Xia Lei vendit tous les droits du tour intelligent qu’il avait ramené d’Allemagne pour 200 000 000 plus les 88 000 000 précédents. Il ne construirait plus et ne donnerait plus à personne les dessins ou les informations relatives à la machine. Cependant, il ne s’était pas contenté de voler les plans de Josef en Allemagne, il avait « vu » beaucoup de choses pendant son séjour là-bas et avait aussi appris beaucoup. Tout cela ne pouvait pas être acheté.
Bien que le Groupe Industriel chinois ait acheté tous les droits sur le tour intelligent de Josef, il ne pouvait pas acheter les informations contenues dans la tête de Xia Lei. Il pourrait créer le tour le plus approprié et le plus avancé pour sa Manufacture en un an et demi. C’était pourquoi il avait accepté rapidement lorsque Mu Jian-Feng avait fait l’offre d’achat.
La transaction avait été effectuée le jour même. Le Groupe Industriel chinois versa 200 000 000 en espèces à Xia Lei, en franchise d’impôt. En outre, le Groupe fournirait à la Manufacture du Cheval Fracassant 20 machines différentes, des tours, des perceuses, des fraiseuses, etc., toutes de la gamme la plus avancée disponible en Chine. Ils construiraient également un atelier intégré plus important pour la Manufacture. Le coût total de tout cela était d’environ 5 000 000. Cela ne semblait pas beaucoup, mais l’équipement fourni par le Groupe serait installé et mis en place par leurs propres employés – ce qui était très apprécié par les employés de la Manufacture, qui manquaient de personnel.
Dans l’après-midi même, le tour intelligent avait été transporté sur un gros camion par le Groupe Industriel chinois. L’atelier personnel de Xia Lei avait été ouvert pour permettre de sortir le tour, car l’ouverture de la porte était trop étroite. Lorsqu’ils l’avaient transportée, la machine était recouverte d’une épaisse bâche. Elle avait l’air assez mystérieuse.
Mu Jian-Feng et son groupe étaient partis avec le gros camion et avaient même rejeté l’invitation à dîner de Xia Lei.
Après avoir raccompagné Mu Jian-Feng et son groupe au loin, Xia Lei fit une annonce. Tous les employés de la Manufacture recevraient une prime de 10 000. Les directeurs d’atelier Zhou Xiao-Hong, Yang Ben-Cai et Liu Xue-Bing recevraient 30 000. Le personnel du département R&D 10.000, tandis que Han Bo et Yin Hao recevraient 30.000. Guan Ling-Shan du département financier recevrait également 30 000 et le personnel 10 000 chacun, tout comme le personnel du département des ventes.
Plus d’un million avait été dépensé pour ce bonus. La Manufacture du Cheval Fracassant n’avait gagné que 2 000 000 pendant cette période, c’était donc comme si tous les bénéfices étaient retournés aux employés. Les assurances des travailleurs devaient également être payées, ce qui signifiait que la Manufacture n’avait en fait réalisé aucun bénéfice.
Juste après que Xia Lei ait fait l’annonce, Liang Si-Yao le prit à part et lui murmura à l’oreille :
« Pourquoi donnez-vous aux employés des primes aussi importantes ? Ce n’est même pas la fin de l’année – vous avez distribué tout l’argent que nous avons gagné jusqu’à présent. La fin de l’année approche et nous devons donc leur donner ces primes de fin d’année, et ce ne sera pas moins que ce que vous distribuez maintenant, non ? La société n’a même pas encore gagné autant d’argent ! »
Liang Si-Yao était comme une intendante et ses capacités dans ce domaine étaient en progression.
« L’entreprise n’a pas gagné autant d’argent, mais moi oui. Quel mal y a-t-il à en donner aux employés alors que j’en ai tant ? », dit Xia Lei en riant.
Liang Si-Yao lui fit rouler les yeux.
« Quand bien même, vous ne pouvez pas le dépenser comme ça. »
Xia Lei parla doucement : « J’ai en fait mes propres idées. L’entreprise est en pleine croissance et les normes de fabrication et la production vont être améliorées. Nous avons besoin de plus de main-d’œuvre. Je leur donne des primes pour que les gens sachent que les employés sont bien traités et pour que les talents soient attirés vers nous. Ne me dites-vous pas toujours que le talent est la chose la plus importante au 21e siècle ? Tant que nous rassemblerons des personnes talentueuses, nous n’aurons pas à nous préoccuper de la croissance de notre entreprise. »
« Mais personne ne le sait, sauf nous-mêmes ! Quoi, allez-vous faire une publicité à la télévision pour dire aux autres combien vous avez donné en bonus aujourd’hui ? »
Liang Si-Yao n’avait pas pu dissiper ses craintes – c’était plus d’un million de yuans ! De plus, la fin de l’année approchait et il faudrait alors dépenser beaucoup en bonus. Son cœur se serrait de plus en plus contre cette perte.
