Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 47 – 13h30 – Avenue Imelda, Parañaque, Metro Manila
Les infectés qui avaient étrangement muté en quelque chose de proche des zombies magiques immortels avaient fait payer un lourd tribut aux soldats et aux survivants. Le nombre d’infectés était déjà écrasant et la situation aurait pu s’arranger si la mutation ne s’était pas produite. Après la mutation soudaine du grand nombre d’infectés, les gens étaient sur la défensive. De plus, non seulement les infectés normaux qui n’avaient pas encore muté, mais aussi ceux qui avaient déjà muté, avaient muté davantage, ce qui avait rendu la situation encore plus dangereuse.
Il y avait aussi une chose difficile qui gênait à la fois les soldats et les survivants. Ils étaient tous mal équipés pour une bataille nocturne. L’obscurité soudaine qui enveloppait tout l’endroit, comparable à la nuit, réduisait les capacités des soldats et des survivants. À part les lampes flash montées sur les fusils et les lampes électriques portables dont les soldats disposaient toujours, ce n’était pas suffisant pour avoir l’éclairage nécessaire dans toute la zone.
S’ils allaient plus loin, ils seraient obligés de battre en retraite. C’est alors qu’un événement étrange s’était produit. Deux des nouveaux infectés mutants qui avaient attaqué de font “L’équipe Fée” s’arrêtèrent de bouger comme des marionnettes dont on aurait coupé les fils. C’était très étrange et illogique du point de vue des personnes environnantes qui le comparaient à la situation actuelle.
« Odel ! Retiens-en un ! Je veux essayer quelque chose !
– Oui, jeune fille ! »
Mei s’empressa de crier alors qu’elle prenait conscience de la situation.
Odelina prit pour cible l’un des infectés les plus proches qui venait de grimper sur le pont aérien et l’attrapa par les épaules avant qu’il ne parvienne à se stabiliser, puis le poussa au sol.
Mei se précipita ensuite sur les autres infectés qui volaient dans le ciel, tout en les surveillant. Voyant que les infectés volants ne semblaient pas avoir l’élan nécessaire pour la prochaine attaque, elle se baissa précipitamment et attrapa quelque chose dans la nuque de l’infecté qu’Odelina retenait.
Ce que Mei fit était étrange non seulement aux yeux des gens autour d’eux, mais aussi aux yeux d’Odelina. Ils la virent seulement tendre la main vers l’infecté, saisir l’air au-dessus de sa nuque et reculer.
« Odel, tue-le. »
Odelina ne comprenait pas l’ordre, mais elle donna un coup de poing dans la tête de l’infecté, ce qui produisit un bruit de craquement très désagréable à entendre. La tête de l’infecté fut brisée et le poing d’Odelina, recouvert d’une armure d’os, fut taché de sang. Quant à l’infecté…
Il s’arrêta de bouger.
Les gens autour ne pouvaient s’empêcher de trouver cela incroyable, mais Mei avait certainement la capacité de les arrêter. Quoi qu’il en soit, elle ne pouvait pas s’occuper seule de tous les infectés. Cela ne faisait que faciliter les choses autour d’elle, mais ce n’était pas la vraie réponse à ce problème.
Malgré sa confusion, elle commença à coopérer avec Odelina, Iola et Abbygale, tout en éliminant les infectés à sa manière.
Cependant, elle sentit soudain un tiraillement et se mit à chercher quelque chose de nostalgique.
« Où sont les infectés volants ? »
Odelina le remarqua et ne put s’empêcher de l’exprimer.
Mei, elle, était concentrée sur autre chose, tout comme Iola.
« Ce sentiment… »
Elle se sentait un peu larmoyante.
***
« Il faut se souvenir de ne pas faire de mal à cette femme. Nous avons peut-être été chargés de préparer le terrain pour sa mort et celle de ses camarades, mais les paroles du Grand doivent passer en premier. Faites également attention à ne pas vous faire repérer par les sans-âmes, sinon vous aurez des ennuis. »
Le chef et quatre des silhouettes encapuchonnées discutaient en se fondant dans les ombres et en traversant l’aéroport rempli d’infectés avec une grande prudence.
Pourquoi devaient-ils se cacher et laisser les infectés faire le travail en premier lieu ? C’est parce que même s’ils pouvaient être à l’origine de l’infection, ils ne pouvaient pas la contrôler. Une fois exposés, ils deviendraient également la cible des attaques incessantes des infectés. Même les bénédictions du Grand Maître n’avaient pas la capacité de contrôler les infectés, mais seulement d’augmenter leurs capacités.
Sans les ordres du Grand Maître et la promesse d’une récompense, ils n’essaieraient pas de se mettre en danger de la sorte.
