Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
Jour 41 – 8h38 – Enceinte Salvador, District Interne, Colonie du Port de l’Est , Barangay Dinahican, Infanta, Quezon
En arrivant à l’enceinte, Mark ne put s’empêcher de voir de nombreuses personnes qui se dépêchaient de déplacer des objets. On aurait dit qu’ils se préparaient d’urgence à une situation. Il y avait même des gens qui se pressaient à l’extérieur de l’enceinte, munis de mégaphones, et qui se dirigeaient vers la rue principale.
Mark regarda les trois frères et sœurs qui avaient guidé leur groupe jusqu’ici, mais il semblait qu’ils étaient également surpris par la situation actuelle.
En entrant dans l’enceinte, ils virent un petit groupe de personnes sortir du manoir et se diriger vers eux. Avec Alana chuchotant à côté de lui, Mark apprit que l’homme au centre de ce groupe était le chef de la famille Salvador, Darren Bryce Salvador.
« « « Papa ! » » »
Les trois frères et sœurs s’écrièrent alors que le groupe s’approchait.
Darren balaya du regard le groupe escorté par ses enfants et, sans hésiter, s’approcha de Mark. Il ne détourna même pas son regard de Mark malgré les deux distractions sur le corps de Mark. L’allure d’une personne à la tête d’une famille riche était vraiment d’un autre niveau.
« Je suis Darren Bryce Salvador. Je vous remercie d’avoir accepté notre invitation. »
Il tendit alors sa main droite pour une poignée de main.
Haussant les épaules, Mark accepta la poignée de main.
« Mark. Vous pouvez m’appeler ainsi.
– Alors, je peux vous appeler Sir Mark ?
– Faites comme vous voulez. »
Mark ne savait pas pourquoi Darren lui donnait une adresse polie, mais il s’en fichait de toute façon.
Après avoir reçu la présentation de Mark, il avait détourné le regard et avait regardé l’enfant que Mark portait et la fée sur l’épaule de Mark.
« Et ces deux-là sont ? »
Poussés par Mark, les deux se présentèrent.
« Miracle.
– Euh, je suis Amihan. »
Miracle prononça banalement son nom tandis qu’Amihan hésitait à le faire.
« D’accord, ravi de vous rencontrer. »
Enfin, Darren se tourna vers Alana et Karlene.
« Karlene, Alana, c’est un plaisir de vous revoir.
– Moi aussi, je suis contente de vous voir, oncle Darren. »
Les deux femmes répondirent en souriant. Il était évident que les deux filles entretenaient de bonnes relations avec cette famille.
« Eh bien, ce n’est pas le bon endroit pour parler. Rentrons à l’intérieur. »
Tout le groupe traversa l’enceinte, les membres de la famille Salvador en tête.
« Papa, que se passe-t-il ? Pourquoi tout le monde a l’air occupé ? »
Les autres se posaient la même question, mais comme Darren disait qu’il ne fallait pas parler dehors, tout le monde gardait le silence. Cependant, Annica ne pouvait vraiment pas se taire.
Cependant, comme il n’était pas mauvais de répondre à cette question, Darren prit la parole.
« Environ une demi-heure plus tôt, après que toi et tes frères ayez quitté la maison, nous avons reçu un message de la colonie militaire. Apparemment, la formation de nuages épais dans le ciel cette fois-ci n’est pas normale comme les jours précédents. L’appareil météorologique de la colonie militaire a détecté une anomalie météorologique dans l’océan Pacifique, peut-être un super typhon. L’heure de l’arrivée n’a pas encore été identifiée. C’est pourquoi j’ai mobilisé toutes nos forces pour préparer et informer tous les habitants de la colonie. »
Darren se tourna ensuite vers Alana et Karlene.
« Vous n’êtes pas encore informées ?
– Oncle Darren, si vous veniez de recevoir la nouvelle, mon père serait encore en train de planifier leurs actions dans la colonie. Il me contactera probablement plus tard. »
dit Karlene. Alana, quant à elle, resta silencieuse.
Toutes les deux avaient des radios qui étaient couplées avec celles de leurs proches. Elles les avaient reçues avant de quitter le campement militaire avec Mark. Cependant, comme la réception dans les montagnes était mauvaise, elles ne pouvaient pas utiliser les radios à la base dans les montagnes. Karlene n’avait réussi à contacter son père qu’avant leur arrivée à la colonie du Port de l’Est. Quant à Alana, elle était toujours en colère contre son oncle et n’avait même pas pris la peine de contacter son oncle scientifique ringard.
