Livre 18 : Dieu Supérieur – Chapitre 11 – Une agréable surprise
Le suicide d’Odin choqua les 82 divinités qui savaient que leur compte allait bientôt être scellé. Elles attendaient donc nerveusement leur sort. Linley se tourna vers elles.
– « Seigneur Linley, nous avons obéi à vos ordres. Épargnez-nous, s’il vous plaît. Ce que nous avons fait dans le passé, nous l’avons fait sous les ordres du Seigneur Odin. Nous n’avions pas le choix ! » Ils imploraient tous sa miséricorde.
– « Père, tu ne peux pas les épargner ! » Cria frénétiquement Taylor.
– « Hein ? »
Reynolds, à côté de Taylor, cria également. « Troisième Frère, ces quatre-vingt-deux dieux ne peuvent pas être épargnés. Quand les saints ont été tués, ce n’est pas Odin qui a personnellement agi, ce sont eux, ils étaient sa main meurtrière. George a été tué par ce groupe de personnes, tout comme Dixie ! »
– « C’était eux. » Delia les regarda. Les yeux remplis de haine.
Quel genre de statut avait Odin pour en arriver à tuer des saints ?
– « Seigneur Linley, nous ne pouvons pas être blâmés. C’était les ordres du Seigneur Odin. »
Linley les balaya d’un regard froid. L’une des divinités, terrifiée, s’enfuit tout en criant par le sens divin. « Fuyez, vite ! » Elle pouvait déjà sentir que quelque chose de sinistre se préparait. Alors que le dieu s’enfuyait, immédiatement, les autres firent de même. Certains volèrent dans le ciel, d’autres percèrent le sol.
Une aura jaune terre se déploya dans toutes les directions, formant une énorme sphère de plusieurs milliers de mètres de diamètre qui s’enfonça également de deux mille mètres dans le sol. À l’intérieur de cette sphère, les dieux furent complètement emprisonnés.
Bang ! Une minorité d’entre eux, ceux qui avaient un corps faible, s’effondra à cause de la seule gravité. Mais tant que l’âme d’une divinité n’était pas détruite, la mort ne survenait pas. Les quatre-vingt-deux déités, bien que contrôlées par cette puissante gravité et tirées vers Linley, ne moururent pas.
– « Seigneur Linley. » Les fuyards demandaient la pitié.
– « Père. Tue-les. Venge oncle. » Dit Taylor.
– « Troisième Frère. » Dit Reynolds.
– « C’est vrai, vous étiez les subordonnés d’Odin et deviez obéir à ses ordres. Mais au cours des mille dernières années, aucun d’entre vous n’a quitté le plan de Yulan. Vous êtes restés volontairement… et avez donc servi Odin de votre plein gré. Vous ne pouvez pas blâmer les autres pour votre mort ! »
Si ces divinités avaient voulu échapper au contrôle d’Odin, elles auraient pu simplement aller sur la calotte glaciaire Arctique et partir vers les plans supérieurs. Odin s’en serait foutu.
– « Linley, vous, vous… »
Les dieux imploraient la pitié dans la terreur, maudissait dans la rage ou marmonnaient. Mais sous l’effet de la force gravitationnelle, ils volaient à grande vitesse vers Linley.
Celui-ci envoya donc une vague divine de puissance terrestre, telle une escadrille de flèches, sur les cibles apeurées. On put entendre un faible grondement. Et finalement, les 82 divinités se transformèrent en poussière.
– « Wharton, occupe-toi de ces choses. » Le sol était jonché d’étincelles divines, d’anneaux interspatiaux et d’artefacts divins. Ces éléments se mirent alors à flotter vers Wharton. Ces étincelles de demi-dieux et de dieux, dans un plan matériel, étaient encore très précieuses.
– « Rentrons » Linley, sans l’ombre d’un sourire sur son visage, s’élança dans le ciel.
Les forces du château du Sang de Dragon s’envolèrent également, ne laissant derrière elles que deux saints. Ceux-ci se dirigèrent en direction des Émissaires de l’Empire Baruch, encerclés et ligotés. Voyant la situation, les soldats furent si effrayés qu’ils se hâtèrent de desserrer les liens.
