près à la hanche du voyageur. Son pelage était mouillé et l’odeur musquée provenait sans aucun doute de celle-ci. Aucun bruit ne venait d’elle mais son regard était perçant et le vieux soldat sentit qu’au moindre faux pas elle n’hésiterait pas à se jeter sur lui.

Instinctivement, il porta la main à son épée et interpella l’arrivant d’une voix pleine d’assurance qu’il ne ressentait nullement.

« Qui êtes-vous et que venez-vous faire à Delia ? »

L’homme lui faisant face était grand, et son corps musclé inspirait la prudence à Ragnor, qui ne savait que trop bien qu’un simple malentendu pouvait des fois coûter bien plus cher qu’une simple remontade. Des yeux bleus enfoncés profondément sous les orbites donnaient à l’individu un regard profond, mais bizarrement il ne semblait pas regarder le soldat, mais un point se trouvant à côté de lui.

Il était habillé de frusques indéfinissables, ce qui semblait avoir été un jour une armure en cuir par-dessus des habits de lin déchirés de presque tous les côtés. Les lambeaux de cuirs pendillaient çà et là, n’enlevant rien à son apparence sauvage, bien au contraire.

Une barbe drue et une chevelure châtain hirsutes lui donnaient un air sauvage, comme quelqu’un qui avait été coupé de la civilisation pendant trop longtemps, et Ragnor vérifia sur son côté que rien ne s’y trouvait, perturbé par le point fixe que regardait l’homme.

« Non…je ne le tuerais pas, il n’a rien fait…oui, plus tard… »

« Que…pardon, mais que venez-vous de dire ?! »

Le stress de Ragnor monta en flèche, car s’il n’avait pas compris le marmonnement de l’homme, la lueur trouble dans ses yeux et le fait qu’il parle tout seul ne le rassurait pas le monde.

Comme s’il venait de se rendre compte où il était, son interlocuteur redressa la tête et une intelligence nouvelle sembla briller dans son regard.

« Je…excusez-moi, ça fait un moment que je marche et je me suis perdu dans mes pensées. »

Sa voix était grave et semblait rauque, comme s’il ne s’en était pas servi depuis plusieurs jours. Il fouilla dans l’amas de peaux et autres matériaux que Ragnor avait fini par identifier et sortit une carte abimée, presque rapiécée, qu’il tendit d’un geste calme et assuré.

« Je reviens d’une mission pour la Guilde des Aventuriers. Cet animal est ma chimère, elle n’est pas dangereuse. Et mon traineau contient mon butin, que je compte vendre en ville. Je me nomme Revenge. »

« Un peu plus et tu te faisais enfermer, gamin… »

Marlon ignora la remarque de Loki, sachant pertinemment qu’il avait raison, mais alors qu’il était arrivé près du garde, l’odeur de chocolat était réapparue, et il vit instantanément sa mère a côté du soldat lui souriant et lui demandant de sacrifier cet homme à sa vengeance.

Seule la voix de Loki lui hurlant que c’était un garde l’avait empêché de passer à l’action, ainsi qu’un effort colossal de sa part. Quelques semaines auparavant il en aurait été incapable, mais une variante de combinaison runique l’avait aidé, même si cela n’avait pas résolu le problème. Vie et Esprit mélangées amélioraient légèrement le contrôle qu’il avait sur lui-même, mais c’était très loin de la solution miracle. Cela lui permettait simplement de comprendre ce qu’il se passait et d’essayer de lutter pendant l’épisode de folie. Son Interface avait nommé le sortilège [Soin de l’Esprit], et il trouvait ce nom très à propos.

Le garde vérifia sa carte en lambeaux et se dit que c’était suffisant. Il n’avait aucune envie de se compliquer la vie et d’allonger son service. Nisalia l’attendait, après tout. Il hocha la tête et souhaita une bonne soirée à l’aventurier avant de se mettre sur le côté.

Ses collègues se détendirent également, car l’aura de Marlon les avait mis mal à l’aise, sans parler de son compagnon félin.

