– « Haha! je pensais avoir un mauvais numéro. » La personne au bout du fil sembla avoir été libérée d’un poids immense. « Je suis presque à la Cité Universitaire de Jiangnan, viens me chercher! »
– « Hein ? Puis-je savoir qui vous êtes ? » Gao Moumou s’interrogeait. Quelqu’un venait ? Qui diable pouvait-il être ?
– « Tu me brises le cœur! Comment peux-tu ne pas reconnaître ma voix ? » Et d’un ton excessivement théâtral, la voix ajouta : « C’est moi, ton meilleur ami, George! »
– « George ? » Il fit de son mieux pour farfouiller dans ses souvenirs, sans succès. « Je n’ai jamais entendu ce nom auparavant! »
– « … » Nouveau silence.
– « Bon, on va arrêter avec les conneries, dis-moi qui tu es, sinon je raccroche, » menaça l’étudiant.
– « C’est moi, Zhuge Zhongyang! » avoua, déçu, cette personne.
Après avoir entendu ce nom, le teint du jeune homme tourna soudainement au pâle. Il se souvint aussitôt d’un certain incident où sa chasteté avait été impitoyablement souillée par la force.
Zhuge Zhongyang, l’aîné de Zhuge Yue, était aussi un ami d’enfance de Gao Moumou.
Comme Zhuge Yue, son genre était indéfini.
Comme Zhuge Yue, il était très perturbant!
Gao Moumou prit une profonde inspiration et écarta brusquement son téléphone de son oreille avant de crier : « Allo ? Allo ? Qu’est-ce que tu dis ? Le signal ici est mauvais, je ne peux pas t’entendre… Je suis très occupé maintenant, peux-tu me rappeler ? Ah! Mon téléphone n’a plus de batterie. Je raccroche! »
Son discours terminé, il coupa la communication sans la moindre hésitation.
Pendant la compétition, je ne veux absolument aucun contact avec ces deux – là, eux dont le nom est Zhuge!
Mais aussitôt, Zhuge Zhongyang le rappela!
Tu n’abandonnes pas ? L’expression de son visage trahissant ses sentiments, il accepta une fois de plus l’appel, et débita rapidement en chinois mandarin et en anglais : « Le numéro de votre correspondant n’est pas attribué ou n’est pas accessible : votre appel ne peut aboutir. »
Après avoir répété deux fois ce message, il s’apprêta à éteindre son téléphone.
– « Bâtard, Gao Moumou, vas-y et raccroche si tu l’oses! Les voix chinoises et anglaises des automates sont d’abord celle d’un homme puis d’une femme! Bien que je ne sois pas très instruit, n’imagine pas pouvoir me tromper! » D’un ton rageur, il ajouta : « Si tu ne veux pas répondre au téléphone, dis-le-moi tout de suite, pourquoi diable faire toutes ces manières ? »
– « Je suis juste inquiet de blesser ton petit cœur. Très bien alors, je vais juste te le dire franchement. Je, ne, veux, pas, te, voir! » dit-il en grimaçant.
– « Salop, attends un peu! » Zhuge Zhongyang raccrocha énergiquement.
L’étudiant, lui, avait un visage suffisant.
– « Qui était-ce ? » demanda Song Shuhang par curiosité ; bien peu pouvaient provoquer un tel changement sur le visage de son ami.
– « Un casse-pied! » Il déclara, souffrant même d’en parler : « Il est extrêmement narcissique, et pense trop à lui-même. Il est aussi extrêmement pointilleux et peu importe le sujet, il doit absolument émettre une critique désobligeante. Même si c’est juste un stand qui vend des pâtes, il va se mettre à faire des réflexions et à pointer du doigt des douzaines de défauts. Et pire encore, il ne maîtrise absolument pas sa langue! Bref, je ne peux pas le supporter! »
Il utilisait des termes forts pour décrire ses sentiments.
– « Je peux sentir les embrouilles juste en écoutant ton histoire, » soupira Lin Tubo.
Song Shuhang se prit le menton. « Si ce gars est vraiment si gênant, alors comment pourrait-il être si facile de s’en débarrasser ? »
– « … » Gao Moumou marqua une longue pause. « Pourquoi ne pas se faire porter pâles et aller s’amuser quelque part aujourd’hui ? C’est moi qui invite, d’accord ? »
❄️❄️❄️
Quinze minutes plus tard, un grand blond qui aurait très bien pu être une grande blonde arriva à la Cité Universitaire de Jiangnan et trouva sans faute sa cible.