Ils n’étaient pas humains. Contrairement aux humains qui se transformaient après avoir été infectés, ils deviendraient de la nourriture pour les infectés et alimenteraient leur mutation.
Néanmoins, l’ordre du Grand Maître était quelque chose qu’ils ne pouvaient pas négliger, quoi qu’il arrive. Dès qu’ils le défiaient, ils se condamnaient à la mort. Il ne s’agissait pas seulement d’une mort normale, mais de l’effacement de leur existence.
Heureusement, à part deux de ses subordonnés, leurs membres avaient des corps capables de se dissimuler dans l’environnement.
« Le [Corps du néant], hein. »
Le chef marmonna.
Comme l’avait dit le Grand, c’était le physique des divinités et déesses de la beauté. Ils étaient beaux, intacts et semblaient ne jamais avoir vieilli. Cette constitution physique était très rare chez les mortels, mais ce n’était pas la première fois qu’elle apparaissait chez eux.
Dans l’histoire, pas seulement dans un seul pays, mais dans de nombreux pays différents, il y avait eu des femmes qui avaient causé la chute de tribus, de nations et qui avaient provoqué des massacres simplement à cause de leur beauté. Certaines étaient des personnes ordinaires qui étaient devenues l’intérêt amoureux des fils du ciel, tandis que d’autres étaient des impératrices et des reines qui régnaient sur des royaumes. L’une des femmes les plus populaires de ce pays était issue de l’histoire d’amants qui avaient provoqué la formation d’un volcan après leur mort. Une autre femme connue, soupçonnée d’avoir ce physique, était la femme pharaon qui venait de l’autre côté de la Terre.
Comment le savait-il ? Dans leur organisation, on pouvait trouver des dossiers et des dossiers dans leur quartier général. Ces dossiers étaient ceux qui n’avaient pas été enregistrés dans l’histoire actuelle du monde.
Avec un peu de difficulté, ils atteignirent enfin le survol.
Le premier à apparaître fut le chef, Umbra. Il était suivi par Sniffer, le loup-garou, qui sauta sur le pont depuis l’autre bâtiment situé à plusieurs mètres de là, et Stalker, le Tiktik, qui descendit en piqué malgré les tirs des soldats.
Quant aux autres, ils étaient en attente. Ce n’étaient pas des êtres qui jetaient leurs cartes d’un seul coup. Ils n’étaient pas des humains et dans un sens, leur existence était plus faible que celle des mortels, il valait mieux être prudent.
Les soldats et les survivants furent très inquiets de l’apparition soudaine du grand oiseau laid et du loup-garou se transformant en forme humanoïde.
C’était la réaction typique des mortels. Le chef s’attendait à ce qu’il en soit ainsi. Cependant, pour une raison ou une autre, il se sentait déstabilisé.
***
« Qui êtes-vous ?! »
Le major Lopez cria avec l’intention d’intimider. Il avait même fait un geste de la main pour indiquer à tous les soldats autour des nouveaux arrivants de pointer leurs armes.
Cependant, le grand homme encapuchonné qui semblait sortir de l’ombre ne semblait pas perturbé par les armes pointées sur lui et tourna la tête vers le Major.
« Major Lopez, c’est ça ? Il vaudrait mieux que vous et vos hommes vous occupiez de vos affaires, sinon votre mort sera précipitée. »
Le major Lopez voulut répliquer mais lorsqu’il regarda le visage de l’homme sous la capuche, tout ce qu’il voulut dire fut ravalé dans sa gorge.
L’homme n’avait pas de visage et n’avait que des yeux rouges et brillants. C’était comme si la capuche et la longue robe qu’il portait flottaient dans l’abîme. De toute sa vie, c’était la première fois que le Major Lopez rencontrait un être comme celui-ci, capable d’instiller la peur dans son cœur d’un simple regard.
Néanmoins, il ne pouvait pas reculer. Il était le chef de cette opération. Ravalant sa salive, le commandant Lopez cria une fois de plus.
« Je répète ! Qui êtes-vous ? Si vous êtes des survivants, nous vous accueillerons mais sinon, nous n’hésiterons pas à tirer ! »
À cela, Umbra fixa le major comme s’il s’agissait d’un clown.
« Vous ne pourrez pas. »
Umbra agita sa main autour de son corps dans un mouvement exagéré.
Le sang coula.
Les corps des soldats les plus proches qui visaient Umbra s’écroulèrent, leurs têtes se détachant de leurs cous. Plus d’une douzaine de soldats tombèrent d’un seul coup.
« T-Toi ! Les hommes ! Tirez ! »
Le major Lopez cria en direction des soldats restants qui entouraient l’homme encapuchonné.
SPLASH !
