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Chapitre 120 – La convaincre
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Quelle était la méthode la plus simple pour réparer des objets mécaniques, y compris les moteurs de motos ?

C’était d’identifier la pièce défectueuse et de la remplacer, puis c’était fini. Cependant, personne sur cette Terre ne pouvait voir quelle pièce à l’intérieur du moteur était défectueuse. Même le mécanicien le plus expérimenté ne pouvait se fier qu’à son expérience pour deviner quelle pièce était défectueuse, puis démonter le moteur pour vérifier. Il y aurait des erreurs, bien sûr. Les oreilles et l’expérience ne pouvaient remplacer l’utilisation de la vue. Xia Lei était la seule exception au monde puisque son œil gauche pouvait voir à travers les objets et repérer des choses que d’autres ne pouvaient pas voir.

Pendant les deux minutes qu’il avait passées à fixer le moteur de la moto, il avait regardé l’ensemble et déterminé la pièce défectueuse. Il y avait trop de dépôt de carbone dans le moteur, ce qui avait provoqué la rupture d’une bielle et un écart dans le mouvement du piston, ce qui avait entraîné un moteur faible et des sons anormaux. Xia Lei n’avait alors qu’à remplacer la bielle et à nettoyer le dépôt de carbone pour régler ce problème.

Xia Lei avait rapidement démonté le moteur et l’avait mis en pièces en 15 minutes, puis en retira le piston défectueux.

Tout au long du processus, Annina s’était tenue à l’écart pour regarder. Elle était pleine d’inquiétude au début et regrettait d’avoir utilisé sa propre moto pour tester les capacités de Xia Lei. Mais au bout de quelques minutes, elle avait vu la facilité avec laquelle ce dernier manipulait la machine et s’était mise à s’embrouiller. Ce type pouvait-il vraiment réparer sa moto ?

À la fin, quand elle vit Xia Lei retirer le piston sans même inspecter le moteur, sa mâchoire faillit tomber par terre. Une mécanicienne d’élite autoproclamée comme elle ne serait certainement pas capable de trouver la racine du problème aussi rapidement. Cela l’avait mise en état de choc.

Xia Lei retira la bielle du piston, puis s’était rendu à la machine à souder pour réparer et souder les fissures de la bielle.

Annina n’avait pas pu se retenir et s’était approchée : « Vous utilisez en fait la soudure pour réparer une des pièces complexes d’un moteur ? Vous vous comportez comme un expert, mais vous savez que si vous soudez trop ou trop peu, la pièce deviendra inutilisable. »

Elle doutait encore de lui, mais le ton de sa voix était plus poli qu’auparavant.

Xia Lei l’ignora et finit de souder les fissures, puis amena la bielle au tour pour faire des corrections de haute précision.

Annina s’approcha à nouveau : « Je vous parle. Pourquoi m’ignorez-vous ? »

Xia Lei la regarda et s’écria : « Est-ce que vous pourrez me donner une nouvelle bielle si je ne fais pas ça ? »

« Mais vous ne pourrez pas assurer la précision de la pièce. Vous pourrez la remettre en place, mais le moteur de la moto aura certainement encore des problèmes. »

Annina parlait comme si elle était une experte.

« Vous ne me faites pas confiance ? », dit Xia Lei.

« Vous… ! Ce que j’ai dit est la vérité. Pourquoi êtes-vous si têtu ? N’avez-vous jamais accepté les opinions des autres ? »

« Vous voulez me faire perdre du temps, n’est-ce pas ? » dit Xia Lei.

« Vous… »

Annina était si furieuse qu’elle ne pouvait pas parler.

Xia Lei ne lui prêta plus attention et s’occupa du tour.

Il admettait que son attitude était mauvaise, mais elle n’était pas aussi mauvaise que celle d’Annina. Il ne lui pardonnait pas facilement, surtout lorsqu’elle regardait de haut les normes chinoises.

Xia Lei devait être sérieux sur certaines choses et ne pas reculer, même si l’adversaire était une femme.

Xia Lei en termina avec la bielle en moins de quinze minutes. Il la retira du tour et la tint en l’air pour l’examiner et confirmer sa précision.

Ce simple geste fit perdre la foi aux yeux bleus d’Annina. Ce qu’elle vit était une soudure parfaite sur la bielle, sans aucune trace de dommage ! Elle ne pouvait pas souder comme ça elle-même !

« Vous… »

Annina reprit son souffle : « M. Lukas, comment… Comment avez-vous fait cela ? »

Xia Lei lui fit rouler les yeux. Il prit ensuite la bielle du moteur de la moto, toujours sans prendre la peine de lui parler.

« Vous êtes grossier. »

Annina était en colère et bouleversée, mais elle l’avait quand même suivi avec ses yeux exorbités. Elle voulait vraiment savoir comment la pièce réparée manuellement allait se comporter.

À ce moment-là, Annina avait déjà reconnu la capacité professionnelle de Xia Lei et elle commençait à l’accepter. Elle n’était tout simplement pas prête à l’admettre.

Xia Lei passa 25 minutes de plus à remonter le moteur et à le remettre sur la moto. Il avait fait deux pas en arrière et dit : « J’ai fini. Voyez si j’ai dépassé l’heure. »

Annina était revenue à la réalité et s’était empressée de vérifier sa montre. Elle était stupéfaite – Xia Lei avait dépensé un total de 53 minutes. Cela ne faisait même pas une heure !

« On dirait que je n’ai pas pris de temps supplémentaire. Essayez », dit Xia Lei.