Le jeune homme ne s’éternisa pas et continua à avancer, tirant le traineau sommaire de bois qu’il avait fabriqué quelques jours auparavant afin de pouvoir ramener la quantité impressionnante de peaux de loups, d’écorce d’Arbol et de plantes diverses qu’il avait récolté pendant les quarante cinq jours où il resta dans la forêt de Cronande.

Sa priorité était bien entendu la guilde des Aventuriers, là où il pourrait enfin rendre cette quête interminable mais qui allait le rendre bien plus riche que quelques semaines auparavant. Il avait arrêté de compter le nombre de monstres massacrés pendant ces quarante-cinq jours, se disant que la boule noire lisant les esprits s’occuperait du décompte bien plus efficacement que lui.

Il lui fallut plus d’une heure pour arriver à destination, non pas cause du trafic intense mais à cause du poids que représentait le traineau, et du fait que son armure rapiécée ne procurait strictement plus aucun effet, réduite à des lanières de cuirs inspirant plus la pitié que ne fournissant une réelle protection.

La pluie ayant chassé la quasi-totalité des gens de la rue, Marlon fut heureux de ne pas avoir à se battre contre un nouvel épisode de folie impliquant sa mère. Son chargement était heureusement protégé par la toile de sa tente qu’il avait étendu par-dessus le traineau, évitant ainsi au cuir de loup et à l’écorce d’Arbol de se gorger d’eau et de devenir inutilisables.

Lorsqu’il fut enfin devant l’édifice accueillant la guilde des aventuriers et la Multipliante qui allait forcément lui faire des commentaires ou lui poser des questions sur ce qu’il s’était passé dans la forêt, il demanda à Luna de garder son chargement.

Il ne put s’empêcher d’admirer sa chimère, qui avait presque doublé de taille depuis qu’il était parti en quête. Elle ressemblait de plus en plus au Mantis qu’il avait vu dans la clairière de Drevos, près d’Akranio, sans qu’aucune nouvelle capacité n’apparaisse pour autant. Il ne comprenait pas non plus exactement le système de croissance des chimères, mais maintenant qu’il était rentré dans la capitale, il allait pouvoir se renseigner, et il lui restait un peu plus d’un mois avant que le tournoi ne commence.

Tant de choses à faire, et si peu de temps.

« La priorité, c’est de rendre ta quête, de t’équiper correctement et d’obtenir des réponses à tes questions vis-à-vis des runes et des familiers. Procède par ordre et tu verras que tout ira bien. »

Depuis plusieurs jours, Loki s’était fait bien plus prévenant envers le jeune homme, sans qu’ils n’aient forcément discuté de ses problèmes de folie. Il le dirigeait un peu plus, lui rappelait ses objectifs plus fréquemment et insistait pour que le jeune homme se repose plus fréquemment.

Marlon appréciait bien entendu les attentions de Loki, trouvant presque cela gênant par moment, mais il ne pouvait pas dire que cela le dérangeait, pas avec la folie dont il était plus que conscient maintenant.

Soin de l’esprit, comme avait été nommé le sort runique combiné de Vie et Esprit, lui permettait de tenir plus longtemps sans crises, mais elles finissaient toujours par revenir, et lorsqu’il perdait le contrôle, c’était toujours pendant des moments de plus en plus longs. Il s’arrangeait donc pour ne jamais tomber à court de matériaux pour se lancer ce sort, ce qu’il fit avant de monter les marches de la guilde.

Une aura rose se dégagea de l’écorce d’Arbol utilisée et imprégna le jeune homme, qui sentit comme un poids se retirer de sa psyché alors que l’écorce se consumait entre ses mains pour ne laisser des cendres, sachant que le problème reviendrait très rapidement.

Laissant Luna à la garde du traineau, il grimpa les marches rapidement et entra dans le Hall de la Guilde. Le jaune pétillant agressa de nouveau ses pupilles dès lors qu’il passa le seuil, mais il en fit abstraction et s’avança vers un des comptoirs occupés par une hôtesse, copie conforme de l’originale.

« Monsieur Revenge, bon retour à vous ! Que puis-je faire pour vous aider ? »

Marlon posa le lambeau de carte sur le comptoir et répondit d’une voix atone à la femme qui était tout sourire devant lui.

