Le Chevalier des Elfes
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Lancelot impressionné par le stratagème d’Arthur lui donna finalement une autorisation de s’impliquer dans le défi martial.

Physiquement Stamoc le hobbit, n’était pas très impressionnant comparé à Arthur le fort. Il mesurait seulement un mètre vingt, et semblait relativement peu musclé. Il pouvait passer pour un enfant humain, si on laissait de côté ses taches bleues sur les bras et les jambes, ainsi que ses oreilles pointues. Il portait une tenue assez peu protectrice pour un guerrier, vu que son ses seuls habits de tissu se limitait à un pantalon marron, et une veste grise et que le reste de son corps ne bénéficiait de rien d’autre, même pas un petit morceau de cuir. Toutefois les apparences étaient trompeuses, en effet le hobbit avait réussi à terrasser à lui tout seul, des géants qui faisaient plus de cinquante mètres de haut, capables de déraciner un chêne ayant plus de cinq cents ans avec une seule main.

Stamoc avait de nombreux serviteurs, mais d’un autre côté son statut particulier de demi-dieu, l’empêchait de nouer une relation amoureuse avec une semblable. Le hobbit regrettait parfois amèrement d’être né, mais il supportait quand même plutôt bien la plupart du temps sa vie.

En effet il était d’un naturel vaniteux, or les louanges et les félicitations que lui distribuaient quotidiennement ses admirateurs, lui apportaient un très grand plaisir. De plus la position de Stamoc lui apportait de nombreux avantages matériels. En tant que demi-dieu il pouvait lever l’impôt dans le seul but d’accroître ses ressources personnelles. Cela avait permis au hobbit d’acquérir sans effort une fortune considérable.

Si les congénères femelles de Stamoc, ne cherchaient pas à devenir amantes avec lui, se contentaient d’obéir à ses ordres et ses sollicitations, c’était parce qu’elles avaient peur de s’attirer une malédiction. Selon une superstition véhiculée par le clergé hobbit, toucher le sang ou le sperme d’un demi-dieu était un sacrilège, qui attirait sur soi une malchance phénoménale. Cela donnait parfois envie à Stamoc de hurler, le fait de ne pas avoir de relation charnelle avec une semblable. Mais aujourd’hui il n’était pas trop touché par le désarroi, il trouvait beaucoup de plaisir dans la bagarre, et il espérait bien que se divertir un minimum grâce à la technique d’Arthur. Donc pour ce dernier la partie s’annonçait franchement rude, si son plan échouait, le fort n’avait quasiment aucune chance de s’en tirer.

Stamoc regarda avec un mélange d’admiration et de pitié son adversaire. En effet il éprouvait du respect pour les gens capables de passer outre les rumeurs terrifiantes l’entourant, qui cherchaient la bagarre avec lui. Cependant il ressentait aussi un certain déplaisir à faucher une vie d’une personne qu’il jugeait comme très prometteuse, et surtout qui pourrait un jour apporter la paix entre les elfes et les hobbits.

Stamoc avait entendu dire qu’Arthur militait pour une sorte de coalition des races non humaines, qu’il appelait à laisser de côté ses griefs pour se concentrer sur des choses importantes comme la lutte contre les démons, et qu’il obtenait des bons résultats en tant que héros de guerre. Il n’était pas la personne la plus écoutée au monde, et il avait encore un statut à construire avant d’arriver pleinement à ses fins.

Toutefois Stamoc croyait dans le potentiel de réussite du fort, il jugeait que son interlocuteur pouvait entreprendre sur le long terme avec succès un rapprochement entre plusieurs pays. Néanmoins il devrait aujourd’hui se battre contre une étoile montante telle qu’Arthur afin d’honorer ses devoirs. Il s’engagea à ne laisser passer aucun elfe ou allié de cette race tant que leur haut-roi n’aurait pas reconnu l’indépendance de certains territoires.

Alors Stamoc continuerait tant qu’il faudrait pour que sa terre natale soit indépendante des elfes, en gardant le contrôle d’un pont très précieux pour le commerce. Il n’avait pas besoin de dormir, il était capable de rester des semaines entières sans manger ou boire. Il décida avant le combat d’échanger quelques mots avec Arthur son adversaire.

Il entreprit de discuter sur le fameux pont qu’il gardait, un superbe ouvrage de pierre d’ailleurs. Il était curieux de connaître mieux l’inconscient qui accepta les modalités du duel qu’il proposa. Il s’attendait à un refus franc vu les dérouillées qu’il infligea à l’armée ennemie. Pourtant Arthur vint vers lui sans avoir l’intention apparente de tricher.

Stamoc était partagé par un mélange d’admiration et de consternation. Il voyait bien là les manières d’un champion de Proélium. D’après ce qu’il comprit ces gens raffolaient des exploits guerriers à priori impossibles. Or Stamoc jugeait qu’il serait inconcevable de le battre tant qu’il resterait fier et honnête. Tant qu’il remplirait ces deux conditions ses bénédictions divines se maintiendraient, notamment son apparente invincibilité.

Le fort était conscient qu’il paraissait correspondre aux stéréotypes du champion de Proélium du point de vue mental, en acceptant de se battre seul contre un adversaire assez redoutable pour tenir en échec une armée. Mais il avait un plan afin de l’emporter. Et puis les élus de son dieu aimaient les défis, mais ils n’étaient pas non plus des personnes sans cervelle qui réfutaient des émotions comme la peur. Au contraire d’après Arthur sa divinité invitait à ne pas nier la peur pour mieux la surmonter.

