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Chapitre 85 – Vendre de l’eau dans un désert
Chapitre 84 – Arrivée du vieux chef Menu Chapitre 86 – Mise aux enchères d’un terrain

Il fallait beaucoup de courage et de bravoure à un propriétaire d’atelier d’usinage de bord de route pour demander à une entreprise publique d’acheter un terrain pour construire un atelier d’usinage en raison d’une collaboration. Mu Jian-Feng était ici parce qu’il admirait le caractère et les capacités de Xia Lei.

Jiang Xin s’était approché de Xia Lei pour demander à voix basse : « M. Xia, savez-vous qui il est ? C’est notre patron ! »

Xia Lei connut l’identité de Mu Jian-Feng seulement à cet instant. Cela l’avait tellement choqué qu’il en était béat. Il en devint même muet.

Liang Si-Yao découvrit l’arrivée de Mu Jian-Feng et de Jiang Xin à ce moment-là et sembla deviner quelque chose. Elle sortit donc.

« Président Xia, puis-je vous demander de regarder ce document de recrutement pour voir s’il est acceptable ? »

Liang Si-Yao sortit spécialement le document de recrutement fraîchement imprimé et le remit à Xia Lei pour qu’il le consulte.

Xia Lei pouvait comprendre ce que Liang Si-Yao essayait de faire. Celui-ci sourit en disant : « Aîné Mu, M. Jiang, laissez-moi vous présenter. Voici mon assistante, Liang Si-Yao. »

Liang Si-Yao salua ensuite avec respect : « Bonjour, M. Mu, M. Jiang. »

Ce n’était pas une poignée de main mais un salut respectueux – c’était un geste de grand respect sur le lieu de travail.

Jiang Xin avait ensuite salué respectueusement : « Bonjour, Mlle Liang. Puis-je vous demander de quelle université vous êtes diplômée et dans quel domaine vous avez obtenu votre diplôme ? »

« J’ai étudié à l’Université de Harvard en Amérique et j’ai obtenu un diplôme de leur école de commerce, avec une spécialisation en gestion des affaires. J’ai travaillé dans une société de commerce électronique et une société de capital-risque en Amérique. »

Après une brève présentation de son CV, elle sourit à nouveau : « Maintenant, je travaille pour le président Xia. »

Mu Jian-Feng et Jiang Xin n’avaient pas pu s’empêcher d’échanger un regard après l’avoir entendue parler. Tous deux avaient l’air étonnés. Ils savaient que les diplômés de l’école de commerce de Harvard étaient très recherchés en Amérique, mais beaucoup moins en Chine. Si elle le souhaitait, elle pouvait choisir n’importe quelle entreprise publique cotée en bourse pour y travailler avec un salaire d’au moins 500 000. Une élite comme elle avait en fait choisi de travailler pour un Xia Lei qui venait juste de commencer !

Xia Lei prit note des réactions de Mu Jian-Feng et de Jiang Xin et était secrètement heureux et fier.

« Mlle Liang, seriez-vous prête à venir travailler dans notre entreprise si je vous offrais un salaire de 500 000 », déclara Mu Jian-Feng.

Le sourire de Xia Lei s’était figé sur son visage. Il s’était dit : « Mais que veut faire cet aîné Mu ? S’il veut débaucher mon employé, il devrait essayer de le faire dans mon dos, non ? Il la braconne en fait juste devant moi ? Est-ce qu’il m’ignore complètement ou est-ce qu’il n’a pas du tout l’intention de m’aider à obtenir cette parcelle de terrain ? »

Xia Lei avait été instantanément submergée par le doute et l’inquiétude.

« Merci pour votre aimable proposition, mais je préfère rester dans les Manufactures du Cheval Fracassant plutôt que d’aller au Groupe Industriel chinois », déclara Liang Si-Yao.

