Chapitre 91 : Une offre acceptée sans hésitation
Les yeux de Lu Mingliang s’illuminèrent. N’était-ce pas l’animateur et le concepteur qu’il cherchait désespérément ?
L’argent n’était pas un problème. Patron Pei avait explicitement demandé de ne pas lésiner sur les moyens.
L’essentiel, cependant, était que cet artiste avait déjà été validé par le Patron.
Le concept artistique emblématique de Ghost General avait été conçu par cette personne.
En choisissant cet artiste, Lu Mingliang savait qu’il obtiendrait sans aucun doute l’approbation qu’il souhaitait.
Plein d’enthousiasme, il envoya immédiatement un message à Ruan Guangjian.
…
À ce moment-là, Ruan Guangjian était rentré chez lui.
Étudiant en quatrième année d’université, beaucoup de ses camarades s’apprêtaient à chercher frénétiquement un emploi après le Nouvel An.
Mais Ruan Guangjian, lui, vivait une réalité bien différente : il était désormais courtisé par des dirigeants de grandes entreprises !
L’animation de Ghost General avait été un succès retentissant. Dans le cercle de l’animation nationale, tout le monde connaissait son nom. Son style épique de peinture à l’huile et à l’encre avait conquis les foules et démontré un potentiel immense.
De grandes entreprises, notamment dans le domaine des MMORPG, sollicitaient Ruan Guangjian pour concevoir des personnages et des décors pour leurs jeux.
Sur le site de ressources artistiques, de nombreux designers espéraient collaborer avec lui pour qu’il prenne en charge leurs animations de jeux. Mais il refusait presque toutes ces offres.
Il avait déjà prévu qu’après l’obtention de son diplôme, il fonderait son propre studio avec des amis d’université. Grâce à son incroyable lancement avec Ghost General , il pouvait viser bien plus haut que de simples contrats en sous-traitance.
Ruan Guangjian affichait un tarif exorbitant sur le site de ressources. Il était l’un des concepteurs les plus demandés du moment. Ghost General avait été son tremplin vers les sommets.
Actuellement, il sélectionnait minutieusement des projets nécessitant peu de travail. Il souhaitait profiter des six derniers mois d’université pour se reposer et préparer son studio.
Ce jour-là, il dessinait tranquillement une illustration promotionnelle pour une entreprise de jeux.
Bien qu’il s’agisse seulement d’une image promotionnelle, on lui avait offert cent mille yuans !
Certes, ce genre de travail exigeait une précision extrême et lui prendrait une à deux semaines. Mais cela montrait bien sa valeur.
Comme il avait un peu de temps durant les vacances du Nouvel An, il avait accepté ce projet, une façon facile de gagner un peu d’argent de poche.
En ouvrant le site de ressources, il remarqua plusieurs nouveaux messages. Par habitude, il les survola rapidement avant de les ignorer. Peu d’offres l’intéressaient.
Puis, une notification attira son attention.
Elle venait de Tengda Network Technology Co., Ltd. !
Bien sûr qu’il se souvenait de Tengda. N’était-ce pas le développeur de Ghost General ?
Ruan Guangjian gardait un souvenir impérissable de Patron Pei, de sa vision claire et de ses qualités de dirigeant. Lors du développement de Ghost General , le Patron n’avait jamais interféré. Il l’avait laissé libre de créer et avait même augmenté son salaire de son propre chef !
Ruan Guangjian pouvait refuser toutes les autres propositions, mais pas une émanant de son héro.
Après tout, Ghost General avait transformé sa carrière. Sans ce jeu, il chercherait peut-être encore un emploi aujourd’hui. Collaborer avec Patron Pei représentait un partenariat gagnant-gagnant.
Sans hésiter, Ruan Guangjian répondit au message.
…
Cette fois, ce n’était pas directement Patron Pei qui le contactait, ni même le concepteur d’ Ocean Stronghold . C’était Lu Mingliang, récemment promu chef de projet.
Après une brève conversation, Ruan Guangjian comprit que Tengda avait considérablement évolué depuis Ghost General .
L’entreprise était florissante, travaillant déjà sur un nouveau projet après le succès d’ Ocean Stronghold .
Le projet proposé était intitulé Game Designer .
