Les jours passèrent et la construction avait finalement pris fin. Max et sa rangée de serviteurs firent le tour du grand hall, transformé en une pièce d’une beauté méconnaissable.

Un lustre plaqué or pendait du plafond, scintillant d’une lueur subtile mais impressionnante. Il éclairait l’ancienne pièce plongée dans une obscurité perpétuelle, et sous lui se trouvait un tapis brodé de fils rouges et dorés. Un long et doux drapé s’étendait sur l’escalier, qui menait à la grande salle de banquet fantaisiste.

Max admire la salle dans toutes les directions. Le sol froid en pierre avait été remplacé par des carreaux de marbre lisses, et trois magnifiques lustres en argent décoraient le plafond arqué de la pièce. Sur un mur était accroché un tapis brodé d’Uigru s’envolant vers le ciel sur le dos d’un dragon, et des rideaux couleur vin recouvraient les fenêtres. Sur l’estrade se trouvaient des chaises habillées de soie et de fourrure et une statue de licorne en marbre se tenait sur la terrasse à l’extérieur de la fenêtre.

“Aimez-vous, madame ?”

Aderon demanda prudemment pour s’assurer que la dame du château de Calypse était satisfaite. Max a lentement bougé sa tête de haut en bas en touchant la fenêtre en verre clair et brillant. Le rayon de soleil chaud a traversé la vitre et a illuminé la zone.

“C’est incroyable.”

La satisfaction s’est répandue sur le visage d’Aderon et Max a souri avec son sourire sincèrement heureux. Bien qu’il soit parfois un peu malin, il n’est pas un escroc, c’est certain. Il offrait des matériaux de haute qualité et à un prix adéquat, ainsi que des travailleurs fidèles et assidus. Pour lui montrer sa reconnaissance, Max a invité Aderon à un festin au château. L’estomac rempli de vin coûteux et du plat spécial du chef, de la viande de cerf rôtie, Aderon quitta le château pour la dernière fois en homme satisfait.

“Oh, wow. Je ne reconnais pas du tout cet endroit. Sir Calypse sera certainement surpris quand il reviendra.”

Debout près de la porte d’entrée, regardant le canapé du marchand disparaître au loin, Max tourna la tête à la voix. C’était Ruth, qui se grattait les cheveux gris en désordre, en descendant les escaliers. Max a demandé avec une pointe d’incertitude.

“Est-ce qu’il va aimer ?”

“Eh bien, il a demandé une rénovation, donc il n’y a aucun doute qu’il sera heureux à la vue.”

Sa réponse apathique n’a pas aidé Max à se sentir en confiance. Elle a jeté un regard à l’homme négligé, qui bâillait paresseusement, et a répondu avec frustration.

“Est-ce que ça fait mal me complimenté ?”

“Ah, c’est magnifique. C’est tellement beau que je n’arrive pas à ouvrir les yeux. Mon esprit est complètement soufflé par le spectacle scintillant.” récite-t-il sans âme en s’étirant le dos. ( ರ_ರ au moins il a fait un effort… )

Max le fixe à nouveau avec dédain, mais Ruth l’ignore et se dirige vers la porte. Alors qu’il s’apprêtait à partir, il se souvint de quelque chose et s’arrêta pour se retourner et regarder Max et son entourage de serviteurs.

“Hmm… est-ce le bon moment ?” marmonna-t-il pour lui-même et sortit de sa poche intérieure de poitrine une petite bouteille remplie d’un liquide inconnu.

“La… potion pour ramener l’arbre à la vie est prête. Voulez-vous la tester maintenant ?”

“Déjà ?” Ses yeux s’écarquillèrent discrètement, conscients des regards qui les entouraient.

“J’ai sacrifié mon sommeil pour que ce soit prêt.” dit Ruth bien qu’il était évident qu’il venait de se réveiller d’une bonne et longue sieste. L’ayant vu dormir sur le sol de la bibliothèque à plusieurs reprises, Max voulut donner une réponse narquoise, mais finalement, elle ne put s’empêcher d’acquiescer. Il est vrai qu’il s’était donné beaucoup de mal pour l’aider à tenir le registre et à préparer la potion…

Il tourna les talons, sortit dans le jardin et se tint près du chêne sans vie à côté du jardin. Max se tenait à ses côtés et le regardait déboucher la bouteille et verser le mystérieux liquide sur les racines de l’arbre.

“Oh, le puissant esprit de la nature. Prends ce pauvre homme dans tes bras et accorde-lui ton souffle de vie.” scande-t-il.

Max roule des yeux en entendant sa voix forte. Elle-même a été fréquemment traitée avec des sorts après avoir été frappée par son père à un jeune âge et était suffisamment familière avec les procédures pour savoir que la sorcellerie peut être utilisée avec de simples commandes. Elle était sûre que son monologue élaboré était pour se montrer.

Au moment où elle se demandait pourquoi Ruth exagérait, Max a jeté un coup d’œil aux serviteurs derrière elle, pleins d’admiration, et a réalisé son intention. C’était pour leur montrer qu’il faisait de son mieux pour ramener l’arbre à la vie.

Ruth ouvrit les bras et leva les yeux vers le ciel comme s’il recevait la vigueur des dieux du ciel, puis il rapprocha ses mains de son cœur et ferma solennellement les yeux. Max se mordit les lèvres pour ravaler son rire, mais elle eut bientôt les yeux écarquillés lorsqu’elle vit de faibles vagues de lumière sortir de son corps.

La lumière a commencé à s’accumuler autour de lui, et Max s’est exclamée d’étonnement. Malgré les soins qu’elle reçu par magie, elle n’avait jamais été témoin d’un sort en action en direct. La douce lumière suintant de ses mains tourna une fois autour de son corps et entoura lentement l’arbre, et l’affreux chêne mort absorba doucement la lumière, comme s’il la buvait.