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Voyageurs du lointain | 天涯客
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Chapitre 65 – Âmes effrayées (bis)
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Wen Kexing, affichant un sourire narquois, observa Zhou Zishu un moment, avant que son expression ne se fasse plus sérieuse. Il prit une tasse de thé, mais la garda simplement en main sans boire, s’appuya contre le dossier de la chaise, étendit ses jambes et demanda: «Alors, tu as quelque chose à me dire? Tu as décidé de te dévouer à moi, ou…»

Zhou Zishu interrompit avec un rire moqueur et le regarda en disant: «N’est ce pas toi qui as quelque chose à me dire, Maître Wen?»

Wen Kexing se retrouva à court de mots, ouvrit la bouche puis secoua la tête en souriant: «Le Grand Chamane du Sud est une personne redoutable. Je suis rassuré que tu sois avec lui.»

Zhou Zishu, trempant le bout de ses doigts dans le thé, dessina des motifs aléatoires sur la table et demanda: «C’est tout?»

Wen Kexing leva les yeux pour le regarder. Son regard traversa le visage délicat et anguleux éclairé par la lumière de la bougie et il se remémora beaucoup de choses. Il avait l’impression de connaître Zhou Zishu depuis très longtemps. Dès qu’il avait aperçu l’essence même de cette personne, il avait été ému et, par la suite, il se prit d’affection pour l’identité de Zhou Zishu. Il pensa: « Le chef de Tian Chuang est donc une telle personne.» Tout à coup, il trouva que cet homme était comme un autre lui-même, tous deux étant des loups solitaires pris dans des pièges à bêtes, désespérés de s’en libérer, préférant se mordre les pattes plutôt que de se laisser capturer.

Il suivit Zhou Zishu avec une telle fascination qu’il en vint à comprendre pour la première fois que si Zhou Zishu pouvait vivre comme ça, peut-être était-ce aussi une possibilité pour lui-même.

En pensant à tout cela, il s’enfonça dans ses pensées. Sans s’en rendre compte, Wen Kexing posa sa main sur le visage de Zhou Zishu, ses doigts légèrement courbés, le caressant doucement. La peau rugueuse de Zhou Zishu et la paume pleine de callosités et de cicatrices de Wen Kexing se rencontrèrent avec un léger contact. Il fit soudainement: «Tu ne dois pas mourir. Si tu meurs, je me retrouverai seul.»

Zhou Zishu saisit son poignet mais ne le repoussa pas, souriant: « Tant qu’il y a une chance de survivre, je ne mourrai pas. Ma vie est à moi, mes compétences sont à moi. Le ciel m’a donné ce chemin, et il n’est pas facile de me les enlever.»

Wen Kexing sentit son souffle sur ses doigts, ferma les yeux en souriant légèrement et murmura: « Cette année-là, un hibou renversa l’eau rouge que tenait un villageois…» (NT: voir chapitre 10)

Zhou Zishu le regarda sans changer d’expression et demanda doucement: «Pourquoi le villageois tenait-il un bol d’eau rouge?»

Wen Kexing sourit lentement et dit: « L’eau n’a pas de couleur, mais si le sang d’une personne tombe dedans, elle devient rouge, n’est-ce pas?»

Zhou Zishu le regarda sans dire un mot. Wen Kexing sembla soudain se ressaisir, son regard vagabond redevint clair. Il inclina la tête en souriant et dit: «Ah Xu, pourquoi ne dormirais-tu pas avec moi une fois? Ainsi, nous aurions tous deux quelque chose à quoi nous accrocher, ce qui rendrait notre mort moins probable. Que penses-tu?»

Il semblait faire une blague, mais Zhou Zishu ne répondit pas. Il le regarda avec une expression étrange et demanda après un moment: «Es-tu sérieux?»

Wen Kexing sourit et se pencha presque jusqu’à effleurer les lèvres de Zhou Zishu, disant: «Ne peux-tu pas voir si je suis sérieux?»

Zhou Zishu sembla un peu surpris et murmura: «Je… je ne peux pas vraiment dire. Je n’ai jamais vu beaucoup de sincérité, donc je ne peux pas faire la différence. Et toi, es-tu sérieux?»

Les doigts de Wen Kexing glissèrent le long de l’épaule de Zhou Zishu, dénouant son chignon. Ses cheveux noirs tombèrent en cascade, donnant un aspect soudainement plus fragile à l’homme dur qui se tenait devant lui. Son rire s’évanouit et il dit doucement, mais d’une voix claire: «Oui.» Ensuite, il ferma les yeux et posa ses lèvres sur celles de Zhou Zishu, laissant son cœur tumultueux se calmer complètement, sans plus se soucier de rien.

Zhou Zishu leva lentement la main et, après un long moment, la posa sur l’épaule de Wen Kexing, saisissant le tissu de son vêtement.

Soudain, un cri perça la nuit. Le regard légèrement distrait de Zhou Zishu se refocalisa immédiatement. Les actions de Wen Kexing s’arrêtèrent brusquement, et dans un état d’oubli partagé, ils tombèrent ensemble au sol dans une position ambiguë.

Wen Kexing baissa les yeux avec une expression neutre, ajustant les vêtements épars de lui-même et de Zhou Zishu, et dit doucement: « À ce moment-là… que devrais-je faire avec l’intrus, le préparer à la vapeur ou le braiser?»

 

Traduction : Darkia1030

Check: Hent-du

 



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