Mutagen
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Chapitre 162 : De l’évacuation au désespoir
Chapitre 161 : La route à prendre vers Bay City Menu Chapitre 163 : Le chemin du retour vers Cita Italia

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 6 – 9h28 – Parking, École primaire Queens Row, Zone A Queens Row, Ville de Bacoor, Cavite

En raison de la situation d’urgence, la réunion avait été écourtée et le choix d’itinéraire de Mark avait été accepté sans trop de contradiction, à part quelques questions.

Ensuite, Mark s’était vu remettre une radio configurée pour la bande passante utilisée directement par le capitaine Dela Rosa, ainsi qu’une autre radio qui serait remise à chaque conducteur de véhicule. La seconde radio servirait à donner des ordres à chacun des véhicules du convoi.

Cette fois-ci, les habitants de la colonie étaient encore plus agités. Cependant, il semblait que les soldats n’avaient pas encore dévoilé toute la situation aux réfugiés, car Mark pouvait sentir que la plupart de l’agitation provenait des soldats. Ils étaient sous pression, car ils pressaient les réfugiés de monter dans leurs véhicules respectifs.

Mark était en train d’attacher la moto qu’il avait demandé au capitaine Dela Rosa de préparer à l’arrière de leur véhicule. Ce n’était pas encore le moment pour lui d’utiliser ce véhicule. Il passerait probablement à celui-ci lorsqu’ils auraient rejoint les survivants à Citta Italia.

Autour de lui, tout le monde s’activait. Le groupe de Nikky transportait également ses affaires dans leur jeep. Il en allait de même pour le groupe de Jason et le groupe dirigé par les parents du petit chat qu’il avait soigné hier. Mark voulait vraiment emmener leur fille infectée et l’observer avec Janette, mais il semblait qu’il ne pourrait pas le faire entre-temps. La seule chose qu’il pouvait faire maintenant était de dire au capitaine de prendre des dispositions à ce sujet et de demander le soutien du général Perez.

La famille d’Emika, quant à elle, était déjà escortée dans un véhicule militaire pour leur sécurité et leur véhicule serait escorté par deux Humvees militaires pour les protéger tout au long du trajet.

Quant au reste du groupe, il se trouvait déjà à l’intérieur du véhicule. Même Mara était à l’intérieur, assise à côté de Janette.

« Frangin ! Il semble y avoir un problème avec Fein. »

Carlo jeta un coup d’œil par la porte latérale ouverte pour appeler Mark qui travaillait à l’arrière du véhicule.

Après s’être assuré de la stabilité des chaînes de la moto, Mark était allé jeter un coup d’œil à Fein. Il y avait vraiment quelque chose qui n’allait pas. Fein était timide et facile à effrayer, mais c’était quand il y avait quelque chose d’effrayant, maintenant cependant, le scarabée au cœur fragile se cachait dans l’un des rares espaces vacants sous le canapé tout en frissonnant faiblement. Mark pouvait également sentir qu’il avait peur de quelque chose.

À ce moment-là, Mark remarqua que Mei, assise sur le siège passager avant à côté d’Odelina, avait ouvert la fenêtre et regardait vers le haut. Il suivit son regard et constata qu’elle semblait regarder quelque chose dans le ciel, au-delà de l’espace entre les deux bâtiments au sud-est. Ses pupilles se dilataient de façon instable, comme si elle essayait de contrôler sa nouvelle capacité.

Il y avait aussi quelque chose d’anormal dans son comportement.

« Mei’er, qu’est-ce qui ne va pas ? »

demanda Mark de l’autre côté de la fenêtre.

« Gege, je vois beaucoup de taches dans le ciel dans cette direction. Les taches étaient encore loin et étaient bloquées par les bâtiments, donc je ne peux pas voir clairement, mais elles ressemblent à des insectes. On dirait qu’ils volent dans notre direction. »

Mei répondit, ce qui fait froncer les sourcils de Mark.

« Mei’er, ferme la fenêtre et ne sors pas. Tout le monde reste à l’intérieur du véhicule ! Restez à l’intérieur du véhicule ! »

Mark dit à tout le monde de rester à l’intérieur du véhicule avant de regarder à nouveau l’espace entre les bâtiments. Il ne voyait rien, mais avec ce que Mei avait dit, et quand il se souvenait des cafards près de sa maison, il y avait une forte probabilité. Il s’agissait probablement d’insectes infectés surdimensionnés.

Il s’approcha alors de Rollan et Nikky qui préparaient la jeep.

« Vous tous, abandonnez la jeep, vite ! Montez dans la nôtre !

– Qu’est-ce qui ne va pas ? »

demanda Rollan.

« Les insectes volants infectés arrivent !

