“… Tu te sens mieux ?”

À cette question abrupte, elle baissa précipitamment les yeux, essayant de masquer ses pensées précédentes.

“Je-je vais bien.”

“Tu avais mal la dernière fois qu’on l’a fait.”

Son visage a pris une teinte carmin, comme s’il était en feu.

“V-vraiment, je-je vais bien…”

“J’aimerais que tu dises ça quand on est au lit.” Il grimaça et demanda avec perversité : “Comme ça, si je te demande ‘On peux le faire encore ?’, tu me répondras ‘C’est bon’.” ( Oulala, arrête elle va devenir plus rouge qu’une tomate XD )

“Ça, ce genre de …”

Elle a regardé autour d’elle, paniquée. Voyant que les chevaliers étaient déjà loin devant, elle le regarda d’un air timide et continua raidement.

“Ce genre de propos, tu, tu ne peux pas parler de ces choses, si quelqu’un entend….”

“Alors, et s’ils entendent ?”

Ils pourraient leur reprocher d’être lubriques et sans principes, ces mots ont failli lui monter à la gorge. Alors elle a gardé sa bouche bien fermée comme une muette nourrie au miel. Ces derniers jours, seules leurs nuits érotiques se transformant en matins chaleureux remplissaient ses souvenirs. Lorsqu’elle ne put parler et se mit à pleurer, Riftan, qui la regardait d’un air impassible, éclata soudain de rire.

“Ma noble dame innocente et naïve !”

Puis il la serra par la taille et entremêla doucement ces lèvres avec les siennes. Max frissonna légèrement au contact froid de l’armure dure qu’elle sentait par-dessus ses vêtements. Son pouls battait de façon erratique contre sa poitrine qu’elle pouvait presque l’entendre dans ses oreilles.

“Ne me rends pas trop difficile le fait de partir loin de toi.”

Max leva les yeux vers lui avec des yeux tremblants. Elle avait envie de lui demander si c’était vraiment difficile d’être séparée d’elle. Les mots “Je peux venir avec toi ?” sont montés en flèche de son coeur jusqu’au bout de sa langue, mais n’ont pas pu franchir ses lèvres. Elle aurait pu s’accrocher à son cou et le supplier, si elle n’avait pas eu peur de gâcher ce doux moment et de le mettre en colère. Elle réprima les premières émotions téméraires qu’elle avait jamais ressenties et essaya de paraître calme.

“Nous, nous avons besoin d’y aller… nous avons un repas, nous devons…”

“Nous devrions.”

Il la reposa comme si son excitation diminuait alors que ses mots le ramenaient à la réalité. Max a réfréné son envie de rester à ses côtés et a continué à marcher calmement.

***

Après le repas, tous les chevaliers montent sur leurs chevaux. Max est sorti dans la cour avec un groupe de serviteurs pour l’accompagner. En équilibre élégant sur un gigantesque destrier noir, Riftan tourna lentement la tête et la regarda.

“Je serai bientôt de retour.”

“Sois, sois prudent… reviens vite.”

Il a réussi à comprendre son petit murmure et a légèrement souri. Il se pencha presque au point de tomber de son cheval et lui serra le visage. Elle ne pouvait pas le rejeter, même si tous les serviteurs le regardaient.

Elle se mit sur la pointe des pieds et lui rendit son baiser. Leurs lèvres, qui ne se chevauchaient que légèrement, étaient maintenant complètement serrées l’une contre l’autre. L’homme, qui enfonçait doucement sa langue dans sa bouche, se redressa brusquement et conduisit calmement le cheval à l’avant comme si rien ne s’était passé. Les chevaliers, bouches grandes ouvertes et visages émerveillés, suivirent en soupirant. Max les a vu partir avec un visage rouge vif. ( Et oui, pris en flagrant délit d’amour )

Alors que les chevaliers passaient la porte et traversaient les douves en une longue ligne droite, les gardes sur le mur soufflaient de toutes leurs forces dans leurs corre. Le bruit sourd se mêlait au trot des sabots.

Pendant un long moment, Max est restée figée sur place, même après que leurs silhouettes aient disparu depuis longtemps de son champ de vision.

***

Après son départ, elle est tombée malade pendant deux jours entiers. La fatigue accumulée par la myriade d’événements de ces derniers jours l’a inondée. Elle avait frappé son corps comme si un talus s’était effondré.

Elle souffrait d’un rhume sévère, alors les servantes ont fait bouillir des soupes aux herbes et ont essayé de faire baisser sa fièvre avec quelques serviettes humides.

Grâce à leurs soins attentifs, elle a pu ouvrir les yeux en se sentant mieux que le jour précédent. Elle demanda à Rudis de préparer un bain, pensant qu’elle se sentirait beaucoup mieux après avoir lavé son corps trempé de sueur.

“Vous êtes sûr que c’est bon que je n’appelle pas un guérisseur ?” dit Rudis, qui avait apporté une baignoire chaude avec les servantes.

Alors qu’elle enlevait son pyjama, Max secoua la tête en signe de négation et se poussa dans la baignoire.

“Maintenant, maintenant je me sens… mieux.”

“Je ne sais pas si les herbes médicinales du sorcier sont suffisantes. Il n’est pas trop tard pour appeler un guérisseur…” Rudis continua avec inquiétude, essayant de la dissuader.

“Je vais, je vais vraiment bien. C’est… c’est juste un mauvais rhume.” Elle sourit délibérément.

Bien qu’elle n’ait pas complètement récupéré, la fièvre était heureusement tombée. Si elle mangeait bien aujourd’hui et ne bougeait pas trop, elle retrouverait ses forces et se sentirait peut-être un peu mieux demain.

Elle est sortie dans le jardin avec un épais châle et dans une robe nouvellement confectionnée par la couturière. Les températures avaient sensiblement baissé ces derniers jours.

“Après le passage des pluies d’automne, la température baisse juste après.” expliqua Rudis en souriant doucement à la femme qu’elle accompagnait, étonnée par le vent froid.

“Je pense, bientôt… je pense que l’hiver arrive bientôt…” marmonna Max.

“L’hiver à Anatol n’est pas si froid que ça comparé à d’autres régions. Il neige rarement, même au milieu de l’hiver, peut-être parce que nous sommes proches de la mer du Sud. Même quand il neige, ça s’arrête au point de devenir du grésil.”

Max est un peu déçue. Elle n’avait jamais vu la neige s’empiler car le domaine de son père était situé dans la région chaude du sud-est. Elle a entendu dire qu’il neigeait beaucoup dans la capitale de Drakium, à tels point qu’elled pouvaient recouvrir le monde entier et qu’il restait encore de la neige…

Est-ce qu’il neigera lorsqu’il arrivera à la capitale ?