– « Gao Moumou, tu es trop naïf. Tu croyais vraiment pouvoir te débarrasser de moi avec un simple coup de fil ? » D’un gracieux mouvement de la tête, il – ou elle ? – fit voler ses longs cheveux et lui envoya un sourire charmant… et mauvais.
Song Shuhang vit son colocataire frémir.
Zhuge Zhongyang sortit son téléphone, tapota plusieurs fois sur son écran, ouvrit une application et la leur montra fièrement : « Tu vois ça ? C’est une application sur mesure que j’ai payé pour mes propres besoins! Avec cette application et ton numéro de téléphone, je peux déterminer ta position à cinq mètres près! Je t’ai appelé juste pour te donner une chance de venir me chercher ; même si tu ne viens pas, je peux te retrouver en quelques minutes! »
Est – ce que les logiciels qui peuvent déterminer la localisation d’une autre personne juste av ec un numéro de téléphone sont si communs ? Pas étonnant que j’ai l’impression que ma vie privée est en danger.
Après cet instant de pure frime, son visage exprima toute sa délectation de voir l’abattement de Gao Moumou. Après quoi, il courut à côté de Tubo et lui serra chaleureusement la main : « Haha! les gars, êtes-vous tous les amis de Gao Moumou ? Bonjour tout le monde, je suis Zhuge Zhongyang, nous sommes de proches amis d’enfance! »
Son attitude chaleureuse était très déconcertante.
Eh bien , il ne sembl e pas aussi ennuyeu x qu ’il l’a affirmé , se dit celui-là. Après avoir serré sa main, il se présenta : « Mon nom est Lin Tubo, tu peux m’appeler Bo Zai ou Petit Bo. »
– « Tubo ? Hahaha! ton nom est vraiment drôle. C’est un rival pour la palme du pire nom de merde détenu par Gao Moumou! Je l’ai toujours soupçonné d’avoir été adopté. Quand nous étions enfant, je pensais que ses parents l’avaient reçu gratuitement en achetant un paquet de céréales. Et toi ? Est-ce que tu as été un cadeau gratuit lorsque tes parents ont utilisé leur carte de fidélité ? » répondit-il en riant.
Les veines sur le front de l’étudiant commencèrent à gonfler. J e retire ce que j’ai dit , c’est un connard . En dix secondes , m a pression sanguine atteint le sommet ! S a langue est si virulente que c’est un miracle que personne ne soit encore devenu un meurtrier !
Après cela, Zhuge Zhongyang serra vigoureusement la main de Song Shuhang. « Et toi, comment tu t’appelles ? »
– « Song Shuhang. » Il décida de lui dire son vrai nom. Le mien n’a rien de ridicule, non ?
– « Celui-là est bien. C’est évidemment le genre de nom qu’un enfant biologique devrait avoir. Frère, tu as vraiment beau teint, tu es vraiment beau garçon. Tu dois être très populaire auprès des dames, n’est-ce pas ? De nos jours, les femmes aiment beaucoup les jolis minois, » affirma Zhuge Zhongyang en riant.
– « … » Le coin des lèvres du cultivateur trembla. « Je n’ai pas de petite amie en ce moment. »
– « Hein ? Les filles ont-elles des standards si élevés ? » Il tapota les épaules de son interlocuteur, puis lui demanda : « As-tu besoin de mon aide ? Je n’essaie pas de me vanter, mais j’ai juste besoin d’un seul appel et peu importe ce que tu veux, que ce soit une fille pure et rafraichissante, une belle jeune femme, une loli dévoué, ou une femme élégante et indifférente, aucune d’entre elles ne refusera de te rencontrer. Au contraire, elles viendront toutes de bonne humeur! »
Il agit déjà comme si nous étions très proches !
– « Vraiment ? » Song Shuhang ne put s’empêcher de plaisanter : « Zhuge, pourrais-tu travailler dans la livraison express ? »
S’il disait cela, c’était parce que Zhuge Zhongyang décrivait pratiquement le travail d’un livreur. Il affirmait pouvoir lui envoyer des femmes de tous âges et de toutes personnalités avec un seul appel… comme quand on commandait un colis sur internet.
Cette personne, qu’elle fût homme ou femme, le regarda d’un air absent pendant un moment puis fit à nouveau voler ses cheveux et s’exclama, narcissique : « Shuhang, as-tu déjà vu un livreur aussi beau que moi ? Dans ce monde, qui pourrait être aussi beau, élégant, jeune et riche que moi ? »
A ce moment précis, une camionnette de la Société Fengshou s’arrêta soudainement non loin. Un bel homme charismatique en sortit.