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Chapitre 161 : La route à prendre vers Bay City
Chapitre 160 : La ligne de front de la Horde Menu Chapitre 162 : De l’évacuation au désespoir

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 6 – 9h15 – Cour de l’école, École primaire Queens Row, Zone A Queens Row, Ville de Bacoor, Cavite

Le capitaine Dela Rosa conduisait Mark, Mei et les deux petites filles, Abbygale et Iola, vers le bureau du directeur, près des portes principales.

En chemin, le capitaine Dela Rosa n’avait pas pu s’empêcher de demander des nouvelles d’Iola, qui semblait s’être complètement remise de son état de mort imminente d’hier. En tant que personne présente et responsable à ce moment-là, Mark lui raconta la situation actuelle de la petite fille, à l’exception de choses confidentielles, et ce qu’il prévoyait pour elle, ce qui étonna beaucoup le capitaine de l’escouade.

Cet homme v eu t vraiment adopter la petite fille ?

pensa le capitaine Dela Rosa, sans pour autant tenter de le réfuter. Le fait que la fille soit adoptée par quelqu’un d’aussi compétent que Mark était en quelque sorte sa chance. En voyant l’état des gens dans le groupe de Mark, il semblait être froid et détaché des autres, il n’hésitait pas à tuer des ennemis et avait une atmosphère effrayante autour de lui, mais il n’était certainement pas une personne maléfique. Son groupe était composé de personnes joyeuses, complètement différentes de la majorité des habitants de la colonie. Un leader maléfique ne pourrait certainement pas créer une scène aussi merveilleuse au milieu de l’apocalypse.

Au vu de sa performance contre les hommes de Dominador, sa nature violente n’avait blessé aucune des femmes et des enfants capturés. Il semblait être une personne qui n’impliquerait pas les innocents autant que possible.

D’ailleurs, de droit, il avait son mot à dire sur le sort de la jeune fille maintenant qu’elle aurait dû mourir sans son aide. Elle n’avait plus de parents non plus et personne ne contredirait Mark pour ce qu’il voulait. Malheureusement, ou peut-être heureusement, la jeune fille était amnésique, ce qui lui permettait d’oublier son passé. Même si elle ne se souvenait plus de sa vraie famille, elle était capable d’oublier les choses qu’elle avait vécues ces derniers jours.

Pourtant, en regardant les deux filles qui se tenaient la main et qui marchaient entre Mark et Mei, il semblait que la plus jeune se comportait comme la grande sœur en guidant l’autre.

Tout en marchant, le capitaine ne pouvait s’empêcher de réaliser que la plupart de l’attention des gens autour d’eux était concentrée sur elles. Non, il n’en faisait pas partie. L’attention était plutôt portée sur les quatre personnes qu’il dirigeait. Ce n’était pas surprenant. Non seulement la femme à côté de Mark attirait le regard, mais les quatre personnes se comportaient comme si elles se promenaient dans un parc, malgré la situation actuelle.

Il pouvait clairement entendre ce que les enfants demandaient depuis l’arrière. Ils pointaient du doigt des choses qu’ils ne connaissaient pas et posaient des questions, et les deux adultes répondaient aux deux filles.

Avec cette atmosphère derrière lui, le capitaine ne pouvait que soupirer et choisir de l’ignorer. Il souhaitait simplement dans son esprit pouvoir être aussi insouciant que ces gens.

***

Mark et les trois filles furent conduits dans le bureau du principal sous les regards étonnés de tous. Avec le regard intense que les hommes lançaient à Mei, elle ne pouvait s’empêcher de se cacher derrière lui.

En fait, il voulait que Mei reste dans le véhicule avec les deux filles, mais vu l’état actuel de l’établissement, il avait décidé de l’emmener avec lui. Il avait déjà été bombardé de fluctuations émotionnelles intenses pendant presque toute la nuit. Aller plus loin deviendrait intolérable pour lui, quelle que soit sa capacité à endurer.

Depuis son retour au centre commercial, il avait commencé à le remarquer. Lorsque Mei était à ses côtés, son état d’esprit était moins affecté par les fluctuations émotionnelles, en particulier celles qui entraient dans son esprit. Bien que les énergies émotionnelles soient toujours absorbées par lui sans contrôle, elles étaient plus douces et pas trop intenses. C’était comme si quelque chose empêchait les énergies de prendre leur élan habituel.