Mark fronça les sourcils en entendant la nouvelle. Même s’il savait déjà que cela arriverait, il était toujours inquiet. Après tout, les habitants de cette colonie allaient être informés de l’arrivée de la tempête et les préparatifs étaient déjà en cours. Les habitants auraient dû être préparés à l’onde de tempête, car ce n’était pas la première fois que cela se produisait.
Et pourtant…
Dans sa vision de tout à l’heure, l’ensemble de la colonie était inondée.
Les choses devenaient étranges pour une raison ou une autre.
***
En entrant dans le manoir, le groupe de Mark fut conduit dans la salle à manger pour le petit déjeuner et rencontra Maitea, la femme de Darren. Le petit-déjeuner était simple : un petit bol de soupe, quatre escalopes de poisson et une petite tasse de riz. Ceux qui voulaient du café en avaient même reçu une tasse. Il s’agissait d’un petit déjeuner simple avant l’épidémie, mais luxueux aujourd’hui.
Quant à Amihan, Mark lui donna une baie sauvage au miel qu’il avait dans son sac à dos, tandis que Miracle ne reçut rien, car elle n’avait pas encore faim. De toute façon, la petite fille ne mangerait pas de nourriture humaine.
Pourtant, les membres de la famille Salvador ne comprenaient pas pourquoi Mark ne donnait pas de nourriture à Miracle.
« Alors, pouvez-vous nous dire pourquoi nous sommes invités ici ? C’est à cause de la nuit dernière ? »
demanda Mark en regardant Darren.
En toussant, Darren prit la parole.
« Certes, ce qui s’est passé hier soir nous contrarie un peu, mais ce n’est qu’une partie de la raison.
– Alors, vous n’allez pas me demander de rendre ce que j’ai pris, n’est-ce pas ? Cependant, j’ai volé votre famille. N’est-ce pas contraire au règlement de la colonie ? »
Alana et Karlene regardèrent Mark avec inquiétude. Quelqu’un avait-il mis de la poudre à canon sur sa nourriture ?
À ces questions, Raybert et Riley regardèrent leur père. Ce dernier se mit à rire de façon inattendue.
« Monsieur Mark, vous n’êtes pas obligé de nous tester comme ça. »
Comme Mark le pensait, le chef pouvait voir à travers sa façade.
« Alors, que voulez-vous vraiment ?
– À propos des limaces, ma fille a décidé de ne pas les réclamer en échange d’une petite requête.
– Qu’est-ce que c’est ?
– Laisse-moi voir ton dragon ! »
intervint Annica.
Pfft !
Quelqu’un avait failli recracher sa nourriture. Alana toussait en s’étouffant, essayant de retenir son rire avec un visage rouge.
« Eau… »
demanda Alana avec difficulté. Immédiatement, un verre d’eau lui fut donné pour la soulager.
« C’est ce qui arrive aux personnes à l’esprit vert. »
Mark laissa échapper une remarque sournoise en la regardant avec ses yeux mi-clos. Karlene la regardait également de la même manière.
Annica regarda Alana avec confusion, mais les autres membres de sa famille avaient déjà les mains sur le front.
Ignorant l’atmosphère gênante, Mark se tourna vers Darren et prit la parole.
« Je n’y vois pas d’inconvénient. Mais j’aimerais avoir la confirmation de ses capacités psychiques. Après tout, je ne laisserai pas n’importe qui laver le cerveau de mon animal. »
Mark parla franchement en tournant les yeux vers Annica.
En entendant cela, la famille fut très surprise. Même si ce n’était pas un secret que leur fille collectionnait des animaux étranges, sa capacité à les apprivoiser était un secret total. C’est parce qu’il n’était pas nouveau d’avoir des animaux évolués comme animaux de compagnie. Même si c’était très rare, il y avait des gens qui réussissaient à en apprivoiser un. Les familles Cristobal et Ruanto possédaient toutes deux un ou deux animaux évolués dans leur arsenal. C’est pourquoi les autres personnes pensaient que leur famille essayait d’apprivoiser les animaux qu’elle collectionnait.
« Hé ! Comment le sais-tu ? »
demanda Annica sans détour.
« Parce que je peux sentir plusieurs fils d’énergie venant de toi, connectés à ces animaux qui m’ont entouré la nuit dernière et à ce chien de compagnie que tu avais plus tôt.
– Quoi ?! Tu peux aussi voir les énergies comme moi ?
– Est-ce que tu m’écoutes au moins ? Je viens de dire que ‘je peux sentir’, n’est-ce pas ? »
En entendant cela, Annica était très déçue. Elle pensait avoir trouvé quelqu’un d’autre qui avait la même capacité qu’elle.
Comme Mark le savait déjà, il n’était pas nécessaire de le cacher et ils avaient énoncé les conditions pour que la capacité d’Annica puisse fonctionner sur les animaux.
