De retour à l’abri royal, Han Sen demanda à voir Yang Manli pour un rapport sur les récents événements survenus pendant son absence.

Comme très peu de gens possédaient des ailes de grande classe, Yang Manli était partie jeter un coup d’œil à l’Île Mystérieuse. Ils n’avaient pas encore attaqué l’abri royal, faute de forces suffisantes.

Cependant, de nombreuses créatures volaient depuis cet endroit, ce qui avait fait quelques victimes dans les champs de glace. Mais heureusement, ils avaient réussi à tuer un bon nombre des bêtes qui leur avaient causé des ennuis.

À l’heure actuelle, les humains trop faibles pour se battre étaient soumis à un couvre-feu et n’avaient pas le droit de quitter l’abri. Les élites qui partaient à la chasse devaient le faire en groupe, de peur d’être attaquées par les monstres volants.

Quant à l’abri royal de l’île mystérieuse, on ne savait pas grand-chose. Personne n’avait osé s’en approcher, et on ignorait donc à quoi ressemblait l’esprit qui s’y trouvait.

Yang Manli et quelques-uns de ses alliés de confiance se trouvaient à présent près de l’abri, et ils observèrent de nombreuses grosses créatures volantes tourner autour de l’abri. Après cette dernière reconnaissance, ils décidèrent de rentrer.

« Discutons de la façon dont nous comptons nous occuper de l’abri royal plus tard ; pour l’instant, vous devriez vous reposer. » Han Sen savait que les discussions étaient inutiles. Avec les forces affaiblies des champs de glace, et le manque d’évolués capables de voler, attaquer l’abri royal serait futile, peu importe le nombre de conversations.

Bien que ce soit une perte de temps, Han Sen ne pouvait qu’emmener le renard argenté avec lui. La meilleure chance de conquérir l’endroit serait d’y voler seul, renard en main, de s’aventurer jusqu’à la salle des esprits, et de tuer l’esprit qui y réside.

Mais ce serait une tâche presque impossible. Si l’esprit de l’abri royal s’envolait, il serait toujours dans les champs de glace et fournirait de nombreuses ressources.

« Patron, avez-vous tué Chen Ran ? » Après que tout le monde soit parti, Zhu Ting resta et demanda à Han Sen d’un ton bas et le visage sombre.

« Je ne sais pas. » Han Sen ne l’admit pas et ne le nia pas.

Il n’y avait aucun intérêt à le nier. Même si les hommes de Chen Ran ne s’étaient pas enfuis, il y avait encore beaucoup de gens qui savaient qu’il en avait après Han Sen. La conclusion la plus probable de ce qui s’était passé aurait été la même.

Mais Han Sen n’était pas prêt à l’admettre, peu importe ce que les gens pensaient. De plus, personne n’avait vu Han Sen tuer Chen Ran, et son corps avait déjà été incinéré.

Zhu Ting, avec une expression conflictuelle, regarda Han Sen et dit : « Chen Ran était l’un des rares aînés de la famille Chen. C’était un évolué d’une puissance effrayante et d’un cœur diabolique. Sa mort entre vos mains serait un grand choc pour la famille Chen. Ils n’oseront pas vous inquiéter ici, à l’abri des murs d’un refuge, mais dehors ? Dans la nature ? Vous devriez vous méfier. »

« Je ne l’ai pas tué. Même si je l’avais fait, oseraient-ils tuer un membre dans l’Alliance ? » Han Sen n’avait pas peur de la famille Chen.

Han Sen était membre de l’équipe des opérations spéciales de sécurité et était devenu le chef des champs de glace. Quelle que soit la puissance de la famille Chen, tuer Han Sen était impossible.

« Il est peut-être difficile pour eux de traiter avec vous, en surface, mais vous les connaissez. Il y a beaucoup de conflits entre les membres de la famille Chen. Alors que d’autres sont prêts à le faire, beaucoup ne souhaitent pas offenser les familles Jin et Qin. » Après une courte pause, Zhu Ting poursuivit : « Mais Chen Ran avait un vrai frère. C’est un transcendant et une figure puissante de la famille Chen. Il est du genre à aimer la perspective d’une vengeance. S’il ne peut pas vous tuer publiquement, il y a bien d’autres moyens de le faire. »

« Donne-moi un exemple » dit Han Sen.

« Je ne suis pas sûr des méthodes qu’il pourrait essayer, mais je veux juste que vous soyez prudent, c’est tout. » Zhu Ting secoua la tête.

« Tu es de la famille Chen ; n’as-tu pas peur ou n’es-tu pas contrarié par le fait que j’ai tué Chen Ran ? » Han Sen jeta un regard étrange à Zhu Ting.

