Bao Xu resta stupéfait ; en réalité, il n’était pas aussi ravi que ça.
« Euh… Patron Pei, je n’ai pas vraiment besoin de vacances. J’aime bien être au bureau. » Et il le pensait vraiment.
Partir explorer et s’amuser ? Que ferait-il pendant ce temps-là ? Ne finirait-il pas dans un cybercafé ? Comment un cybercafé pourrait-il se comparer à l’ambiance de l’entreprise ?
Tout le monde ici était talentueux, et il adorait les discussions qui s’y tenaient. Bao Xu aimait véritablement cet endroit !
Pei Qian avait prévu que Bao Xu réagirait ainsi. Son visage se durcit immédiatement. « Cette façon de penser est complètement erronée !
« Comme on dit : il faut apprendre avec assiduité pour devenir savant, puis mettre ce savoir en pratique dans le monde réel. Les concepts de jeu ne peuvent pas être créés en restant enfermé dans un bureau. Si tu veux accomplir de grandes choses à l’avenir, tu dois élargir tes horizons !
« Pendant ce mois, tu n’as pas le droit de mettre les pieds dans un cybercafé. Je demanderai à l’assistant Xin de te préparer un itinéraire. Tu devras visiter quelques sites célèbres à travers le pays et pointer ta présence à chaque étape. Ensuite, tu te rendras dans les plus grandes entreprises de jeux pour apprendre et te perfectionner.
« C’est une nécessité pour ton travail ; tu ne peux pas refuser, tu comprends ? »
Face à l’expression sérieuse de son patron, Bao Xu n’osa plus dire un mot et acquiesça : « D’accord, patron Pei. »
Ceux qui assistaient à la scène furent complètement abasourdis.
Quel patron et quel employé exemplaires !
Le patron voulait accorder un congé payé à son employé, et celui-ci voulait… faire des heures supplémentaires !
Ciel ! Quelque chose ne tournait pas rond dans ce monde !
Lin Wan était encore plus émue ; elle aurait voulu sortir une caméra pour immortaliser ce moment. Elle se faisait du souci : la prochaine fois qu’elle raconterait cette scène à quelqu’un, personne ne la croirait !
Cependant, une entreprise de ce genre, un patron comme ça… et un employé aussi dévoué… cela existait réellement !
Après avoir réussi à éloigner deux de ses employés les plus talentueux, Pei Qian se sentait rafraîchi et détendu. Huang Sibo avait déjà quitté l’industrie du jeu selon ses directives, et Bao Xu s’apprêtait à passer le mois à admirer des paysages ; il ne serait donc pas impliqué dans l’élaboration de nouvelles idées pour le prochain projet.
Lorsque Bao Xu reviendrait dans un mois, le design du nouveau projet serait déjà terminé. Il serait en phase de développement ; peu importeraient les idées brillantes de Bao Xu, elles ne serviraient plus à rien !
Évidemment, en ce qui concernait le sujet du nouveau projet de jeu, Pei Qian n’avait encore rien prévu.
Cependant, éloigner ces deux personnes en premier lieu était assurément la bonne décision !
Après avoir récompensé ses employés les plus méritants, Pei Qian convoqua Ma Yang dans son bureau pendant que les autres retournaient à leurs postes.
Xiao Lu , ou plutôt, Lu Mingliang , n’avait jamais ressenti une telle excitation à l’égard de son travail. Cette vague de récompenses pour les employés modèles avait véritablement galvanisé tout le monde ! Le patron Pei voulait montrer à chacun les résultats concrets du travail acharné. Tant qu’ils se donnaient à fond et devenaient les meilleurs employés, ils pourraient obtenir un « fond des rêves » pour réaliser leurs ambitions !
Même s’ils ne devenaient pas les meilleurs, tant qu’ils étaient en seconde position, ils pouvaient obtenir un mois de congé payé !
Il suffit d’un exemple. Un seul petit exemple peut se transformer en un stimulant très efficace.
…
Dans le bureau de Pei Qian…
Ma Yang était en fait quelque peu critique à l’égard des décisions de Pei Qian. « Frère Qian, bien que tu sois mon patron maintenant, vu notre relation, je me dois d’être honnête et direct avec toi. Même si ce que je vais dire ne te plaira peut-être pas, je vais le dire quand même !
« Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que Lu Mingliang prenne la place de Huang Sibo ! Je trouve que Lu Mingliang n’a pas de compétences particulières. S’il peut être chef de projet… je pense que je peux l’être aussi !
« J’ai participé à une bonne partie du travail de conception cette fois-ci ; même si je n’ai jamais occupé ce poste, au moins, j’ai vu comment cela fonctionne ! »
Pei Qian, assis sur sa chaise, croisa les jambes et esquissa un léger sourire. « Détends-toi ; vu notre relation, est-ce que je te traiterais mal ? Mon vieux Ma, même si tu n’as pas été élu meilleur employé, crois-moi, tu es mon confident ! Cela n’a jamais changé !
« Je ne t’avais pas attribué de responsabilités importantes auparavant, car j’ai quelque chose d’encore plus crucial à te confier maintenant !
