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Chapitre 170 : Le chemin difficile à parcourir
Chapitre 169 : Les suites de la chute du Syndicat Menu Chapitre 171 : Danger imminent

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 6 – 17h03 – Boulevard Molino, Ligas, Ville de Bacoor, Cavite

Les bruits de tirs se poursuivaient tout au long de la route. Le convoi avait déjà dépassé l’enceinte de l’hôtel de ville en ruine depuis plusieurs minutes. Ils se rapprochaient de la zone la plus peuplée de Bacoor. De ce fait, le nombre d’infectés qu’ils rencontraient commençait à augmenter, mais ils n’étaient pas trop nombreux et trop dispersés pour être considérés comme une horde.

Irène s’était assise à l’arrière de l’un des Humvees tout en serrant son fusil d’assaut. Comme il n’y avait plus beaucoup de danger après l’élimination du syndicat à Citta Italia, des choses auxquelles elle n’avait pas eu le temps de penser auparavant commencèrent à entrer dans son esprit et elle ne pouvait pas trop se concentrer sur le tir, même après leur départ. Chaque soldat et chaque policier devait participer à la défense du convoi, mais avec toutes les pensées qui lui venaient à l’esprit, elle n’y parvenait pas.

« À quoi tu penses ? »

demanda finalement Keene, qui était en binôme avec elle. Ce type était vraiment stupide et n’avait pas remarqué que quelque chose pesait sur ses pensées. Si elle ne s’était pas soudainement rassise après avoir tiré une salve de coups de feu sur l’infecté qui les chargeait, il ne l’aurait pas remarqué.

« À beaucoup de choses… »

Irène soupira. Elle savait que les pensées qu’elle avait en ce moment n’étaient pas nécessaires, mais cela l’ennuyait vraiment.

Qu’est-ce qui était bien et qu’est-ce qui était mal ? Jusqu’à quel point une personne pouvait-elle être mauvaise ?

De retour au campement, quand Mark les avait soudainement poussés dans le Multi-cab, elle s’était sentie agacée, mais après avoir été témoin de l’horreur que l’essaim de mouches leur avait apportée, elle avait été secouée. Elle était secouée non seulement par la peur, mais aussi parce qu’elle était soulagée de ne pas faire partie des personnes qui étaient mortes à l’extérieur. Elle vit plusieurs soldats et personnes piqués par les mouches et transformés en infectés. À ce moment-là, elle s’était sentie heureuse de ne pas être à leur place. Mais elle se sentait en conflit.

Elle était un soldat et devait être l’une des personnes qui les protégeaient, mais était-ce vraiment normal de se sentir heureuse d’avoir survécu alors que les personnes qu’elle était censée protéger étaient mortes ?

La pensée suivante lui était venue lorsque les soldats avaient commencé à brûler vifs les membres restants du syndicat. À ce moment-là, était-ce vraiment normal qu’elle considère ces hommes non pas comme des humains, mais comme des animaux ? Elle ne pouvait s’empêcher de se demander comment ces gens étaient capables de commettre des actes aussi diaboliques.

D’après les otages et les aveux de Jumper, à part Jumper, chacun d’entre eux était un démon en peau humaine.

Les otages provenaient de deux sources. Les premiers étaient ceux qui avaient été capturés lors de l’évacuation, tandis que les seconds étaient ceux qui avaient été trouvés lors des courses de ravitaillement du syndicat. Néanmoins, tous deux avaient été confrontés au même type de supplice. Les plus aptes, principalement des hommes, avaient été forcés de travailler dans leur base pour construire des défenses et combattre les infectés. Quant aux femmes, elles étaient devenues un moyen de divertissement pour les membres du syndicat.

Le principal problème et la raison pour laquelle les soldats avaient brûlé ces animaux vivants étaient dus au fait que le syndicat ne partageait pas ses provisions avec ses otages. D’après le décompte, il y avait cent vingt-trois otages et même plus que cela auparavant, c’est certain. Avec un tel nombre de personnes, comment étaient-elles nourries ? Les otages ne le savaient pas et savaient seulement qu’ils étaient nourris avec de la viande bouillie et salée. Mais d’après les aveux de Jumper…

La source de cette viande n’était pas quelque chose que des humains sains d’esprit devraient consommer.

Les otages perdraient probablement la tête s’ils apprenaient la provenance de cette viande.

