Livre 16 : La Mer de Brume d’Étoiles – Chapitre 21 – Je le veux mort
– « Tu m’as pris pour un idiot !” Sequeira fusilla sa femme du regard. « L’enfant dans ton ventre est celui de quelqu’un d’autre. » Il était très attaché à sa femme. Quand il s’était rendu au Château, c’était justement pour lui acheter des vêtements.
Le Clan Titan était extrêmement puissant dans le Royaume Infernal, et son pouvoir était étonnant. En réalité, sur les 5 clans de l’île de Miluo, quatre étaient subordonnés au Clan Bagshaw !
La double identité de ce dernier, en tant que Clan Titan de la Rune de Sang, était un secret connu de très peu de gens. Cecily ne le connaissait pas. Autrement, elle n’aurait pas accouru avec autant d’enthousiasme pour dire à son mari qu’elle était enceinte.
– « Non…non ! » Cecily niait l’évidence.
– « Cette femme ne l’admet même pas. » Dit furieusement Bakwill. « Mon fils, c’est une honte pour notre clan. Si elle refuse de l’admettre, détruis toute sa branche familiale au sein du Clan Gaylord ! »
Cecily trembla de tout son corps. Le Clan Gaylord était extrêmement grand, et comprenait de nombreuses familles. Il ne suffisait que d’un mot prononcé par le Clan Titan pour détruire l’une d’entre elles.
– « Parle ! » Demanda Sequeira à sa femme. Il attachait beaucoup d’importance à la dignité et était très fier d’appartenir au Clan Titan. En tant que fils du chef de clan, il bénéficiait d’un statut extrêmement élevé.
D’un naturel hautain, il frisait presque la folie en sachant que sa femme attendait l’enfant d’un autre.
– « Dépêche-toi de parler ! » Sequeira lui donna un coup de pied et l’envoya valser sur un rocher. « Sinon, toi et ta lignée allez tous mourir ! »
– « Je vais parler, je vais parler. » En fait, elle n’était pas sûre de savoir à qui appartenait l’enfant, car elle avait rencontré deux hommes en même temps, Sequeira et César. « L’enfant est soit le tien, soit celui de César ! »
– « César ? » Sequeira fut stupéfait, puis il leva la tête vers le ciel, en riant follement. « Ah ah ah ah… » Son rire était empreint d’une folie sans limites, et son corps se mit à briller d’une lumière sanglante. Lui, Sequeira, un fils choisi des cieux, n’avait jamais subi une telle humiliation. « César… je le veux mort !!! »
…
À la résidence de Tarosse…
Depuis quelques jours, Linley vivait très confortablement et assistait quotidiennement aux dix batailles de Lomio dans l’Arène. Il discutait souvent avec ses vieux amis. Quant à Aches, Bates et les autres, ils avaient quitté l’île de Miluo depuis longtemps.
– « Lomio est vraiment puissant. » En poussant les portes de la cour, le groupe de Linley et les autres bavardaient. « Son coup de sabre est pratiquement imbattable. Il coupe les adversaires en deux. »
– « Il maîtrise aussi bien les attaques matérielles que les attaques d’âme. » Dit Tarosse.
– « Sa vitesse est particulièrement étonnante. Lomio est tout simplement trop puissant. Il gagne à chaque fois avec une telle facilité. Jusqu’à présent, personne n’a pu lui tenir tête ! » Dit Olivier.
Dans l’arène, Lomio était très arrogant. Il snobait tout le monde, mais il avait suffisamment de force pour se le permettre !
– « Linley, tu es de retour. » Dit Dylin en descendant de l’étage. Le groupe de Linley vint l’accueillir.
– « Dylin, où est César ? »
– « César ? Il dort. »
– « Il dort ? »
Les dieux n’avaient pas besoin de dormir du tout, et César ne faisait d’habitude pas exception à la règle. Néanmoins, depuis que sa relation avec Cecily avait été détruite, il était accro à la paresse et à la dépression.
– « Ne le dérangez pas. Laissez-le simplement se reposer. » Dit Tarosse.
…
Au même moment, le jeune maître Sequeira, portant un regard sinistre, conduisait trois experts en armure noire hors de son domaine ancestral. Ces trois experts étaient de véritables élites.
– « Ce César ose vivre parmi les gardes de l’île ! » Sequeira devint de plus en plus enragé. « Allons-y ! »
Il s’envola rapidement, se dirigeant à grande vitesse droit vers les résidences des gardes. Les trois experts le suivaient tranquillement.
Quelques instants plus tard, Sequeira fut accueilli par des gardes en patrouille, qui furent particulièrement surpris de voir ces trois experts à l’air glacial et impassible.
– « Allez. Dépêchez-vous de faire venir un régiment de mille hommes ! » D’un geste de la main, Sequeira révéla son insigne de Miluo couleur sang.
– « L’insigne de Miluo ! » Les gardes s’inclinèrent respectueusement. « Oui, Milord. » Bien qu’ils ne sachent pourquoi une telle armée était demandée, ils devaient obéir.
Bientôt, le régiment fut prêt.
– « Jeune maître Sequeira. » Le commandant du régiment le reconnut tout de suite. « Qu’est-ce que… »
« Pas de questions. Suivez-moi ! » Le commandant ne reconnaissait pas le tempérament du jeune maître, qui était d’ordinaire plutôt souriant.
Sequeira s’élança le premier dans les airs, suivi des trois gardes noirs, et du régiment.
– « Numéro 306 ! » Sequeira se remémorait l’adresse de César que sa femme lui avait donnée. Ce numéro était réservé aux personnes assez spéciales, comme celles par exemple, ayant remporté une centaine de batailles.