– Quoi ? »

Tout le monde dans le groupe de Nikky était choqué.

Ne voulant pas perdre de temps en blabla inutile, il commença à pousser Rollan et Nikky vers leur véhicule, faisant suivre Maverick et Délia. Comme il n’y avait plus assez de place dans le véhicule, Carlo et Maverick furent obligés de s’asseoir sur le plancher.

« Vous aussi, montez dans votre voiture ! Vite ! Fermez les fenêtres et cachez-vous ! »

Mark avait crié à Harvey et Monique qui l’observaient puisque leur camionnette se trouvait à quelques mètres de là.

Il semble que le vacarme qu’il avait créé avait attiré l’attention des gens autour.

« Qu’est-ce qui se passe ? »

Un soldat s’approcha, c’était Oscar, le soldat chargé de conduire la multi-cabine contenant les réservoirs de GPL. Derrière lui se trouvaient Irène et Keene qui semblaient aider à remettre les radios aux chauffeurs.

Cependant, Mark les avait simplement poussés dans la multi-cabine sans leur donner trop d’explications, à part les obliger à fermer les fenêtres.

C’est alors que certaines personnes avaient commencé à remarquer de petites ombres dans le ciel de l’est. Au début, c’était la confusion car ils n’arrivaient pas à se faire une idée claire de ce qu’étaient ces ombres, mais au fur et à mesure que les ombres grandissaient, leur confusion avait été remplacée par la peur et la panique.

Mark pouvait maintenant voir ce qu’étaient ces insectes. Dans le ciel, il y avait un essaim de mouches. Des mouches de la taille d’une tête humaine. De plus, il y avait des mouches bizarres et plus grosses parmi l’essaim.

Sans hésiter, Mark entra dans leur véhicule et ferma la porte. Il entendait la radio de l’armée qui émettait des ordres d’urgence, mais il ne s’en souciait guère.

Quelques secondes plus tard, l’essaim commença à descendre. Les personnes que Mark avait forcées à monter dans les véhicules savaient maintenant pourquoi il l’avait fait.

Sous leurs yeux, ils virent les personnes restées à l’extérieur se faire attaquer par un grand nombre de mouches.

Les soldats tentaient de riposter en tirant sur les mouches, mais même s’ils parvenaient à toucher et à tuer quelques grosses mouches, de plus en plus de mouches se dirigeaient vers eux. Il n’avait pas fallu longtemps pour qu’il y ait des victimes.

Devant leur véhicule, une mouche s’était posée sur le dos d’un ouvrier sans défense qui travaillait sur l’un des véhicules plus tôt. Les pattes de la mouche avaient percé le dos du malheureux ouvrier avant que la langue pointue de la mouche ne se dirige vers le cou de l’ouvrier et ne le transperce. La pointe de la langue de la mouche qui s’était enfoncée dans la nuque de l’ouvrier était visible à l’endroit où aurait dû se trouver sa pomme d’Adam. L’ouvrier avait l’air choqué alors que la douleur imprégnait son esprit avant qu’il ne tombe sur le trottoir, saignant abondamment du trou sur son cou et son dos.

Non loin d’eux, un soldat qui tirait sur les mouches avait été gaulé par plusieurs mouches. Non seulement son corps avait été transpercé par les pattes et les langues des mouches, mais l’une d’entre elles avait tiré sa langue jusqu’à son œil gauche. Avant que le soldat ne tombe, la langue s’était rétractée, entraînant avec elle l’œil transpercé.

La scène était pire du côté des réfugiés. Près de la moitié des réfugiés n’avaient pas encore embarqué dans les véhicules. En raison de l’émergence soudaine de l’essaim de mouches infectées, la file d’attente des réfugiés s’était désorganisée. Ils s’étaient mis à courir et à se pousser les uns les autres. Les plus faibles, les plus âgés et les plus jeunes avaient été bousculés et certains d’entre eux avaient fini par être piétinés par d’autres personnes.

Certains réfugiés avaient réussi à monter dans leurs véhicules, tandis que d’autres avaient réussi à se faufiler dans des véhicules qui auraient déjà dû être pleins. Malheureusement, certains avaient perdu la tête à cause de la panique et avaient fini par retourner en courant dans les pièces et les bâtiments qu’ils auraient déjà dû abandonner. En outre, certains avaient forcé l’ouverture de certains véhicules en voulant y faire entrer des réfugiés plus faibles, mais avaient fini par laisser les mouches entrer dans le véhicule avant qu’ils ne puissent le faire.

C’était un véritable désastre.

En l’espace d’un instant, de nombreuses personnes, dont la majorité des réfugiés, moururent à cause des mouches. Des cris de désespoir et de douleur avaient retenti dans la colonie, accompagnés du bruit assourdissant des coups de feu et du bourdonnement des ailes des mouches.

