Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 35 – 17h23 – Barangay Poblacion I, Real, Quezon

Les informations que Mark avait reçues sur les colonies lui avaient donné beaucoup de choses à penser. C’était une bonne chose qu’il ait pris l’initiative de recueillir des informations quand il le pouvait avant d’essayer de trouver la colonie à l’est. S’il ne savait pas qu’il y en avait trois, il ne serait pas surprenant qu’il se retrouve dans ce quartier criminel. Même s’il ne craignait pas de se mettre en danger, il valait mieux qu’il soit préparé.

Il demanda ensuite comment se déroulait le commerce dans la colonie militaire. Heureusement, c’était la même chose qu’à Bay City. L’argent avait été remplacé par des coupons pour le paiement du travail et de l’emploi. Pour les groupes privés, comme ces quatre personnes, ils pouvaient s’engager eux-mêmes pour des missions et recevoir directement les fournitures souhaitées avec une valeur équivalente au paiement qu’ils auraient dû recevoir. Les militaires pouvaient également poster ce qu’ils voulaient dans la zone commerciale, comme des pièces électroniques, des médicaments et d’autres biens divers, et recevoir des coupons ou échanger directement les biens contre les articles dont ils avaient besoin, à condition que l’article soit disponible pour l’échange.

Après avoir obtenu la réponse à ses questions précédentes, Mark voulait en poser d’autres, mais il y avait des choses plus urgentes que de demander des informations. Le soleil était sur le point de se coucher et ils devaient se préparer pour la nuit. Ils devaient également dîner.

« Avez-vous apporté de la nourriture avec vous ? »

Mark demanda aux deux personnes qui s’occupaient de leurs amis inconscients.

Contre toute attente, les deux ne purent qu’afficher des sourires amers et honteux sur leurs visages en baissant la tête.

« Nous ne nous attendions pas vraiment à passer la nuit à l’extérieur du village. Nous n’avons apporté qu’un sandwich et une bouteille d’eau pour chacun d’entre nous. Nous avions seulement prévu de les grignoter avant de retourner au campement. »

En entendant cela, Mark acquiesça. Il semblait que les gens qui dépendaient des colonies militaires vivaient mieux que ceux qui n’en dépendaient pas. Même s’il n’en avait pas vraiment rencontré, les survivants qui ne pouvaient compter que sur eux-mêmes n’avaient probablement même pas d’eau à boire, et pourtant, ce groupe avait même le courage de manger un morceau.

Pourtant, il semblait que sa question avait été mal interprétée. Après tout, il était seul, même si la sylphide sur son épaule était comptée, en tant qu’humain, il était toujours seul. Sa question sur la nourriture fit penser aux deux que Mark en demandait, alors qu’ils le regardaient avec inquiétude.

« Sérieusement, ne me fixez pas comme ça. Je demandait juste si vous aviez à manger puisque j’ai ma nourriture. Je ne suis pas en train de mendier de la nourriture. »

En entendant cela, les deux purent soupirer de soulagement. Un seul sandwich ne leur suffisait pas pour le dîner. Si Mark en demandait vraiment, ils ne pourraient pas refuser et ils auraient moins de nourriture à manger.

« D’accord, je vais d’abord prendre la fiole, puis vous pourrez vous reposer et manger si vous le souhaitez. Je poserai d’autres questions plus tard, après avoir mangé dehors. »

dit Mark.

Karlene sortit immédiatement une des fioles et la tendit à Mark, malgré l’expression de douleur sur le visage de Joas.

Mark les laissa ensuite seuls. Ils devaient encore s’occuper de leurs amis inconscients. Il fit le tour de la maison, en particulier de la cuisine. Il s’agissait d’une maison à deux étages dont les pièces principales étaient en béton. Les parties extérieures et les meubles étaient en bois. En regardant les appareils, il n’y avait pas de réfrigérateur bien qu’il y ait une télévision cassée dans le salon. Il n’y avait aucune prise de courant sur les murs, ce qui indiquait que la maison n’avait pas d’électricité avant l’épidémie. Il se souvient également d’avoir vu une paire de pinces à crocodile près de la télévision, mais il n’a pas vu de batterie de voiture, qui devrait être la source d’énergie utilisée pour alimenter la télévision.

