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Chapitre 173 : Incompétence
Chapitre 172 : La femme vêtue de pierre Menu Chapitre 174 : Poursuite sur l’autoroute

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 6 – 20h23 – Autoroute E3 en direction du sud, Parañaque, Metro Manila

« Qu’est-ce que tu veux dire ? »

Le major Lopez ignora les deux personnes qui interpellaient Mark et demanda, les sourcils froncés. Son expression traduisait la pression que l’officier militaire ressentait à l’égard de leur situation actuelle. Ce que Mark venait de dire ne faisait que mouiller leurs têtes confuses sans même expliquer son point de vue.

Mark se tourna vers le major.

« Cette femme de pierre sait qu’il y a des gens ici donc, quiconque tenterait de s’échapper sera d’abord la cible de cette femme. Ce n’est pas une coïncidence si ces deux-là se rapprochent de plus en plus de nous alors qu’ils se battent l’un contre l’autre. Regardez bien… »

Il fit signe aux gens de regarder les deux. À ce moment, la femme vêtue de pierre repoussa l’infecté à tête de grenouille d’un coup de sa main droite. Avant que l’infecté ne puisse se redresser et attaquer à nouveau, la femme de pierre avait déjà fait trois pas en arrière en direction du convoi.

« Vous voyez ? Elle va dans notre direction. »

L’expression de tous ceux qui l’entendirent devint grave. Ils ne l’avaient pas remarqué au début, mais maintenant que Mark l’avait mentionné, ces petits mouvements n’échapperaient plus à leurs yeux.

« Que suggères-tu que nous fassions ? »

demanda le major Lopez après s’être retourné vers Mark.

« Major ! Pourquoi demandez-vous à un civil de… »

Un soldat inconnu tenta de l’interrompre mais il fut arrêté par le major.

« Nous ne pouvons ni nous battre ni nous échapper. De toute façon, nous serons tous tués. Même si la moitié d’entre nous se bat tandis que les autres s’échappent, combien de temps pourrons-nous résister à ces monstres ? De plus, nous sommes sous-équipés. À moins que les renforts de Bay City n’arrivent, nous n’avons aucun moyen de survivre et personne ne sait si nous serons encore en vie au moment où ils atteindront cet endroit.

– Mais Major…

– Ça suffit, Julian. Si tu n’es pas convaincu, réfléchis toi-même à un bon plan. »

Le soldat s’était finalement arrêté. Il était peut-être dégradant pour des soldats de devoir consulter un civil pour un plan, mais il ne voyait vraiment pas comment faire.

« Maintenant, dis ce que tu as à dire. Je doute que tu sois ici juste pour nous ridiculiser, n’est-ce pas ? »

Le major ne put s’empêcher de demander en voyant Mark ricaner.

« Nous n’avons pas le temps, alors je vais aller droit au but et faire simple. Vous restez tous ici et ne partez pas. Je vais attirer ces deux-là aussi loin que possible. Quand les gens de Bay City arriveront et que je ne serai pas encore là, vous devrez tous vous échapper. Attendez-moi à Bay City. »

Ce que Mark disait était vraiment simple, mais le faire ne l’était pas du tout.

« N’est-ce pas dangereux pour vous d’attirer ces deux-là ? »

demande le capitaine Dela Rosa, inquiet.

« Si vous pouvez nommer quelqu’un qui peut me remplacer et tenir assez longtemps jusqu’à ce que les gens de Bay City arrivent, alors, je donnerai volontiers la tâche. »

Aucun d’entre eux ne prit la parole après cela. La consigne n’était pas de vaincre ces deux-là, mais de tenir le plus longtemps possible. De retour à Citta Italia, Mark avait déjà montré qu’il avait assez d’habileté pour réagir et esquiver les attaques rapides.

« D’ailleurs… »

Mark continua.

« Je ne vais pas les combattre. Je ne fais que les éloigner. Vous devez tous rester ici pour vous assurer que cette femme de pierre ne sera pas attirée par votre fuite soudaine. Comme je l’ai dit, ceux qui s’échapperont en premier seront pris pour cible.

– Et si vous n’arrivez pas à gagner du temps ? Comment pouvez-vous être sûrs que ceux qui s’échapperont seront attaqués en premier ? De plus, comment êtes-vous sûrs que ces deux monstres vous suivront en premier lieu ? »

Le conseiller Palabrica posa plusieurs questions à la suite.

