Chapitre 430 : L’étrange rencontre, les étranges créatures qui arrivent à la base
Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 76 – 9h52 – Mont Malabito, General Nakar, Quezon
Mark, avec Amihan cachée derrière son épaule, se tenait devant le groupe de petites créatures folkloriques. C’était une rencontre assez étrange.
De plus, Mark ne comprenait pas. Il serait normal qu’il ait l’impression qu’elles aient peur d’un « humain » comme lui. Cependant, au lieu d’être effrayés, il était plus juste de dire qu’elles étaient intimidées.
Ignorant les émotions qu’il pouvait déceler chez le groupe de petites créatures, Mark se tourna vers Amihan.
« Je t’ai dit de ne pas bouger, n’est-ce pas ? » dit-il sur un ton de reproche.
Ce qu’Amihan avait fait n’était pas du tout prévu. Même s’il avait l’intention d’aider, il voulait les observer davantage sans avoir besoin de se montrer. C’était aussi la raison pour laquelle Mei, Alana et Hallie qui étaient avec eux se cachaient assez loin.
Après tout, le bon sens ne s’appliquait pas à ces créatures. Elles pourraient avoir la capacité d’affecter l’esprit des gens ou de faire d’autres choses inhabituelles.
« Désolé, Maître. Mon corps s’est déplacé tout seul. »
Amihan s’excusa sincèrement.
Il était vrai qu’elle avait bougé sans réfléchir lorsqu’elle avait vu que Malaya était en grand danger. S’il s’était agi de Teremillio, elle serait peut-être restée là à regarder.
Pendant que Mark et Amihan discutaient, le groupe qui se trouvait devant eux les entendait clairement.
Après avoir entendu Amihan s’adresser à Mark, tous les membres du groupe furent surpris. Surtout Teremillio. Il eut le choc de sa vie.
À l’insu de Mark, le fait qu’un individu de la race spirituelle s’engage à servir sous ses ordres avait une signification bien plus profonde que le simple fait d’être un serviteur. Cela signifiait que leur vie était la propriété de leur maître.
Ainsi, si Teremillio voulait continuer à poursuivre Amihan, il n’y avait que trois possibilités. La première était que son maître lui en donne la permission. Deuxièmement, il pouvait rejoindre Amihan et prêter allégeance au même maître. Enfin, si le maître mourait en laissant Amihan derrière lui.
Or, aucune de ces éventualités n’était probable.
En d’autres termes, il devait abandonner. Il se sentait plutôt frustré, quelqu’un d’autre avait gagné le cœur d’Amihan avant lui.
« Qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda soudain Mark en regardant Teremillio. « Ce type est extrêmement frustré. »
En entendant cela, Amihan était confuse. Elle pouvait voir à quel point le Duende était frustré rien qu’en regardant son expression déformée.
D’un autre côté, les épouses de Teremillio étaient soulagées dans une certaine mesure. Même si elles entretenaient de bonnes relations entre elles, il y avait toujours une certaine compétition autour de Teremillio. Elles préféraient éviter qu’une autre ne vienne s’ajouter à la liste. Cependant, elles ne pouvaient toujours pas supporter de voir Teremillio frustré par ce fait.
Ce type était un coureur de jupons notoire, après tout. Il était malheureux qu’elles soient tombées amoureuses de ce type. Cependant, contrairement à d’autres qui devaient se soucier de leur statut et de leur dignité, aucune des filles ici présentes n’avait à le faire.
Parce qu’en premier lieu, elles étaient toutes des parias de leur race. Sinon, pourquoi vivraient-elles dans un endroit éloigné de leur habitat ?
Sans Teremillio, certaines d’entre elles ne seraient peut-être même plus là.
Ce n’était pas le moment de s’attarder sur ces questions. Comme Teremillio n’était pas de bonne humeur, la première épouse, Felenia, dut intervenir.
« Pardonnez notre impolitesse. Êtes-vous le maître de l’Arbre aux esprits dans la forteresse humaine au nord-est ? »
Felenia demanda à Mark de manière directe mais respectueuse.
Cette question, cependant, confirma qu’ils étaient ici pour Mark. C’était exactement ce à quoi il s’attendait, après avoir détecté des présences étranges un peu partout lors de ses repérages dans la base. De plus, il pouvait reconnaître la présence de certains Duendes armés de lances autour des filles. Certains d’entre eux avaient déjà repéré sa base.
Mark acquiesça donc.
« C’est vrai. Mais comment avez-vous déduit que c’est bien moi ? »
Cette question taraudait Mark. Comment l’avaient-ils su ? Après tout, il avait l’air humain, en grande partie. Grâce à Amihan, il savait que les humains normaux n’avaient pas la capacité de planter et d’élever des Arbres Spirituels.
