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Chapitre 137 : L’après-coup
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

 

Jour 5 – 9h27 – Toit du bâtiment de deuxième année,École primaire Queens Row, Zone A Queens Row, Ville de Bacoor, Cavite

Le fait que Mark ait sauté du toit comme ça avait crispé tout le monde. La plupart d’entre eux s’étaient précipités vers le bord du toit pour voir ce que Mark voulait faire.

BUZZZZ !!!!

À mi-chemin de la chute, ils entendent un bourdonnement : le scarabée serré contre le corps de Mark batit des ailes, ce qui ralentit sa descente.

TSST ! TSST ! TSST ! TSST ! TSST ! TSST !

En descendant, Mark commença à tirer sur les infectés qui étaient attirés par le bruit des ailes du scarabée. Dès l’atterrissage, le scarabée se détacha de son dos et s’envola vers le toit, laissant Mark seul face à plusieurs dizaines d’infectés. Sans changer d’expression, Mark dégaina sa machette de la main droite et tint le pistolet-mitrailleur de la main gauche.

Le sang des infectés éclaboussa l’air et gicla au sol alors que Mark commençait à éliminer les infectés qui venaient l’attaquer. Corps après corps, les infectés tombaient à un rythme constant.

CLIC ! CLIC !

N’ayant pas tenu le compte de ses munitions, le pistolet-mitrailleur finit par s’épuiser. Cependant, au lieu de battre en retraite, il continua à faire les cent pas, un sourire commençant à fleurir sur ses lèvres. Il se mit à courir de plus en plus vite en éliminant tous les infectés qui lui tombaient sous la main.

Pendant qu’il tuait Dominador, il avait demandé à Laelaps d’envoyer les infectés de l’extérieur. En tout, il devrait y en avoir au moins trente. En ajoutant les hommes de Dominador qui s’étaient transformés après avoir été mordus et en soustrayant ceux qu’il avait tués, il devrait y avoir au moins une centaine d’infectés ici maintenant. Pourtant, le nombre ne l’effrayait pas, et il se sentait même de plus en plus exalté à mesure que la bataille se prolongeait. Ce sentiment était similaire à celui qu’il avait ressenti sur le toit de l’hôtel de ville lorsqu’il avait combattu l’énorme homme des bois.

Sur le toit, le capitaine Dela Rosa et les autres observaient Mark d’un air sévère. Comme il ne pouvait pas s’en empêcher, le capitaine d’escouade se tourna vers Nikky et Rollan.

« J’ai entendu dire que vous le connaissiez tous les deux avant l’apocalypse, n’est-ce pas ? »

À la question du capitaine, les deux acquiescèrent.

« Je le connais depuis la première année de lycée. Pourquoi cette question ? »

dit Rollan avec une expression confuse.

« Pouvez-vous me dire quel genre de personne il était avant l’épidémie ?

– C’est… »

Rollan hésita à répondre.

« Si c’est gênant, alors c’est bon de ne pas répondre. Je suis juste curieux parce qu’il peut tuer des personnes vivantes et des infectés sans sourciller. Je me demande s’il n’a pas un casier judiciaire impliquant des meurtres ou, du moins, des bagarres fréquentes. »

Le capitaine Dela Rosa dit cela et les autres auditeurs hochèrent la tête en signe d’assentiment. Il était impossible qu’une personne normale puisse avoir le même comportement que Mark.

« S’il vous plaît, ne jugez pas notre ami comme ça. »

Nikky s’interposa en fronçant les sourcils.

« Ce n’est pas ce que je voulais dire. Je ne le juge pas. C’est juste bizarre. »

Le capitaine Dela Rosa tenta de l’apaiser.

C’est alors que Rollan prit la parole en secouant la tête.

« Mark… Il n’avait pas de casier judiciaire, c’est sûr. Et pour les combats, c’est encore plus impossible. Vous ne me croirez sans doute pas mais Mark était quelqu’un de timide.

– Timide ? »

Irène ne put s’empêcher de demander, puis elle regarda Mark en contrebas qui souriait en massacrant les infectés.