« Un remplacement pour ma carte, et je voudrais également rendre une quête s’il vous plaît. »

Le sourire toujours aussi brillant, l’hôtesse sortit la fameuse boule noire et la posa devant lui, invitant du regard le jeune homme à interagir avec, ce qu’il fit sans attendre, pressé de récupérer ses gains et de se débarrasser de cette quête qu’il trainait depuis plus d’un mois.

Quelques instants plus tard, la femme au tailleur impeccable le regarda et lui fit signe de la suivre.

« Votre quête doit être validée à l’étage supérieur, cher client, ainsi que le renouvellement de votre carte. »

Marlon s’en était douté, aussi se contenta-t-il de suivre le clone, montant les marches et longeant le même corridor qui menait au bureau de la patronne de la guilde, dont il ignorait toujours le nom.

Il eut une impression de déjà-vu lorsqu’il franchit le pas de son bureau. Elle fumait comme la première fois, exactement le même regard acerbe semblant le traverser de part en part. Il ne prit pas de gants et la salua d’un signe de tête avant de s’asseoir sur la chaise qui lui faisait face.

« Bonjour, Revenge, tu n’as pas l’air surpris d’être ici ? »

Le jeune homme secoua la tête et soupira alors qu’elle écrasait sa cigarette dans un cendrier doré en forme de tête de loup.

« Je me doutais que vous m’appelleriez après avoir vu ce que vous voyez avec votre boule de cristal… »

« Haha, en effet, j’ai été particulièrement…intéressée par ton comportement. Il y a tout un monde là-haut, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle en tapotant son crâne et en souriant perfidement à Marlon.

Le jeune homme ne répondit pas, son regard se faisant plus sec et ses pensées plus sombres. Voyant le changement d’humeur de son interlocuteur, la femme leva les mains en l’air en signe d’apaisement.

« Houla, ne réagis pas, comme ça, je n’ai jamais dit que c’était une mauvaise chose ! Mais ta folie va te poser des problèmes à l’avenir, c’est certain. Je ne le dirais qu’une fois, car ce sont tes affaires, mais occupes-t-en, avant qu’elle ne s’occupe de toi… »

Elle sortit d’un tiroir une carte flambant neuve et la tendit à Marlon en hochant la tête.

« Tu as vraiment battu les scores sur cette quête, tu le sais ? Trois-cent quarante créatures massacrées en six semaine et demi, soit quarante-cinq jours, ce qui nous amène à une moyenne de cinq Arbol et quatre Loups tués par jours. Impressionnant, je tiens à ce que tu le saches. Et ces pièges…une merveille ! Tout le monde n’aurait pas pensé à agir comme cela ! J’ai hâte de voir ce que tu nous réserves à l’avenir, si tu survis à ta folie, bien sûr. »

Elle semblait vraiment impressionnée par les prouesses de chasse du jeune aventurier, ce qui aurait dû flatter Marlon, mais il s’en fichait. Tout ce qui l’intéressait, c’était l’argent. Et la recette d’antidote qui lui permettrait d’avancer dans sa profession.

Elle attrapa une bourse vide sous son bureau et le chasseur la regarda y placer exactement trois Amecareth d’or et quarante Amecareth d’argent avant de refermer les cordons du petit sac de cuir. Elle retira ensuite un parchemin d’un autre tiroir du meuble qui semblait pourvu d’une infinité de tiroirs, et elle tendit le tout à Marlon qui ne se fit pas prier et récupéra son butin en poussant un discret soupir de soulagement.

Il la remercia et se leva, ne désirant pas reste outre-mesure avec cette femme qui avait été témoin de ses nombreux accès de folie.

« Si j’étais toi, j’irais voir le Runiste sans tarder. Il y a des rumeurs qui disent qu’il prépare une expédition et sera parti dans une semaine… »

Le jeune homme se retourna et la regarda, légèrement adouci par l’information qu’elle venait de partager.