…
Résidence de Tarosse…
– « Tarosse, tu n’es vraiment pas prêt à partir avec nous ? » Demanda une fois de plus Linley. « César quant à lui, a accepté. »
La préfecture d’Indigo était le fief des Clans des Quatre Bêtes Divines. Linley voulait s’y rendre. César était prêt à partir, mais O’Brien devait rester avec Tarosse qui lui avait donné une étincelle de niveau divin en échange de ses services.
– « Non. Nous ne voulons pas quitter cet endroit. » Répondit Tarosse.
– « Nous vivons ici depuis longtemps, c’est notre foyer maintenant. Nous ne voulons pas partir. » ajouta Dylin.
– « Nous partirons lorsque Lomio aura terminé ses batailles. Quel dommage. J’aurais voulu qu’on reste ensemble, mais que voulez-vous. Je dois me rendre à la Préfecture d’Indigo. » Dit Linley.
– « Désolé Linley. » S’excusa Dylin.
– « Ce n’est rien ! »
Linley fut soudain surpris, en levant la tête, d’apercevoir un grand nombre de gardes en plein vol.
– « Pourquoi y a-t-il tant de gardes ? Quelque chose d’important ? » Tarosse fut aussi très étonné.
– « Qu’est-ce qu’il fait ici ? » Linley reconnut le jeune arrogant, Sequeira.
Au même moment, ce dernier descendit avec les trois guerriers à l’armure noire, suivi d’une centaine de gardes, les autres restèrent en vol stationnaire.
– « Patron ! »
– « Linley ! »
Delia, Bébé et Olivier se levèrent tous après avoir identifié Sequeira.
– « Ils sont là pour nous ? » Demanda Delia avec son sens divin.
Linley ne comprenait pas ce qui se passait.
– « Qui êtes-vous ? » Tarosse se leva.
– « Tarosse. C’est le jeune maître Sequeira du Clan Bagshaw ! » Dit le Commandant aux mille hommes.
– « Le Clan Bagshaw ! »
Tarosse et Dylin furent stupéfaits.
Sequeira jeta un coup d’oeil à Linley. « Vous êtes là aussi. » Puis il détourna son attention et cria d’un ton furieux. « Où est César ? Faites-le sortir ! »
– « César ? Il est ici pour César ? » Linley avait le visage crispé.
– « Jeune maître Sequeira, pourquoi cherchez-vous César ? » Demanda Tarosse.
– « Pas de questions. Faites-le juste sortir ! » Sequeira fixa le bâtiment, puis poussa un ricanement froid, libérant son sens divin et localisant presque immédiatement César.
– « Qui me cherche ? » Une voix paresseuse se fit entendre et César sortit en volant du deuxième étage.
– « Vous êtes César ! » Demanda Sequeira.
– « Vous êtes… Sequeira ! » Les yeux de César se remplirent de rage.
Sequeira se mit à rire follement. De ce genre de rire qui donne un mauvais pressentiment.
Les dieux vivaient très longtemps. Il était tout à fait normal qu’un dieu féminin ait des relations multiples avec différents hommes.
– « Sequeira, pourquoi êtes-vous venu me chercher ? »
– « Pourquoi ? » Sequeira leva la tête vers le ciel, son corps s’éclairant d’une lumière sanglante. « Aujourd’hui, je suis là pour vous tuer ! »
Sequeira avertit tout le monde autour de lui. « Aujourd’hui, mon Clan Bagshaw va exécuter ce César. Donc, vous pouvez tous partir. Si vous ne partez pas… vous deviendrez nos ennemis ! »
Les visages d’O’Brien, de Linley et des autres devinrent cendrés.
César semblait très calme. Il se tourna vers Linley et Tarosse, puis secoua la tête. « Ne vous inquiétez pas pour moi. De toute manière, j’ai l’impression que mon existence est inutile. Alors, Il n’est pas nécessaire de les offenser pour moi. »
– « Comment ? » O’Brien s’avança. « César, nous sommes venus ici du continent Yulan ensemble. Pendant toutes ces années, nous avons toujours été soudés ! S’il faut mourir, nous mourrons ensemble. Qu’y a-t-il à craindre ? »
– « O’Brien, résister aveuglément est suicidaire. » Tarosse s’éloigna sur le côté. « Je n’interviendrai pas dans cette affaire. »
– « O’Brien, ne résiste pas. Résister, c’est gâcher sa vie. Ça ne sert à rien. » Dylin se mit aussi sur le côté. Quant à ses deux enfants, ces deux Ni-Lions dorés à six yeux, ils se regardèrent, choqués.
– « Père »
– « Venez par ici. » Dit Dylin d’un ton sec.
Les deux enfants n’eurent d’autre choix que de suivre leur père.
– « Tu…tu… » O’Brien n’osa pas le croire. Ils avaient vécu des aventures ensemble dans le Royaume Infernal, se protégeant les uns les autres. Comment les choses en étaient-elles arrivées là ? »
– « Excellent ! » Dit froidement Sequeira, qui regarda ensuite Linley. « Quant à vous, monsieur ? »
– « Moi ? »
Linley fit trois pas en avant pour rejoindre César et O’Brien. « Moi aussi, je suis du continent Yulan. Aucun d’entre nous n’abandonnera un des siens ! »
– « Moi aussi, je suis du continent Yulan ! » Delia, Bébé et Olivier s’avancèrent également.
Le visage de Linley devint solennel, et son regard se porta sur le groupe de dieux supérieurs. « Cette fois, nous allons vraiment tout donner. Je ne peux pas faire preuve de pitié ou de tolérance ! » Pensa-t-il. Son cœur commença à se remplir d’une intention meurtrière.
Dans un moment critique comme celui-là, il sacrifierait une goutte de puissance Souveraine et ferait un massacre s’il y était contraint…