Riftan détendit ses épaules comme si ses nerfs avaient été un peu apaisés et pressa ses lèvres sur son front. Il lui semblait qu’il avait ruminé ses mots jetés à la hâte pendant tout le temps qu’ils avaient chevauché et qu’il avait enfin le droit d’en parler avec elle.

“Mais je ne me suis jamais détesté au point d’être ma première réponse quand on me demande ce que je n’aime pas.” Riftan lui a dit simplement et Max a soupiré.

“Eh bien, c’est… C’est parce qu’il n’y a rien en toi que tu puisses détester à ce point, n’est-ce pas ?”

Il a eu l’air amusé par ses paroles marmonnées.

“C’est ce qu’il semble ?” Il lui demanda d’une manière taquine et Max le regarda avec des sourcils légèrement froncés.

“Toi-même, tu le sais bien, n’est-ce pas ?”

“Je ne le sais pas. Il faudra que tu me le dises.” Elle lève les yeux vers lui comme pour lui demander s’il est sérieux dans ses propos. Néanmoins, Max décide de l’amadouer et commence à énumérer ses attributs.

“Tu… tu es fort. Tu es le meilleur chevalier du monde, tu es grand et intelligent…” Max n’a pas pu continuer lorsque Riftan lui a adressé un léger gloussement.

“C’est la première fois que j’entends quelqu’un me traiter d’intelligent. Bien que j’ai entendu dire que j’étais lent d’esprit plusieurs fois…” Riftan la taquina et Max lui fit un froncement de sourcils.

Même si sa façon de parler n’était pas raffinée et qu’il n’était pas vraiment un maître du décorum, Riftan était loin d’être lent d’esprit. Il avait un regard aiguisé et son sens de l’observation était parfois très perspicace. Parfois, elle avait même l’impression qu’il voyait tout le chemin jusqu’à son âme.

“Une personne à l’esprit lent… ne pourrait jamais être aussi bien respectée.” Elle lui a dit.

Riftan sourit cyniquement, comme s’il était incapable d’être paisiblement d’accord avec elle. Reposant sa tête contre le tronc d’arbre, il lui demanda de manière désintéressée. “Quoi d’autre ?”

“Tu es lo-loyal, tu es charismatique…et…tu es b-beau.” Max a répondu timidement. Elle pouvait sentir ses joues se réchauffer.

“Tu me trouves beau ?” Riftan la taquine à nouveau et elle lui donne un haussement d’épaules.

“…Tu le sais déjà.”

“Comment pourrais-je savoir ce que tu penses de mon apparence ?” Il lui a dit et Max a été pris au dépourvu et a cligné des yeux sur lui, confuse.

“J’ai aussi des yeux, Rif-riftan… Mon sens de la beauté est le même que celui des autres personnes.”

“Chaque fois que j’ai visité le château de Croix, tu frémissait comme si tu étais face à un ogre hideux.” dit Riftan d’un ton taquin.

“Ce n’était pas du tout les yeux de quelqu’un qui regarde un charmant jeune homme. Tu aurais probablement regardé le visage ridé d’un gobelin avec plus d’adoration.” Il a ajouté et Max lui a donné un regard d’incrédulité.

“Je… je n’ai jamais vu un gob-gobelin avant.” Elle a répondu.

“Ce n’est pas le problème.” Riftan a attiré son menton vers lui pour qu’elle le regarde. “Je dis que si je m’approchais de toi, tu agissais comme si tu allais t’évanouir.”

Max est décontenancée par son ton interrogateur. Jamais, dans ses rêves les plus fous, elle n’avait pensé qu’il pourrait se soucier de son attitude envers lui ou de ce qu’elle pensait de lui. A vrai dire, jusqu’à leur mariage, elle avait cru qu’il ignorait tout de son existence.

“Je… Tu étais effrayant. Puisque ton physique est si énorme et que ton expression était si glaciale… Tu avais l’air de quelqu’un dont le tempérament pourrait s’enflammer pour n’importe quoi, à n’importe quel moment.” Max a admis.

Riftan n’a rien dit pendant un long moment. Max se tortillait inconfortablement contre sa poitrine. Finalement, il a ouvert la bouche.

“Est-ce que je fais toujours peur ?”

Max a secoué lentement la tête.

Riftan, qui avait fixé son visage d’un air absent, a soudainement incliné la tête et pressé ses lèvres contre les siennes. Différent des baisers surprises avec lesquels il la taquinait, ce baiser était passionné. Elle a senti sa langue douce pénétrer dans sa bouche et a gémi doucement à son contact.