« Eh ? »

Mu Jian-Feng semblait intéressé : « Mlle Liang, pouvez-vous nous donner des détails et nous dire pourquoi ? »

« Votre entreprise est grande et offre un salaire attrayant, mais ce ne sont que des avantages temporaires. Rester dans la Manufacture du Cheval Fracassant me donne de plus grandes possibilités de croissance. Mon revenu actuel est certainement inférieur à 500 000 par an, mais il augmentera à l’avenir. C’est le raisonnement qui m’a poussée à accepter un salaire moindre. Ensuite, il y a les perspectives. La Manufacture du Cheval Fracassant a de grandes perspectives qu’une entreprise moyenne ne peut pas égaler. Vous le reconnaissez aussi, sinon vous ne seriez pas là ? », déclara Liang Si-Yao.

Pour résumer, Mu Jian-Feng et Jiang Xin seraient-ils venus ici aujourd’hui si Xia Lei n’était pas la seule personne dans toute la Chine à être capable de traiter les pièces de haute précision dont ils avaient besoin ?

« Impressionnant. Pas si simple, hein ? Les jeunes d’aujourd’hui sont beaucoup plus impressionnants que nous à notre époque », dit Mu Jian-Feng en riant.

« Mlle Liang, je plaisantais tout à l’heure. Vous pouvez retourner au travail. »

« Mm. Oui, Aînée Mu. »

Liang Si-Yao se retourna et s’éloigna.

Xia Lei l’ui demanda de s’arrêter et lui remit le document de recrutement : « Tu peux t’en charger. Il n’y a pas besoin de me demander. »

Liang Si-Yao fit un signe de tête et ramena les documents à l’intérieur de l’atelier du Cheval Fracassant. Les employés de l’atelier regardèrent avec curiosité Mu Jian-Feng et Jiang Xin de l’extérieur du bureau et chuchotèrent entre eux. Après que Liang Si-Yao soit entrée dans l’atelier, elle leur indiqua qu’ils devaient arrêter de regarder et continuer à travailler. Ils avaient arrêté leur discussion et recommencé à travailler.

En tant qu’assistante du président, elle était d’un rang plus élevé qu’eux. Ils avaient donc dû l’écouter. Les employés de l’atelier n’étaient pas particulièrement cultivés, mais un de leurs points forts était qu’ils savaient clairement qui était le patron. Ils faisaient ce que le patron leur disait sans se plaindre.

Mu Jian-Feng s’adressa à Jiang Xin : « Jiang, dis aux ouvriers de décharger les matériaux et de les amener dans l’atelier. M. Xia n’a pas beaucoup de monde, donc nous n’utiliserons pas sa main d’oeuvre. »

« Oui, Aîné Mu. »

Jiang Xin alla exécuter ses instructions.

« Suivez-moi, M. Xia », dit Mu Jian-Feng à Xia Lei.

Xia Lei avait anticipé les choses : « Bien sûr, allons faire une promenade. »

Les deux hommes, un vieux et un jeune, marchèrent en suivant le sentier piétonnier et en parlant tout en marchant.

« M. Xia, mon but principal en venant aujourd’hui n’est pas de vous aider à obtenir ce terrain. Savez-vous pourquoi je suis venu aujourd’hui ? »

Après une brève conversation, Mu Jian-Feng changea de sujet pour revenir à son objectif principal.

« Je peux à peu près deviner. Aîné Mu, vous êtes venu à Hai-Zhu cette fois-ci pour voir si je peux vraiment améliorer les tours pour qu’ils répondent aux normes européennes et américaines les plus avancées, n’est-ce pas ?», déclara Xia Lei.

« Bien deviné. Puisque vous l’avez deviné, pouvez-vous me donner une réponse qui me rassurerait ? »

Mu Jian-Feng s’arrêta sur ses pas et regarda Xia Lei droit dans les yeux, comme pour percer tous ses secrets.