– « Haha, votre Empire Odin est terminé. » Dit un Envoyé d’une voix claire.
Les ministres de l’Empire Odin se regardèrent et comprirent aussi… que devant la puissance écrasante de l’Empire Baruch, tout était bel et bien terminé.
– « L’Empire est fini. »
Tout le Continent Yulan entra dans un état de chaos. Les experts qui avaient été auparavant soumis au pouvoir d’Odin… se rebellèrent. Comment auraient-ils pu rester fidèles à l’Empire Odin désormais ?
En l’espace d’une seule nuit, tout l’Empire fut désintégré. Les quelques déités dispersées sur le continent, une fois qu’elles apprirent la nouvelle, furent si effrayées qu’elles fuirent vers la calotte glaciaire Arctique, quittant le plan de Yulan. Quant à l’Empire Baruch, il se développa à une vitesse étonnante. Le grand maître Linley avait réapparu.
Château du Sang de Dragon…
Près de quinze jours s’étaient écoulés depuis la mort d’Odin. Pendant ce temps, Linley et Bébé étaient restés dans le château. Même si Linley savait que le clone de type Mort d’Odin se trouvait dans l’Autre Monde, ce dernier était tout simplement trop vaste. Comment pouvait-il le trouver ? C’était comme écoper la mer avec une petite cuillère.
– « Troisième Frère, bois moins. » Dit Reynolds.
Linley et Reynolds étaient assis face à face dans une cour, en train de boire du vin royal. Aucun d’entre eux ne voulait discuter d’Odin ou de Yale. En fait, Linley ne faisait que boire, engloutissant bouteille après bouteille.
– « Troisième Frère. » Reynolds attrapa le bras de Linley, le forçant de s’arrêter.
Linley cassa la bouteille et regarda amèrement Reynolds, en soupirant doucement. « Quatrième Frère, je me sens malheureux ! » Il leva la tête, les larmes aux yeux. « Quand je pense à ce qui est arrivé au Patron Yale, je me sens triste. Est-ce que je l’ai vengé ? De toutes mes forces, je n’ai fait que tuer le clone divin du vent d’Odin. Un clone sans importance pour Odin. Celui qu’il faut avoir est son clone de type Mort. Mais il est dans l’Autre Monde.
– « Et Yale ? Il était si brisé que tu as dû aller le tuer, quatrième frère. Je veux aller dans l’Autre Monde et tuer Odin, mais… le trouver est trop difficile. L’Autre Monde est trop vaste, trop vaste ! »
L’Autre Monde était comme le Royaume Infernal ; les deux étaient des plans supérieurs.
– « Troisième Frère » Reynolds avait lui aussi le cœur brisé, mais il consola Linley. « Ce n’est pas de ta faute. Le Patron Yale est mort très injustement ! Mais si tu n’étais pas revenu, nous n’aurions même pas pu tuer le clone divin du Vent. Tu t’en es déjà très bien sorti. Je pense que… si Yale le savait, il se sentirait aussi légèrement consolé. »
En termes de douleur, d’humiliation, de tourment… Odin n’avait pas souffert autant que Yale. Rien qu’à penser que le Vilain roi continuait à errer librement dans l’Autre Monde, Linley ressentait une profonde injustice.
– « Odin mérite vraiment de mourir. » Dit Linley.
– « Il le mérite vraiment. Dix mille morts ne seraient pas suffisantes. S’il avait simplement tué Yale, je ne le détesterais pas autant qu’en ce moment. Mais il… »
– « Hélas ! » Linley frappa la table et la coupa en deux.
– « Patron, Patron ! » La voix de Bébé retentit de loin.
Linley se retourna, et aperçut Beirut vêtu d’une robe noire, ainsi que Bébé, Wharton, Delia, Nisse, Wade et d’autres qui suivaient derrière. Beirut regarda la table brisée. « Oh, Linley, qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi as-tu brisé la table ? »
– « Seigneur Beirut. » Linley força un sourire.
– « Tu es en colère et bouleversé par ce qui est arrivé à ton ami ? » Demanda Beirut.
