Mag hocha la tête en direction de Mobai et sourit. « Oui. Vous avez acheté les reçus, vous pouvez donc essayer le nouveau plat aujourd’hui. »
« Très bien. Même si j’adore le riz frit Yangzhou, je ne veux pas manquer le nouveau plat. Je vais prendre une assiette de riz et le nouveau plat » Il prit la même chaise que d’habitude et regarda Amy d’un air réjouit. « Bonjour, petite propriétaire. »
Le cuisinier acquiesça. « Très bien, veuillez patienter une minute. » Puis il se retourna et partit aux fourneaux.
La petite fille salua de la tête le nouvel arrivant. « Bonjour, grand-père nain Mobai » dit-elle sans se retourner, regardant Lune partir par la fenêtre.
« Jeune demoiselle, j’ai une petite requête. Peux-tu s’il te plaît arrêter avec le mot “nain” ? » demanda-t-il.
Maintenant que la professeur était hors de vue, elle se retourna et ponctua sa réponse d’un signe de la tête. « Bien sûr, grand-père nain Mobai. »
« … » Il fut pris par surprise. Et puis, en regardant ce visage innocent, il ne pouvait penser une seconde qu’elle l’eût fait exprès. Que pouvait-il faire ? Il n’avait d’autre choix que de laisser tomber.
Lune marcha rapidement vers la sortie de la place Aden, le roujiamo à la main. L’Ecole du Chaos n’était pas loin, mais il lui fallait encore plus de 10 minutes pour y arriver, même en prenant un raccourci plutôt que de suivre le croissant formé par la place.
L’odeur de la viande chatouillait son nez, et elle ne savait pas combien de fois elle avait dégluti. Normalement, ce n’était pas son met préféré. Elle vivait principalement de légumes, mais là, elle voulait vraiment prendre une bouchée de ce roujiamo.
Juste un peu pour goûter ? La jeune femme ne put s’empêcher de s’arrêter à côté d’un grand arbre. Elle regarda autour d’elle et s’assura que personne ne la voyait. Puis elle tint le sac dans ses deux mains, poussa légèrement le sandwich à l’intérieur vers le haut et mordit au milieu.
À l’extérieur, du pain bai ji doux. À l’intérieur, de la viande tendre d’un ragoût. Tandis qu’elle mordait, un jus savoureux était libéré. Toutes ses papilles gémissaient et dansaient. Elle ferma les yeux malgré elle. Après avoir avalée, elle sentit une énergie violente couler rapidement dans ses veines. Elle ne put s’empêcher de gémir de confort.
Lune ouvrit instantanément les yeux et se couvrit la bouche en rougissant. Est-ce que ça venait de moi ? Comment ai- je pu laisser échapper un son aussi embarrassant ?
Elle regarda attentivement et se sentit beaucoup mieux en n’apercevant personne. Puis elle baissa les yeux vers le sac dans sa main, ne sachant que faire.
Elle trouvait ce sandwich délicieux, bien qu’elle n’en connaissait pas les ingrédients. Son sang s’était agité après en avoir avalé une bouchée, voilà pourquoi elle avait émis un bruit aussi étrange.
Heureusement, elle avait eu de la chance de ne pas en manger au restaurant. Si elle avait laissé échapper ce son devant Mag, elle aurait été si gênée.
Dois – je encore en manger ? Lune ne parvenait pas à se décider. Son sang tourbillonnant prenait lentement le rythme des vagues. Elle ne se sentait plus mal à l’aise. Entre cette énergie et le sentiment de détente que le riz frit de Yangzhou lui avait apporté, elle était d’une forme débordante.
Son visage était encore rouge et brûlant. Si ça continue comme ça , je vais être rouge toute la matinée.
Mais l’odeur était si appétissante, tout ce à quoi elle pouvait penser était cette expérience incroyable qu’elle venait de vivre. Malgré elle, elle porta lentement le roujiamo à sa bouche et prit une autre bouchée.
Eh bien, je m’en fiche ! C’est si bon ! peu importe si je rougis. I l fait très chaud aujourd’hui, de toute façon… pensa-t-elle. Elle était totalement perdue dans ce goût captivant.
« C’est tellement bon » dit sincèrement Lune en regardant le sac vide dans sa main et en léchant ses lèvres imbibées de jus.
Elle avait essayé deux des plats les plus délicieux ce jour-là, qui avaient été cuisinés par le même homme. C’était vraiment une matinée intéressante.
L’agitation se calma lentement, ainsi que le rouge de son visage. Elle avait l’impression de s’être exercée physiquement à fond. Elle était dans sa meilleure forme et ne se sentait pas du tout fatiguée, bien que n’ayant rien mangé de plus que ce petit déjeuner.
C’est tellement mystérieux ! Se pourrait-il qu’il soit un puissant lanceur de sorts ? Il doit être un génie pour faire en sorte que sa nourriture ait ce pouvoir , pensa Lune en sentant les changements dans son corps. Alors qu’elle s’apprêtait à jeter le sac, elle aperçut la petite fille au dos du sac. Elle se tint là, figée.
Bien sûr, elle avait reconnu le dos d’Amy. Dans la ville du Chaos, il n’était pas rare que des marchandises aient une marque spéciale. Les hommes d’affaires faisaient de grands efforts pour que les clients se souviennent de leurs produits.
Néanmoins, personne n’aurait utilisé le dos d’une demi-elfe comme marque de fabrique. En effet, ils risqueraient de s’attirer des ennuis.
Des gens de chaque espèce avaient des préjugés envers les enfants mixtes. D’une certaine manière, ils se pensaient supérieurs à ceux-ci.
En utilisant le dos d’Amy comme symbole, Mag allait probablement devoir affronter de nombreux problèmes, les hybrides étant souvent harcelés dans la ville du Chaos.
« C’est peut-être un bon père, mais je le préviendrai la prochaine fois. C’est une belle image, pourtant » murmura-t-elle. Elle regarda à l’intérieur du sac et vit qu’il n’était pas gras. Elle le plia donc et le rangea dans sa poche après avoir regardé l’image de la petite fille.
Lune leva le bras et jeta un coup d’œil à sa montre mécanique. « Mon Dieu, je suis définitivement en retard aujourd’hui. » Son visage changea instantanément. Elle releva sa robe et trotta vers son école, ne se souciant plus de son apparence.
« Vous êtes un peu en retard aujourd’hui » dit Mag en posant le riz frit devant Mobai.
« J’ai dormi trop longtemps parce que j’essayais de comprendre quelque chose la nuit dernière. Le riz frit va me réveiller. » Il attrapa sa cuillère et fourra du riz dans sa bouche. Après avoir mâché plusieurs fois, il regarda le cuisinier et lui demanda : « Mag, puis-je vous poser une question ? Si quelque chose pouvait libérer une grande quantité d’énergie en un instant, comment en faire une arme à longue portée ? »
Une arme à feu ? Ce mot lui vint immédiatement à l’esprit. Il était un peu surpris en regardant Mobai froncer les sourcils.