Le vaisseau en forme d’épée volait en vol stationnaire au-dessus de la Préfecture de la Montagne Céleste. 

Linley, Olivier, Bébé et Deia se tenaient dans la cabine, regardant à travers le métal translucide.

– « Oui. Les montagnes de Yustone sont devant nous ! » Les yeux d’Olivier brillaient. Il était étonné par la vitesse de la forme de vie métallique. En un an à peine, ils avaient rejoint leur destination. 

– « Décris-moi l’apparence de Diana. » Demanda Linley.

– « Diana est légèrement plus petite que moi, elle mesure à peu près jusqu’à mes sourcils. Elle a des cheveux raides, longs jusqu’aux épaules, d’une couleur jade profonde, presque noire. Dans le château situé dans les montagnes Yustone, elle est la maîtresse. La trouver devrait être facile. »

– « D’accord. » 

Au même moment, le vaisseau disparut, et le groupe de Linley se retrouva dans les airs, avec Olivier tenant son fils, Deia, par la main.

– « Attendez un moment. » Linley fit en sorte que son sens divin s’étende, encapsulant instantanément près de la moitié de l’ensemble des Montagnes Yustone, ce qui incluait naturellement le château.

Dans le château, il y avait 1556 individus, principalement des hommes, avec quelques femmes. 

Au balcon d’une petite pièce, une femme regardait au loin, vêtue d’une robe couleur jade. Il s’agissait de Diana !

– « Leya, mon enfant… maman est tellement désolée. » Dit doucement Diana, un soupçon de tristesse dans ses yeux.

Depuis ce jour, plus de dix ans auparavant, où Olivier avait attaqué le château et l’avait informée de la mort de Leya, Diana avait commencé à détester de plus en plus Bonin ! Au départ, elle lui en voulait pour l’avoir séparée de sa famille, mais désormais, elle le détestait pour ne pas avoir honoré sa promesse et avoir attaqué ses fils et son mari, entraînant la mort de Leya.

– « Comment a-t-on pu en arriver là ? Pourquoi tout cela devait-il se produire ? » Diana ferma les yeux, les larmes roulant sur son visage.

À cet instant précis…

– « Êtes-vous la femme d’Olivier, Diana ? » Une voix résonna dans l’esprit de Diana.

Elle sursauta et s’empressa d’ouvrir les yeux. « Qui est-ce ? » Diana regarda autour d’elle, mais elle ne vit personne de “suspect”. 

Et puis, cette voix continua. « Ne vous inquiétez pas et ne vous méfiez pas. Je suis l’ami d’Olivier. Il m’a invité à vous sortir d’ici. »

Diana poursuivit sa recherche d’indices, mais elle ne trouva pas le destinataire du message. Elle se calma, puis répondit. « Oui, je suis Diana ! Mais… je ne peux pas partir. »

– « Vous ne le pouvez pas ? »

– « Non. Si je devais partir, alors le seigneur de ce château, Bonin, tuerait certainement Olivier et notre fils. »

– « Il n’en a pas le pouvoir. » La voix calme, mais assurée, résonna dans son esprit.

Diana voulait poursuivre, mais soudain, une série de bruits rauques se fit entendre au loin. Confuse, elle observa un groupe de gardes s’envoler des remparts du château, l’un d’eux criant d’un ton réprobateur. « Ceci est le château Yustone. Si vous voulez entrer, attendez d’abord que nous envoyions un message ! »

Les cris retentirent à plusieurs reprises, et certains sortirent même des artefacts divins pour bloquer les nouveaux arrivants. Mais les quatre visiteurs n’hésitèrent pas du tout, volant droit devant eux.

– « Oli… et Deia ? » Diana ouvrit de grands yeux, stupéfaite.

Les quatre membres du groupe de Linley passèrent devant les gardes de manière impressionnante, les ignorant complètement. La plupart de ces gardes étaient des dieux, et seulement quelques-uns étaient des dieux supérieurs. Une rafale d’énergie jaune terre passa devant eux, et sembla les emporter comme des grains de sable, les projetant en l’air.

– « Eh ? » Diana allait de surprise en surprise.

Les autres gardes du château ne purent rien faire pour les arrêter. « Milord, ces quatre-là sont trop puissants. Nous ne sommes pas en mesure de les arrêter. » Dirent les gardes à un homme à la robe noire.

Le visage de l’homme changea. « Olivier ! » La dernière fois, Olivier s’était secrètement faufilé, puis s’était battu avec Bonin. De nombreuses personnes du château l’avaient donc reconnu. « Dépêchez-vous de trouver le maître du château. Il est ailleurs dans les montagnes de Yustone. Dépêchez-vous de le trouver. »

– « Oui, monseigneur. »

Immédiatement, vingt gardes proches s’envolèrent pour partir à la recherche de Bonin.