Il lui prit la nuque et caressa doucement ses cheveux ébouriffés par le vent avec ses doigts et ses lèvres se mirent à sucer sa bouche délicate.

Un délicieux frisson lui parcourut l’échine et Max sentit ses tétons se raidir. Lorsqu’il prit ses seins dans ses doigts et les massa doucement, Max sentit un feu d’artifice exploser dans son bas-ventre.

“Rif-riftan… on ne peut pas faire ça dehors.” Max lui a dit alors qu’elle se dégageait de son baiser.

“C’est bon. Il n’y a que nous ici. Même si quelqu’un vient, je le remarquerai tout de suite.” Il lui a dit.

Sentant la chaleur qui irradie de son corps, elle frissonna. Comme le visage de Riftan était si calme et posé, elle n’avait pas encore remarqué à quel point il était déjà dur pendant qu’ils s’embrassaient. Il la rapprocha de lui, installa ses genoux contre le bas de son corps et remonta la jupe de sa robe. Max lève les yeux vers lui avec embarras. Les yeux de Riftan étaient fumants comme des charbons ardents vers elle.

“N’aie pas peur. Je ne te ferai jamais de mal.” Il lui a chuchoté.

Ses mots résonnent au plus profond de son coeur. Max a levé les yeux vers son expression intense sans respirer. Il toucha son front contre le sien, effleurant le bout de leur nez et attira à nouveau ses lèvres dans sa bouche. Il glissa ses longs doigts sous sa jupe et commença à caresser doucement l’intérieur de ses jambes. Max s’est accroché à ses cheveux soyeux et a gémi.

Cette personne ne me fera pas de mal. Elle s’est accrochée désespérément à ces mots.

“Tu sens l’hiver.” Riftan lui dit, il gémit faiblement et enfouit son visage dans son épaule. Max a pris une grande inspiration. L’odeur de la brise d’hiver sèche et agréablement mordante venait de lui aussi.

Les poumons de Max étaient remplis d’odeurs mélangées d’écorce d’arbre musquée, de chevaux et du parfum subtil de la sueur.

“Merde, je veux embrasser chaque centimètre de toi. Mais si je te déshabille ici, tu pourrais tomber malade.” Riftan se plaignait en la caressant par-dessus ses vêtements, l’excitant.

Max ne sentait même plus le froid car le feu qui se répandait dans tout son corps l’enveloppait maintenant, mais elle ne le lui fit pas remarquer. Elle n’était pas assez audacieuse pour s’allonger en plein air au sommet d’une colline sans un seul vêtement. En vérité, faire quelque chose comme ça la dépassait. Mais elle était incapable de s’éloigner de lui.

Riftan suçait et mordait la base de sa gorge tandis qu’il défaisait son pantalon de toute urgence. Toujours enveloppée dans son manteau, elle a remonté sa jupe pour la resserrer autour de sa taille. Il a écarté ses sous-vêtements.

Et puis elle l’a senti se glisser lentement en elle. Au moment où il atteint le plus profond d’elle-même et de leurs corps réunis, Max laisse échapper un gémissement rauque.

Riftan lui a tapoté le derrière avec réconfort et a déposé des baisers sur son cou et ses oreilles.

“C’est bon, Max. Je ne te ferai pas de mal. Plus jamais.” Riftan lui a chuchoté à l’oreille. ( Plus ? )

Max ne se souvenait même pas quand il avait pu lui faire du mal. Elle ne se souvient même pas d’avoir eu peur de lui et de l’avoir évité. Elle avait l’impression que Riftan Calypse avait toujours fait partie d’elle. Elle jeta ses bras autour de son cou, désespérément, comme si elle se noyait et qu’il était la seule chose qui la maintenait à flot.

Il saisit ses hanches pour approfondir leur union.

Leurs corps étroitement entrelacés claquaient l’un contre l’autre et le bruit du vent qui passait s’éloignait de plus en plus. Elle bougeait son corps comme si elle était à cheval, comme il le lui avait appris plus tôt.

Elle se serra avidement autour de sa virilité alors qu’il la pénétrait jusqu’à la base avant de le laisser partir à contrecœur, pour se resserrer à nouveau comme pour essayer de l’attirer plus profondément. Son cœur battait la chamade avec une passion désespérée. Alors qu’elle se fondait dans ses baisers chauds, Max s’est laissé couler dans un monde de félicité.