Traductrice : Moonkissed
Auteur : Exallion
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« Votre planète a-t-elle été infectée par le Mutagène ? »
En voyant la scène qui se déroulait devant eux, Mark ne put s’empêcher de poser la question. À présent, il fronçait les sourcils. Il ressentait vraiment la menace à laquelle la Terre pourrait être confrontée à l’avenir. S’il s’agissait vraiment du Mutagène, la Terre ne tarderait pas à suivre le chemin emprunté par la planète Eriellis.
Étonnamment, Freed secoua la tête.
« Observe. »
Freed incita Mark à observer la scène autour d’eux.
Comme une scène en accéléré, les oiseaux qui volaient haut avant d’être emportés par le vent commencèrent à grossir et à prendre des traits bien différents de leur apparence initiale. Les oiseaux mutants de différentes espèces avaient commencé à se battre. Puis, une scène inattendue s’était produite et le combat physique attendu n’avait pas eu lieu.
Au lieu de cela…
Un oiseau lança des boules de feu à un autre oiseau tandis qu’un autre libérait de l’électricité autour de ses ailes. Des pointes de glaçons étaient invoquées devant un oiseau et les pointes de glaçons volaient comme une balle et embrochaient les corps des oiseaux ennemis autour d’eux. On aurait dit une scène d’une adaptation animée d’un certain jeu de chasse et de combat de monstres.
La scène clignota et ils se retrouvèrent soudain au milieu de la ville. La ville fascinante d’avant était devenue une scène de destruction. Des gens portant des vêtements bizarres s’enfuyaient tandis que de nombreuses personnes s’étaient transformées en créatures zombies. Certains ressemblaient à des infectés mutants, mais ils lançaient des attaques magiques sur les soldats qui défendaient les civils.
Même si les soldats brandissaient des fusils laser et à plasma, cela n’avait aucun effet sur certains des zombies magiques, car certains d’entre eux conjuraient des barrières de vent et des barrières d’énergie autour d’eux. Certains d’entre eux pouvaient même voler.
Ce n’était pas le mutagène. Même si la transformation et les symptômes étaient similaires, il était bien plus dangereux que le Mutagène. Il n’était pas étonnant qu’en dépit d’une civilisation avancée, les Eriellis aient perdu cette guerre.
La scène défilait et avançait rapidement. Une femme mordue par les zombies devant Mark et Freed ne se retourna pas. Au contraire, la morsure commençait à guérir et ses cheveux commençaient à changer de couleur. Ses cheveux devinrent cramoisis, comme s’ils avaient été colorés par des flammes. Elle se remit de son état de douleur et d’affaiblissement et commença à faire apparaître des flammes sur ses mains. Elle commença à combattre les zombies avec son nouveau pouvoir et protégea les innocents.
Mark observa la femme et put la relier aux mutateurs infectés par le mutagène.
« Tu as compris ? » Freed prit la parole. « C’est pour cela que je ne l’ai pas reconnu quand je me suis réveillé il y a quelques jours, quand tu t’es battu avec Odelina. Le Mutagène semble similaire mais aussi différent de l’infection que nous avons connue sur notre planète. La principale différence que je vois est que le Mutagène affecte les créatures plus physiquement alors que le PsyPathogène affecte les créatures mentalement. »
« Vous l’appelez PsyPathogen ? »
interrogea Mark.
« C’est exact. C’est parce qu’il transforme presque toutes les personnes infectées en médiums ou, en d’autres termes, en espers, confirma Freed. Nos scientifiques ont découvert que le PsyPathogène pouvait modifier ou améliorer le cerveau humain suffisamment pour que nous soyons sensibles et capables de contrôler les forces et les énergies qui nous entourent. On n’a jamais compris comment le changement ou l’amélioration était choisi pour chaque capacité, mais il a été confirmé que les personnes ayant la même lignée que ceux qui sont devenus des Psychiques en premier avaient plus de chance d’en devenir un.
– C’est la même chose que ce que j’avais supposé. »
dit Mark.
« Tu as raison. Il y a beaucoup de similitudes entre le Mutagène et le PsyPathogène. Même si les effets sur les personnes infectées sont différents, je suis sûr que les deux agents pathogènes proviennent de la même source. »
Freed acquiesça une fois de plus.
« Ou peut-être que l’autre était un pathogène muté d’un autre. »
Mark réfléchit, ce qui fit hocher la tête de Freed.