– « Vous quatre, arrêtez-vous, s’il vous plaît. » Dit l’homme d’une voix claire.

Au même moment, de nombreux gardes se rassemblèrent derrière lui alors qu’il volait vers le groupe de Linley. Mais même s’ils voulaient le bloquer, ils furent renversés en arrière par des vagues d’énergie. Linley et ses amis étaient inarrêtables !

En voyant cet étalage de puissance, le visage de l’homme à la robe noire devint extrêmement laid. 

– « À moins que vous ne vouliez mourir, restez à l’écart. » Cria Bébé d’une voix forte et suffisante.

– « Vous quatre, si vous avancez encore, j’attaque. » Dit l’homme à la robe noire qui savait très bien que leur visite n’était pas de courtoisie. Tuer des dieux supérieurs était très facile, mais faire ce que Linley avait fait, les faire tomber en arrière sans les blesser… était assez difficile.

Le groupe de Linley vola directement vers Diana.

– « Mère. » Deia fut le premier à appeler Diana. Olivier volait à ses côtés.

– « Deia. » Les yeux de Diana devinrent instantanément rouges. Elle se précipita vers son fils et le serra dans ses bras. Même s’il fut déjà un adulte, son aura spirituelle lui fut familière.

– « Diana. » Dit doucement Olivier.

Elle se retourna pour regarder Olivier, puis se jeta dans ses bras. Tous les deux se sentirent à la fois heureux et émus.

Linley et Bébé souriaient allégrement devant ses retrouvailles.

– « Oli, pourquoi es-tu revenu ? La dernière fois, quand tu es venu, c’est parce que tu ne savais pas à quel point Bonin était puissant. Mais il est très tyrannique… tu as eu de la chance de pouvoir t’échapper. Cette fois, tu… hélas ! » Diana était très inquiète.

– « Ne t’inquiète pas. » Olivier afficha un sourire.

– « Mère! Ne t’inquiète pas. Nous avons Oncle Linley. » Deia, ce jeune homme froid et sans émotion, en voyant sa mère, semblait être redevenu un enfant.

– « Linley ? » Elle leva la tête, regardant Linley et Bébé, distants, avec confusion. « Tu veux dire eux ? »

– « Oui. »

– « Mais Bonin a son père, qui est terrifiant. Il n’est pas seulement le Seigneur Préfet de la Préfecture de la Montagne Céleste, il est aussi un Émissaire du Souverain avec un artefact Souverain. Il est extrêmement puissant. » Le Royaume Infernal comptait 108 Seigneurs Préfets, mais tous n’avaient pas un artefact Souverain.

Olivier ne put s’empêcher de rire en pensant à la puissance de Linley. Même un expert possédant trois artefacts Souverains, n’était pas de taille à affronter un Paragon. Ce dernier ne serait peut-être pas capable de tuer une telle personne, mais il serait tout de même capable de la pousser dans un espace chaotique.

– « Oncle Linley est un Paragon. » Dit Deia.

– « Pa…Paragon ?! » Diana cligna des yeux, abasourdie. « Paragon » Les Paragon étaient des figures légendaires qui représentaient l’invincibilité parmi les Déités !

– « Diana, où est ce salaud de Bonin ? » Les yeux d’Olivier laissèrent apparaître une lumière sauvage.

– « Il… » Diana resta quelque peu hésitante. « Il est allé cueillir des fleurs de brume de sang. Il devrait encore être dans les montagnes de Yustone. »

– « Des fleurs de brume de sang ? Qu’est-ce que c’est ? » Demanda Olivier.

– « Il n’y a rien de spécial à leur sujet. Ce n’est qu’un type de fleur. » Elle n’avait visiblement pas envie d’en discuter. « Oublie ça. Nous devons aller chercher Bonin, mais les montagnes de Yustone sont si grandes. Comment pouvons-nous le trouver ? » Le sens divin d’un dieu supérieur ne s’étendait que sur un millier de mètres environ. S’en remettre à lui pour fouiller une vaste chaîne de montagnes était en effet peu pratique.

– « Olivier, j’ai déjà trouvé ce Bonin. » Dit Linley, qui planait dans les airs.

Diana, Deia et Olivier fixèrent tous Linley, étonnés.

– « Les gardes du château ont déjà localisé Bonin… » Linley avait remarqué la conversation entre cette escouade de gardes et Bonin, et donc naturellement, il savait qui il était. En fait… il était facile de le trouver, étant accompagné par dix subordonnés. Dix dieux supérieurs.