La maison semblait avoir été pillée de presque tout. Ce qui restait dans la maison était des choses moins importantes ou inutiles pour la survie. C’était assez inattendu, mais Mark avait trouvé un demi-pot de sucre brun qui avait été renversé sur l’évier. La surface du sucre était moisie parce qu’elle était restée ouverte trop longtemps, mais les granulés qu’elle contenait étaient encore utilisables. Heureusement que le Mutagène avait déjà tué ou transformé les fourmis en fourmis plus grosses, sinon ce pot de sucre aurait disparu depuis longtemps. Il trouva également du sel, une demi-bouteille d’huile de cuisine et des sachets d’assaisonnements umami qui étaient restés intacts dans une armoire.

Il y avait des taches de sang à différents endroits de la maison, ce qui signifiait que les personnes qui vivaient ici auparavant n’avaient pas eu une bonne fin. Le coupable devait être un animal évolué si l’on en croyait les traces de griffes sur les murs et les marques de morsures sur les vêtements sales laissés sur le sol. Les taches de sang sur le sol s’étendaient au-delà des portes, ce qui signifiait que les cadavres avaient été traînés quelque part avant d’être mangés.

Les assaisonnements qu’il avait trouvés étaient déjà suffisants pour lui permettre de préparer un bon repas pour le dîner. Des patates douces rôties au sucre feraient l’affaire, n’est-ce pas ? Après tout, il en avait trouvé une très grosse tout à l’heure. Pour ce qui était des ustensiles, il avait préféré les fabriquer lui-même plutôt que d’utiliser les ustensiles rouillés et poussiéreux de la maison, dont le nettoyage nécessiterait un travail acharné et une grande quantité d’eau.

C’était l’un des avantages qu’il avait obtenu après la mutation de son sang. Il pouvait éliminer toutes les impuretés qu’il contenait, ce qui signifiait que si un virus, une bactérie ou même un poison pénétrait dans son sang, il pouvait éliminer la menace. Grâce à cela, il pouvait s’attendre à ne pas tomber malade facilement.

Après la préparation, le bruit des couteaux qui coupaient et de l’huile de cuisson qui grésillait se fit entendre à l’extérieur de la maison. Bientôt, l’arôme naturel du sucre grillé frit et de la patate douce enveloppa la zone, ce qui fit même saliver Karlene et Joash à l’intérieur de la maison. Mark avait dit qu’il mangerait dehors, mais il n’avait jamais dit qu’il cuisinerait, ce qui les avait pris par surprise.

Ils étaient déjà en train de manger leur sandwich qui n’avait presque pas de garniture entre les deux. Comparé à l’arôme de la nourriture que Mark préparait et à celui de leur sandwich, ce dernier n’était pas aussi appétissant que l’autre.

Cependant, les deux ne voulaient pas simplement se rendre à la position de Mark et lui demander de la nourriture. Elles voulaient au moins conserver leur dignité, surtout Karlene qui avait failli perdre la sienne tout à l’heure. Le mieux qu’elles pouvaient faire était de jeter un coup d’œil par la fenêtre pour voir ce que Mark préparait, et c’est ce que fit Karlene.

Elle vit Mark assis sur un vieux tabouret devant un feu de camp en train de faire frire sa nourriture. À côté de lui se trouvait la moitié de la grosse patate douce qu’il avait trouvée. Ce qui l’a choquée, c’est qu’elle avait vu deux limaces se déplacer autour de Mark. L’un, de couleur claire, était assis sur ses genoux pendant qu’il cuisinait, tandis que l’autre rebondissait derrière lui, comme s’il jouait, tout en faisant bruisser le tas de feuilles qui semblait être ce que Mark avait empilé là en nettoyant l’endroit pour faire un feu de camp.

Karlene n’en croyait pas ses yeux. Mark n’était pas seulement fort, il y avait aussi beaucoup de choses mystérieuses autour de lui. Elle avait l’impression que Mark venait d’un autre monde. Après tout, non seulement il portait une armure légère étrange, mais il avait aussi ces armes étranges et il avait même des compagnons non-humains qui semblaient sortir d’un genre fantastique. Même la capacité qu’il utilisait en combattant les hors-la-loi ne lui donnait pas l’impression qu’il s’agissait d’une capacité d’un mutateur.

Bien conscient que Karlene l’épiait, Mark mangea son repas. Même si son regard était plutôt dérangeant, il la laissait faire. C’était ennuyeux de devoir réprimander tous ceux qui agissaient de la sorte. En tout cas, ses compagnons de voyage étaient vraiment attirants et il en était assez fier.