« Alors, tu es aussi un médium issu de ce pathogène, c’est ça ?
– Je le suis. J’en suis sûr, mes cheveux l’ont révélé. »
La scène clignota une fois de plus et ils furent transportés dans une pièce où Freed, âgé d’un an ou deux de moins, était allongé dans un grand lit royal. Il souffrait visiblement et son bras saignait. Autour de lui se trouvaient ses fonctionnaires et deux belles filles, assises à droite du lit, le regardaient avec inquiétude. Derrière les deux filles, un homme du même âge que Freed semblait très sérieux.
Avant que Mark ne puisse poser une question, Freed commença à parler.
« Un infecté en lévitation a réussi à se faufiler dans le château et a tué presque tout le monde. Mon père qui était le roi, la reine, ma mère, le prince couronné, les soldats et même les servantes et autres fonctionnaires, beaucoup de gens sont morts. » Freed regarda Mark avec un sourire impuissant. « Je ne suis pas vraiment le prince héritier. Je suis le second prince, le premier fils du roi avec la première concubine qui était ma mère. Lors de cette attaque, pour protéger la première princesse qui était ma sœur de la seconde concubine, j’ai été mordu. Heureusement, je ne suis pas mort et je suis devenu un médium, ce qui m’a permis d’hériter du trône. »
Freed regarda la jeune fille et s’approcha, il essaya de toucher sa tête. Malheureusement, tout ce qui les entourait n’était pas réel et sa main ne fit que la traverser.
« Voici ma sœur bien-aimée, Elailia. Nous sommes trop proches depuis notre enfance et elle était même plus proche de moi que ma mère. » Freed jeta un coup d’œil à l’autre fille mais ne la présenta pas à Mark.
Mark remarqua le mélange d’émotions que Freed éprouvait pour cette fille. Il était à la fois triste, perdu, en colère et heureux.
Voyant que Mark avait remarqué ses émotions, Freed inspira profondément et prit la parole.
« Celle-ci est Amecia. Mon amie d’enfance et supposée être ma fiancée. Celle que j’aimais.
– Vous n’avez pas fini par être ensemble ? Je ne pense pas que la raison soit qu’elle soit morte. »
Mark exprima ses suppositions, ce qui fit secouer la tête de Freed avec un sourire amer.
« Quand je suis devenu roi, je ne pouvais plus participer à la défense. J’étais le dernier pilier du royaume. Une fois que je serai mort, notre civilisation se sera effondrée plus rapidement. » Freed regarda Amecia et l’homme qui se tenait derrière elle avec des émotions complexes. « Amecia… et mon meilleur ami Orulian ont mené la bataille ensemble depuis qu’ils sont tous deux devenus des médiums. Au milieu de la longue défense contre les zombies, ils se sont entraidés, protégés…
– Et sont tombés amoureux l’un de l’autre. »
Freed s’accroupit sur le côté du lit, observant la version inconsciente de son cadet.
« Ils m’ont raconté ce qui s’était passé et se sont excusés. J’étais en colère à l’époque. Je les ai traités de traîtres et j’ai voulu les bannir de ce qui restait du royaume. Mais je me suis retenu. J’ai simplement souhaité qu’ils soient heureux, car tous deux étaient des personnes importantes pour moi. On peut dire que c’était la magnanimité d’un roi.
– Alors, tu as été trompé et tu l’as accepté comme ça. »
Mark dit sans expression, les bras croisés.
« MERDE ! TOI ! Faut-il vraiment que tu ruines l’ambiance de cette façon ?!
– Que s’est-il passé ensuite ? »
Mark avait haussé les épaules devant le cri de colère de Freed.
Se calmant, Freed avait continué.
« Ils ont juré de me protéger, moi, le roi, jusqu’à leur dernier souffle, en expiation de leurs péchés. Mais cela n’en a fait que des marionnettes que je contrôlais. Si je voulais leur faire quelque chose, ils n’auraient pas pu refuser puisque leur ancien statut leur avait été retiré avec ce serment. Eh bien, ils ont vraiment tenu leur promesse. Ils sont vraiment morts pour me protéger, alors je ne peux pas en dire plus. »
La scène défila.
La ville avait disparu. Des corps de personnes décédées jonchaient l’ancienne ville qui n’était plus qu’un terrain vague.