« J’ai déjà dit à M. Zhou Wei et à M. Jiang Xin que je peux le faire. Mais d’abord, je dois aller à l’étranger inspecter les plans et les machines », déclara Xia Lei.

« Ce n’est pas un problème. Vous pouvez aller à l’étranger à tout moment. Nous avons également des canaux qui pourront vous permettre de voir les plans et les tours les plus avancés. Quand partez-vous ? »

« Après la création de ma société », dit Xia Lei.

Mu Jian-Feng manifesta du mécontent : « M. Xia, vous voulez toujours qu’on vous procure ce terrain ? »

Xia Lei fit un signe de tête : « Oui. Je ne demande que cette seule chose. Je ne demanderai rien d’autre à l’avenir. »

Mu Jian-Feng continua à avancer : « M. Xia, ce que vous demandez est difficile. »

Xia Lei n’avait rien dit, mais il pensa ceci : « Vous devez aider même si vous ne le voulez pas. »

« Combien d’argent avez-vous sous la main en ce moment ? »

« Environ 6.400.000 au total. »

« Quoi ? »

Mu Jian-Feng regarda Xia Lei avec surprise : « Vous n’avez que 6 000 000 et vous voulez que nous vous aidions à acquérir un terrain qui vaut des centaines de millions ? Vous vous moquez de moi ? »

Le ton de Mu Jian-Feng avait tout de suite tourné au vinaigre, mais Xia Lei ne perdit pas contenance. Il parla avec légèreté : « Oui, environ 6 000 000, c’est ça. Je dois encore l’utiliser pour construire mon usine, acheter plus de matériel, embaucher plus de travailleurs, etc. J’aimerais seulement pouvoir transformer chaque centime en dix mille. »

Mu Jian-Feng ricana : « Je pensais que vous aviez au moins sept ou huit cent millions de capital. Nous pourrions vous prêter l’argent si vous étiez un peu à court et user de notre relation avec l’exécutif pour exproprier ce terrain. Maintenant, vous me dites que vous n’avez qu’environ 6 000 000 et que cet argent doit aussi être utilisé pour construire une usine, acheter plus d’équipement et embaucher plus de travailleurs ? Jeune homme, faites-vous une sorte de blague pour faire rire ce vieil homme ? »

Le ton de Mu Jian-Feng devenait de plus en plus impoli. Xia Lei perdit lui aussi un peu de contenance et lui dit en ricanant : « Aîné Mu, si cela devait arriver cinq ou six ans plus tard, je n’aurais pas du tout besoin de votre aide. C’est vrai que je n’ai pas d’argent maintenant. Je fais cela dans l’intérêt de notre future collaboration. »

« On dirait que c’est aussi facile que d’allumer une mèche. Jeune homme, je dois vous rappeler que ce que vous voulez, c’est un terrain qui vaut des centaines de millions ! »

Mu Jian-Feng était franc.

« Pourquoi insistez-vous sur ce terrain alors que vous n’avez pas l’argent nécessaire ? Vous pouvez choisir quelque chose dans les zones rurales – un million pour des dizaines d’hectares. Pourquoi ? Donnez-moi une explication ! »

Xia Lei fronça les sourcils : « Croyez-vous que je vous escroque ? »

« Je le considérerai ainsi si vous n’avez pas d’explication raisonnable », dit Mu Jian-Feng.

Xia Lei renifla : « Si vous pensez vraiment de cette façon, alors il n’est pas nécessaire que nous parlions davantage. »

« Qu’est-ce que vous voulez dire par là ? »

« Je ne veux rien dire. Je vais remplir le bon de commande de M. Zhou Wei, puis vous pourrez aller chercher quelqu’un de plus qualifié que moi pour faire ce travail à ma place. À l’avenir, je ne traiterai plus une vis pour vous. »

« Jeune insolant. »

Mu Jian-Feng était tellement furieux que ses moustaches se bouffirent. Personne n’avait jamais osé lui parler comme ça – Xia Lei était le premier.

