Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
20h15 – C entre commercial Bacoor, aile ouest, TechZone
Alors qu’Abbygale était profondément endormie, Mark avait installé la petite fille sur le lit pliant pour qu’elle dorme confortablement. Après avoir regagné son siège, il avait attiré Mei en pleurs sur ses genoux et l’avait serrée dans ses bras tout en lui tapotant le dos. Il avait pensé à faire cela parce que Mei était vraiment envieuse d’Abbygale pendant que la petite fille occupait cette place. À sa grande surprise, Mei ne tarda pas à cesser de pleurer.
« Est-ce que tu seras capable d’y aller seul ? »
demanda Paula.
« En fait, je voulais vous demander, à toi et à Angeline, de m’accompagner et emmener Mei’er avec moi. Mais j’ai changé mon plan à cause de vous deux. Le père d’Angeline est un général et ta famille a également été sauvée, alors j’ai pensé que Mei serait plus en sécurité si elle allait avec vous deux. »
Il tapota la tête de Mei qui s’était détachée de son étreinte et l’écoutait. Mark regarda Mei doucement et dit.
« Mei’er, je voulais que tu viennes avec moi, mais je ne pourrai pas te protéger. Ce que je vais rencontrer dehors, ce ne sont pas seulement des zombies, mais aussi toutes sortes de gens. »
Mark lui pinça la joue.
« Ton visage est trop beau pour qu’il m’apporte tous les ennuis que tu vois. »
En entendant ce que Mark disait, les trois filles comprirent. Même si Mark était capable de protéger Mei des zombies, des flopées d’hommes malveillants feraient tout leur possible pour mettre la main sur elle. Dans le monde actuel où la société commençait à se désagréger, à part quelques rares endroits, les lois et la religion n’avaient plus d’importance.
« Et ta famille ? Tu as peut-être de mauvaises relations avec eux, mais ils restent ta famille. »
demanda Ange. Il était assez inhabituel pour elle de poser une question aussi sérieuse. À sa question, Mark répondit par un haussement d’épaules.
« Ma famille était en vacances à Catanduanes. Avant l’épidémie, il fallait plus de huit heures de bus et de bateau pour s’y rendre, mais maintenant, je serai mort avant même d’avoir parcouru la moitié du chemin.
En outre, Catanduanes est une grande île détachée du continent. Il est probable qu’ils soient en sécurité à cet endroit, à moins qu’un avion rempli de zombies ne s’y écrase. Mais ce risque est quasiment nul, car il y a très peu de routes aériennes qui passent au-dessus de cette île. »
~Yureta genjitsukan nakushita ma-~
Le téléphone de Mark sonna. Il donna son téléphone à Ange sans vérifier le numéro de l’appelant.
« Ça devrait être pour toi.
– Sérieusement, c’est quoi cette sonnerie ?
– C’est mon téléphone, d’accord ? Je peux la personnaliser comme je veux. »
Ange gronda avant de répondre au téléphone.
« Allô ? »
[Angeline ?]
Une voix familière se fit entendre de l’autre côté de la ligne.
« Grand frère ? »
[Bon sang, je t’ai cherché partout. Pourquoi Paula et toi êtes au centre commercial ?]
« Je l’ai déjà dit à papa ! Il ne te l’a pas dit ? »
[Il l’a fait ! Encore !]
« Où êtes-vous maintenant ? Vous venez déjà ici ? »
[Nous sommes en train de camper dans ton école. Nous nous préparons déjà. Nous avions d’autres survivants avec nous, il nous faudra donc environ 30 minutes pour y arriver].
Alors qu’Ange était au téléphone, Mark lui demanda soudain .
« Ton frère vient ? »
Ange acquiesça.
« Ce ne sont que des soldats ?
– Environ 30 minutes. Ils ont des survivants avec eux.
– D’accord, dis à ton frère de se rendre au parking du centre commercial. »
Ange fut surprise.
« Il n’y a pas de zombies en bas ?
– Il devrait y en avoir, mais beaucoup moins qu’ailleurs. Les seules personnes qui s’y rendent sont celles qui ont une voiture. Quant aux autres zombies, j’ai un plan.
– D’accord. »
Ange acquiesça et retourna au téléphone.
[Angeline ? Angeline !]
« Quoi ? ! Ne crie pas ! »
[Toi aussi tu cries ! À qui tu parles ?!]
« Je parle avec Mark. »
[Qui est Mark ?]
Son frère avait l’air confus et abasourdi.
« Le type qui nous a sauvés, Paula et moi. Il a dit que toi et les gens qui t’accompagnent devriez vous diriger vers le parking du sous-sol quand vous arriverez. »
[Pourquoi ?]
