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Chapitre 172 : La femme vêtue de pierre
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 6 – 20h17 – Autoroute E3 en direction du sud , Parañaque, Metro Manila

Utilisant les camions-bennes et les camions militaires comme couverture défensive extérieure, les véhicules plus petits parvinrent à se cacher dans les rangées intérieures. Les soldats et les policiers, cachés derrière les camions, observaient les deux gros monstres qui se battaient à deux cents mètres d’eux. Pas un seul d’entre eux ne voulait tirer ne serait-ce qu’un seul coup de feu sur les monstres. Il en allait de même pour les réfugiés et le reste du personnel. Tout le monde se sentait nerveux, mais tout ce qu’ils pouvaient faire était de se couvrir la bouche en essayant de ne pas faire de bruit.

Un seul son fort pouvait entraîner la mort de tout le monde à ce moment précis.

Mark, caché derrière le MB Sprinter, fronçait les sourcils. Tout s’écartait trop de ce qui aurait dû se passer.

La scène de son rêve, les véhicules écrasés, Irène désincarnée, les capitaines Dela Rosa et Keene tués, la mort d’Odelina, d’Abbygale et d’Iola… Le corps de Mei percé d’un trou sur la poitrine…

Tout cela avait été fait par cette femme vêtue de pierre.

Il ne pourrait jamais l’oublier…

Mais qu’est-ce que c’était que cette tête de grenouille ?

Mark se trompait lourdement…

L’avenir avait changé de façon horrible. De plus, il avait mal jugé l’ennemi de sa prémonition. La femme vêtue de pierre n’était pas une infectée, mais un mutateur raté…

Pas étonnant…

Mark se mit à rire.

Ce n’était pas étonnant que cette femme de pierre ait d’abord tué tout le monde avant d’essayer de le tuer lui. À l’instar des mutateurs normaux, la conscience sauvage des mutateurs ratés avait également une émotion ou un trait dominant dans leur esprit. Cette conscience avait également une intelligence et un état d’esprit différents de ceux de la conscience d’origine. C’est le cas d’Odelina, qui était “sanguinaire”, et de Laelaps, qui était “féroce”. Lorsqu’ils avaient été sauvés avant que leur conscience ne soit entièrement consumée, Odelina s’était transformée en “Loyauté” et Laelaps en “Indépendance”.

Ce que la pierre recouvrait dans son subconscient était…

« Le tourment… »

Elle voulait tourmenter ses ennemis autant que possible avant de les tuer.

Irène avait été tuée avant Keene et le capitaine Dela Rosa pour les tourmenter tous les deux. Il fut le dernier à être tué parce que cette femme vêtue de pierre voulait le tourmenter de la même façon.

Cependant, comment cette femme vêtue de pierre pouvait-elle connaître le tourment que les autres ressentaient ? À moins que…

Cette femme était également un Empathe ! C’était aussi la raison pour laquelle l’infecté à tête de grenouille l’attaquait !

« Merde ! »

Les yeux de Mark se dilatèrent en réalisant cela et il regarda soudain la femme vêtue de pierre qui se trouvait derrière le véhicule.

La femme avait jeté un gros débris en direction de l’infecté à tête de grenouille et faisait face à son ennemi. Pourtant, Mark pouvait sentir que la majeure partie de son attention était en fait dirigée vers eux ! Il s’en était rendu compte. Leur combat se rapprochait d’eux, non pas par hasard, mais parce que la femme vêtue de pierre s’approchait d’eux malgré l’obstacle que représentait son ennemi.

Elle savait qu’il y avait des gens ici !

L’expression grave de Mark n’échappa pas à Mei qui était à ses côtés.

« Gege, qu’est-ce qui ne va pas ? »

La voix de Mei le fit revenir en arrière.

Mark regarda à côté de lui et vit Mei, Odelina, Abbygale et Iola qui le regardaient avec des expressions inquiètes et effrayées. Il tapota la tête des deux filles et serra fort Mei qui ne se sentait pas du tout heureuse de cette étreinte. Cependant, cette étreinte n’était pas seulement pour essayer de réconforter Mei, mais aussi pour calmer son esprit.

Les gens autour d’eux qui avaient vu Mark faire cela n’étaient pas du tout déconcertés. Ils pensaient plutôt que Mark avait déjà abandonné et qu’il adressait ses derniers mots à ses proches. Ils ressentaient la même chose. Ils ne pouvaient pas survivre à ces deux monstres qui se trouvaient devant eux.

Mark relâcha Mei, ne parla pas et se contenta de lui tapoter la tête. Mei, de son côté, le fixait tandis qu’il sortait une radio.

« Capitaine Dela Rosa, vous êtes là ? »

Mark s’adressa à la radio. Pendant qu’ils alignaient les véhicules en formation, il avait entendu à la radio que les soldats avaient déjà appelé des renforts de Bay City. Ils avaient également établi un autre contact après avoir enfin pu voir les deux inconnus à l’avant.