Linley ne dit pas un mot. Pour lui, le Seigneur Préfet avait certainement su que le clone de type Mort d’Odin avait quitté le Plan de Yulan. Mais il ne l’avait pas arrêté du tout.
Alors pourquoi Beirut devrait-il l’aider ? Le fait qu’il l’ait aidé à l’occasion suffisait. Il ne pouvait pas toujours s’occuper des affaires de Linley.
– « Je sais exactement ce qui s’est passé. Au départ, j’avais prévu de te laisser t’occuper de Odin. Mais à une occasion, je me suis rendu à la Nécropole des Dieux pour inspection. Pendant ce temps, le clone d’Odin de type Mort est parti pour l’Autre Monde. » Beirut s’expliqua. Il n’y était pas obligé, mais il considérait désormais Linley comme faisant partie de sa famille. Cette explication de Beirut réchauffa le cœur de Linley.
– « L’Autre Monde » Delia secoua la tête. « L’Autre Monde est trop vaste. Trouver Odin sera trop difficile. »
– « Malheureusement, oui. » Dit Beirut.
– « Grand-père se trouvait justement dans la Nécropole. Bon sang ! » Les yeux de Bébé s’illuminèrent. « Grand-père, mon Patron m’avait dit que nous devrions aller à la Nécropole des Dieux. Aide-nous à y aller un jour. » Linley et Bébé en avaient déjà discuté dans le Royaume Infernal.
Lors de leur voyage de retour, l’exploration de la Nécropole avait été prévue. Mais après l’événement d’Odin, Linley n’était plus d’humeur.
– « Aller à la Nécropole ? » Beirut leva un sourcil, puis secoua la tête. « Bébé, ça ne sert à rien que tu ailles à la Nécropole. Quant à Linley…
– « Linley, tu devrais vraiment faire un voyage à la Nécropole des Dieux. Cependant, ta force n’est pas encore suffisante. »
– « Pas encore suffisante ? » Linley fut quelque peu surpris. Il s’approchait pourtant du niveau Asura.
– « D’après ce que je sais, la raison pour laquelle tu es à un tel niveau de pouvoir a quelque chose à voir avec le Souverain du Bourgeon Rouge. Ton véritable pouvoir est bien plus faible. »
– « Seigneur Beirut, quand est-ce que ce sera suffisant ? » Demanda Linley.
– « Quand tu atteindras le niveau de Feu Bleu. »
Le niveau de de Feu Bleu ?
Linley était un peu perplexe, mais il comprit alors. L’affaire de Yale l’avait rendu mentalement épuisé et fatigué. Il n’avait aucun intérêt à y aller maintenant.
– « Hélas, votre ami est effectivement mort d’une mort injuste. Malheureusement, je ne suis pas l’Émissaire d’un Souverain de l’Autre Monde. Sinon, je pourrais aller le supplier pour qu’il vous aide à trouver votre ami mort-vivant dont l’esprit a été transformé et attiré vers l’Autre Monde. Si un Souverain devait intervenir, alors il serait facile pour les morts-vivants de retrouver leurs anciens souvenirs ! »
– « Les esprits sont attirés dans l’Autre Monde ? » L’esprit de Linley sembla tout d’un coup exploser. « C’est vrai. Si une âme n’est pas détruite, alors la personne n’est pas vraiment morte. Même si elle est attirée dans l’Autre Monde et devient un mort-vivant… l’âme demeure ! Elle peut aussi retrouver sa mémoire ! Oui, le Patron Yale, le Second Frère, Dixie, et… et mon père !!! » Le visage de Linley devint rouge d’excitation !
Le plus grand regret de Linley était la mort prématurée de son père, et l’injustice de cette mort. Son père ne savait pas qu’il s’était vengé et avait tué ses ennemis, et ne savait pas non plus que le clan Baruch avait retrouvé sa gloire. Et Yale, qui était mort si injustement. Son ami.
– « Seigneur Beirut… » Dit Linley.
– « Seigneur Beirut, mon frère aîné, il… » Dit Delia.
– « Seigneur Beirut, alors le Patron Yale, il… » Dit Reynolds.
Tout le monde commença à poser des questions avec frénésie et enthousiasme…