Jumper, quant à lui, semblait être apprécié par les otages. Il semble qu’il n’ait touché à aucune des femmes et qu’il se soit même attiré les moqueries des autres membres en accueillant les enfants, disant qu’il avait un fétichisme bizarre. Les enfants, eux, allaient tous bien et, à en croire les apparences, Jumper s’occupait plutôt bien d’eux. Maintenant que la menace du syndicat était écartée, Jumper avait laissé les enfants retourner chez leurs parents. Malheureusement, certains d’entre eux n’avaient plus de parents chez qui aller.

Lorsqu’on avait demandé à Jumper pourquoi il avait agi de la sorte alors qu’il était membre du syndicat…

« Croyez-vous vraiment que je voulais les rejoindre ? Je n’avais pas le choix. »

C’est ce qu’il avait répondu.

Irène confia ses pensées à son ami d’enfance. Contre toute attente, Keene se mit à rire.

« Qu’est-ce qui te fait rire ? Je suis sérieuse.

– Ne réfléchis pas trop. Ce que ces voyous ont fait est mal, mais qu’y a-t-il de mal à survivre ? Ne réfléchis pas trop. Suis ce en quoi tu crois, comme avant.

– Ce en quoi je crois…

– C’est vrai ! Tant que ce que tu crois n’est pas faux, tout va bien. Si tu te soucies vraiment de ceux qui sont morts, vis pour eux et fais ce qu’ils ne peuvent plus faire. C’est aussi simple que cela. »

Irène releva la tête et regarda Keene avec incrédulité. Ce qu’elle avait reçu de lui était une réponse directe et sans queue ni tête, mais elle ne pouvait absolument pas le réfuter.

Irène soupira, elle devrait y réfléchir encore une fois plus tard et demander à quelqu’un de plus expérimenté.

***

Jour 6 – 18h23 – Autoroute Emilio Aguinaldo, Talaba, Ville de Bacoor, Cavite

Environ deux heures s’étaient encore écoulées après leur départ de Citta Italia. Ils avaient déjà quitté le boulevard Molino et s’étaient engagés sur l’autoroute, mais leur vitesse en souffrait terriblement. Si c’était avant l’épidémie, la distance qu’ils avaient parcourue de Citta Italia jusqu’à leur position actuelle n’aurait pris qu’une demi-heure avec un trafic normal.

Aujourd’hui, c’était le blocage des véhicules à la sortie du boulevard qui était à l’origine de leur mal de tête. Même si les camions-bennes avaient réussi à les faire sortir du boulevard, c’est parce que les véhicules qui bloquaient la sortie du boulevard étaient des véhicules plus petits, les fourgons frigorifiques étant les plus grands. Cependant, après avoir pénétré sur l’autoroute, il était devenu plus difficile pour eux de se déplacer, et même les camions militaires avaient commencé à les aider à repousser les véhicules plus petits.

Un autre problème était le nombre croissant d’infectés contre lesquels ils devaient défendre le convoi. Cette zone était trop proche d’un grand marché, de plusieurs centres commerciaux, de chaînes de restauration rapide et d’autres marchés fermés. Ces établissements étaient à l’origine de l’afflux de population dans cette zone. Même si le nombre d’infectés laissés ici était inférieur à la population totale qui fréquentait cette zone, il était suffisant pour donner un énorme mal de tête à tout le monde.

Si les attaques d’infectés n’étaient pas gérées efficacement, cela pourrait mener à un désastre. C’était d’autant plus évident avec l’apparition constante d’infectés mutants. Les plus courants parmi les infectés mutants étaient les Bulldozers. Il y avait aussi des animaux infectés de temps en temps et de nouvelles sortes d’infectés mutants apparaissaient dans la zone.

RATATATA !

Mark sauta sur un véhicule abandonné et tua plusieurs infectés qui fonçaient sur lui. Il avait été engagé pour escorter le convoi et devait participer à la réduction du nombre d’infectés. Avec lui, on pouvait voir Abbygale courir à toute allure. En termes de nombre de morts, elle ne pouvait pas se comparer à ceux qui avaient des armes à feu, mais en ce qui concerne les morts physiques, elle avait le nombre le plus élevé.

De temps en temps, Mark utilisait aussi sa machette pour économiser quelques balles, mais sa vitesse d’exécution était insuffisante pour suivre le flot d’infectés qui arrivaient. Il n’avait pas d’autre choix que d’utiliser son arme. Sa présence sur le champ de bataille avait toutefois permis d’alléger la charge des soldats d’une manière ou d’une autre.

