Xia Lei sortit du hangar une heure et demie plus tard. Il avait mémorisé toutes les structures mécaniques, les circuits intégrés électriques, la CNC, etc. Il y avait des choses virtuelles qu’il ne pouvait pas voir, mais il connaissait les principes de leur fonctionnement. Avec la connaissance de tout cela, il était tout à fait capable de produire un tour qui serait le plus avancé du monde quand il retournerait en Chine !
De retour dans le salon, Xia Lei vit deux personnes inconnues. Ils portaient des masques en silicone noir qui les faisaient ressembler à des Noirs, mais Xia Lei pouvait voir à la couleur de leurs yeux qu’ils étaient de la même race que lui.
« C’est terminé ? », demanda Long Bing.
« Oui », dit Xia Lei.
Long Bing regarda la montre à son poignet et dit : « Il ne reste plus beaucoup de temps. Retourne à ta place. »
Xia Lei se dirigea vers la table à manger et s’assit à sa place d’origine. Il regarda Annina toute tassée sur la table et ressentit un pincement de culpabilité.
Il connaissait les sentiments d’Annina pour lui, elle l’aimait, vraiment et sincèrement. Lui l’aimait sincèrement sans aucun désir matériel. Elle n’avait même pas renoncé après avoir appris qu’il avait une femme. Ses sentiments pour lui étaient réels, mais il l’avait trompée et il n’avait même pas eu la possibilité de s’excuser. Il allait mourir devant elle une fois qu’elle se réveillerait. Ses doutes ne seraient jamais dissipés et la souffrance qu’elle ressentirait serait vraiment injuste.
Xia Lei regarda silencieusement le visage d’Annina et se dit : « Je suis désolé de t’avoir menti. Ce n’était pas intentionnel. Je ne sais pas si nous aurons l’occasion de nous revoir à l’avenir, mais si c’est le cas, je te le revaudrai. Prends soin de toi, Annina. »
À ce moment, Josef et Annina se mirent à bouger.
Long Bing jeta un regard à ses collègues masqués et quitta la pièce.
Les hommes masqués sortirent leurs armes de poing et se cachèrent aux deux extrémités de la salle à manger, en attendant qu’Annina et Josef soient complètement réveillés.
Xia Lei s’était également allongé sur la table pour créer l’illusion d’une reprise de conscience avec Annina et Josef.
« Que s’est-il passé ? »
Le premier à se réveiller fut Josef. Il ouvrit les yeux pour voir Xia Lei et Annina allongés sur la table.
Annina avait également ouvert les yeux et secoua la tête comme pour se débarrasser de sa somnolence.
« Étions-nous ivres, Annina ? », se demanda Josef.
Xia Lei ouvrit les yeux et les frotta, puis dit : « Josef, y a-t-il quelque chose qui ne va pas avec ton vin ? On s’est saoulé avec seulement deux bouteilles. »
Josef semblait soudainement se souvenir de quelque chose et son expression devint anxieuse.
« Vous restez ici. Je vais aller à la remise et jeter un coup d’œil. »
« On rentre à la maison. Allons-y, Lukas. », dit Annina en se levant.
Xia Lei sourit à Annina. Il voulait quitter Annina avec un visage souriant, mais son sourire était plein de tristesse.
Son sourire semblait avoir touché son cœur d’une certaine manière, elle lui prit la main intimement, juste devant Josef.
L’expression de Josef tourna au vinaigre.
À ce moment, une grenade paralysante s’envola soudainement dans le salon et atterrit sur le sol en explosant. Une lumière aveuglante et une explosion assourdissante les avaient projetés tous les trois sur le sol. Xia Lei tenait Annina dans ses bras dès l’instant de leur chute, protégeant inconsciemment son corps.
Deux hommes armés portant des masques en silicone firent irruption dans le salon. Xia Lei avait été traîné loin d’Annina alors que l’un d’eux pointait son arme sur lui et criait : « C’est lui ! Il a tué notre patron, Navas ! Tuez-le ! »
« Enfoiré ! Tue-le ! »
Les hommes masqués chantèrent le même air. Les deux tirèrent sur Xia Lei.
Bang, bang, bang, bang !
Des flammes vinrent du canon des fusils et des douilles de balles s’entrechoquant sur le sol.
Xia Lei s’effondra en criant, mais les deux hommes masqués continuèrent à tirer follement sur son corps tombé.
Il ne s’agissait cependant que de douilles et pas de balles. Xia Lei n’avait pas une égratignure.
Annina secoua la tête avec force mais n’avait pas pu voir clairement la situation. Ses oreilles bourdonnaient à cause de la grenade et les coups de feu assourdissants ne pouvaient pas stimuler ses tympans déjà engourdis. Elle était cependant très consciente que ces deux hommes noirs tiraient sur Lukas.
« Lukas ! »
Elle cria de toutes ses forces, essayant de le réveiller. Elle espérait désespérément qu’un miracle se produise et que Lukas se relève de l’endroit où il était tombé et batte les tireurs. Malheureusement, un tel miracle ne s’était produit que dans son imagination. Il n’y avait aucune chance que cela se produise dans la vie réelle.
Josef s’était relevé mais avant qu’il ne puisse se tenir debout, la crosse d’un fusil le frappa à la tête . Il tomba alors par terre en grognant.
Annina entendit le grondement de la conversation entre les deux hommes noirs et les vit marcher vers elle dans sa vision floue. Une pensée lui vint soudain : « Vont-ils me tuer ? Lukas, réveille-toi, s’il te plaît. S’il te plaît, sauve-moi… »
Alors que elle était en grand danger, elle se mit à penser à Lukas et à personne d’autre.