« Cette voix… Mark ? »

La voix du capitaine Dela Rosa retentit dans le bruit de fond de la radio.

« Combien de temps faudra-t-il pour que les renforts de Bay City arrivent ici ?

– Ils ont dit que cela prendrait environ quinze à vingt minutes. »

Le désarroi envahit la voix du capitaine Dela Rosa.

« C’est trop long.

– Nous le savons, mais nous n’avons pas d’autre choix que d’attendre. »

Mark ne parla plus. Il en savait bien plus que les soldats sur ce qui se passait.

La route était bloquée et le retour était impossible. S’échapper à pied ? La femme vêtue de pierre était un empathe. Il était très probable qu’elle puisse aussi détecter les gens comme lui. La dernière option était de se battre et cela mènerait sûrement à la mort de tout le monde. Même s’échapper en laissant quelques personnes en arrière pour se défendre n’était pas plausible. Il serait facile pour l’ennemi d’anéantir les personnes restées sur place avant de poursuivre celles qui s’étaient échappées.

La seule option qui lui restait était de distraire les deux personnes de cet endroit et il n’y avait personne d’autre que lui capable de le faire. Si c’était une personne normale qui le faisait, l’infecté à tête de grenouille suivrait peut-être, mais pas la femme vêtue de pierre, puisqu’il y avait plus de monde ici. Si c’était Mark qui le faisait, il pouvait faire en sorte que cette femme détecte qu’il était aussi un Empathe et il était probable qu’elle le poursuive. Pour la même raison, l’infecté à tête de grenouille le poursuivrait sûrement.

DRAAAAAAA !!!

Un cri semblable à un hurlement sortit de la bouche de la femme vêtue de pierre. Ce cri fit se crisper Mark qui se mit soudainement en action. Il s’empressa d’attraper Mei et les deux filles ainsi qu’Odelina. Il les tira vers le bas en s’accroupissant au sol derrière le MB Sprinter.

BAM ! BAM ! CRASH ! BAM ! TAM !

Une pléthore de sons résonna partout, ce qui prit tout le monde au dépourvu. Même les soldats qui observaient attentivement le combat entre les deux monstres ne purent réagir.

Bientôt, les gens furent accueillis par un spectacle dévastateur, des cris choqués et effrayés, des hurlements et des gémissements douloureux.

Après s’être assuré que les bruits avaient cessé et qu’il ne restait plus que des cris et des hurlements, Mark laissa les quatre se lever. Ce qui les attendait maintenant autour d’eux était un spectacle horrible.

Les vitres brisées, les grands trous béants sur les véhicules et les fissures sur l’asphalte de la route étaient déjà bien visibles. Pour les plus malchanceux, un grand nombre de soldats, de policiers et de réfugiés étaient morts sur le coup, tandis qu’un plus grand nombre de personnes avaient été blessées. La plupart d’entre eux moururent même à l’intérieur de leurs véhicules, laissant leur sang s’écouler par les portières et éclabousser les vitres.

« Maître, que s’est-il passé ? »

Odelina était trop choquée. Tout allait bien tout à l’heure mais son maître ne les avait tirés vers le bas que quelques secondes et les choses avaient pris une tournure horrible. Ils virent alors Mark ramasser quelque chose sur le sol, non loin d’eux. C’était un caillou pointu de la taille d’une bouteille de soda de huit cents millilitres. Des pierres similaires jonchaient également la route. En voyant le caillou, Odelina regarda vers la femme vêtue de pierre et elle vit que la silhouette de la femme était en quelque sorte plus mince. C’était comme si elle s’était débarrassée de quelques couches de son armure de pierre.

C’est alors que les personnes à l’intérieur du MB Sprinter sortirent une à une, paniquées.

« Pourquoi sortez-vous tous ? C’est dangereux ! »

Odelina s’empressa de les intercepter car ses deux enfants sortaient également en courant.

« Maman, quelque chose a heurté le toit de la voiture ! »

Odette, effrayée, s’était empressée de serrer sa mère dans ses bras et de se plaindre. Les paroles de la fillette donnèrent à Odelina des sueurs froides dans le dos. Les autres véhicules avaient été endommagés et des personnes étaient même mortes. Quoi qu’il en soit, tout le monde était à portée d’attaque. Elle voulut frénétiquement vérifier les dégâts sur le véhicule.

La voix de Mark la coupa soudain dans son élan.

« Ne t’inquiète pas. Nos véhicules sont juste derrière le camion-benne, l’attaque ne touchera pas directement nos voitures. Tout ce que tu dois craindre, ce sont les pierres qui tombent d’en haut. »

Cela faisait partie de l’arrangement de Mark et non seulement la MB Sprinter mais aussi les véhicules de ses amis ainsi que ceux de Monique et Harvey étaient tous cachés derrière les bennes à ordures épaisses.