Freed et une cinquantaine de Psychiques se battaient seuls et la jeune Elailia était parmi eux. Il n’y avait plus de soldats ni d’autres personnes pour les aider. Outre les zombies qu’ils combattaient, une créature aussi grande qu’une montagne se déplaçait au loin. Cette créature était certainement plus grande que le Mont Everest. C’était une créature avec des millions d’yeux et des milliers de tentacules de plus d’un kilomètre de long.
Une lumière brillante jaillit et un large rayon rouge brûlant traversa le champ de bataille depuis cette créature gigantesque. La cible n’était autre que Freed qui se trouvait au centre du champ de bataille. Orulian, qui avait le meilleur réflexe, parvint à réagir et repoussa Freed, qui finit par être touché par le rayon de lumière. Il mourut le corps fendu en deux de l’aisselle à la taille. Cependant, avant que tout le monde n’ait pu réagir à sa mort, un autre rayon se dirigea vers Freed et Amecia fut la seule à le bloquer. Son front fut transpercé par cette lumière et elle tomba à côté du corps décapité d’Orulian.
Le combat était perdu d’avance. Tout le monde mourait l’un après l’autre. Même Elailia mourut peu après. Il ne fallut pas longtemps pour qu’il ne reste plus que deux personnes. Il s’agissait de Freed et d’une femme portant une cagoule qu’il protégeait.
Au dernier moment, Freed fit un signe de tête impuissant à la femme encapuchonnée derrière lui. Mark ne pouvait pas distinguer son visage à cause de la capuche, mais il pouvait voir qu’elle avait une lueur brillante sur les yeux. L’œil gauche était rouge et le droit violet. Elle sortit un cristal qui ne pouvait pas être plus familier à Mark. Il s’agissait d’un cristal à double terminaison autour duquel gravitaient des cristaux de la taille d’une bille.
Les cristaux de la taille d’une bille volèrent vers tous les cadavres de médiums et se mirent à briller. Bientôt, chaque cristal contenait un orbe incandescent. D’un geste de la main, les cristaux revinrent en orbite autour du plus gros cristal. Puis, la femme serra le cristal au-dessus et en dessous, le faisant briller de plus en plus fort. Un champ de force fut érigé, empêchant tout ce qui n’était pas Freed et la femme d’y pénétrer.
Le champ de force les enveloppant, le cristal scintilla et leurs corps tombèrent au sol sans vie. Ce qui les remplaça fut deux autres cristaux avec des orbes lumineux à l’intérieur qui se mirent à orbiter autour du plus grand.
Le cristal s’envola immédiatement hors de la planète, laissant tout derrière lui.
La scène clignota à nouveau et ils se trouvaient déjà à l’extérieur de l’Eriellis. La planète bleue avait déjà changé de couleur. Comme un ballon rempli d’air, elle explosa soudainement. Le cristal qui s’échappait fut emporté par l’explosion et son champ de force s’estompa alors qu’il se trouvait déjà à plusieurs centaines de milliers de kilomètres. Le cristal s’enfonça alors dans un grand débris de pierre d’Eriellis en se cachant de tout danger.
Plus d’un millier d’années passèrent et le débris de pierre trouva sa destination, la planète bleue et la planète mère de leurs ancêtres. Cependant, avant que le débris ne puisse entrer sur la planète, il fut abattu et explosa. La plupart des cristaux furent perdus autour du monde, seuls trois restèrent autour du grand cristal.
La suite de l’histoire est celle que Mark connaissait.
« Alors, tu as vraiment voyagé en utilisant ces cristaux, hein.
– Nous l’avons fait. Moi et la femme que tu as vue derrière moi. Nous l’appelons la gardienne. Le cristal était une manifestation de sa capacité et il peut être utilisé de nombreuses façons, et pas seulement pour stocker les capacités des médiums, des mutants et des infectés. Il pourrait faire bien plus.
– Alors, pourquoi m’as-tu choisi ? Pourquoi m’as-tu choisi et qu’attends-tu de moi ? Si tu me demandes de sauver le monde, je refuserai catégoriquement.
– Ne t’inquiète pas, je ne te demanderai pas quelque chose d’aussi stupide, sourit Freed. Cependant, je ne te forcerai pas à le faire, ce que je veux, c’est que tu trouves la source de ce désordre. Mais seulement si c’est possible. Je suis sûr que, qu’il s’agisse de PsyPathogène ou de Mutagène, il doit bien y avoir un endroit d’où ils viennent, non ? »