Il lut suffisamment de traités religieux en rapport avec son dieu pour comprendre que Proélium considérait comme un idiot les gens qui ignoraient la peur. Certes le dieu invitait à se dépasser fréquemment, mais il enseignait aussi que le vrai courage ne consistait pas à réprimer ses émotions négatives mais à les affronter. Selon les préceptes de la divinité, la meilleure voie pour guerroyer était celle du juste milieu, un mélange de force morale et de faiblesse mentale. En acceptant sa lâcheté intérieure, il était possible d’atteindre l’ultime courage.

Ainsi Arthur éprouvait une certaine appréhension, cependant il ne se sentait pas honteux. Il ne jugeait pas les pensées peu glorieuses comme un péché ou une faute à faire pardonner. Il songeait à des prières silencieuses en l’honneur de ses camarades, pendant que Stamoc s’approchait lentement.

Stamoc : Je salue ton courage, mais je tiens à te prévenir ta bravoure ne suffira pas pour empêcher ta défaite.

Arthur : Qu’est-ce qui vous fait dire que vous serez le gagnant, Stamoc ?

Stamoc : Tu n’es qu’un simple mortel, alors que moi je suis le fils d’un dieu, Ramuh le très puissant.

Arthur : Quelles preuves vous permettent d’affirmer que vous êtes un demi-dieu ?

Stamoc : Malgré une absence d’entraînement à la magie, j’ai résisté à des sorts terribles, et j’ai triomphé d’adversaires qui semaient l’effroi sur mon peuple.

Arthur : Il n’y a pas que les dieux qui peuvent rendre fort et résistant, c’est aussi le cas des démons.

Stamoc : Cela m’étonnerait que je sois lié à un démon, je peux pénétrer sans gêne dans les temples consacrés à Ramuh.

Arthur : Qu’est-ce qui vous garantit que c’est Ramuh votre père ?

Stamoc : J’ai fait plusieurs rêves où Ramuh me parlait. Et j’ai une tache de naissance qui ressemble à une tête de renard, or cet animal est le symbole de Ramuh.

Arthur : J’ai une requête à vous formuler, j’aimerai combattre avec votre arme, tandis que vous utiliserez mon épée.

Stamoc : Mon arme pèse plus de trente kilos, tu seras handicapé si tu la brandis.

Arthur : Pas spécialement, je peux manier une épée de plus de cinquante kilos pendant des heures sans ressentir de fatigue. Vous semblez oublier que je suis un berserker.

Stamoc : Soit j’accède à la requête du condamné à mort. De plus je ferais taire les rumeurs, selon lesquelles mon mérite ne vient pas de moi, mais de mon arme qui serait magique.

Arthur : Je voudrais aussi vérifier quelque chose avec un de vos trophées de guerre, la peau d’un fils du dieu Proélium.

Stamoc : Pourquoi donc ?

Arthur : Afin de vérifier le tranchant de votre épée.

Stamoc : Si cela te fait plaisir, voilà.

Le hobbit remit un morceau de peau apportant à un ancien champion de Proélium. Il portait en permanence sur lui, une petite boîte à trophée de guerres dans une petite ceinture à poche. D’ailleurs il ne put réprimer un moment de doute quand il remarqua le grand sourire d’Arthur au moment où tous deux procédèrent à l’échange d’armes. Le hobbit usa alors de ses pouvoirs pour déceler une faille dans l’épée qu’il tenait en main. Il ne trouva rien, mais il n’arrivait pas à faire complètement faire taire son pressentiment.

Apparemment l’arme maniée désormais par Stamoc était un modèle tout à fait acceptable, d’une taille de deux mètres de long et particulièrement lourd. Mais elle ne gênait pas particulièrement le hobbit. Elle semblait avoir été faite par un maître forgeron très compétent, et ne comportait aucune caractéristique handicapante comme une malédiction surnaturelle, ou un autre dispositif censé favoriser la victoire d’Arthur.

Mais cela n’empêchait pas l’adversaire de Stamoc d’arborer un grand sourire, de croire sincèrement qu’il avait des chances sérieuses de victoire. Il mena un test qui semblait le remplir de joie, il coupa en deux ce qui ressemblait à un morceau de peau blanche. En soit ce fragment d’épiderme mis à part une extraordinaire solidité n’offrait rien de vraiment intéressant. Mais il apportait selon Arthur un véritable espoir, une confirmation de ce qu’il espérait. Le berserker ne partit pas affronter le hobbit sans prendre un minium de précautions, il compulsa quantité d’ouvrages littéraires afin de trouver un point faible à son adversaire.

Au début tout ce qu’il dénicha se limita à des louanges poussées de la valeur guerrière du hobbit, et une description très détaillée de nombreux exploits militaires. Rien de spécialement probant à première vue dans une recherche d’un moyen de vaincre. Mais en lisant entre les lignes, Arthur finit par découvrir des choses qui pourraient selon lui le guider vers un triomphe réel. Il eut une bouffée d’angoisse avant de tester sa théorie, mais vu la réaction de la peau coupée devant le tranchant de la lame qu’il maniait, il pensait avoir misé sur la bonne déduction. Il estimait que sa victoire ne relevait plus d’un mince espoir mais entrait désormais dans le cadre des réelles possibilités.

Arthur : Votre arme est effectivement magique, cependant elle ne semble pas augmenter la force, la rapidité ou la résistance. Toutefois elle a une caractéristique très intéressante pour moi.

Stamoc : Quel avantage te donne mon arme ?

Arthur : D’après mes recherches littéraires votre épée rend possible le déicide, le meurtre de dieu. Par conséquent maintenant que je l’ai, vous êtes vulnérable à la mort.

Stamoc : Si tu crois que ton bluff minable me fait peur, tu te trompes. Allez combattons.

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