Il s’y attendait et ce n’était pas non plus une attaque ponctuelle. C’est l’attaque AoE de cette femme vêtue de pierre qui avait causé la plupart des victimes et des dégâts dans son rêve. C’était une pluie de pierres. Son corps se crispait en poussant un rugissement semblable à un cri et son armure de pierre crachait des morceaux pointus comme un hérisson. Ces pierres pointues s’éloignaient ensuite de son corps à grande vitesse. Chaque projectile de pierre était assez rapide et puissant pour pénétrer les véhicules blindés en cas de coup direct, mais les pierres qui tombaient ne le faisaient pas. Il était probable qu’elle utilise cette attaque pour infliger des dégâts à la fois aux infectés à tête de grenouille et à ceux qui les observaient.

« Boss, tu nous caches quelque chose ? »

demanda Melissa qui était également sortie du véhicule en courant. Sa question réveilla immédiatement la foule. Après tout, l’attaque précédente avait également touché leur véhicule et le résultat avait été dévastateur pour les autres. Ils pouvaient même voir les réfugiés affolés qui demandaient de l’aide en traînant leurs proches lourdement blessés, les soldats qui couraient précipitamment ici et là et il y avait même des morts autour avec de grands trous béants sur leurs corps.

Les actions de Mark depuis tout à l’heure étaient trop étranges, surtout lorsqu’il avait soudainement tiré Mei et les autres vers le bas pour se mettre à l’abri. Cette action était trop opportune par rapport à l’attaque soudaine, malgré le fait qu’il ne faisait pas face à la bataille à ce moment-là. Avec cette attitude et cette explication… C’était comme s’il savait ce qui allait se passer.

Après avoir secoué la tête, Mark fixa Melissa.

« Il vaut mieux que vous ne sachiez rien. Vous devriez tous retourner à l’intérieur de la voiture. C’est peut-être trop dangereux pour les autres, mais nos véhicules sont blindés.

– Mais boss… »

Melissa hésita.

« Retournez à l’intérieur, je dois d’abord trouver les officiers militaires. »

Mark ne lui adressa plus la parole. Après avoir fait rester Mei et les deux filles à l’intérieur du véhicule, il partit vers le côté nord du convoi où se trouvaient les véhicules des chefs et le Humvee dans lequel la famille d’Emika était montée.

En chemin, elle vit les cadavres des soldats et des réfugiés sortis à la hâte des véhicules percés. Les blessés étaient pris en charge par les médecins et recevaient les premiers soins malgré le danger.

Parmi les soldats blessés, Mark aperçut Irène. Elle était assise sur le sol derrière l’un des Humvees, Keene à ses côtés serrant sa main gauche. À sa droite se trouve le même médecin qui avait examiné Iola à l’époque, lorsque la petite fille était au bord de la mort. Le cou et l’épaule droite d’Irène saignaient abondamment. La peau du cou et de l’épaule avait été arrachée, laissant même apparaître l’os blanc de l’épaule.

On aurait dit qu’elle avait été presque décapitée, comme dans le rêve de Mark. Irène avait de la chance d’être encore en vie et consciente.

Mark ne dérangea pas le couple d’enfants et se dirigea vers le groupe de soldats et de policiers qui se trouvait à proximité. Là, il vit les chefs en pleine discussion.

***

« Nous devrions déjà quitter cet endroit ! Abandonnons les véhicules et partons à pied ! Nous ne sommes que des cibles faciles ici !

– J’ai la même idée. Ces deux-là, quelles que soient les créatures qu’ils sont, sont encore dans leur combat acharné et pourtant nous subissons déjà des dégâts.

– Je comprends ce que vous voulez dire, mais nous n’aurons aucun moyen de protéger tout le monde à pied ! Si vous pensez tous pouvoir combattre les infectés en chemin, je ne vous en empêcherai pas. De plus, nous n’avons aucun moyen de nous déplacer à pied sans être détectés par ces deux Inconnus ! Il y a trop de monde avec nous ! »

La conseillère Palabrica, la députée Lanie et le capitaine Dela Rosa exprimèrent respectivement leurs opinions. Le chef Mallari n’écoutait que sur le côté et il semblait qu’il se rangerait à la décision que les autres prendraient. Le major Lopez, quant à lui, était plongé dans une profonde contemplation. Il était probable qu’il pèse les avantages et les inconvénients des suggestions qu’ils avaient faites.

« Ne vous embêtez pas avec ces idées sans intérêt. Quoi que vous fassiez, tout le monde mourra. Ce ne sont que de faux espoirs. »

Une voix d’homme se joignit soudain à la discussion. Sa voix était pleine de moquerie à l’égard de leurs suggestions. La voix était trop sûre qu’ils allaient mourir pour qu’ils regardent dans la direction d’où elle venait. Là, un homme se tenait debout avec un sac lourd et plusieurs armes accrochées à son corps.

« Mark ! »

Le capitaine Dela Rosa et Madame Lanie prononcèrent le nom de l’homme en même temps.

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