Sous le Chêne Histoire de Riftan | Under the Oak Tree Riftan Story
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“Essayer de faire passer ses devoirs sur les autres… on dirait qu’il n’a pas honte !” Uslin, qui se prélassait dans la chaleur du feu de joie, s’exclama avec mépris. “Faire tout un plat de l’honneur d’épouser sa fille et offrir une proposition aussi arrogante. Arrogant fils de…” ( Bravo Uslin )

“Le duc est vieux, il devait donc avoir l’intention qu’un gendre reprenne ses fonctions.” Gabel Laxion, qui était assis à côté de lui en sirotant du vin, laissa échapper un soupir. “Mais pourquoi n’aurait-il pas choisi ses vassaux et fait une telle proposition à Sir Calypse ?”

“Il voulait éviter d’être méprisé par ses vassaux.” Ruth, qui fixait le feu de joie en silence avec un visage pensif, prit la parole. “La loyauté absolue des chevaliers vassaux est vitale pour protéger les vastes territoires de l’est. Il ne servira à rien d’attirer leur contrecoup. De plus, il y a encore plusieurs seigneurs dans l’ouest du Dristan qui lorgnent sur le territoire du Duc. Il serait désavantageux pour les forces militaires du Duc de s’affaiblir.”

“Alors… il va demander aux Chevaliers Remdragon de résoudre le problème pour lui ?” Hebaron a grogné comme un ours en colère. “Il y a une limite à se moquer des gens.”

“Que penses-tu qu’il va faire maintenant ?” Elliot a demandé, en regardant Riftan qui était assis dans un silence effrayant. “Maintenant que le commandant a rejeté l’offre, penses-tu qu’il va essayer d’offrir la proposition à un autre seigneur ?”

“Dites-lui de parcourir toutes les terres de Whedon et de voir ! Quel genre d’idiot irait volontiers perdre un membre pour lui ?” Hebaron a ronflé de manière audible. ( Il est en face de vous mdr )

Les lèvres de Riftan se sont durcies. Ce fou sera le mari de Maximillian Croix. La seule pensée qu’un autre homme puisse se tenir à ses côtés lui faisait mal au cœur, comme s’il avait été poignardé avec un couteau. Riftan murmura ses mots froidement.

“Il n’a pas d’autre option, alors il va probablement passer ses fonctions à l’un de ses chevaliers vassaux.” Personne ne pensait qu’un homme s’embarquerait dans la lutte contre le dragon et Riftan pensait la même chose. Il continua à parler en piquant le feu de joie avec une longue branche. “Alors, le Duc de Croix n’aura pas d’autre choix que de dépendre de l’armée royale plus que jamais, cela fera que le pouvoir du Duc dans l’est s’affaiblira comme le roi souhaite que cela arrive.”

Le roi Ruben avait déjà fait pression sur les nobles de l’ouest et du nord. Aucun seigneur ne souhaiterait partir en expédition au nom du duc de Croix, même s’il n’était pas favorable au roi. Riftan sourit ironiquement. Le duc de Croix était clairement conscient de ce fait, c’était la raison pour laquelle il avait choisi de faire une telle offre à Riftan, mais il l’avait carrément rejetée. L’homme a dû penser qu’un chevalier d’un milieu modeste aurait été séduit par son offre généreuse et aurait risqué sa vie.

J’ai failli accepter son offre… Riftan se moqua de lui-même et se leva de son siège.

“Assez de cette discussion. Quels que soient les plans du Duc, nous devons continuer à faire ce que nous avons été chargés de faire.”

“Tu veux qu’on ferme notre gueule après toute cette humiliation ?” demanda Hebaron dans un élan de rage. “Il a fait une proposition aussi ridicule et t’a menacés comme si c’était lui qui était insulté ! Tu veux qu’on se contente de le supporter ?”

“Alors, et si je le supportais ?” Riftan lui lance un regard féroce. “Que dois-je faire, rassembler une armée et lancer une attaque contre le Duc ?”

Tout le monde est devenu silencieux devant sa réaction. Ce n’est qu’alors qu’il réalisa que c’était lui qui retenait le plus de colère parmi eux. Riftan se leva et s’en alla avant qu’aucun d’entre eux ne parle davantage. Le ciel sombre de la nuit diffusait une faible lumière des étoiles au-dessus de lui.