Zhu Ting afficha un sourire ironique, et dit : « Je ne suis personne pour eux. Je ne suis qu’un bâtard sans visage pour une famille qui a beaucoup d’enfants et de petits-enfants dont elle doit s’occuper. Un bâtard ne peut jamais être traité sur un pied d’égalité. Savez-vous pourquoi j’ai dû apprendre le Parfum mortel ? »

Han Sen observa attentivement Zhu Ting, le laissant s’expliquer.

« La famille Chen possédait un pays à l’époque, sur une certaine planète. Il s’agissait d’une monarchie. Depuis des temps immémoriaux, les rois ont fait l’objet de nombreuses tentatives d’assassinat. Beaucoup sont tués par le poison ; c’est pourquoi il existe des testeurs d’aliments désignés. Ils goûtent les aliments pour confirmer qu’ils ne contiennent pas de poison. Le parfum mortel a été enseigné aux personnes chargées de cette tâche. Si ce qu’ils consommaient contenait du poison, leur corps dégageait un parfum. Si le poison n’est pas trop fort, le testeur peut vivre grâce aux enseignements du Parfum Mortel. Si le poison était trop fort pour la défense fournie par le Parfum mortel, le testeur mourrait. »

« Le Parfum mortel est très puissant ; peu de poisons peuvent briser sa protection. N’est-ce pas ? » demanda Han Sen.

Zhu Ting secoua la tête et dit : « Les poisons utilisés pour tuer les rois ne sont jamais aussi simples. La raison pour laquelle le Parfum mortel était si puissant est la fréquence de ces incidents. Chaque fois qu’un nouveau poison était découvert, le Parfum mortel était modifié et amélioré pour s’en protéger. Au cours des innombrables générations d’existence du Parfum Mortel, Dieu sait combien de morts ont été déplorées pour l’amener là où il est aujourd’hui. »

« Seuls les serviteurs de la famille Chen peuvent apprendre le Parfum mortel, alors que seuls les vrais membres de la famille Chen peuvent apprendre le Qi Gong Sept Torsion exclusif. Pensez-vous toujours que je suis considéré comme un Chen ? »

Zhu Ting soupira et poursuivit : « Chen Jiu Ling m’a ordonné de trouver un moyen de vous tuer. Mais je sais qu’il n’y a aucun moyen pour moi de le faire. Je ne peux pas revenir sans avoir accompli ma mission et je ne retournerai donc jamais dans la famille Chen. Je ne peux que rester caché dans cet abri, et ne plus jamais m’aventurer au-delà de ses murs. »

« Tu peux rester ici, alors. Tant que tu es sur les champs de glace, et même si des membres de la famille Chen se montrent, ils ne pourront pas poser le doigt sur un seul de tes cheveux » dit Han Sen avec sympathie, secrètement incertain de savoir si c’était un stratagème de Zhu Ting ou non. Était-il sincère ? Han Sen ne le savait pas. Mais avoir Zhu Ting de son côté était plus utile que le contraire. Pour l’instant, il pouvait continuer à travailler pour Han Sen, tout en étant réconforté.

Après que Zhu Ting ait quitté la pièce, Han Sen quitta l’abri. Il trouva un endroit où il n’y avait personne, invoqua ses ailes, et s’envola vers l’Île Mystérieuse avec le renard argenté en main.

Avec le renard argenté à proximité, les créatures volantes ne s’aventurèrent pas près de lui et son passage vers l’Île se fit sans encombre.

Cette île mystérieuse était bien plus grande que celle qu’il avait vue dans le Premier Sanctuaire. On pouvait voir de loin un abri de métal noir au milieu de l’île, comme un goliath accroupi.

Il était bien plus petit que l’abri royal qui avait appartenu à la Princesse Yinyang, et des nuées de bêtes horribles tournoyaient dans les cieux autour de lui. Il pouvait voir que cet abri spirituel était bien plus puissant que le précédent qu’il s’était efforcé de conquérir.

Mais les créatures n’étaient que des détails pour Han Sen, pour le moment. Tenant le renard argenté, Han Sen avança tandis que les hordes de créatures se séparaient pour lui ouvrir un chemin. Il atteignit la porte d’entrée et entra à l’intérieur.

C’était peut-être parce que cet abri se trouve sur une île flottante, mais toutes les créatures qui peuplaient cette île avaient la capacité de voler.

Il y avait des oiseaux géants, des tigres avec des ailes, des créatures avec quatre ailes, et même un serpent géant qui se frayait un chemin sur les toits avait une paire d’ailes.