« Oui, timide. Il n’aimait pas parler aux gens et se tenait à l’écart le plus possible. Même avec nous, ses amis, son vocabulaire était très limité. S’il n’interagit même pas avec les gens, comment pourrait-il être impliqué dans des bagarres ou même tuer quelqu’un. Ces trois dernières années, il s’est même coupé du monde, ne passant son temps qu’à l’intérieur de sa maison et sortant à peine. »

Rollan répondit en haussant les épaules.

« C’est… »

C’était maintenant au tour du capitaine Dela Rosa de froncer les sourcils. C’est parce qu’il avait regardé Mark et ses actions. Comment il avait tué les infectés et éliminé les hommes de Dominador. Il n’y avait pas la moindre trace d’une personne timide sur lui. Au contraire, il n’y avait que la silhouette d’une personne assoiffée de sang.

C’est alors que Rollan reprit la parole tout en regardant Mark en contrebas.

« Eh bien, il y avait des moments où il affichait des yeux et un sourire aiguisés. »

En entendant cela, tout le monde le regarda, poussant Rollan à continuer.

« À l’époque, c’est moi qui m’occupais du cybercafé de ma tante et Mark était un client régulier avant de devenir grabataire. Quand il jouait à des jeux de survie pour zombies, à des jeux de guerre et à tout ce qui impliquait de tuer des monstres et d’autres joueurs, il commençait à laisser échapper cette expression une fois qu’il commençait à être trop immergé dans le jeu. »

Rollan soupira avant de poursuivre.

« En regardant son expression, on a l’impression qu’il appartient au monde du jeu auquel il joue et qu’il n’est pas seulement un joueur devant son ordinateur. Son expression actuelle et celle qu’il avait à l’époque… Il ne fait aucun doute qu’elles sont similaires. C’est comme s’il appartenait à ce monde chaotique maintenant. »

En entendant les explications de Rollan, le capitaine Dela Rosa se rendit compte de la situation et la pitié se lisait sur son visage.

« Qu’est-ce qui ne va pas, capitaine ? »

demanda Irène en voyant son expression.

« Je pense, je connais la réponse à la question dans mon esprit maintenant et j’ai pensé que c’était dommage.

– Dommage ? »

demanda Irène une fois de plus tandis que tout le monde attendait sa réponse.

Le capitaine Dela Rosa regarda alors Rollan.

« Votre description de Mark coïncide avec ce que j’ai en tête. Si j’ai bien compris, il ressemble à ces gens qui sont nés pour un monde chaotique. Ce sont des gens plutôt calmes, qui ont tendance à se tenir à l’écart des foules. Cependant, lorsque le chaos survient et qu’ils doivent entrer en action et se battre pour leur propre bien ou celui des gens qui les entourent, leur potentiel se libère. Leurs prouesses sont supérieures à celles du commun des mortels et certains d’entre eux, même s’ils mènent une vie normale, peuvent rivaliser avec un soldat parfaitement entraîné. Face à la menace, au lieu de se recroqueviller, ils peuvent toujours laisser échapper un sourire et plus ils sont acculés, plus leurs prouesses augmentent. »

Regardant la scène sanglante en contrebas, le capitaine Dela Rosa fixa l’expression de Mark avant de poursuivre.

« C’est aussi pour cela que j’ai demandé s’il avait déjà tué quelqu’un ou s’il se battait souvent. C’est parce que des gens comme ceux-là, dans la société moderne, on ne les trouve que dans l’armée, dans les groupes armés privés ou chez les criminels. Dans l’armée, les gens comme eux peuvent facilement monter en grade et les criminels qui ont les mêmes traits de caractère ont tendance à devenir glissants et notoires. D’après votre description de Mark, il semble qu’il ait réussi à se maîtriser en se plongeant dans les jeux vidéo. Néanmoins, les traits de caractère sont similaires. Mon fils m’a déjà dit qu’il y avait des classements dans ce genre de jeux, n’est-ce pas ? Comment s’en est-il sorti quand il a commencé à se comporter de la sorte ? »

Le capitaine Dela Rosa se tourna vers Rollan, attendant sa réponse.

« Quand il sourit comme ça en jouant, il est comme un fou furieux. Il commence à dominer la salle de jeu et s’il jouait à des jeux de tir à la première personne, il a tendance à se faire expulser de la salle en raison du très haut niveau de compétence qu’il affichait.