Levant les yeux vers la pâle pleine lune, Riftan se dirigea vers la caserne. Un sinistre pressentiment traversait ses pensées, il pensait qu’il ne pourrait pas dormir tranquillement pendant un certain temps. Cependant, un jour, les sentiments qu’il ressentait actuellement s’estomperaient probablement. De toute façon, il n’avait pas d’autre choix que de croire qu’ils le feraient.

***

La visite du messager du Duc disparut bientôt de l’esprit des chevaliers, ils étaient confrontés à un problème plus important que cela. La magie du dragon devenait plus puissante au fil des jours et le nombre de monstres descendant de la montagne augmentait quotidiennement.

Il était difficile de s’attarder sur l’effronterie du Duc dans une situation où ils devaient camper devant la forêt brumeuse jour et nuit et se battre contre des monstres. En plus de cela, ils devaient également résoudre la pénurie de fournitures et de main-d’œuvre, tout en recueillant des informations sur les montagnes de Lexos.

Riftan massait ses tempes palpitantes tout en rédigeant des rapports à envoyer au roi. Si une expédition n’était pas envoyée au plus vite, vaincre le dragon deviendrait de plus en plus difficile. Les prêtres qui ont été envoyés pour enquêter sur les barrières entourant les montagnes Lexos ont tous confirmé que les pouvoirs magiques du dragon se rétablissaient beaucoup plus vite que prévu. S’ils n’agissaient pas immédiatement, un grand désastre s’abattrait sur eux. Riftan l’a écrit comme tel dans le rapport et a demandé des renforts et des fournitures supplémentaires, avant de le marquer du sceau des chevaliers.

En vérité, il voulait le convaincre que ce n’était pas le moment de s’engager dans une guerre d’esprit frivole avec le Duc Croix, mais il s’y résignait de peur de provoquer un tollé au sein des aides du roi. Riftan soupira lourdement et roula le rapport, l’attachant solidement avec une ficelle. Alors qu’il se levait de son siège pour donner son rapport au messager, il entendit la voix d’Elliot Caron appeler soudainement de l’extérieur de la caserne.

“Sir Calypse, nous avons trouvé un clochard qui se cache dans la caserne… Que devons-nous faire de lui ?”

Riftan a haussé un sourcil. Il n’était pas inhabituel pour les clochards de se cacher dans les casernes dans l’espoir de voler de la nourriture, il devrait être capable de traiter la personne selon les instructions militaires sans avoir besoin de l’informer.

Riftan s’exclama avec agacement. “Tu me demandes maintenant de prendre une décision parce que tu ne peux pas gérer un voleur toi-même ?”

“Mais… le petit gars fait du grabuge pour rencontrer Sir Calypse…”

Les yeux de Riftan se sont rétrécis. “Il me cherche ?”

“Il a dit de dire à Sir Calypse qu’il est le fils de Novan et que tu comprendrais.”

Riftan est sorti des baraquements, son échine s’est immédiatement refroidie. “Où est ce garçon ?”

“…il est par là.”

Caron a immédiatement pris les devants et a commencé à marcher. Riftan fronça les sourcils lorsqu’il trouva le garçon agenouillé près d’un mur fait de rondins. Même s’il n’avait vu le garçon qu’une seule fois il y a quelques années, il a immédiatement reconnu qu’il était le fils de son beau-père. Le garçon a lancé un regard rebelle aux soldats, comme s’il essayait de cacher sa peur. Puis, quand il l’a vu arriver, il a bondi du sol.

“C’est lui ! Je suis venu ici pour le trouver !”

“Comment oses-tu montrer du doigt ?”

Le soldat a crié et l’a plaqué contre le sol d’une main. Riftan a immédiatement maîtrisé le soldat.

“Je connais ce garçon. Lâche-le.”

Alors que le soldat faisait un pas en arrière, le garçon a épousseté ses vêtements et s’est levé, levant le menton pour le regarder. Riftan a regardé son visage pâle et meurtri avec amertume.

“Qu’est-ce que tu fais dans un endroit comme celui-ci ? Es-tu venu ici en sachant que tu finirais ainsi si on t’attrapait à te cacher dans les baraquements ?”

“Je, j’essayais juste de vous voir…” Le garçon a immédiatement voûté ses épaules, comme s’il était intimidé par son attitude menaçante, puis n’a pas tardé à crier au défi. “Je n’ai pas pu m’en empêcher ! Vous êtes la raison pour laquelle mon père a été mis en prison !”

“Ce morveux, comment oses-tu élever la voix !”