La crosse d’un fusil la frappa à la tête et elle perdit conscience elle aussi.
Annina reprit conscience après un temps indéterminé. Elle frotta ses yeux piquants et vit Josef au sol, des balles tout autour, mais pas de Lukas.
Une force mystérieuse inonda son corps à la pensée de Lukas. Elle se leva et se mit à courir, regardant autour d’elle en criant : « Lukas ! Lukas ! Où es-tu, Lukas ? »
Personne ne répondit. Le beau jeune homme de Chine avait disparu à jamais, pour ne plus jamais réapparaître devant elle.
La scène horrifiante se répéta dans son esprit – deux tireurs noirs lançant une grenade assommante dans le salon et tirant sur Lukas…
« Non, tu ne peux pas mourir… Tu ne peux pas mourir… Wuuuuuh… »
La réalité la rattrapa. Annina se mit à pleurer abondamment, mouillant ses joues chaudes.
« Annina ? Où est Lukas ? »
Josef se mit debout en rampant et regarda autour de lui, mais ne vit pas Lukas.
Annina regarda Josef, des larmes chaudes coulant de ses yeux.
« Lukas… Des membres du gang l’ont tué… Wuuuuh… »
Elle s’était alors arrêtée de parler et avait été envahie par les larmes.
Josef s’était approché d’elle et la prit dans ses bras
« N’aie pas peur. Je suis là. Je vais rester avec toi. Personne ne peut te faire de mal. », dit-il pour la consoler
Annina s’était appuyée sur son épaule et pleura.
Josef lâcha soudain Annina pendant qu’elle pleurait de tout son cœur et se dirigea vers l’escalier, en disant : « Oh non ! Ces connards doivent être là pour mon tour intelligent ! »
Annina se figea.
« Lukas a été tué et tu ne penses qu’à ton tour intelligent ! Il t’a sauvé ! As-tu oublié ? »
Josef n’avait pas répondu. Il courut jusqu’au deuxième étage. Ses pas étaient si rapides qu’il ne semblait pas du tout être convalescent.
Annina le suivit au deuxième étage et dans son bureau.
Josef repéra son ordinateur portable et poussa un long soupir de soulagement.
« Ouf, mon ordinateur portable est toujours là. On dirait que personne n’a touché à ce qu’il y a dedans non plus. »
Il alluma l’écran et le champ du mot de passe était apparu. Josef entra le mot de passe et vérifia les fichiers sur son disque dur. Il s’était détendu après avoir fait sa vérification – personne n’avait touché aux fichiers de son ordinateur portable non plus. Il était assez confiant quant à la sécurité de son mot de passe compliqué.
« Je t’ai dit que Lukas avait été tué par les membres du gang. Ces gens ne seraient pas du tout intéressés par ton tour intelligent ! »
Annina s’était sentie indignée au nom de Lukas, il avait sauvé un homme sans cœur.
« Non, je dois m’en assurer. Je vais vérifier le hangar ! »
Josef s’était rendu à la remise.
Annina ne l’avait pas suivi cette fois. Elle était retournée dans le salon et regarda les douilles des balles à blanc sur le sol. Elle avait bien vu Lukas se faire abattre et les deux membres noirs du gang lui tirer dessus de manière obstinée. Personne ne pouvait survivre dans ces circonstances et c’est pourquoi elle était sûre qu’il était mort. Mais pourquoi n’y avait-il ni sang ni cadavre ?
Pourquoi ces tireurs noirs auraient-ils emporté le cadavre de Lukas avec eux ? Annina n’arrivait pas à le comprendre.
Après une période de silence, Annina sortit son téléphone portable et appela la police.
Josef revint de la remise peu de temps après avec un faible sourire sur le visage.
« Ces gars ne cherchaient effectivement pas mon tour intelligent. Rien n’a été touché dans mon hangar. J’ai vérifié de près, pas de problème. »
La situation de Josef était devenue extrêmement réjouissante. La chose la plus importante pour lui était toujours là et son rival en amour avait disparu. Sans Lukas dans le tableau, Annina se serait sûrement tournée vers lui.
« Assez ! Je ne veux plus entendre parler de ton tour intelligent. », cria Annina à Josef.
Josef essuya le sourire de son visage et fit une expression atristé.
« Je suis désolé, Annina. Je suis sincèrement triste pour Lukas. Mais tu sais, le tour intelligent dans mon hangar est le résultat d’années de travail acharné. C’est comme mon bébé… Nous en tirerons un énorme profit à l’avenir. Crois-moi, nous y arriverons sûrement. »
« C’est ton affaire, pas la mienne ! »
Annina semblait avoir perdu le contrôle de ses émotions. Elle se couvrit les oreilles et sortit.
« Je ne veux pas t’écouter. Je sors attendre la police ! »
Josef avait l’air surpris.
« Tu as appelé la police ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ? »
Annina l’ignora et sortit par la porte d’entrée. Elle était vraiment en colère
Un éclair de haine apparut dans les yeux de Josef, mais il ne l’avait pas poursuivie.
La lune et d’innombrables étoiles brillaient dans le sombre ciel nocturne. Annina aurait pu profiter de la grande beauté du ciel nocturne chez elle avec Lukas, mais tout avait changé en un instant et elle ne le reverrait plus jamais.
« Lukas, es-tu au ciel ? Dis-moi, es-tu une de ces étoiles là-haut ? »
Annina regarda le ciel étoilé, des larmes coulèrent à nouveau…