À cette question, la poupée aux cheveux d’or répondit d’une petite voix.
« Tu émets cette aura, et pourtant, tu nous demandes. »
« Daniya ! »
Comme la réponse de Daniya était plutôt grossière, même si elle était dite d’une petite voix, Felenia lui demanda immédiatement d’arrêter.
Consciente de la gravité de ses actes, Daniya se couvrit immédiatement la bouche et regarda Mark avec crainte. Voyant qu’il ne semblait pas en colère, elle se sentit soulagée. Les autres étaient dans le même état d’esprit.
Mark n’était pas gêné par le murmure de l’adorable fille. Mais qu’entendait-elle par le fait qu’il émettait une aura ? Il ne savait plus où donner de la tête.
« Amihan, est-ce que j’émets une sorte d’aura étrange ? »
Il ne put s’empêcher de demander à Amihan en chuchotant.
À cette question…
« Oui ? » Amihan acquiesça. « Elle est faible et difficilement détectable. Ils sont peut-être trop prudents à l’égard du Maître pour avoir réussi à le sentir ? Je ne sais pas. »
Cela surprit Mark. Depuis quand ? De plus, il ne s’en était même pas rendu compte.
Alors qu’il était en pleine réflexion, une voix se fit soudain entendre.
« Si tu veux savoir quand cela a commencé, c’est quand tu as planté cet arbre spirituel. Cette aura te relie à l’arbre spirituel que tu as planté. Elle disparaîtra lorsque l’arbre spirituel aura acquis sa sensibilité. »
Tout le monde, à l’exception de Mark, regarda vers la personne qui parlait. Là, ils pouvaient voir Pefile, appuyé sur un arbre non loin d’eux.
« Pourquoi personne ne m’a parlé de cela ? »
Mark prit la parole, il ne sentait rien du tout.
« Parce qu’il n’y a personne pour s’en occuper ? D’ailleurs, les humains ne peuvent pas le sentir. Seuls des êtres comme nous le peuvent et si nous nous concentrons suffisamment. » répondit Pefile.
En entendant cela, Mark comprit.
« Alors, c’est comme de la poussière que personne ne peut voir à moins d’y prêter attention, n’est-ce pas ? »
« C’est toute une analogie, mais c’est à peu près ça. » dit Pefile en regardant le groupe devant eux. Le groupe était le même.
Et quelqu’un reconnut le beau Tamawo devant eux.
« Pefile ? »
C’était Angis.
« Oui, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vus, Angis. Tu as l’air mal en point. »
Pefile répondit avec un sourire amical. D’un autre côté, Angis était embarrassée. C’était la première fois qu’elle voyait Pefile, après un long moment, et ici, elle avait l’air en lambeaux, avec des blessures, et elle portait le lutin inconscient.
Les races de Pefile et d’Angis étaient toutes deux des habitants de la forêt ou des arbres. Comme ils vivaient tous deux dans cette région depuis longtemps, il n’était pas difficile de comprendre comment ils se connaissaient.
« Angis, qui est-ce ? »
Les autres épouses ne purent s’empêcher de chuchoter. Teremillio était également intéressé par la réponse. Après tout, il ne pouvait s’empêcher d’être jaloux de la beauté de cet homme aux cheveux blancs.
« Plus tard, d’accord ? »
Angis savait qu’il n’était pas approprié d’en parler maintenant.
En entendant cela, les autres furent forcés de se concentrer sur la question. Ils avaient enfin rencontré le Maître de l’Arbre Spirituel. Pourtant, ils ne savaient pas quoi faire.
De son côté, Pefile se tourna vers Mark.
« Puis-je te demander une faveur ? »
« Qu’est-ce que c’est ? »
« Peux-tu les laisser entrer dans votre base et y poursuivre la discussion ? C’est trop douloureux de voir leur état en ce moment. »
Pefile n’avait pas l’intention de ridiculiser ou d’insulter. Pourtant, ce qu’il venait de dire fit mouche auprès du groupe.
« Ils ne causeront pas d’ennuis, n’est-ce pas ? »
« Je sais de quoi tu as peur. Ne t’inquiète pas. Ils n’essaieront probablement pas de faire des bêtises, à moins qu’ils ne veuillent que leur tête roule. »
Cette remarque nonchalante fit saliver le groupe. Cela ressemblait à une blague, mais ce n’en était sûrement pas une.
Cependant, ils n’étaient vraiment pas en état de rester là.
« Très bien, suivez-moi tous. » dit Mark en se retournant pour partir. Sur son épaule, Amihan fit signe aux femmes de le suivre rapidement tout en ignorant totalement Teremillio.
Voyant cela, elles se dépêchèrent de le suivre.