Après avoir quitté la rue Luo Xin et s’être séparé de Tubo, Song Shuhang se réfugia chez le Maître Praticien pour consacrer son temps libre au repos.
Il avait alors reçu un appel de Sima Jiang.
– « Hein ? Où ça ? » demanda-t-il, confus.
– « Peu de temps après avoir reçu votre colis, alors que j’étais en route, quelqu’un m’a forcé à m’arrêter. J’ai été assommé, et le paquet… a été dérobé, » dit-il d’une voix hésitante.
– « … »
Song Shuhang ne savait vraiment pas quoi dire pour le réconforter. Le pauvre Petit Jiang lui faisait vraiment de la peine.
Mais le ton de celui-ci changea alors et il affirma : « Ne vous inquiétez pas! Nous avons déjà attrapé le voleur. Nous sommes en train de le conduire quelque part, je vais sans le moindre doute récupérer votre colis! Si vous me faites toujours confiance, alors je le livrerai définitivement à son destinataire! »
Le voleur a été attrapé ?
Bien qu’il sût depuis longtemps que Petit Jiang n’était pas n’importe quel livreur, il ne s’attendait pas à un tel pouvoir.
– « Très bien. Je compte sur vous, Petit Jiang. »
Il soupira de soulagement. « Je vous recontacterai après l’avoir récupéré. »
– « Très bien, pas de problème, » rit Song Shuhang.
Après avoir raccroché, il réfléchit. Il valait mieux, au final, envoyer un message au Maître Praticien et lui rapporter ce qu’il s’était passé. Ce n’était pas qu’il ne faisait pas confiance à Sima Jiang. Mais l’épée volante était un objet emprunté au Grand Maître Profond Principe. Il valait mieux ne pas cacher ce genre de choses aux personnes réellement impliquées.
De plus, l’aîné lui avait affirmé que l’arme portait l’empreinte de son propriétaire. Même si elle était perdue, il pouvait la retrouver par ce biais.
En même temps, il pourrait se moquer de cette idée stupide d’utiliser un service de livraison pour rendre une épée volante!
Un très long moment après qu’il avait envoyé son message, il reçut finalement une réponse laborieuse. « Jeune ami Song Shuhang, j’ai envoyé des épées volantes des dizaines de fois et rien ne s’est passé jusque-là… tu n’as vraiment pas eu de chance! »
Maître Praticien , vous pouvez simplement utiliser les messages vocaux, vous les connaissez en plus. Je suis vidé juste en vous imaginant taper un texto.
– « Mais, en parlant de malchance, aujourd’hui est un mauvais jour. » Il se mit à rire jaune en pensant à l’incident où l’employé de bureau l’avait étalé en un coup, histoire qui circulait joyeusement sur les réseaux sociaux… Bref, il était temps de changer de sujet!
Mon estomac me fait vraiment mal.
Après une nouvelle attente, le Maître Praticien ajouta. « J’ai appelé le Grand Maître Profond Principe pour lui en parler. Ce moine s’entraîne à la méditation silencieuse. Chaque fois que je le contacte, il ne fait aucun bruit et ne dit rien. Je pensais bavarder dans le vide. »
– « … »
Song Shuhang pensait honnêtement que les deux aînés étaient les mêmes. Lorsqu’ils communiquaient dans le Salon de discussion, les autres ne pouvaient que deviner ce qu’ils voulaient.
Pire encore, ils n’utilisaient parfois qu’un seul mot ou un seul smiley pour entamer une conversation, et les membres du groupe n’avaient absolument aucune idée de quoi ils parlaient.
Peut-être était-ce parce que leurs ondes cérébrales étaient sur une fréquence complètement différente…
Nouvelle attente, nouveau message. « Shuhang, bientôt quelqu’un du côté du Grand Maître te contactera. »
Et aussitôt, quelqu’un avec l’ID “Jeune Moine Trois Royaumes” lui envoya une demande d’ami.
Il y avait là une preuve absolue de la lenteur de frappe du Maître Praticien.
Song Shuhang accepta l’invitation.
– « Ai-je bien affaire au Daoïste Stressé par une Montagne de Livres ? Quel nom étrange… » demanda le Jeune Moine Trois Royaumes.
– « Ce n’est qu’un surnom… appelez-moi directement Song Shuhang! » Il se dit qu’il était urgent qu’il trouvât rapidement un autre titre. Si celui qu’il portait alors s’installait dans l’esprit des autres cultivateurs, il n’aurait plus aucun espoir d’en changer plus tard.
