Au milieu de sa scolarité, dans sa vie précédente, Zhang Xuan avait eu une fois le béguin pour une fille, et il avait essayé, bien intentionnellement, de faire son intéressant, même si cela agaçait la demoiselle. C’était juste sa façon de capter l’attention! Mais il ne comprenait pas pourquoi cette Wen Xue se focalisait sur lui!
Vous n’êtes pas laide, il doit y avoir beaucoup d’hommes qui vous courent après, alors pourquoi êtes-vous obsédée par moi ?
Notre jeune professeur se sentait gêné. Il n’aimait pas être pris pour cible. La pression sur son âme ‘transmigrée’ était trop lourde à supporter!
L’hôtesse d’accueil était sidérée :
– « Moi, abandonner ? »
C’est vous qui attirez mon attention, non ? Dites-moi si c’est moi la première qui vous ai cherché des ennuis ? Allez, expliquez-vous! Pourquoi cet air plaintif ? Que voulez-vous dire par “vous laissez tomber” ? Peu importe, je suis la belle aux nombreux prétendants. Comment les choses pourraient s’inverser ? Comme s’il était difficile pour moi de trouver un homme! Croyez-vous que je m’accroche à vous par défaut!!!
Elle était prête à lui bondir dessus quand Zhang Xuan s’approcha doucement d’un banc pour s’y asseoir. Il avait d’autres chats à fouetter et il lui faisait bien comprendre qu’il voulait rester tranquille!
L’Oncle Li parla franchement à sa nièce :
– « Wen Xue, tu te trouves devant l’entrée de la salle d’examen! Si un apothicaire devait te voir, tu serais grillée pour les sessions à venir! »
– « Oui mon Oncle! » La jeune fille ravala sa fierté et prit également un siège.
– « Vous vous en sortez bien pour l’instant. Quand les résultats seront annoncés, c’est moi qui rigolerais! » Dit-elle au professeur Zhang.
Zhang Xuan commença à tout mettre en ordre dans son esprit. La plupart des informations traitant des herbes médicinales avaient été accumulées par les nombreux prédécesseurs. Elles ne comportaient pas énormément d’erreurs. Le professeur Zhang isola les quelques erreurs restantes et les étudia attentivement!
Il était encore absorbé dans sa Bibliothèque Sacrée quand l’examen se termina et qu’il fallait rendre les copies.
Ouyang Cheng chassa les candidats d’un geste de la main et pris un pinceau pour commencer sa correction :
– « Attendez à l’entrée. Ceux qui auront réussi seront invités à participer à la deuxième série! »
Il inscrivait ses notes et ses sourcils se hissaient comme un pavillon marquant le début des hostilités!
Un homme entre deux âges entra dans la salle :
– « Frère Ouyang, comment ça va ? Quelqu’un a-t-il réussi cette fois ? Il se trouve que j’ai besoin d’un apprenti! »
Il s’agissait de Du Man, un autre apothicaire.
– « Réussi ? Regarde ça, ces réponses ne sont que du charabia! S’ils devaient être acceptés comme apprentis, ce serait la honte pour notre Guilde! »
Ouyang posa son pinceau sur le côté et prit son tas de feuilles, bien déterminé à l’envoyer valser aux quatre vents.
Du Man s’approcha de la table et parcourut les copies. Très vite, il grimaça :
– « Laisse-moi y jeter un œil! »
Selon eux, les questions de l’examen n’étaient pas trop compliquées. Néanmoins, les candidats répondaient à côté! Ils ne savaient même pas répondre aux questions traitant des propriétés des herbes médicinales les plus communes.
Du Man ne trouva aucune copie satisfaisante, quand soudain il tomba sur les feuilles froissées que Ouyang avait jetées près de la table :
– « Ah ? Frère Ouyang, pourquoi n’as-tu pas noté cette copie ? »
– « C’est la copie d’un play-boy, alors ses résultats doivent être pires que ceux des autres candidats! Il est clair qu’il ne passera pas, même si je devais le noter. Plutôt que de m’énerver, j’ai préféré l’envoyer balader… »
Que se passe-t-il ? Aux deux examens précédents, 3-4 personnes ont passé la première série. Cette fois, il n’y en a que deux de qualifiés pour la seconde série!
Du Man esquissa un léger sourire tout en parcourant les feuilles de Zhang Xuan :
– « Un play-boy ? Montre-moi pourquoi tu as condamné sa copie avant même de l’avoir corrigé… »
Les yeux à peine posés sur les feuilles d’examen, Du Man s’exclama :
– « Quoi ? »
Alors que le bruit des feuilles qu’il parcourait résonnait dans la salle, Du Man avait du mal à y croire :
– « Qu’est-ce qui ne va pas ? Ses réponses sont si ridicules que ça ? » Ouyang s’offusqua : « Un simple playboy ignorant, qui dépense son argent. Il n’a vraiment aucun respect pour la Guilde des Apothicaires… »
Du Man interrompit les plaintes de son collègue et lui passa la copie :
– « Mais non…Frère Ouyang, regarde par toi-même… »
Maugréant quelque peu, Ouyang Cheng examina les écrits :
– « Qu’y a-t-il à voir ? Peu importe, ce n’est que foutaise. » Puis il s’exclama :
– « Oh ? »
– « Hein ? »
– « Ah ? »
– « Mais qu’est-ce que c’est ? »
……
Ouyang passa par toutes les expressions possibles tout en continuant de parcourir les feuilles rapidement. Très vite, il terminait les dizaines de feuilles et n’en croyait pas ses yeux :
– « Comment est-ce possible ? Pas… Pas une seule erreur ? »
– « Oui, il n’y en a pas une ! Nous avons posé quelques questions difficiles, moi-même si je devais y répondre, je crois bien que je tomberais dans le panneau… »
En effet, il s’agissait de questions plutôt abstraites, et les apothicaires officiels comme eux avaient besoin de tout rationaliser… Ils auraient donc très bien pu se tromper face à des questions piège.
Zhang Xuan avait très bien formulé ses réponses!
– « Il n’y a pas une seule erreur dans sa copie… Frère Ouyang, pourquoi étais-tu si certain qu’il avait échoué ? »
Aucun candidat n’avait jamais répondu aussi bien!
– « Je… » Ouyang était si embarrassé qu’il ne répondit pas de suite… et son visage rougissait. Il était connu comme étant strict et méticuleux, ce qui lui valait le respect de beaucoup, mais néanmoins…
Il avait vu Zhang Xuan terminer l’épreuve sans effort en moins d’une heure! Comment avait-il pu réussir un tel exploit en ce temps record ? Le professeur Zhang avait-il un savoir supérieur au sien ?
Ouyang Cheng prit l’air constipé et tout son corps se crispa!