Mark sortit également une baie mielleuse d’un pot dans son sac à dos et la donna à Amihan. C’était l’une de ses préférées et elle la mangea avec délectation. Quant aux [Enfants de sang], ils n’avaient pas vraiment besoin de manger, mais il vallait mieux qu’ils consomment du sang de temps en temps. Pour l’instant, il n’y avait pas de sources appropriées. Il y avait bien les corps des hors-la-loi, mais il préférait ne pas laisser ces deux-là sucer le sang de ces dégoûtants cafards.

Tout en mangeant, Mark se figea et tourna brusquement la tête vers la route. Il sentit à nouveau ce regard rempli d’intentions meurtrières, mais il disparut aussi soudainement qu’il était apparu. Il semblait que les hors-la-loi ne s’arrêteraient pas, mais qu’ils n’attaqueraient pas maintenant. Au plus tard, le moment le plus propice serait…

… La nuit.

Il y avait encore du temps. Mark continua à manger et réfléchit à ce qu’il devait faire demain. Il avait déjà décidé d’accompagner ces quatre personnes jusqu’au port de la véritable colonie militaire. Sa priorité était de trouver un moyen de contacter ses proches. Il essaierait également d’y trouver un véhicule capable de transporter des gens, mais ce serait certainement difficile. Si c’était le cas, il essaierait probablement d’en trouver un dans les autres colonies.

Quant à la main d’œuvre dont il avait besoin pour la base, il n’était pas nécessaire de réfléchir à l’endroit où la trouver. Il lui suffirait de tuer tous les rebuts et d’obtenir la loyauté et la confiance des esclaves sur place. Bien sûr, il continuerait à contrôler les personnes qu’il acquerrait une par une. Il n’aimait pas que des rats se mêlent à son dur labeur.

Après avoir mangé, il prépara des mesures pour l’attaque qui allait avoir lieu cette nuit.

Il scruta le périmètre de la maison pour voir s’il y avait des endroits avantageux qu’il pourrait utiliser. Malheureusement, le seul bon endroit était le verger rempli d’arbres, mais c’était l’endroit le moins probable d’où viendraient les attaquants. La forêt se trouvait à plusieurs mètres de la maison et il serait vraiment difficile de créer des pièges difficiles à distinguer autour de la maison car le sol était nu.

Les ennemis pourraient leur tendre une embuscade, mais ils ne pourraient riposter qu’en combat direct. Mark ne put s’empêcher de se masser les tempes à cause de ce problème.

Le soleil s’était déjà couché et les alentours commençaient à s’assombrir. Ils n’avaient pas le temps de changer de place. Il n’y avait pas non plus de structures proches qui pouvaient être aussi défendables que cet endroit. Il y avait bien d’autres cabanes et huttes dans les environs, mais elles étaient toutes en bois.

Finalement, Mark informa les deux personnes à l’intérieur de la maison de la possibilité d’une attaque nocturne, ce qui rendit les deux personnes nerveuses. Les deux n’étaient pas en état de se battre et qui sait quand leurs deux amis inconscients se réveilleraient.

« Laissez-moi m’occuper des ennemis ». dit Mark d’un ton indifférent. « Ce que je veux que vous fassiez tous les deux, c’est d’amener vos amis et de vous cacher dans les toilettes. C’est peut-être un peu malodorant, mais vous devriez pouvoir tenir le coup, non ? »

La suggestion de Mark n’était pas très attrayante, mais ils n’avaient pas le choix. Il modifia également la porte en utilisant tout le métal qu’il pouvait trouver dans la maison et la renforça. Désormais, les toilettes se transformaient en véritable panic room, malgré la mauvaise odeur qui régnait à l’intérieur.

Bientôt, il était presque minuit.

On pouvait voir plusieurs ombres de personnes se précipiter depuis l’autoroute et une paire de phares d’une camionnette pouvait également être aperçue. Lorsque tous les hommes à pied furent en position, le véhicule descendit le chemin de terre de manière chahutée. Il s’était arrêté devant la maison.

Autour de la maison, il y avait plus de cinquante personnes. Toutes étaient armées de fusils d’assaut et de fusils de chasse. Ils étaient tous prêts à tirer et n’attendent que l’ordre de l’homme qui se tenait à l’arrière du pick-up.

Leurs visages étaient tous féroces et leurs corps avaient envie de faire couler le sang.