– « J’ai entendu dire que vous étiez encore étudiant ? Alors je vais peut-être paraître sans gêne, mais je vais t’appeler petit frère Shuhang. Je suis le sixième disciple du Grand Maître Profond Principe… Hum… Bien qu’il m’ait déjà renvoyé chez mes parents. Il a déclaré que le destin devait nous séparer, et je suis retourné dans ma famille. Tu sais, mon Maître est un peu excentrique, et personne ne sait depuis combien d’années il n’a pas ouvert la bouche. Ainsi nous, ses disciples, nous occupons de ses affaires chaque fois qu’il est nécessaire de communiquer avec quelqu’un. » Il éclata de rire. « Bien, j’ai quelques dossiers à t’envoyer, accepte-les via le chat. »
– « Qu’est-ce que c’est ? » demanda Song Shuhang, perplexe.
– « C’est une technique d’énergie spirituelle. Grâce à l’empreinte laissée par le Maître sur l’épée volante, tu pourras sentir où elle se trouve. À ton niveau, tu devrais être capable de la percevoir à plusieurs dizaines de mètres autour de toi. Télécharge les fichiers et apprends-la quand tu le pourras. Peut-être que tu arriveras à tomber dessus rapidement, » expliqua-t-il.
Il ajouta : « Si l’entreprise de livraison prend trop de temps à la retrouver, cette technique pourra t’être utile. Hum, si dans un mois, cette épée volante est toujours dans la nature, recontacte-moi petit frère. Je me dégagerai du temps pour t’aider à mettre la main dessus. Bref, de toute façon, ce n’est qu’une épée volante de rechange pour la livraison de techniques. Si elle est perdue, le Maître sera simplement légèrement triste, alors ne t’inquiète pas. » Il lui transmit alors un dossier zip.
Il le téléchargea.
Les techniques de cultivation sans grande importance où des fuites n’étaient pas un problème étaient envoyées directement par internet. Seuls les arts martiaux secrets nécessitaient l’usage d’épées volantes.
Le fichier n’était pas volumineux. Il arriva sur son téléphone en à peine dix secondes.
Après l’avoir décompressé, trois dossiers apparurent dans l’arborescence.
[Art de l’Empreinte Spirituelle]
[Art de Détection d’Empreinte]
[Art de Contrôle d’Épée Limité]
– « Pourquoi y en a-t-il autant ? » Il était intrigué, mais répondit tout de même : « Bien reçu. »
– « Tu peux me confirmer que c’est bien l’Art de Détection d’Empreinte ? Il y a trop de dossiers compressés dans mon ordinateur… »
– « Oui, je l’ai, » lui répondit-il Song Shuhang. Puis il tapa un autre message. « Mais il y a aussi l’Art de l’Empreinte Spirituelle et… »
Avant même qu’il n’eût fini d’écrire, le Jeune Moine Trois Royaumes répondit : « Super. Apprends-le quand tu le pourras, cela te sera utile. Si tu as des nouvelles, préviens-moi. Je me connecte régulièrement. »
Puis, il se déconnecta aussitôt.
– « … et l’Art de Contrôle d’Épée Limité. » Alors qu’il finissait son message, il se retrouva seul en ligne. Il ne put qu’en rire. Comment ce “frère Trois Royaumes” pouvait-il être aussi fugace que le vent ?
Il dut se résoudre à lui envoyer ces quelques mots alors qu’il était parti.
Puis il ouvrit les dossiers.
L’Art de l’Empreinte Spirituelle… Selon l’introduction, cette technique avait été créée par un aîné avec une mauvaise mémoire.
Ce problème était commun chez les gens ordinaires, mais une réelle anomalie pour les pratiquants. Leurs cerveaux subissant plusieurs améliorations, ils avaient tous d’excellentes facultés de mémorisation.
Mais lui, après avoir posé un objet quelque part, oubliait souvent ce qu’il en avait fait, et perdait beaucoup de temps à le chercher.
Après de nombreux maux de tête, il avait mis au point cette technique et plaça une empreinte spirituelle sur ses affaires les plus importantes. Et l’Art de Détection d’Empreinte était la technique complémentaire.
Ainsi, peu importait où il abandonnait ses biens, il pouvait les sentir! C’était vraiment pratique.
Plus tard, cette art fut librement diffusé par cet aîné aux autres membres du monde de la cultivation, et il devint célèbre.
Ainsi, l’épée volante du Grand Maître Profond Principe possédait une telle empreinte, et pouvait facilement être retrouvée n’importe où sur cette terre.
Ces deux techniques formaient une paire, il était donc compréhensible que Trois Royaumes les lui eût envoyées en même temps. Mais quel était le dernier, l’Art de Contrôle d’Épée Limité ?
Il pouvait deviner que c’était un art de contrôle à distance. Ce devait être une technique similaire aux livraisons par épées volantes, ou au vol aérien en montant sur son arme.
Mais les techniques à distance étaient-elles réellement divisées entre complètes et limitées ?
Curieux, Song Shuhang ouvrit ce dossier.
Même limité, c’était toujours bon à prendre.