« J’ai une meilleure méthode que la publicité », déclara Xia Lei.
« Quelle méthode ? »
Liang Si-Yao regarda Xia Lei avec curiosité.
« Tu verras. »
Xia Lei se dirigea vers les employés rassemblés et dit à voix haute : « L’entreprise est en expansion. Vous êtes de jeunes diplômés d’universités et d’écoles techniques – retournez voir vos camarades de classe. Nos portes sont ouvertes pour ceux qui veulent venir chez nous. »
« Président Xia, beaucoup de mes frères sont partis travailler dans d’autres entreprises. S’ils veulent venir ici, peuvent-ils faire transférer l’assurance qu’ils y ont achetée », demanda un employé diplômé d’une école technique.
« S’ils viennent chez nous, nous couvrirons leurs assurances et en prendrons une de même niveau que celle que vous avez chez nous. Les comptes de sécurité sociale sont maintenant unifiés dans toute la Chine, les procédures sont donc simples. »
« Heh heh, je les contacterai quand je reviendrai. Ils sont très compétents mais les autres entreprises ne les paient pas aussi bien, ils gagnent beaucoup moins que moi. »
L’employé semblait assez suffisant.
Un autre diplômé de l’université technique prit la parole : « Président Xia, j’ai quelques camarades de classe qui n’ont pas encore trouvé de travail parce qu’ils ont des exigences élevées. Allez-vous les prendre aussi ? »
« Dites-leur que les jeunes ne devraient pas être trop fiers d’accepter un poste bas quand ils ne sont pas assez bons pour un poste élevé. Je les récompenserai comme il se doit s’ils ont vraiment les compétences requises, mais en tant que nouveaux arrivants, ils seront traités comme tout le monde. »
« Oui ! Ils seront sûrement d’accord. »
Le diplômé de l’université technique sourit et dit : « Qui ne voudrait pas suivre le président Xia alors qu’il est un si bon patron ? Ils viendront sûrement quand je leur parlerai de vous ! »
Xia Lei bavarda et rit avec les employés. Le problème du recrutement avait été résolu.
Liang Si-Yao reprochait à Xia Lei de ne pas avoir surveillé ses dépenses plus tôt, mais elle sourit maintenant et admira secrètement sa stratégie de recrutement. Ces jeunes travailleurs avaient des camarades de classe, ils étaient bien informés et compétents. S’ils allaient contacter leurs amis et que ces derniers connaissaient les avantages de la Manufacture du Cheval Fracassant, ne voudraient-ils pas tous venir ?
« Ok, faites donc ainsi. Allez contacter vos camarades de classe. Je vous dirai aussi que vous aurez une récompense de 1000 si vous recommandez quelqu’un et que cette personne signe un contrat avec notre entreprise », conclut Xia Lei.
Il y eut un buzz lorsque les employés des écoles techniques et des universités sortirent leur téléphone portable et commencèrent à appeler leurs anciens camarades de classe, de peur que quelqu’un d’autre ne les contacte en premier.
Liang Si-Yao avait calmement donné un coup de poing à Xia Lei.
« Je t’ai vraiment sous-estimé. Comment peux-tu avoir autant de bonnes idées ? »
Xia Lei sourit : « Allons-y. Je n’ai jamais gagné autant d’argent de ma vie. Trouvons un bon restaurant et prenons un bon repas pour fêter ça, d’accord ? »
« Bien sûr. »
Liang Si-Yao accepta sans hésiter.
« Oh, appelons le Maître pour qu’il vienne aussi », dit Xia Lei.
Liang Si-Yao pinça ses petites lèvres. Elle ne dit rien, mais elle était insatisfaite et se dit : « Espèce d’idiot ! Pourquoi emmène-t-il papa ? Ne sait-il pas ce qu’est un « monde à deux » ? »
À ce moment-là, une voix masculine était soudainement venue de l’entrée de son usine.
« Xia Lei. »
Xia Lei se retourna et vit Hu Hou. Il était venu seul et sa voiture était garée près de l’entrée.
Xia Lei s’était approché de lui en guise de bienvenue et sourit en disant : « Maire Hu, bienvenue, bienvenue. Montez dans mon bureau pour discuter. »
« Je ne monterai pas au bureau. Je suis venu vous demander quelque chose », dit Hu Hou.
« Qu’est-ce qu’il y a, M. le Maire Hu ? »
« Vous n’avez rien à faire ici en ce moment ? »
« Je viens d’avoir une réunion avec mes employés. Je n’ai rien à faire maintenant. »
« On dirait que je suis venu au bon moment. D’accord, s’il vous plaît, venez avec moi. On parlera en chemin. », dit Hu Hou en souriant.
« De quoi s’agit-il, Maire Hu ? », demanda Xia Lei avec perspicacité.
« De quelque chose de bien, bien sûr. Comment pourrait-il y avoir quelque chose de mauvais ? Allons-y, allons-y. »
Hu Hou entraîna Xia Lei avec lui.