Il n’avait pas fallu longtemps pour que, à l’extérieur, les véhicules soient remplis non seulement de mouches grouillantes, mais aussi d’infectés. Les personnes qui étaient mortes parce que la langue des mouches leur avait transpercé le corps s’étaient immédiatement transformées en infectés.

Ceux que Mark avait poussés dans les véhicules étaient tous effrayés. Même les soldats Keene, Irène et Oscar ne faisaient pas exception à la règle et essayaient de se rétracter pour se cacher des mouches.

« Keene ! Irène ! Où êtes-vous ?! »

La voix inquiète du capitaine Dela Rosa résonna dans la radio. Il n’essayait même plus de respecter le protocole militaire sur les communications radio. Des coups de feu se faisaient également entendre en arrière-plan.

« Papa, je vais bien, Irène est avec moi. Heureusement, nous avons été “violemment” poussés en sécurité à l’intérieur d’une multi-cabine. »

Keene répondit. Un soupir de soulagement se fit entendre de l’autre côté.

« La multi-cabine avec les réservoirs de GPL ? Le soldat Oscar s’y trouve-t-il ?

– Oui, il est là.

– Bien. »

Ensuite, c’était au tour de Mark.

« Mark ? Vous êtes là ?

– Oui.

– Très bien, préparez-vous au départ. »

Plusieurs autres confirmations radio avaient suivi, mais toutes les personnes mentionnées n’avaient pas pu répondre.

Les radios distribuées aux chauffeurs retentirent alors dans tout le convoi.

« À tous ceux qui sont encore en vie, nous allons quitter ce campement. Suivez attentivement les véhicules qui vous précèdent. Bonne chance ! »

Puis, les moteurs rugissants des véhicules retentirent l’un après l’autre.

BRRROOOOR ! BAM !!!

Les portes principales furent défoncées par le camion-benne qui les précédait. Le bélier en forme de V du camion à benne sépara les infectés qui commençaient à se rassembler devant les portes, permettant aux véhicules derrière de sortir en toute sécurité.

En sortant de la colonie, les véhicules s’étaient heurtés aux mouches et aux infectés, mais les modifications apportées aux véhicules les avaient empêchés de tomber en morceaux. Alors que les véhicules des survivants et des soldats restants se déplaçaient, moins de la moitié des véhicules restaient en place. La majorité des véhicules restés sur place étaient des véhicules censés transporter les réfugiés.

Sous les roues des véhicules en partance, de nombreux corps avaient été écrasés en morceaux. Il s’agissait des corps de ceux qui étaient censés quitter le camp avec tous les autres.

Les personnes à l’intérieur des véhicules en mouvement pouvaient également voir plusieurs réfugiés qui retournaient en courant dans les salles de classe et qui semblaient implorer de ne pas être laissés derrière. Malheureusement, les soldats ne pouvaient plus rien faire. Ils avaient eux-mêmes subi un coup dur. Cette nuée de mouches n’était pas à la portée de tous. Ceux qui restaient ne pouvaient que se débrouiller seuls.

Certains d’entre eux n’acceptaient pas d’être laissés en arrière et couraient pour essayer de rattraper les véhicules, avant d’être envahis par les mouches et infectés.

Lorsqu’ils étaient partis, le bruit des véhicules avait attiré quelques mouches, mais lorsque plusieurs cris avaient retenti dans le camp, les mouches avaient commencé à se désintéresser des véhicules dont elles ne voyaient plus les occupants et avaient continué à dévaster les corps vivants et morts des personnes restées dans le camp.

De nombreux soldats s’étaient sentis découragés par ce qui s’était passé. Ils savaient que ce n’était pas de leur faute, mais ils sentaient tout de même la culpabilité les envahir. Les cadavres sont une chose, mais ils avaient dû abandonner des personnes qu’ils étaient censés protéger.

En suivant la route prévue, les soldats qui avaient été envoyés en éclaireurs pour retarder la horde parvinrent à la rattraper. Leur nombre avait également diminué de manière significative, mais ils avaient ressenti plus de remords en voyant ce qui restait du supposé grand convoi qui se dirigeait vers Bay City.

Qu’ils veuillent l’accepter ou non, ils avaient subi une défaite cuisante cette fois-ci. Ils avaient perdu lamentablement.

Ils ne pouvaient s’empêcher de penser.

Si c’était comme ça, est-ce qu’ils auraient une chance de survivre à l’avenir ?

Mais cette réflexion était pour demain. Ce à quoi ils devaient penser maintenant, c’était de ne pas se laisser rattraper par la horde.

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