« Merci…je ne connais toujours pas votre nom d’ailleurs… »

« Tu peux m’appeler Arachnéa. C’est un surnom, bien entendu, mais c’est l’un de mes préférés. »

Ce nom lui allait comme un gant, aussi Marlon ne commenta-t-il pas plus la chose et se retira avec un signe de tête cordial à son intention, fermant la porte derrière lui.

Il quitta la guilde sans prendre d’autre quête, ne prenant même pas la peine de saluer les différents clones qui lui firent un signe en lui souhaitant une bonne journée.

Luna n’avait pas bougé, fidèle au poste, allongée devant le traineau, le poil mouillé par la pluie qui semblait s’être arrêtée pour le moment. Il reprit les lanières de cuir du traineau et recommença à le tirer, direction les bains publics.

Deux heures plus tard, Marlon était propre, sa barbe rasée, la peau flétrie d’avoir tant mariné dans l’eau chaude. Il en avait rêvé depuis de semaines, et enfin il avait pu se nettoyer correctement sans se sentir glacé par la température de l’eau.

L’homme qui s’occupait des bains pendant la nuit avait jeté un coup d’œil désespéré à la baignoire magique lorsque Marlon avait demandé à changer l’eau pour la troisième fois consécutive car son bain s’était transformé en marais boueux. Il avait également donné le dernier set de vêtements intacts qu’il possédait, tous les autres ayant finis déchirés ou troués à cause de son séjour prolongé en forêt.

Une fois sorti des bains publics, il se mit en quête d’une taverne non loin de là, n’ayant aucune envie de refaire une marche prolongée alors que la nuit commençait à être avancée.

Quinze minutes plus tard, il avait trouvé son bonheur, laissant Luna juchée sur le traineau et le gardant de toute tentative de vol de la part d’individus peu scrupuleux.

Pour un Amecareth d’argent, le jeune homme parvint à convaincre l’aubergiste de lui donner une chambre spacieuse et confortable ainsi qu’un repas pantagruélique composé des restes de la veille.

Il se goinfra, trop heureux de pouvoir changer son régime de steak de loup et de soupe de légumes et champignons. Il mangea des filets de Poune, des œufs durs, un saladier entier d’une composition de légumes divers qu’il reconnut grâce à sa compétence d’herboriste, et en dessert une tarte aux fruits qu’il dévora en intégralité.

Sentant son vendre distendu et plein à ras bord, le jeune homme se traina jusqu’à sa chambre à l’étage et ne put que s’effondrer sur le lit avant de s’endormir profondément.

C’est l’aubergiste cognant sur la porte avec insistance qui le réveilla. Midi était passé, et il avait besoin de la chambre pour de nouveaux clients. Marlon s’excusa et remercia l’homme avant de s’éclipser.

Entre-temps, il lui avait demandé des restes de viandes que l’homme s’était fait un plaisir de lui donner contre une pièce de cuivre. Du gras et des os principalement, qu’il aurait dû jeter si Marlon ne les avait pas acheté, mais Luna fut plus qu’heureuse quand son maître lui donna un bon kilo de chair fraiche à manger.

Elle n’avait pas bougé du traineau de toute la nuit, et le chasseur la caressa distraitement en attendant qu’elle finisse de manger.

La chaleur dispensée par les rayons du soleil était un vrai bonheur pour les deux acolytes, qui avaient principalement passé leur nuit dans la forêt à se blottir près du feu pour combattre les vents glaciaux qui battaient la vallée quasiment tous les soirs.

Une heure plus tard, ils étaient rendus dans le quartier des artisans, et Marlon se mit à visiter chaque échoppe en demandant quels seraient les prix d’achats de ce qu’il avait ramené. Il ne visita pas les guildes pour le moment, car il ne pouvait négocier la valeur de ses denrées avec eux, contrairement aux marchands classiques.

Cela lui prit une heure supplémentaire, mais il réussit à se débarrasser de tous les matériaux récoltés pendant sa quête. Le plus surprenant, c’est le prix qu’il arriva à tirer de tout cela.