Ce dernier se retourna vers Liang Si-Yao, impuissant.
« Va-y, va-y. » Liang Si-Yao était compréhensive.
Xia Lei monta dans la Buick de Hu Hou et se dirigea vers la mairie.
Il avait dit qu’il le dirait à Xia Lei en chemin, mais il garda en fait la bouche fermée, il n’avait toujours rien dit même après avoir parcouru deux kilomètres. Xia Lei ne pouvait plus se retenir et demanda avec hésitation : « Maire Hu, n’avez-vous pas dit que vous me le diriez en chemin ? S’il vous plaît, dites-moi ce qui se passe. C’est très éprouvant. »
Hu Hou ne parla qu’à ce moment-là.
« Voilà – l’environnement économique n’est pas bon en ce moment. En particulier dans le domaine de l’industrie manufacturière, qui est en récession. La situation est préoccupante. Le gouvernement de Hai-Zhu se prépare à organiser un banquet pour « revitaliser l’économie ». Les personnes qui y participeront sont tous les PDG de diverses entreprises de la ville de Hai-Zhu. Vous êtes l’un de nos invités importants. »
Xia Lei regarda Hu Hou et rit soudainement.
« Votre secrétaire a dû oublier de mettre mon nom sur la liste des invités, hein ? Vous l’avez découvert et vous êtes venu me chercher. »
Pour un banquet comme celui-ci, les invités qui étaient des PDG avaient dû recevoir des invitations encore plus tôt que la veille. Cependant, Hu Hou était venu le chercher à la hâte à un moment très proche du banquet. C’était certainement dû au fait que quelqu’un l’avait oublié.
Hu Hou sourit avec ironie et secoua la tête.
« Vous pouvez le dire d’un seul regard ? Vous n’êtes pas un homme simple, hein ? Vous avez raison. Je n’ai pas vu votre nom quand j’ai fait une dernière vérification des badges sur les tables. J’ai seulement su que vous aviez été laissé de côté quand j’ai vérifié la liste des noms. Je l’avais dit à mon secrétaire, mais il vous a quand même oublié. Je l’ai réprimandé assez sévèrement à ce sujet. »
Xia Lei sourit et dit : « Aucun problème, M. le maire Hu. Je suis ravi que vous soyez venu me chercher personnellement, haha. »
« Je me sens mieux si vous le prenez ainsi. »
Hu Hou continua à rouler et s’était tu un peu avant de reprendre : « Encore une chose. Je veux votre avis sur quelque chose. »
« N’hésitez pas à parler, Maire Hu. »
Xia Lei avait toujours eu une bonne impression de Hu Hou, il ne se sentait pas mal à l’aise avec un maire comme lui.
« Voulez-vous que votre entreprise soit cotée en bourse ? », dit soudainement Hu Hou.
Xia Lei réfléchit : « En bourse ? Je n’y ai pas pensé. La société est petite et elle est encore en plein essor – comment peut-elle être cotée en bourse ? »
« La taille de votre entreprise ne pose pas de problème. Sa rentabilité est également bonne. Ce ne sera pas un problème pour vous faire inscrire au GEMB*, le tableau des entreprises. Je peux vous aider si vous voulez être listé », déclara Hu Hou.
(*NdT : Growth Enterprise Market Board est un conseil d’administration de la Bourse de Hong Kong pour les sociétés en croissance qui ne remplissent pas les conditions de rentabilité ou les antécédents du conseil principal de la bourse.)
Xia Lei réfléchit un peu : « Ce n’est pas une mince affaire. Je vais devoir l’examiner attentivement avant de vous répondre. »
« Bien sûr. Je ne vous forcerai pas. Répondez-moi quand vous aurez bien réfléchi », dit Hu Hou.
Xia Lei hocha la tête mais s’inquiéta : « Mais pourquoi veut-il que je sois sur la liste ? Les entreprises sont cotées en bourse dans un seul but : le financement, c’est-à-dire l’utilisation de l’argent des investisseurs pour développer l’entreprise. Je ne manque pas d’argent, je ne vais donc pas chercher des investisseurs inutiles. Si des entreprises concurrentes achètent mes actions, je me retrouverai avec un tas d’ennuis avant même d’avoir récolté le moindre bénéfice. »
Il avait dit qu’il avait besoin de temps pour y réfléchir, mais Xia Lei avait plus ou moins décidé dans les deux minutes qui suivirent le moment où il avait fermé sa bouche : Pourquoi se faire coter en bourse alors qu’il ne manquait pas de fonds ?
Il y avait plus qu’assez d’exemples d’entreprises rentables qui n’étaient pas cotées en bourse en Chine. La plus connue était Huawei, suivie de Old Godmother, etc. Il n’y avait pas de comparaison possible entre la Manufacture du Cheval Fracassant et ces géants, mais sa société n’avait vraiment pas besoin de se faire coter en bourse.