« Il a dit qu’il devrait y avoir moins de zombies là-bas. »
Quand Ange dit cela, son frère avait déjà pensé à plusieurs raisons et accepta de suivre ce que Mark disait.
[D’accord. Je raccroche pour me préparer. Fais attention.]
« Toi aussi, fais attention. Au revoir. »
Ange rendit le téléphone à Mark. Mark rangea le téléphone dans sa poche et parla à Mei.
« Mei’er, peux-tu te lever maintenant ? Mes jambes sont déjà engourdies et nous avons encore des choses à faire. »
Mei acquiesça et se leva à contrecœur.
Les deux autres filles virent sa réticence et commencèrent à être curieuses. Il y avait quelque chose qui n’allait pas. S’il ne s’agissait que de Mei, elles n’y auraient pas prêté attention, mais c’était aussi le cas d’Abbygale. Tout comme Mei, Abbygale préférait être prise dans les bras et portée par Mark.
« Qu’est-ce qui ne va pas chez vous deux ? »
Mark, qui se dégourdissait les jambes, demanda alors que les deux étudiantes fixaient Mei et chuchotaient entre elles.
« Nous avons juste remarqué quelque chose. Mei et Abbygale ont l’air d’aimer que tu les prenne dans tes bras pour une raison ou une autre. L’envie sur le visage de Mei était évidente quand tu portais Abbygale aussi. Nous nous demandons pourquoi. »
Mark avait lui aussi l’air confus. Il ne pouvait pas détecter les émotions d’Abbygale, mais il pouvait confirmer qu’elles disaient la vérité au sujet de Mei.
« Tu veux nous dire pourquoi ? »
demanda Mark à Mei.
À leur grande surprise, Mei détourna le regard et hésita à parler. Mark détecta une pointe d’avidité chez Mei. L’avidité de quoi ? Mark était d’autant plus confus qu’il percevait les émotions intérieures de Mei.
« Mei’er, je ne te serrerais plus dans mes bras si tu ne dis rien. »
Mei paniqua en entendant son Gege dire cela. Elle commença alors à parler tout en jouant avec ses doigts.
« Euh… Gege, tu vois… Je me sens vraiment à l’aise quand tu me serres dans tes bras. Mon corps est léger et détendu. Gale aurait dû ressentir la même chose. Elle s’endort facilement en te serrant dans ses bras. Je ressens la même chose. »
Mei se tordait d’embarras en racontant sa raison.
Ange et Paula regardèrent Mark avec curiosité.
« Quoi ? Je n’ai aucune idée de ce dont elle parle. »
Mark proclama son innocence sur le sujet.
« Quoi qu’il en soit, nous devons nous dépêcher. Il nous reste moins de trente minutes avant que ton frère n’arrive, Ange. »
Mark décida de repousser le sujet inutile pour une autre fois et de passer au plus urgent.
« Paula, peux-tu rester ici pour garder Gale ? On ne peut pas la réveiller comme ça puisqu’elle vient de s’endormir.
– D’accord.
– Mei’er, Ange, suivez-moi. Ah oui, Ange, appelle l’oncle Bernard et Calvin et allez sur le toit. Nous aurons besoin de leur aide. »
Paula s’assit devant l’ordinateur portable tout en réfléchissant à quelques trucs pendant qu’Ange allait appeler les deux hommes.
Mark et Mei, de leur côté, se dirigèrent vers le toit.
***
Mark vérifiait le périmètre du centre commercial avec Mei quand Ange arriva avec plusieurs personnes. À sa grande surprise, Fernan et James l’accompagnaient également.
« Pourquoi nous as-tu fait venir ici, mon garçon ? »
demanda Bernard à Mark.
« Tu n’as pas entendu la raison de la part d’Angeline ?
– Elle nous a dit que son frère venait. Je suis tout de même étonné qu’elle vienne d’une famille qui avait une grande réputation dans l’armée.
– Oui, moi aussi. »
ajouta Calvin.
« Mark, dis-nous ce qu’il faut faire, mon frère va bientôt arriver. »
Ange insista auprès de Mark.
Mark regarda les gens autour de lui et prit la parole.
« Eh bien, Angeline aurait dû vous dire que j’avais dit à son frère d’aller dans le parking du sous-sol. »
Tout le monde était d’accord.
« Il devrait y avoir peu de zombies dans le parking du sous-sol, mais le problème est qu’il y a trop de zombies à l’extérieur du centre commercial et dans la rue. Ils auront du mal à passer à travers tous ces zombies, c’est sûr. Il faut donc attirer les zombies au loin. »
Mark jeta alors un coup d’œil aux caisses qui se trouvaient à proximité et tout le monde comprit, sauf James, ce qu’ils allaient faire.
« Patron, qu’est-ce qu’on doit faire ? »
demanda James.
« Allumer des feux d’artifice. »