« Si j’échoue, vous pouvez faire ce que vous voulez. Pour la deuxième question, pourquoi n’essayez-vous pas de le faire vous-même ? Quant à savoir comment je suis sûr qu’ils me suivront, je l’ai déjà dit. Ceux qui fuient deviendront les premières cibles. »

***

Lorsque Mark retourna à l’endroit où son groupe était positionné, presque tout le monde regardait nerveusement le combat entre les deux grands monstres. Le combat avait déjà atteint la zone forestière située de l’autre côté de l’autoroute. Les arbres et les bâtiments étaient déjà renversés et le combat entre les deux monstres devenait de plus en plus intense. Des sons forts étaient audibles pour tout le monde à chaque fois que le monstre à tête de grenouille sautante atterrissait sur le sol ou à chaque fois que la femme de pierre frappait de ses mains couvertes de pierre.

Il ne regarda aucune de ces scènes et commença à se préparer. Maintenant, il commençait à être reconnaissant que l’infecté à tête de grenouille soit là pour essayer de tuer la femme de pierre. Sinon, même s’il savait ce qui allait se passer, il n’aurait pas eu le temps de réfléchir à ce qu’il fallait faire et de se préparer. Autour de lui, Odelina et Mei attendaient ses instructions.

« Mei’er, Odel, montez ceci sur la moto. Prenez aussi plusieurs chargeurs de M16 et remplissez la boîte sur le guidon. »

Mark leur tendit son M16 et son sac.

La boîte dont il parlait était une boîte métallique faite de fines feuilles de métal et de petites barres de métal. Il avait conçu le support d’arme que les militaires avaient installé à l’avant de la moto. Cette boîte pouvait être attachée, glissée et détachée de l’affût, ce qui permettait de recharger plus facilement le M16, même si l’on conduisait la moto. Le montage d’une mitrailleuse sur la moto aurait pu faire la même chose, mais le poids aurait sûrement gêné la manœuvre, et c’est pourquoi il avait eu cette idée.

Pendant que les deux filles suivaient ses instructions, il commença à travailler sur la multi-cabine transportant les réservoirs de GPL. En vérifiant la porte arrière de la multi-cabine, désormais recouverte de métal et hermétiquement fermée, il remarqua qu’une odeur de pétrole s’échappait légèrement de la porte. Lorsqu’il avait ouvert la porte arrière, il avait senti l’odeur âcre d’une fuite de gaz et avait remarqué que le toit métallique était troué. En regardant les réservoirs de GPL sous le trou, l’un d’entre eux avait été percé par une pierre pointue.

« Odel, peux-tu me donner le ruban adhésif de la voiture ? »

appella Mark, ce à quoi Odelina répondit immédiatement.

À l’aide du ruban adhésif, il avait bouché le trou sur le toit de l’intérieur. Ensuite, il ouvrit les vannes de tous les réservoirs à l’intérieur de l’habitacle scellé. En refermant la porte, il couvrit également les espaces autour de la porte avec du ruban adhésif pour sceller complètement les fuites de gaz à l’intérieur.

« Oscar, c’est ça ? »

Mark appela le soldat qui conduisait la multi-cabine.

« Oui, monsieur !

– Votre tâche ici est terminée. Appelez votre capitaine et vous pourrez retourner à votre unité. »

Avec un salut, le soldat était allé appeler le capitaine Dela Rosa. En attendant, il avait enchaîné la moto préparée au côté du multi-cabine. Le capitaine était arrivé avec les autres chefs peu de temps après.

« Vous êtes prêts ? »

demanda le capitaine Dela Rosa.

« C’est exact. Je vais vous confier mon groupe. N’oubliez pas notre accord. »

Mark dit sans tenir compte des autres personnes présentes. Le mot “accord” fait cependant froncer les sourcils des autres chefs, en particulier du major Lopez, qui regardaient le capitaine. Le capitaine Dela Rosa frissonna, des sueurs froides perlant sur son dos, sachant qu’il serait probablement interrogé sur cet accord plus tard.

De manière inattendue, avant que les autres chefs ne puissent s’exprimer, une personne familière qui les accompagnait avait pris la parole. Ses bras étaient bandés, mais ses yeux pétillaient pour une raison quelconque. C’était SP02 Agbayani.

« Mark, c’est ça ? Si tu te sacrifies pour tout le monde ici, je suis sûr que tu seras considéré par les gens d’ici…

– STOP ! »

Mark s’interrompit en fronçant les sourcils. Il ne pouvait vraiment pas se résoudre à laisser cette personne terminer ce qu’elle voulait dire. Rien que le ton et la façon dont cette personne parlait lui donnaient des frissons.

« Chef de la police, pouvez-vous emmener ce type ? »

dit Mark au chef Mallari.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi ? »

SP02 Agbayani était sidéré. La première fois qu’il avait rencontré Mark, la personne ne l’avait même pas laissé parler. Aujourd’hui, on l’interrompait à nouveau et on lui demandait même de partir. Alors qu’il avait les yeux écarquillés par le choc, Mark prit la parole.