La nuit dernière, il en avait eu la confirmation lorsque Mei était tombée inconsciente. Les énergies émotionnelles intenses étaient arrivées comme un déluge, encore plus fortes qu’avant à cause du nombre de personnes déprimées dans la colonie. La plupart des réfugiés étaient en proie au chagrin, à la colère, au désespoir et à l’anxiété face à l’avenir. Toutes ces énergies émotionnelles négatives étaient entrées dans son esprit sans contrôle. Il n’avait pu les limiter que dans une certaine mesure en se concentrant entièrement sur autre chose et il avait laissé toute son attention sur son ordinateur portable pendant le reste de la nuit.

Lorsque la fièvre de Mei était finalement tombée et que son état d’inconscience s’était transformé en état de sommeil, la poussée d’énergie émotionnelle avait été contenue une fois de plus. Mark était alors certain que Mei n’était pas normale non plus, même s’il semblait qu’elle n’était pas un esper, il y avait quelque chose d’étrange dans son corps.

Mei semblait être capable de dissiper les énergies inutiles et inconnues en excès autour d’elle sans qu’elle le sache. La preuve en était qu’il pouvait dormir confortablement lorsqu’il était en contact direct avec son corps.

Son existence lui devenait de plus en plus indispensable à bien des égards.

Après avoir pénétré dans la pièce principale du bureau du directeur, Mark vit Irène avec deux autres soldats, le conseiller municipal Palabrica et quelques-uns de ses hommes, ainsi qu’un autre soldat qui semblait avoir le même âge que le capitaine Dela Rosa, voire l’avoir dépassé d’un an ou deux.

Lorsqu’ils entrèrent, le soldat inconnu et l’entourage du conseiller municipal regardèrent Mark et son groupe en haussant les sourcils. Il savait ce qu’ils pensaient et c’était évident.

C’était comme s’il avait amené des femmes et des enfants à cette réunion importante.

Comme s’il se souciait de leur opinion.

Il regarda les membres de la 11e escouade. Ils ne semblaient pas s’en préoccuper.

Mark fit asseoir les deux petites filles sur le banc d’attente à proximité et leur demanda de rester silencieuses. Mark se plaça ensuite dans l’espace libre à côté du capitaine Dela Rosa, Mei se tenant derrière lui. Ils entouraient tous une table où se trouvait une carte ouverte.

« Avant de commencer, permettez-moi de vous présenter cette personne. Il s’agit du major Alfred Lopez, le chef de la 11e équipe de sauvetage. »

Le capitaine Dela Rosa présenta le soldat inconnu d’un ton respectif. Ce n’était pas étonnant. Alfred Lopez était le soldat le plus haut gradé de la colonie à l’heure actuelle. Cependant, en tant que nouveau venu, le capitaine Dela Rosa avait plus d’autorité que lui pour le moment.

Le capitaine présenta ensuite le conseiller municipal et enfin Mark.

« Alors, c’est toi qui vas décider de notre itinéraire ? »

L’atmosphère était devenue rigide et pesante.

Le commandant Lopez regarda Mark et lui posa la question au moment où le capitaine Dela Rosa avait terminé les présentations. Mark avait l’impression que les yeux de ce major voulaient le jauger et qu’ils relâchaient une certaine pression sur lui, une pression qui pouvait provenir d’un vétéran du champ de bataille. C’était une pression différente de celle qu’il pouvait ressentir auprès de politiciens expérimentés comme la députée Lanie.

Mark n’avait cependant pas envie de succomber à cette pression. Il regarda le major droit dans les yeux et répondit.

« En accord avec le marché, c’est le cas. Y a-t-il un problème ? »

Voyant sa réponse posée, le major Lopez se détendit enfin.

« Non, il n’y a pas de problème. Je voulais juste voir si tu avais confiance en cette tâche ou non. Tu as réussi. Passons aux choses sérieuses. »

Tout le monde se détendit enfin.

Sous les ordres du capitaine Dela Rosa, Mark prit le crayon sur la table et l’utilisa pour écrire la route qu’il voulait suivre sur la carte, tout en ajoutant les quelques choses que les militaires avaient l’intention de faire, comme rejoindre les personnes résidant actuellement à Citta Italia et s’arrêter dans les stations-service et les magasins pour obtenir de l’essence et d’autres fournitures autant que possible.