Non seulement le nombre d’infectés que les soldats devaient tuer diminuait, mais la pression exercée sur tous ceux qui combattaient les infectés diminuait également de manière significative. C’était dû au fait que les infectés mutants fonçaient sur lui à chaque fois, même s’ils étaient proches d’une autre personne.

Les autres membres de son groupe avaient également rejoint la mêlée depuis le début, en raison de la lenteur du mouvement du convoi à travers ce lourd blocus. Nikky et les autres membres de son groupe défendaient le côté sud tandis que Jason et son groupe défendaient le côté nord. Mark et Abbygale, quant à eux, se déplaçaient d’un endroit à l’autre, décimant le plus grand nombre d’infectés près de leur position.

Non seulement Mark et son groupe, mais aussi les autres soldats avaient déjà quitté leurs véhicules pour apporter leur aide. Le capitaine Dela Rosa et le major Lopez avaient également combattu les infectés à l’avant du convoi. Il en était de même pour le chef Mallari et ses forces de police.

Mark regarda le siège passager de leur véhicule où Mei était assise. Il avait dit à Abbygale et à Odelina de ne rien dire de ce que Caméléon avait dit. Ce n’était pas parce qu’elle ne devait pas l’apprendre, mais il valait mieux qu’elle ne le sache pas. D’ailleurs, lui-même ne se souvenait pas de ce qui s’était passé cette nuit-là. Si ce que Caméléon et Black Devil avaient dit était vrai, alors ce n’était pas lui qui avait tué. Pour autant qu’il s’en souvienne, le premier humain, ou du moins, ayant l’apparence d’un humain, qu’il avait tué dans la vie réelle était l’agent de sécurité infecté du centre commercial.

Quant à l’identité du coupable, elle ne pouvait pas être plus évidente. Il s’en était d’ailleurs douté lorsqu’il s’était réveillé chez lui après tous ces événements. Il n’oublierait jamais cette époque. C’est à cause de ces blessures qu’il avait commencé à ignorer complètement le monde extérieur et à rester confiné dans sa maison autant que possible.

Il était sûr que c’était Freed qui avait fait ça.

Mais pourquoi ? Pourquoi avait-il sauvé Mei cette fois-là ?

Mark n’avait aucun moyen de demander des réponses à Freed. Même si les deux partageaient le même corps, il était impossible qu’ils se rencontrent face à face pour tout éclaircir.

Soupirant, il abattit la tête d’un autre infecté qu’il affrontait.

Mark regarda la route devant lui. En voyant la scène qui se déroulait devant lui, il ne put s’empêcher de secouer la tête.

Il semblait que ce défilé de voitures abandonnées durerait jusqu’à la sortie de l’autoroute. De plus, il semblait que le convoi continuerait à avancer à sa vitesse actuelle jusqu’à la fin, en raison du grand nombre de bus municipaux et provinciaux qui bloquaient la route.

Mark sortit son téléphone. En voyant l’heure, il fronça les sourcils.

Ils étaient en retard.

Il était déjà presque sept heures et ils étaient toujours coincés ici.

Est-ce qu’il y avait eu un problème ?

Mark commença à réfléchir.

Comme Mark ne savait rien de ce qui allait se passer avant que la scène de sa prémonition ne commence, il suivit chaque circonstance de façon normale.

Alors, pourquoi ?

Mark commença à avoir un mauvais pressentiment.

***

Jour 6 – 7h58 – Barrière de péage de l’autoroute Cavite, Parañaque, Metro Manila

Ils passèrent encore un peu de temps sur l’autoroute et perdirent même plusieurs soldats et policiers dans le processus. Mark ne pouvait nier que les combats incessants qui s’étaient déroulés pendant environ quatre heures étaient fatigants.

Cependant, après avoir emprunté la voie rapide, le convoi avait commencé à avancer plus rapidement, car le nombre de véhicules sur la voie rapide diminuait.

Cela n’avait pas duré trop longtemps et le convoi n’avait pas eu d’autre choix que de s’arrêter.

Les camions à benne basculante pouvaient pousser les petites voitures sans effort et pousser les plus gros véhicules, comme les bus et les camions, avec une certaine difficulté. Néanmoins, il n’était pas possible de pousser un bâtiment effondré qui bloquait la voie rapide.

Bloquant le milieu de la route…

C’est toute la structure des guichets de péage qui s’était effondrée.

Le lourd toit de la structure était encore intact et il semblait que les supports métalliques étaient pliés au sol.

Tout le monde était dans l’embarras.

Mark, quant à lui, commençait à se préparer à une nouvelle rencontre entre la vie et la mort.

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