Ruan Guangjian demanda cependant à voir les croquis préliminaires avant de donner sa réponse.
« Je ne doute pas de Patron Pei, mais je veux m’assurer que le projet correspond à mes capacités. Si je ne suis pas à la hauteur, je pourrais recommander un artiste plus adapté. »
Après avoir reçu les esquisses, Ruan Guangjian fut impressionné.
Le design était audacieux et brillant, plein d’humour noir. Même sans être expert en conception de jeux, il comprenait que le projet ne se contentait pas de moquer les joueurs, mais visait à démystifier l’industrie du jeu tout en offrant une réflexion artistique profonde.
Ce projet correspondait parfaitement à son style et à ses compétences.
Après une courte réflexion, il accepta :
« Très bien, je prends ce projet ! Pour Patron Pei, je donnerai tout ce que j’ai. Quant au tarif, inutile d’appliquer les prix du marché. Il m’a déjà accordé sa générosité par le passé, et je lui suis redevable. »
Ruan Guangjian sentit une flamme s’allumer en lui.
Travailler pour d’autres entreprises, c’était du travail. Mais pour Patron Pei, c’était de l’art.
Puisque le thème du projet était si captivant, Ruan Guangjian était déterminé à se surpasser !
L’accord fut rapidement conclu entre les deux parties : après les vacances, ils commenceraient officiellement à travailler, la priorité étant la réalisation de la carte conceptuelle principale.
…
12 février
Les vacances approchaient à grands pas. Toutes les affaires de l’entreprise étaient réglées, et le congé de sept jours était sur le point de commencer. Pei Qian avait déjà bouclé ses bagages, prêt à rentrer chez lui.
Bien que Pei Qian ait été “réincarné”, qu’il ait obtenu son système et qu’il ressemble de toutes parts à un protagoniste idéal, il n’était pas orphelin.
Ses parents étaient en bonne santé et vivaient tranquillement. Cependant, leur philosophie de vie décontractée l’avait toujours laissé avec un sentiment de détachement envers eux.
Au début de sa nouvelle vie, Pei Qian les avait appelés. S’assurer qu’ils allaient bien avait suffi à calmer son esprit. Depuis, il n’avait plus pris de nouvelles.
Quant à leur parler de sa société…
Il n’en était pas question pour le moment.
Deux raisons justifiaient ce silence.
La première : Pei Qian devait trouver une explication plausible pour justifier les cinquante mille yuans initiaux. Avec son maigre argent de poche mensuel d’à peine mille yuans, il peinait déjà à subvenir à ses besoins. Il n’aurait jamais pu économiser une telle somme pour fonder une entreprise et développer des jeux.
Dire qu’il avait contracté un “prêt à nu” aurait été impensable, voire risible.
La deuxième : son père, surnommé ” Le Vieux Pei”, était un homme conservateur et plutôt rétrograde. Il nourrissait une profonde aversion pour les jeux vidéo.
Un jour, à table, sous l’effet de l’alcool, Le Vieux Pei avait affirmé que “les jeux vidéo sont nuisibles et devraient être interdits”.
Même s’il était ivre, ses propos reflétaient probablement ses véritables convictions.
Le Vieux Pei incarnait parfaitement la mentalité de nombreux parents de sa génération, souvent sceptiques ou hostiles face à l’univers vidéoludique. Ce phénomène était loin d’être rare ; les campagnes contre l’addiction aux jeux en ligne en étaient la preuve éclatante.
Cela dit, l’aversion du Vieux Pei pour les jeux ne relevait pas d’un opportunisme financier, contrairement à certains soi-disant experts monnayant leurs solutions miracles. C’était simplement une question de préjugés générationnels.
Pourtant, si Pei Qian annonçait à ses parents qu’il avait fondé une société de jeux vidéo, gagné de l’argent et vendu des objets virtuels comme le Red Kilin à 888 yuans pièce…
Il provoquerait un véritable ouragan familial.
Cette seule pensée lui donna un mal de tête.
Dans la mesure où éviter les ennuis était toujours la meilleure option, Pei Qian préférait garder cette partie de sa vie sous silence pour le moment.
Quant à Vieux Pei, il allait falloir du temps… et beaucoup de patience pour éroder doucement ses convictions.