Après avoir pris connaissance des conditions et confirmé qu’aucun d’entre eux ne mentait, Mark accepta de lui faire voir Chaflar. Étant donné qu’il y aurait sûrement de l’agitation à faire voler un dragon jusqu’à la colonie, ils décidèrent de rencontrer Chaflar à l’extérieur de la partie ouest de la colonie et de le faire marcher jusqu’à l’enceinte de la famille Salvador. Mark n’y voyait aucun inconvénient, car il serait également avantagé par la présence de Chaflar dans les environs.
Une fois la question des [Enfants de sang] réglée, Darren fit part de son autre objectif pour cette réunion.
« Je veux un accord de coopération entre vous et notre famille. »
Il déclara d’un air sévère. Voyant que Mark montrait une expression demandant pourquoi, Darren continua.
« Comme tout le monde le sait, il y a de mauvaises relations entre les trois familles qui dirigent cette colonie. Cela n’a pas l’air d’être le cas en surface, mais les deux autres familles complotent toujours quelque chose dans notre dos et leur cible principale est notre famille qui est soutenue par les gens du peuple.
La famille Cristobal soutient les Mutateurs, plus haut placés dans la hiérarchie, tandis que nous ignorons ce que préparent dans l’ombre les Ruantos. Au cas où les deux familles agiraient, je voulais que vous nous souteniez.
– Et qu’est-ce que j’obtiendrais en soutenant votre famille ? »
En entendant cela, Darren fit un signe de tête à un garde qui se tenait derrière lui et le garde partit. Il ne tarda pas à revenir avec un dossier.
« S’il vous plaît, regardez ceci et ne le montrez à personne d’autre.
– Même à Karlene et Alana ?
– Oui. Je pense que Mme Amihan et la petite Mme Miracle peuvent le voir. »
En entendant cela, Alana et Karlene s’étaient senties découragées. C’était comme si on les laissait de côté.
Cachant le contenu du dossier aux deux filles, Mark regarda les papiers. Il s’agissait d’un contrat.
Il stipulait que Mark aurait une part de la pêche et de la récolte des plantations de la famille. Comme ils étaient près du port et de la mer, avec les Mutateurs comme personnel, leur première source de nourriture était la pêche. Quant à la plantation, même s’il était dangereux pour la plupart des gens de sortir du village, la plantation de noix de coco au nord du village leur appartenait toujours et ils prévoyaient de la récolter lors de la prochaine saison de récolte. Sans compter que leurs plantations ne contenaient pas que des noix de coco, mais aussi d’autres produits.
De plus, un secret de famille concernant la capacité d’Annica figurait également sur le contrat. Mark pouvait amener n’importe quel animal docile ou pouvant être apprivoisé par Annica et elle transmettrait la relation de maître à Mark ou à toute autre personne souhaitée par Mark. Apparemment, Annica pouvait créer un lien entre un animal et une autre personne, mais ce lien était limité à un animal par personne. De cette façon, le maître pouvait commander efficacement l’animal, qui comprenait les mots et les intentions du maître, et le maître pouvait également comprendre les pensées de l’animal.
Mark se tourna alors vers Darren.
« Êtes-vous sûr de vouloir me révéler cette chose ? »
Darren laissa échapper un sourire amer.
« On peut dire que c’est un signe de sincérité de notre part.
– Vous n’avez pas peur que je le révèle ? Elle aurait de gros problèmes si cela arrivait.
– Même si je ne peux pas dire que je vous fais entièrement confiance, je peux dire que je peux faire confiance à la décision de son père. Darren regarda Karlene. Je connais son père depuis des années et je sais qu’il ne laisserait pas sa fille vous accompagner s’il ne vous trouvait pas digne de confiance. Quant à la raison pour laquelle nous vous demandons cela…
– C’est à propos de ce que j’ai fait dans l’établissement militaire, n’est-ce pas ?
– Oui. »
Mark acquiesça. De toute façon, il n’y avait pas de démérite pour lui dans cette affaire. Il décida donc d’accepter. Il mentionna tout de même que sa base avait du mal à recevoir des signaux de transmission au cas où ils auraient besoin de le contacter lorsqu’il retournerait à sa base, mais son inquiétude n’avait pas lieu d’être. Il semblait qu’ils avaient réussi à récupérer des modules de communication longue distance sur les bateaux de pêche abandonnés dans le port et il n’y avait aucun problème pour en donner un à Mark. La seule chose que Mark devait faire était d’installer une antenne relais près de sa base pour une meilleure réception.
Maintenant que la coopération avec Mark et la famille Salvador était finalisée, Mark devrait les informer de l’affaire qui pourrait détruire cette colonie.