L’homme encapuchonné ne bougea pas, comme pour laisser les soldats lui tirer dessus, mais pas un seul coup de feu ne fut tiré. Tous les soldats qui étaient sur le point d’appuyer sur la gâchette de leur arme tombèrent sans vie. Derrière leurs corps sans vie se trouvaient quatre autres silhouettes encapuchonnées qui semblaient être sorties de l’ombre.
Tout le monde était figé par la peur. Enfin, il y avait deux personnes qui ne semblaient pas perturbées.
« Est-il possible que même les émotions négatives soient rejetées ? »
murmura Umbra en tournant la tête vers leur cible. Il trouva tout de même étrange que l’enfant de huit ans à côté d’elle ne montre aucun signe de peur non plus.
« Madame, nous venons vous chercher. »
dit Umbra en s’approchant à pas lents.
Entendant cela, Odelina se plaça précipitamment devant Mei, voulant la protéger.
« N’approchez pas ! La jeune fille ne peut pas être touchée par des gens comme vous ! »
souffla Odelina, mais Umbra ne lui prêtait aucune attention.
« Notre Grand Dieu s’est pris d’affection pour toi. Ce devrait être un honneur pour toi qui
n’es qu’une mortelle. »
Umbra continua de parler à Mei.
« Et si je refuse ? »
demanda Mei.
« Dans ce cas, tes filles bien-aimées seront blessées. Je ne pense pas que tu le souhaites. »
C’était une approche lâche, mais surtout efficace. Il pouvait voir les yeux de sa cible s’écarquiller.
Il avait d’abord montré ses prouesses en tuant les autres soldats, puis il avait montré ses subordonnés et leurs capacités dans un second temps. Avec une telle démonstration, il serait impossible que leur cible ne tombe pas dans le piège qu’ils avaient tendu.
« Jeune fille, ne les écoute pas. »
Odelina parla avec une grande détermination. Il semblait qu’elle n’hésiterait pas à se sacrifier s’il le fallait. Tout cela pour protéger Mei, Iola et Abbygale.
De plus, il semblait que non seulement Odelina, mais aussi les autres se préparaient à se battre. En particulier les amis de Mark, quel visage pourraient-ils lui donner s’ils laissaient Mei s’envoler devant eux ?
Mais à la surprise générale…
« Tout le monde se retire. » Elle regarda Umbra sans la moindre crainte. « Je vais y aller. »
« Jeune fille !
– Odel, retire-toi. C’est un ordre. »
dit Mei d’un ton sérieux. Elle s’agenouilla et tapota la tête d’Abbygale qui commençait à tirer sur son pantalon avec inquiétude.
« Ne t’inquiète pas. Maman va revenir, d’accord ? »
Des larmes se formèrent soudain dans les yeux d’Abbygale. Après tout, c’était presque la même situation où sa vraie mère l’avait laissée pour qu’elle soit en sécurité.
Mei serra Abbygale dans ses bras d’un air doux. Elle se tourna ensuite vers Iola, dont l’expression semblait calme et non affectée.
« Iola, je reviens, occupe-toi de ta sœur.
– Oui ! »
À cette scène et aux mots prononcés par Mei, Stalker tenta de parler avec dérision.
« Revenir ? Quel retour ? Tu… »
L’homme à la voix rauque n’avait pas pu finir ses mots car il avait été regardé par presque tous les membres de son équipe.
Mei se détourna alors de ses filles en apportant ses armes.
« Madame, vous n’aurez plus besoin de ces objets. Il vaut mieux les laisser. »
Umbra parlait avec respect. Leur Grand Dieu s’intéressait à cette femme, il ne serait pas faux de dire qu’elle pourrait être leur future reine.
Mei haussa alors les épaules, tendit ses armes à Odelina et s’approcha d’Umbra jusqu’à une certaine distance.
Voyant que Mei était prête, Umbra fit signe à sa subordonnée d’emmener Mei.
Sous les yeux de tous, Mei et la silhouette encapuchonnée s’enfoncèrent dans l’ombre et disparurent. Le loup-garou et le grand oiseau partirent également avec les autres silhouettes encapuchonnées.
Ceux qui avaient pu suivre la direction de l’oiseau l’avaient vu se diriger vers la tour de contrôle de l’aéroport. Le commandant Lopez était rongé par le remords d’avoir laissé quelqu’un d’important se faire prendre devant lui. Cependant, c’était selon la volonté de Mei qui s’était portée volontaire pour venir avec eux pour la sécurité de ses filles. Néanmoins, le major était toujours désemparé, comme tous ceux qui avaient été témoins de la situation.
À l’exception d’un enfant qui serrait sa petite sœur dans ses bras. Alors que personne ne pouvait l’entendre clairement, elle chuchota dans l’air.
« Votre Maj- Papa, ils ont déjà pris maman. »
Elle sentit alors une tape invisible sur sa tête.
« Ne t’inquiète pas… »
Iola entendit la main sur sa tête disparaître.