Je peux enfin me rattraper du manque de sommeil de la nuit dernière. Après avoir mangé, je demande à Mu Zi de guider davantage Hai Yue avant de prendre Ma Ke dans la pièce.

Il a toujours l’air crispé. Je lui donne d’abord un violent coup de poing. Il est abêti par la surprise. Je lui dis mécontent : « Pour une fille, est-ce que ça en vaut la peine ? Que je ne te revois plus comme ça! Un homme doit avoir un esprit indomptable. Pourquoi un homme viril devrait-il avoir peur de ne pas avoir de femme ? »

– « Et si c’était le cas avec Mu Zi ? »

Je me dégonfle instantanément comme un ballon et m’assieds sur le lit. « Tu trouves la bonne comparaison, je suis celui qui essaie de te guider ici. »

– « Boss, je sais que tu veux bien faire. Je vais récupérer. Merci d’avoir essayé. »

– « Pourquoi me remercies-tu ? Si je n’avais pas fait venir Hai Yue avec nous, tu n’aurais pas pris un coup aussi dur. Lâches un peu de lest! Puisque tu as déjà décidé de la laisser, qu’y a-t-il d’autre qui ne passe pas ? »

– « Si je pouvais vraiment la laisser aller, ce serait un soulagement. Mon cœur pour elle est déjà mort, mais si tu me dis de ne pas penser à elle, je ne peux toujours pas le faire. »

Je le regarde. « Laisses-moi te poser une question. Quel est le but de ce voyage ? »

– « N’est-ce pas pour une compétition ? »

– « Une compétition de quoi ? »

– « Le Tournoi des huit académies avancées. »

– « Il semble que tu n’as pas oublié. Tu dois savoir à quel point cette compétition est cruelle et dangereuse. Si tout le monde était dans le même cas que Hai Yue et toi, aucun d’entre nous ne reviendrait indemne. Est-ce que tu comprends ? Puisque tu l’aimes si profondément, tu ne voudrais pas qu’elle soit blessée. Comme c’est ainsi, vous devez vous ressaisir. Si ça ne va pas avec Hai Yue, nous pouvons toujours compter sur nous quatre pour prendre sa place. Cependant, si c’est vous deux, que veux-tu que nous fassions ? Penses-tu que nous puissions garantir que vous serez tous les deux indemnes ? Comprends-tu ? » Je deviens alors très sévère.

Les yeux de Ma Ke semblent un peu plus animés. « Boss, je comprends. Ne t’en fais pas! Je vais me ressaisir pour tout le monde et pour elle. »

Je m’adoucie et souris : « C’est génial! Nous devons tous travailler de concert pour franchir cet obstacle en douceur. Je vais te citer une phrase du livre que l’oncle Ke Zha m’a donné : Dans la vie, tu gagnes et tu perds des choses mais tu ne peux pas forcer les choses à se produire. Tu dois y penser. Tout sera mieux si tu suis ton destin. »

Il me murmure silencieusement : « Dans la vie, tu gagnes et perds des choses mais tu ne peux pas forcer les choses à se produire. C’est vrai! Peut-être que Hai Yue et moi ne sommes tout simplement pas destinés à être ensemble. »

– « Frère, vois-tu clairement maintenant ? Aimer une personne ne signifie pas que tu dois absolument l’avoir. Son bonheur doit être le but à viser. »

Ma Ke s’assied sur son lit et dit : « Laisses-moi réfléchir. Laisses-moi penser. »

ײJ’espère qu’après mes conseils, il sera capable de se ressaisir. Ce mot ״relation‟, peut vraiment blesser profondément. J’espère que ma relation avec Mu Zi sera fluide, car je ne veux vraiment pas ressentir le goût amer de l’amour.ײ

Je ne le harcèle plus et le laisse penser, c’est la meilleure solution.

Même si beaucoup de choses se sont passées, ma fatigue domine toujours mon esprit qui médite. Très vite, je m’assoupi.

Qui aurait pensé qu’une fois que je dormirais, ce serait jusqu’au lendemain matin.

Ah! Je suis réveillé, et je sens que la fatigue accumulée pendant les deux premiers jours a complètement été emportée. Mon pouvoir magique est abondant au point de surgir alors qu’il circule dans mon corps.

Après avoir quitté la pièce, je demande à l’un des domestiques, « Où sont mes amis ? »

Le domestique répond avec respect : « Vos amis prennent leurs repas au restaurant du premier étage. »

Une telle injustice! Ils ne m’ont même pas attendu. Mon estomac grogne alors.

Je me nettoie plus ou moins et dévale les escaliers. J’espère qu’ils m’ont laissé un petit déjeuner.

Entré dans le restaurant, je vais à la table du coin où ils prennent leur repas. Il semble que je ne sois pas en retard. Je crie : « vous êtes trop! C’est l’heure du petit-déjeuner et vous ne m’avez même pas réveillé! » Je me précipite, prends un beignet cuit à la vapeur et le mords sauvagement.

Mu Zi sourit. « Regardes-toi! On dirait un fantôme affamé réincarné. Manges lentement, ne t’étouffes pas! »

Ma Ke répond : « C’est Mu Zi qui ne m’a pas laissé te réveiller. Elle m’a dit que tu étais fatigué ces deux jours et que tu pouvais dormir plus longtemps. »

J’avale la nourriture dans ma bouche et ri, « Alors c’est le cas. Je t’ai accusé à tort. Je suis désolé pour ça. Ma Ke, tu as bien meilleur teint. »

Il jette un d’œil sur Hai Yue, la tête baissée alors qu’elle mange. « J’ai déjà tout laissé tomber. Il est inutile de penser davantage, alors à quoi bon penser ? Boss, ce que tu as dit est vrai. Dans la vie, on gagne et perd des choses, mais on ne peut pas non plus forcer les choses à se produire. » Après avoir entendu ce que Ma Ke vient de dire, je sens clairement que Hai Yue a un peu eu le frisson.

Mu Zi demande étonnée, « Zhang Gong, quand es-tu devenu si instruit ? Cette phrase a des significations si profondes. »

Je lui réponds avec complaisance, « Mais bien sûr. Sans aucun apprentissage, comment pourrais-je te poursuivre ? » Je ne veux absolument pas lui dire que cela vient d’un livre.

Hai Yue se lève et dit : « Continuez les gars à manger. Je retourne faire mes affaires. Mu Zi, quand il sera l’heure de partir, s’il te plaît viens me chercher. »

Elle fait oui de la tête. « Bien! Vas te reposer. Je t‘appellerai à notre départ. »

Ma Ke regarde Hai Yue disparaître et dit à Mu Zi : « On dirait qu’elle est de meilleure humeur aujourd’hui. »

– « C’est vrai! Hier, je l’ai conseillée pendant un moment. Elle semble y avoir réfléchi, mais elle souffre encore beaucoup. Tu devrais ne pas la déranger et la laisser se remettre. »

Il acquiesce et ne dit rien d’autre.

Le repas terminé, tout le monde a remballé et nous continuons notre chemin vers la ville du Retour Martial.

En cours de route, Ma Ke récupère progressivement son humeur initiale. Il n’embête pas du tout Hai Yue. Pas un seul mot n’est échangé entre eux deux. Elle est toujours très peu coopérative, mais elle n’est pas aussi froide que lorsque nous sommes partis de l’académie.

Nous arrivons à la frontière, et nous ralentissons le rythme. Hai Yue marche soudainement à mes côtés et dit, « Zhang Gong, je veux discuter de quelque chose en privé avec toi. »