« Je ne fais pas ça pour être ce que tu veux que je sois, d’accord ? S’il y a d’autres personnes qui peuvent le faire sans échouer, alors échangez avec moi. Je fais ça parce que vous êtes tous trop incompétents ! »

Odelina se frappa le front en entendant cela. Son maître l’avait vraiment dit. Elle regarda autour d’elle et l’expression de chacun changea radicalement. De plus, ce qu’il disait n’affectait pas seulement les soldats et les autres personnes, mais aussi les membres de son groupe qui venaient juste d’apprendre ce qui se passait de la bouche des autres personnes.

Mais bien sûr, personne ici ne pouvait le réfuter malgré la gifle qu’il leur infligeait.

Mei, elle, savait qu’il avait dit cela par irritation. Son Gege en avait déjà trop fait ces derniers jours et il était également fatigué. Très fatigué. Il ne faisait cela que pour le bien des membres de leur groupe et pour terminer ce qu’il avait commencé. Elle était sûre que s’il n’y avait qu’elle, les deux petites filles et Odelina et ses enfants, même avec Laelaps et Fein, ils pourraient s’en sortir sans problème. Mais il tenait à payer sa dette envers eux et cela l’amenait à tout faire tout seul. Il était très facile de le contrarier maintenant qu’il était éprouvé et que les choses avaient dérapé par rapport à ce qu’il avait prévu.

Mark sentit soudain que quelqu’un l’étreignait par derrière.

« Gege, ne fais pas attention à eux. Ne te mets plus en colère. »

Malgré les regards perçants autour de lui, il ne s’en soucia pas et prit une profonde inspiration.

« Désolé, je me suis égaré. »

Mark dit calmement en faisant face aux deux officiers militaires.

Contre toute attente, c’est le major Lopez qui répondit le premier et même avec un sourire qui ne sied pas à son vieux visage sévère. Cependant, il n’avait pas l’air mauvais du tout. Au contraire, son sourire était rempli à la fois d’étonnement et d’amusement.

« Ne t’inquiète pas. Ce que tu as dit est vrai. Nous sommes tous incompétents pour faire face à ce syndicat ou à ces deux monstres. Je n’aurais jamais cru que quelqu’un nous dirait ça en face. »

Devant l’aveu de leur plus haut gradé, les soldats se sentirent abattus. C’est vrai. Ils s’en remettaient désormais à un civil qu’ils étaient censés protéger. Comment pouvait-on les qualifier maintenant, si ce n’est d’incompétents ?

« J’y vais maintenant. »

Mark prit un air sérieux et regarda le major. Cette déclaration du major le rendait tout à fait apte à devenir l’un des soutiens de son groupe une fois qu’ils seraient entrés à Bay City.

« J’ai demandé au capitaine Dela Rosa de prendre quelques dispositions, vous pouvez lui demander les détails. J’espère que vous pourrez m’aider.

– S’il n’y a rien de nuisible ou d’illégal, tant que ton plan a fonctionné et que nous sommes arrivés à Bay City, je t’aiderai du mieux que je peux. »

Le major Lopez l’avait promis et il était sincère.

« En fait, vous n’avez pas besoin de me promettre cela. Je vais vous le dire. S’il arrivait quelque chose à quelqu’un de mon groupe… Si je peux faire en sorte que ces deux monstres me suivent, pensez à ce que je peux apporter d’autre à Bay City. »

Mark dit avec un rictus avant de se retourner et de faire face à Odel, Mei et les deux filles qui avaient sauté du véhicule après avoir entendu que leur père allait partir. Il serra les deux filles dans ses bras en leur assurant qu’il reviendrait avec des cadeaux.

« Odel, je te les laisse, d’accord ?

– Oui, Maître. D’ailleurs, si possible, emmène Fein avec toi. »

En entendant cela, Mark acquiesça. Ce serait une autre assurance pour lui d’amener le scarabée surdimensionné avec lui.

La dernière à qui il dit ses adieux fut Mei.

En l’embrassant très fort, Mark lui avait chuchoté.

« Prends soin de toi, d’accord ? Ne quitte pas Odel d’une semelle.

– Oui. Nous… J’attendrai. »

Mei répondit avant de quitter les bras de Mark.

Sous les yeux de tous, Mark qui avait emmené Fein avec lui monta dans le multicab et démarra le moteur.

« Il est temps d’éloigner ces deux monstres de cet endroit. »

murmura Mark en passant la vitesse supérieure et en commençant à déplacer le véhicule hors de la zone de défense. Il regarda les deux créatures sur le terrain vague de l’autre côté de la voie rapide. Ses yeux brillaient d’une lumière rouge intense.

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