« Gardez votre argent et vos relations. Au revoir, Aîné Mu. »

Xia Lei lui lança ces mots et se retourna pour partir.

« Attendez ! »

Mu Jian-Feng devint anxieux et saisit Xia Lei par le bras.

Xia Lei ne se libéra pas de sa prise de peur que le vieil homme ne soit jeté au sol. Ce serait aller trop loin.

« Quel est ce tempérament malsain, jeune homme ? »

Mu Jian-Feng lança un regard malheureux à Xia Lei : « Je pourrais être votre grand-père. Ne pouvez-vous pas accepter les critiques d’un vieux grand-père ? »

« Je n’ai rien dit, mais comment puis-je être satisfait, Aîné Mu, alors que vous me voyez comme un escroc ? »

« Je suis sûr que vous n’oseriez pas escroquer le Groupe industriel chinois. Je pense que vous savez de quel genre d’entreprise il s’agit », déclara Mu Jian-Feng.

« Bien sûr que je le sais. C’est comme la société Lockheed Martin en Amérique, qui produit des armes de guerre pour le pays. Je ne serais pas assez stupide pour essayer de vous escroquer, même si j’étais fatigué de vivre. De plus, ce que je veux, c’est un terrain, pas de l’argent. Puis-je vendre ce terrain ? Est-ce que je peux emmener ce terrain à l’étranger ?», déclara Xia Lei.

(NdT : pour ceux qui veulent en savoir plus sur cette compagnie américaine : https://en.wikipedia.org/wiki/Lockheed_Martin)

Les traits de Mu Jian-Feng s’adoucirent, mais sa bouche resta ferme : « Mais ce morceau de terrain vaut des centaines de millions. La valeur de votre entreprise est faible, mais la valeur du terrain est élevée. Les sociétés immobilières évalueraient la valeur et vous vaudriez instantanément des centaines de millions. Cela vous semble-t-il raisonnable ? »

« Cela ne vous semble pas raisonnable ? »

« Ce n’est pas raisonnable. »

Mu Jian-Feng secoua la tête.

« Laissez-moi faire une métaphore. Je ne vends pas de l’eau à côté d’une compagnie des eaux, mais dans le désert. Vous êtes mon client, mon client qui erre dans le désert. Des blocus technologiques stricts ont été mis en place par l’Europe et l’Amérique, de sorte que l’eau que vous avez stockée est épuisée depuis longtemps. Juste au moment où vous êtes extrêmement assoiffés, vous me découvrez en train de vendre cette précieuse eau. Pensez-vous que je vais vous vendre cette eau si vous me donnez juste un yuan ? », déclara Xia Lei.

Mu Jian-Feng fit une pause d’un demi temps, puis se mit soudainement à rire.

« Bien dit. Une métaphore très appropriée. Vous êtes le vendeur d’eau dans le désert. Est-ce aussi pour cela que vous êtes si sûrs de vous ? Que cette assurance vous permettra d’avoir des appuis, vous permettant de nous extorquer à cause de notre faiblesse ? »

Xia Lei haussa les épaules : « Quoi que vous vouliez dire. Tromper, extorquer par faiblesse, cela ne m’importe pas. Je me fiche de ce que vous pensez de moi. Je veux juste construire mon usine sur cette parcelle de terrain. »

Mu Jian-Feng soupira, puis revint. Xia Lei se tenait sur place et ne bougeait pas.

Mu Jian-Feng fit deux pas, puis se retourna et cria : « Qu’est-ce que vous faites encore là, mon garçon ? Emmenez-moi voir ce morceau de terre. »

Xia Lei sourit : « Bien sûr, Aîné Mu. Je vous y emmène tout de suite. »

Mu Jian-Feng sourit avec ironie et secoua la tête : « Vous êtes le garçon le plus têtu que j’ai jamais rencontré. »

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