« Le premier lot de sacs est prêt. Vous serez facturé automatiquement à chaque fois que vous les utiliserez » l’informa le système.
Une boîte de fer apparut alors à côté du four. Elle faisait 15 centimètres de long, 15 centimètres de large et 20 centimètres de haut. À l’intérieur se trouvait un tas de sacs en papier jaune brunâtre. Mag en prit un. Il était grossier et portait les mots “La Zhi Roujiamo” au centre d’une de ses faces.
Il le retourna et aperçut deux mots dorés, “Restaurant Mamy”, écrits en arc de cercle, au-dessous desquels se trouvait le dos d’une petite fille esquissée en noir.
Le dessin n’était pas très détaillé, mais on pouvait voir au premier coup d’œil que c’était Amy, avec sa petite robe, ses jambes courtes et ses oreilles pointues.
Mag hocha la tête, satisfait. « Système, les petites oreilles sont plutôt réussies. » Il tourna la tête et regarda sa fille en train de manger joyeusement à table.
Il voulait lui dire de ne pas avoir honte de ses oreilles pointues, qu’elles susciteraient l’envie et l’admiration.
Le joli dos sur le sac n’était qu’un début. Il combattrait les préjugés déraisonnables de toutes ses forces. Il voulait donner de l’espoir aux demi-elfes. Ils n’avaient rien fait de mal.
Il pensait que tôt ou tard, de nombreuses personnes se souviendraient de ce dos.
Soudain, Mag se sentit agité et brûlant. Alors que le riz frit de Yangzhou pouvait détendre les muscles comme un bain chaud, ce roujiamo était tel un piment super épicé dans son sang. Il avait l’impression que celui-ci était en ébullition dans ses veines.
« Système, m’avez-vous drogué par dépit ?! » demanda-t-il en sentant cette énergie inconnue, l’amenant à s’imaginer de mauvaises choses.
« C’est de la calomnie. Tous les ingrédients sont de haute qualité. Ce sont tous des produits bio. Rien de mauvais n’y a été ajouté ! » répondit-il solennellement.
Le cuisinier ne le crut pas. « Qu’est-ce qui m’arrive alors ? Pourquoi ce roujiamo me rend-il si excité ? » Cette agitation n’était pas inconfortable. Au contraire, il se sentait plutôt bien après s’être habitué à l’accélération de sa circulation sanguine, mais il était toujours un peu inquiet de ce changement soudain.
« Vous ne m’avez pas laissé finir plus tôt, alors ce n’est pas de ma faute si vous ne connaissez pas les propriétés des ingrédients » rétorqua le système.
Il haussa un sourcil. Il ne s’attendait pas à ce que la voix ripostât ainsi. Il réfléchit une minute et dit : « Le porc est également un ingrédient du riz frit Yangzhou, donc il n’y a pas de problème de ce côté-là. Ne me dis pas que la farine n’est pas normale. Cultives-tu du blé dans un endroit bizarre ? »
« Le blé vient de l’Île Frénésie aux confins des îles Fantômes, possédées par les démons. Dans une zone où aucun d’eux ne va, le système cultive un lopin de terre. Le brouillard frénétique se dissipe pendant la journée, la lumière du soleil y est donc présente 12 heures par jour. La nuit, le blé absorbe la frénésie environnante. C’est la raison pour laquelle la farine excite le sang dans une certaine mesure. Les humains peuvent l’utiliser pour rendre leur sang plus fluide. Plus l’espèce est portée à la violence, plus l’effet est puissant. Il n’y a cependant aucun effet secondaire. »
Mag hocha la tête. « Je vois. » Puis il se sentit un peu embarrassé en y repensant. Si une femme me demand e si je l’a i droguée après en avoir mangé, comment répondre ?
« Père, je… j’ai un peu chaud… » La voix d’Amy venait de l’extérieur.
Il se dirigea rapidement vers sa fille. Puisque le système disait qu’il n’y avait aucun effet négatif, il n’était pas très inquiet. Il réfléchit un moment en la regardant, elle dont les joues avaient rougis après deux roujiamo. « Amy, essaye de faire une boule de feu. »
Lorsqu’elle s’était sentie mal à l’aise après avoir mangée le riz frit Yangzhou, ce sort avait fait l’affaire. Il ne connaissait cependant pas l’effet de l’élément frénésie.
Amy acquiesça docilement. « Oui, Père. » Elle leva le bras et ouvrit lentement la main. Soudain, un brasier d’un violet bleuâtre apparut au-dessus de celle-ci. Il faisait plus d’un mètre de haut et dansait violemment, apparemment très instable.
Mag recula inconsciemment. La flamme était plus sauvage, plus grande, plus sombre et d’une couleur plus vive. Après avoir relâché la flamme, le visage rouge de l’enfant redevint normal.
L’air qui les entourait se réchauffa instantanément. C’était encore plus terrifiant qu’auparavant.
« Reviens, feu » dit solennellement Amy en le regardant alors qu’il semblait incontrôlable. Elle enroula lentement sa main, et la flamme agitée fut progressivement compressée, comme par une main invisible, se transformant en une boule ardente d’un violet bleuâtre dans sa petite paume.
C’ est peut – être un génie , pensa fièrement Mag en la voyant jouer avec la boule incandescente. Elle ferma la main et la flamme disparut. Visiblement, l’élément frénétique pouvait améliorer la puissance de sa magie, mais cela restait à confirmer.
Après s’être assuré qu’il n’y avait aucun problème avec sa fille, Mag noua ses cheveux en deux nattes. Elle aimait cette coiffure, et peut-être qu’elle ne la changerait pas de sitôt.
Il remit le peigne dans le tiroir et regarda l’heure. Il n’était que sept heure et demie. Il se dirigea vers la porte.
Il déverrouilla la serrure, ouvrit la porte et se figea un instant en découvrant une femme à l’extérieur. Elle avait une vingtaine d’années. D’une taille moyenne, un peu mince, elle portait une robe mêlée de coton et de lin gris clair. Autour de ses épaules se trouvait une écharpe soyeuse blanche avec une fleur de lys dorée brodée. Ses cheveux noirs étaient longs et raides, son visage était beau et ses yeux sombres brillaient. Elle avait l’air d’une beauté intelligente.
On aurait dit qu’elle était sur le point de frapper à la porte quand elle s’était soudainement ouverte. Sa main s’était arrêtée à mi-chemin. Elle regarda Mag et la retira, un peu gênée. « Bonjour, Amy vit-elle ici ? » demanda-t-elle doucement.
Lune était également surprise de voir cet homme. Qui est – il ? Il est propre et bien habillé. Que fait – il ici ? Est – ce qu’il s’est incrusté chez Amy et a ouvert ce restaurant ? Est-il … ? Des pensées troublantes lui traversèrent l’esprit.
Bien sûr, la Cité du Chaos était dirigée par le Temple Gris, mais de nombreuses horreurs avaient lieu dans l’ombre. Même les autorités ne pouvait rien y faire.
« Professeur Lune, qu’est-ce qui vous amène ici ? » demanda Amy quand elle entendit cette voix et avant que Mag ne pût parler. Elle courut vers eux, glissa sous son bras et la regarda, les yeux remplis d’une agréable surprise. Puis elle tint le tablier de Mag et dit fièrement : « C’est mon père. Il est vraiment bon en cuisine. »