– « Suivez-moi. » Dit calmement Linley.

Olivier invita Diana et Deia à le suivre tandis que Linley et Bébé s’envolaient hors du château. Quant aux servantes et aux gardes, tout ce qu’ils pouvaient faire était de les regarder partir sans rien dire. Ils n’étaient pas en mesure de faire quoi que ce soit.

Dans une région isolée des montagnes de Yustone…

Bonin était un grand gaillard, avec un dos aussi musclé que celui d’un tigre et une taille aussi large que celle d’un ours. Il mesurait près de deux mètres, et son visage était assez plaisant. Il avait d’épais sourcils noirs et une paire d’yeux énergiques et vifs. Il tenait une fleur dans sa main. Cette fleur semblait plutôt floue, alors qu’en même temps, elle avait un soupçon de couleur rouge qui tourbillonnait autour d’elle.

La fleur de brume de sang était un très joli type de fleur. Mais bien sûr, elle n’avait pas d’utilité pratique, sauf pour être admirée esthétiquement.

– « Qu’est-ce que tu as dit ? » Dit Bonin.

– « Maître, cet homme nommé Olivier, il est revenu. Et il a amené quelqu’un ! » Dit un garde, précipitamment. « La personne qu’il a amenée est très puissante. Aucun garde n’a pu l’arrêter. Nous n’avons pu que le regarder entrer dans le château. Par ordre de Sa Seigneurie, nous sommes venus vous prévenir, Maître ! »

– « Le Salaud ! » Une lumière sauvage apparut dans les yeux de Bonin. « Cette ordure inutile. J’ai épargné sa vie la dernière fois. Qui aurait cru qu’au lieu d’être assez intelligent pour aller se faire voir, il reviendrait. Suivez-moi. »

– « Maître. » Dit le chef de la garde personnelle de Bonin, un homme aux sourcils blancs et à l’air sinistre. « La dernière fois, Olivier a vu votre pouvoir, et pourtant cette fois, il ose revenir. Il est clair qu’il est prêt à vous affronter. Les gardes de tout à l’heure ont également dit que tous les gardes du château réunis n’ont pas pu les arrêter… la puissance de cette personne est très probablement comparable à celle d’un seigneur préfet. Si vous partez, les répercussions… »

Bonin serra les poings, et tordit la tige de la fleur de brume de sang qu’il tenait dans sa main. « Est-ce que je suis censé regarder quelqu’un emmener ma femme ? »

– « Maître, votre vie est plus importante. Quant à la maîtresse, elle… Allons trouver le seigneur préfet, puis trouvons une idée. » Le garde insista.

Mais à ce moment précis…

– « N’essayez pas de l’en dissuader. Il est trop tard pour cela. » Une voix calme fit écho dans l’esprit de chacun.

– « Hein ? » Bonin leva la tête et regarda au loin.

Cinq silhouettes arrivèrent à grande vitesse au-dessus. Bonin reconnut Diana et Olivier. « Olivier, libère ma femme ! » Il vit rouge en les voyant main dans la main.

– « Ta femme ? » Olivier était furieux.

– « Nana. » Bonin rugit de colère. « Pendant toutes ces années, est-ce que je n’ai jamais été le moins du monde irrespectueux envers toi ? Pourquoi es-tu comme ça… J’ai toujours fait ce que tu voulais, et je t’ai toujours donné ce que tu voulais ! Tu voulais voir des fleurs de brume de sang, alors j’ai personnellement mené mon peuple à la recherche de ces fleurs dans toute la chaîne de montagnes ! Mais toi… »

Stupéfaite, Diana répondit d’une voix froide. « Bonin. Je… suis la femme d’Olivier. Pas la tienne ! Et puis, tu as envoyé des gens pour tuer Leya… Tu crois que je pourrais te pardonner après ça ? »

– « Mais, mais toi et moi étions mariés avant ! »

Diana secoua la tête, sans rien ajouter.

Bonin baissa la tête, regardant la fleur de brume de sang. Il avait cherché cette fleur parce qu’il voulait amadouer Diana et la rendre heureuse. Lorsqu’il eut enfin trouvé la fleur, il n’avait qu’une envie : la rapporter et la voir sourire. « Haha, les femmes… haha… Je… mes sentiments sont morts pour toi, maintenant ! » Il regarda fixement Diana et Olivier. « Vous êtes assez proches pour mourir ensemble ! »

BANG ! Le corps de Bonin commença à émettre une aura noire.