Les peaux de loups, bien que découpées en carrés, lui rapportèrent une pièce d’or et dix d’argent lorsqu’il les vendit au tanneur accolé à la guilde des chasseurs. D’après ses dires, peu de gens s’amusaient à chasser le loup sylvestre, et son cuir était très utile pour toutes sortes de créations.

Les écorces d’Arbol furent vendues quant à elles pour quatre-vingt Amecareth d’argent à un ébéniste qui négocia rudement chaque pièce, Marlon décidant de renoncer à l’Amecareth d’or qu’il aurait voulu en tirer devant l’opiniâtreté de l’homme.

Mais à sa grande surprise, ce qui lui rapporta le plus, ce furent les diverses plantes qu’il avait ramené de sa quête. Car même si une bonne partie d’entre elles avaient servies à faire des expériences, il lui en était resté une quantité faramineuse, récupérant à chaque voyage dans la forêt tout ce qu’il pouvait.

Ainsi, les Dendrions Rouges, la Lusiane Bleue et l’Amanite Cyanosée furent vendus pour pas moins de deux Amecareth d’or. Il y avait également quelques Lianes d’Acier, qui comme l’indiquait son nom était une liane extrêmement solide pouvant être utilisée dans de nombreux domaines, de l’alchimie à la construction. Des potions de renforcement aux fibres végétales, elle servait à beaucoup de choses et Marlon en avait récupéré autant qu’il avait pu.

Avec tout ça, il avait enfin vidé son traineau et en fit cadeau gracieusement à l’ébéniste à qui il avait vendu les écorces.

L’étape suivante était de s’équiper correctement et de se procurer quelques ouvrages auprès des guildes de profession pour pouvoir progresser.

Il se retrouvait en possession d’une jolie somme de sept Amecareth d’or et vingt-deux Amecareth d’argent, tout en sachant que cela ne resterait pas en l’état, le prix des fournitures de métier étant élevé.

Avant de continuer plus avant, il jeta un coup d’œil à son écran de statut, chose qu’il avait totalement ignoré ces dernières semaines.

Revenge Drelor : Niveau 15

Runiste des Temps Anciens : Niveau 6 (maîtrise débutant)

Force :63

Agilité :44

Intelligence :22

Réflexes :28

Constitution :30

HP : 850

Mana : 150

Charisme : 13

Influence : 30

Chance : 12

Familiers :

Chimère Féline (niveau 10), évolution possible, ????, ????

Loki (niveau 1), évolution possible, Dieu, Transcendant

Maitrise de l’épée : Apprenti

Maitrise de l’arc : Apprenti

Pêche : Débutant

Herboristerie : Débutant

Cuisine : Débutant

Alchimie : Débutant

Chasse : Débutant

Survie : Apprenti

Il s’était attendu à une évolution, mais il était quand même agréablement surpris par la quantité de points qu’il avait gagnés. Sa force, son agilité, son intelligence et ses réflexes avaient augmenté considérablement. Sa constitution également avait gagné quelques points, mais cela n’étonnait pas le jeune homme.

Après tout, les 6 semaines durant lesquelles il était resté dans la forêt avaient été rudes, parsemées d’embuches, et en plus de tout cela il s’était entrainé absolument tous les jours pour renforcer ses compétences et son physique. Il avait également optimisé ses connaissances avec l’utilisation de divers pièges et maximisé la récupération de diverses ressources.

Il partagea son évolution avec Loki, et ce dernier s’avéra plus qu’heureux de voir la progression de son poulain.

« Par contre, je pense qu’il faut vraiment que tu vois un maître des familiers. Je ne comprends pas comment fonctionne l’évolution de Luna. Elle ne s’est presque pas battue, mais a augmenté de niveau presque autant que toi. Il n’y a qu’à voir son physique ! Il y a trois mois, c’était encore un chaton…et peut-être aura-t-il également des informations sur mes compétences et possibilités d’évolution.»

Marlon hocha la tête et il se dirigea vers la guilde des chasseurs, la première qu’il avait décidé de visiter pour s’équiper et voir s’il avait atteint un niveau suffisant pour augmenter son grade de profession.

Après tout, il avait massacré pas moins de trois cent créatures, un score qu’il trouvait plus qu’honorable.

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