Le soldat frappa impitoyablement la tête du garçon et le poussa à s’agenouiller contre le sol. Riftan a jeté un regard furieux au soldat. Le soldat a tressailli et a reculé précipitamment. Riftan a aidé le garçon à se lever et l’a poussé à poser des questions.

“Qu’est-ce que tu veux dire ? Explique-toi en détail.”

“À cause des pièces d’or que vous m’avez données… mon père a été accusé à tort de vol…”

Le garçon ne pouvait pas parler clairement car il était accablé par le chagrin et a éclaté en larmes. Riftan a poussé des jurons à l’intérieur. Même s’il n’avait pas entendu toute l’histoire, il avait déjà une idée de ce qui s’était passé.

“Qui était celui qui a accusé ton père ?”

“Je ne sais pas. Tout à coup, des hommes en armure sont entrés dans notre maison et ont traîné mon père au château de Croix. Il sera pendu dans un mois.” Le garçon continue de parler désespérément, en ravalant ses larmes. “Si vous ne témoignez pas, mon père va mourir.”

Le dos de Riftan se raidit devant la terreur prémonitoire qui lui apparut instantanément. ( Et oui… la menace )

“…comment as-tu pu arriver ici ?”

“Qu’est-ce que ça peut faire ! Mon père….” Le garçon, qui pleurait bruyamment, a tressailli devant son regard dur. “Un homme en armure m’a amené ici.”

Riftan s’est retourné pour regarder les soldats, mais ils ont tous secoué la tête. “Nous n’avons vu personne d’autre à part ce garçon.”

“Je dis la v-vérité ! Il m’a dit que je vous trouverai si je viens ici… il m’a emmené dans la forêt et il est parti.” Le garçon a levé les yeux vers lui en le suppliant. “Vous allez sauver mon père, n’est-ce pas ? Mon père n’a rien volé, vous le savez aussi.”

Les mains de Riftan se serrèrent en un poing, il avait l’impression que son estomac se retournait sous l’effet de la colère. L’avertissement que le messager du Duc lui avait laissé résonnait dans sa tête. Riftan se redressa et fit un signe de tête au soldat qui se tenait derrière lui.

“Emmène cet enfant tout de suite et soigne ses blessures.”

“Je vais bien ! D’abord, mon père… !”

“Il n’arrivera rien à ton père. Je vais agir immédiatement alors tu dois aller te faire soigner.”

“V-vraiment ? Je peux vraiment vous faire confiance ?”

Le garçon essuyait ses yeux injectés de sang avec ses poings, demandant encore et encore. Riftan ne put se résoudre à le regarder directement dans les yeux et hocha la tête sans ménagement, puis se dirigea vers l’endroit où il avait attaché son cheval. Elliot Caron le suit rapidement.

“Qui est cet enfant ? Que diable se passe-t-il ?”

Riftan lui jeta un regard en arrière et se hissa sur la selle placée à l’arrière de son cheval. Il ne pouvait pas quitter le camp sans donner la moindre explication. Il avoua d’une voix lourde.

“Ce garçon est le fils de mon beau-père.”

“Beau-père ?” demanda Elliot en transe.

Riftan a hoché la tête sans ménagement. ” Oui, je pense que mon beau-père a été piégé et ensuite mis en prison. Je vais me rendre au château de Croix pour le moment, alors explique la situation aux autres. ”

C’est alors que le visage de Caron se durcit pour prendre une expression sérieuse, comme s’il venait de comprendre la situation. “Était-ce le projet du duc ?”

“…peut-être.” Riftan serra les dents et se redressa sur la selle.

Caron s’est mis en travers de son chemin. “Tu ne devrais pas y aller seul. Nous t’accompagnerons.”

“…c’est une affaire personnelle.”

“Sir Calypse est le commandant des Chevaliers de Remdragon. Ton problème est aussi le nôtre.” Elliot a réfuté avec une expression de colère inhabituelle.

Riftan a saisi les rênes et lui a lancé un regard féroce. “Pousse-toi de là, maintenant.”

Elliot a croisé ses bras devant sa poitrine, déterminé à ne pas s’écarter. “Si d’autres membres de la chevalerie font face à un problème, est-ce que Sir Calypse va aussi rester tranquille ?” ( La classe )

Riftan a serré les rênes fermement et a grincé des dents. Il n’aimait pas cette idée, mais il valait mieux prendre ses hommes afin de protéger son beau-père et sa famille. Finalement, il mit son entêtement de côté.

“Bien. Viens.”

Caron a poussé un soupir de soulagement. “Je vais aller informer les autres.”



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