« C’est une étape clé dans la diversification de la société Tengda. Je compte te confier cette mission. Es-tu prêt ? »
Les yeux de Ma Yang s’illuminèrent. « Vraiment… vraiment ? »
Pei Qian fit pivoter légèrement l’écran de son ordinateur pour que Ma Yang puisse le voir. Il désigna la carte de la ville de Jingzhou affichée dessus et dit : « Regarde ici. Ici, ici, et ici. Ce sont les zones commerciales les plus dynamiques de Jingzhou. Oh, et il y a aussi la zone près de notre université ; c’est un bon emplacement également.
« Je pense choisir le meilleur de ces endroits pour ouvrir une chaîne de cybercafés à grande échelle ! Je te laisse la gestion complète de cette affaire ! Qu’en penses-tu ? »
Les yeux de Ma Yang se voilèrent légèrement alors qu’il balbutia : « Frangin Qian, ta fameuse position importante, c’est… le patron d’un cybercafé ? »
Ma Yang se sentit quelque peu déçu.
Pei Qian fronça les sourcils et répliqua : « Qu’est-ce que tu entends par “patron d’un cybercafé” ? Ce projet est bien plus que ça !
« Dans mon plan, ce n’est pas un simple cybercafé. Il s’agira d’un centre de divertissement combinant cybercafé, expériences de jeu, vente exclusive de matériel informatique, projections de spectacles, etc. C’est un immense complexe de loisirs qui réunit toutes ces expériences !
« Tu ne comprends pas encore toute l’importance de cette entreprise.
« Les principales activités de Tengda sont dans le domaine du jeu vidéo. Mais que nous manque-t-il ? Il nous manque une plateforme, un espace pour interagir avec nos joueurs ! Le but de Tengda est de devenir un conglomérat, avec des activités couvrant le jeu vidéo, le divertissement, le matériel informatique, et bien d’autres industries ! Ce centre sera une pièce maîtresse de cet édifice !
« Pour une tâche aussi importante, je ne fais confiance à personne d’autre ; tu es mon seul recours ! »
Voyant l’expression sincère de Pei Qian, Ma Yang réalisa enfin que ce dernier ne plaisantait pas.
Il était sérieux !
Les mains de Ma Yang tremblèrent légèrement alors qu’il déclarait : « Frère Qian, je… je… »
Pei Qian lui donna une tape sur l’épaule et dit : « Tu n’as pas besoin de dire quoi que ce soit ; je comprends. »
« Cependant, je ne suis qu’un général sans armée ; je ne suis rien, en réalité… » L’expression de Ma Yang devint douloureuse.
« Tu as de l’argent, que veux-tu de plus ? Si tu sens qu’il te manque des talents, tu peux en recruter d’autres ! Ne t’inquiète pas, Tengda est maintenant une entreprise solide ; nos deux jeux sont de véritables machines à sous. Sois tranquille et ose faire ce que tu veux. Je serai là pour te soutenir ; de quoi as-tu peur ?! » déclara Pei Qian avec assurance.
« Dans ce cas… de combien de capital disposerai-je ? » demanda Ma Yang.
« Du capital ? Il n’y a pas de limite ! » Pei Qian fit un grand geste de la main et ajouta : « Quelle que soit la somme dont tu auras besoin, il te suffira de demander ! Cependant, il faudra me prévenir à l’avance ; j’ai besoin de temps pour déplacer les fonds. »
Ma Yang hocha frénétiquement la tête : « D’accord ! Je vais absolument mener cette tâche à bien ! »
« Parfait, va faire les préparatifs. Élaborons d’abord un plan approximatif. Je te rappelle que Tengda se lance dans de grands projets. Même s’il s’agit d’une boutique physique, on ne peut pas être comme les autres cybercafés, d’accord ? L’aménagement et les rénovations doivent être à la hauteur de la stature de l’entreprise ; pas de compromis ! » insista Pei Qian avec sérieux.
Ma Yang se frappa la poitrine et déclara : « Ne t’en fais pas, je m’occuperai de tout ça ! »
Ma Yang poussa la porte et sortit. Pei Qian regarda Ma Yang s’éloigner et poussa un profond soupir.
Au final, on ne peut pas compter sur n’importe qui.
Il devait toujours compter sur son ami de toujours !
Les profits inattendus d’Ocean Stronghold étaient principalement dus au fait que Pei Qian avait fait l’erreur de croire en Huang Sibo et Bao Xu. Si Ma Yang avait géré ce projet dès le début, les choses auraient pu être différentes !
Maintenant, Huang Sibo avait empoché un million de yuans et faisait ce qu’il voulait, tandis que Bao Xu avait été forcé de partir en vacances.
Le nouveau projet de jeu était entre les mains de Xiao Lu, tandis que la responsabilité du projet de cybercafé incombait désormais à Ma Yang. La dernière fois, Pei Qian avait tout donné et avait finalement réussi à enregistrer une perte d’environ vingt mille yuans.
Bien qu’il en ait déjà tiré des avantages, sa soif n’était pas encore étanchée !
Lors du prochain bilan, tant que Pei Qian maintiendrait les fonds du système autour de deux à trois cent mille yuans, il verrait instantanément entrer sept à huit cent mille yuans sur son compte ; cette simple idée l’exaltait !
À ce moment-là, il pourrait enfin acheter tout ce que le système lui avait empêché d’acquérir !