Annina sortit ses clés et les inséra, puis elle démarra le moteur. Le moteur de la moto émit un rugissement. C’était un bruit de moteur normal, sans aucun défaut.

« Impossible ! »

Annina ne pouvait pas croire que Xia Lei pouvait réparer la moto aussi parfaitement. 

Xia Lei sourit d’un air glacial : « Mlle Annina, vous dites cela parce que je suis chinois ? Il est indéniable que l’Allemagne est plus avancée que la Chine aujourd’hui, mais ne pensez-vous pas qu’une civilisation établie des milliers d’années avant la vôtre ne pourrait pas la dépasser ? Ou n’êtes-vous pas prête à voir qu’un tel jour se rapproche de plus en plus ? »

« Que voulez-vous dire par là, M. Lukas ? Vous pensez que je suis raciste ? Je peux vous dire avec certitude que je ne le suis pas ! »

Annina avait compris pourquoi Xia Lei semblait malheureux avec elle. Elle s’était alors aussi mise en colère. 

Xia Lei haussa les épaules et se tut. Il n’allait pas continuer à se disputer. Dans des moments comme celui-ci, il devrait, en tant qu’homme, lui céder la place car l’affaire serait sans fin s’ils continuaient à se disputer.

Annina s’était également retenue. Elle était très consciente que son attitude était mauvaise et que le fait que Xia Lei soit mécontent d’elle était pardonnable. Elle ne voulait pas non plus continuer à se disputer avec Xia Lei. Elle remonta la béquille et sortit la moto de l’abri de travail.

Xia Lei était également sorti de l’atelier et regarda Annina conduire sa moto sur les routes de l’usine. La moto fonctionnait à merveille après la réparation. Le haut de son corps était presque en travers du réservoir alors qu’elle manœuvrait habilement la moto. 

Les femmes européennes ont vraiment de la personnalité. Xia Lei ne pouvait s’empêcher d’y penser.

Il poussa un soupir et se donna une claque sur le front, avant de se rendre compte avec tristesse qu’il ne s’était pas lavé les mains et qu’il s’était giflé avec sa main grasse et crasseuse. Qui savait à quel point son front avait l’air mal en point maintenant.

Annina n’était pas allée loin et fit rapidement demi-tour.

Annina s’arrêta à côté de Xia Lei, le caoutchouc crissant sur le sol. Elle jeta alors un coup d’œil au jeune homme et éclata de rire : « M. Lukas, votre visage… Vous êtes comme un mignon petit chat tigré ! Haha ! »

Xia Lei sourit maladroitement : « Comment c’était ? J’ai réparé la moto ? Des problèmes ? »

Annina sauta de la moto, marcha vers Xia Lei et le serra soudainement dans ses bras. Elle lui donna aussi une tape dans le dos de manière intime.

Ce changement d’attitude avait été très désagréable pour Xia Lei.

Annina lâcha Xia Lei et sourit en disant : « M. Lukas, je m’excuse de mon impolitesse antérieure. Vous aviez raison. J’avais peut-être des préjugés contre les mécaniciens chinois, mais vous avez corrigé mes préjugés. Vous êtes le meilleur mécanicien que j’ai vu et vous êtes tout à fait qualifié pour être mon assistant. Nous travaillerons certainement ensemble, avec plaisir. »

Xia Lei sourit également gracieusement : « Merci. »

« Vous avez gagné. Je vais honorer mon pari. Je vous emmènerai faire un tour après le travail et nous irons dans un bar pour boire une bière brune », déclara Annina.

« Ce n’est pas nécessaire. Je dois quand même rentrer chez moi après le travail… »

Annina le coupa court : « Vous avez déjà fait ce que vous deviez faire, mais vous ne me donnez pas la chance de faire ce que je devrais faire. Êtes-vous toujours en colère contre moi, M. Lukas ? »

« D’accord, je vais vous accompagner au bar. »

Xia Lei changea d’avis. Annina était gentille et il l’offenserait s’il refusait d’y aller.

Le duo retourna à l’atelier. La tâche de la journée consistait à réparer le moteur du Leopard 2.

Après une journée de travail, Xia Lei découvrit qu’Annina était une accro du travail. Elle n’avait pas arrêté quand elle s’y était mise. Elle était également méticuleuse et respectait scrupuleusement les normes. Si une vis devait être vissée 20 fois, elle n’en fairait pas une de moins. Xia Lei sentait chez elle l’éthique du travail à l’allemande. Cela lui donnait le sentiment que l’industrie manufacturière allemande était bien développée pour de bonnes raisons.

Après le travail, ils prirent leur douche dans l’usine et la quittèrent sur une moto.

La moto Harley-Davidson Breakout d’Annina exigeait que le conducteur se penche sur le réservoir lorsqu’il conduisait et le passager, naturellement, devait également se pencher en avant. Xia Lei, en tant que passager, devait s’accrocher à la taille d’Annina pour s’asseoir de façon stable. Et comme elle roulait vite, il devait donc la tenir, et la serrer très fort.

La moto Harley-Davidson Breakout galopait sur la route alors que le vent hurlait dans ses oreilles. Xia Lei était accroché à la taille d’Annina. Ses fesses dodues se trouvaient entre ses jambes, en contact intime avec un certain endroit… Ce contact le rendait nerveux et il voulait s’éloigner, mais quand il vit que la moto roulait à 159 km/h, il n’avait pas pu s’empêcher de se rapprocher…

N’avait-elle pas peur de tomber de la moto et de mourir ?

Cette pensée mit Xia Lei dans l’inquiétude jusqu’au bar et chaque fois qu’il pensait cela, il se rapprochait un peu plus.

 

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