En suivant l’itinéraire prévu par Mark, ils iraient au nord de cette colonie en passant par la Zone B Queens Row et en dépassant le prochain lotissement nommé Gardenia Valley. En empruntant la route principale, Route GSIS, de Gardenia Valley à l’ouest, ils accéderaient à la petite route située derrière Molino Wet and Dry Market afin de contourner la majeure partie de la circulation dense qui bloquait les deux carrefours en T à l’extrémité de la Roue GSIS, là où elle se connectait à la route Molino.

Ils aboutiraient ensuite à l’entrée même du boulevard Molino, où se trouvait l’entrée est de la Citta Italia.

« Comment es-tu sûr qu’il y avait un trafic important qui bloque les carrefours en T à cet endroit ? »

demanda le commandant Lopez en montrant sur la carte l’emplacement de ces carrefours en T.

« Mon groupe a traversé cette zone avant-hier. »

Mark répondit impassiblement.

« Major, il a raison. Ces carrefours sont les endroits les plus exposés au trafic dans cette zone. »

Le conseiller municipal qui connaissait bien l’état de la ville ajouta son soutien.

En continuant la route, après avoir rejoint les survivants à Citta Italia, ils avaient deux options. L’une était d’accéder à la zone ouest de la Citta Italia, qui était plus proche de l’autoroute, ou de continuer sur le boulevard Molino. Les deux voies aboutissent aux mêmes points, mais présentaient des avantages et des inconvénients.

La première leur permettait d’accéder plus rapidement à l’autoroute Emilio Aguinaldo, mais avec un risque plus élevé de rencontrer une partie de la grande horde et, si ce n’était pas le cas, ils rencontreraient toujours un grand nombre d’infectés car l’autoroute était très peuplée. Cette dernière option les amènerait toutefois à une route presque exempte d’infectés en raison du nombre réduit de personnes et d’établissements sur la majeure partie du boulevard. Le problème, c’est qu’au bout du boulevard se trouvait une zone à forte circulation et que le trafic y était plusieurs fois supérieur à celui des carrefours en T précédents.

À partir de là, ils devaient compter sur les trois camions-bennes modifiés à l’avant pour éliminer les barrages routiers et atteindre l’entrée de l’autoroute R-1 Cavite dans la zone côtière ouest de Manille. Cette voie rapide les mènerait directement à Bay City si aucun problème ne survenait.

Pas de problème, hein ?

Mark contredit ce qu’il avait dit dans sa tête. C’était parce qu’il savait qu’il y aurait sûrement un problème pendant qu’ils rouleraient sur la voie rapide. Bien sûr, il ne pouvait pas dire cela et même s’il le faisait, il était peu probable que ces gens le croient.

Alors qu’ils étaient en pleine discussion, la radio privée du capitaine Dela Rosa les avait alertés. Cette radio ne devrait pas recevoir de transmission à moins qu’il ne s’agisse d’une nouvelle importante et soudaine ou d’une urgence grave de la part de ses hommes.

« Veuillez m’excuser. »

Le capitaine dit aux autres en répondant à la radio. Néanmoins, il ne quitta pas sa position, car ce n’était pas nécessaire. S’il y avait une urgence, il valait mieux que les gens ici l’entendent.

« Capitaine Dela Rosa, Capitaine Dela Rosa… Ici le commandant de l’équipe de retardement Cadunggan… À vous.

– Ici le capitaine Dela Rosa, à vous.

– Capitaine, nous avons une urgence. Une autre horde de taille similaire venant du sud-ouest est apparue au sud-est. Ils sont apparus dans la zone aveugle à laquelle nous nous attendions le moins. La Subdivision Camella est assiégée par les infectés des deux côtés ! »

En entendant cela, tout le monde dans la pièce fronça les sourcils, en particulier les soldats.

« Pouvez-vous encore tenir ?

– Nous avons déjà perdu plusieurs hommes, mais nous pouvons encore tenir. Les canaux et les ruisseaux du côté ouest empêchent l’avancée des infectés pour l’instant. Nous pouvons concentrer la majeure partie de notre puissance de feu sur le côté est, mais d’après les estimations, nous ne pouvons tenir qu’une heure environ, voire moins.

– Très bien, retardez les infectés autant que vous le pouvez, mais restez en vie. Nous souhaitons que le reste d’entre vous revienne à nos côtés.

– Bien reçu, Monsieur ! Terminé. »

Le capitaine Dela Rosa mit fin à la transmission avec un visage grave et se tourna vers les autres autour de la table.

Ils devraient terminer les préparatifs, au pas de charge.

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