– C’est dommage, non ? S’il était dans l’armée, il aurait probablement un rang très élevé maintenant. Il pourrait même être plus haut que le mien. »

En entendant cela, tout le monde sur le toit ne pouvait qu’accepter la théorie du Capitaine Dela Rosa.

Pendant qu’ils parlaient, ils entendirent Mark crier d’en bas.

« Qu’est-ce que vous racontez tous ? Descendez ! »

Sortis de leurs pensées, ils virent que tous les infectés en bas avaient déjà été tués. Ils étaient trop absorbés par ce que disait le capitaine pour négliger ce qui se passait en bas.

Entendant le cri, Emika commença à couvrir son corps et celui de Laelaps avec des lianes et sauta du bord. Elle et Laelaps descendirent lentement grâce au soutien des lianes. Le scarabée fit de même en volant vers le sol, tandis que les autres restaient abasourdis sur le toit. Puisqu’ils étaient tous des gens normaux, à l’exception de quelques Évolués qui n’avaient toujours pas la capacité de descendre du toit comme ça, ils ne pouvaient qu’utiliser l’échelle une fois de plus.

Les lianes qui bloquaient l’entrée se mirent alors à bouger, faisant sursauter d’effroi les soldats et les policiers du barangay qui attendaient en contrebas. Lorsqu’ils avaient vu que leurs chefs descendaient enfin, ils avaient tous poussé un soupir de soulagement et avaient regardé les lianes libérer le passage.

Les chefs de faction en tête, ils pénétrèrent dans la zone autrefois annexée par Dominador et ses hommes. Aujourd’hui, il ne restait plus que des corps sans vie qui jonchaient l’endroit. En entrant, la première chose qu’ils virent fut Mark et Emika qui rassemblaient les fusils et autres armes utilisés par les hommes sous le règne de Dominador.

En entrant, le nez d’Irène s’irrita à cause de la forte odeur de sang qui régnait dans les environs. Elle était soldat dans l’armée, mais la scène et l’odeur étaient encore trop lourdes pour elle. Elle s’approcha alors de Mark qui était en train de mettre les armes dans un grand panier fait de lianes vertes et épaisses.

« Hé, était-ce vraiment nécessaire de tous les éliminer ? »

demanda Irène en se bouchant le nez. Après tout, il n’y avait pas que l’odeur du sang, il y avait aussi l’odeur de la chair en décomposition dans l’air à cause du nombre d’infectés. Même si les infectés ne pourrissaient pas vraiment, il y avait toujours cette odeur de pourriture qui émanait de leurs blessures exposées.

À la question d’Irène, Mark lui jeta un coup d’œil et répondit en pointant du doigt la direction où se trouvait le bâtiment de la cantine. Le premier étage du bâtiment était toujours couvert de vignes.

« Une fois que tu auras pénétré dans les salles derrière les lianes, tu regretteras certainement de ne pas avoir eu l’occasion de tuer ne serait-ce qu’une seule de ces personnes. »

À la fin de sa phrase, Mark donna un coup de pied à l’un des cadavres des hommes de Dominador.

Irène, sceptique sur les propos de Mark, commença à se diriger vers le bâtiment que Mark désignait.

« Emika, enlève les vignes là-bas.

– Hai~ ! »

Les lianes autour du bâtiment de la cantine s’étaient retirées pendant qu’Irène se dirigeait avec quelques soldats curieux qui la suivaient.

Cependant, dès que toutes les lianes furent retirées et qu’ils entrèrent dans le bâtiment, leurs yeux se dilatèrent. Ils pouvaient sentir une odeur étrange et dégoûtante émaner de l’endroit. Pour les soldats masculins et les soldats féminins non vierges, cette odeur était quelque chose qu’ils connaissaient et ce n’était certainement pas un bon signe, comme Mark l’avait déjà souligné auparavant, que les femmes et les enfants disparus étaient gardés dans ces pièces.

En entrant dans la pièce, ils avaient vu les femmes et les enfants enlevés. La plupart d’entre eux étaient nus, tandis que d’autres n’avaient que des chiffons sales pour couvrir leurs corps. Tous leurs yeux étaient découragés et ils avaient l’air sous-alimentés. Pire encore, certains d’entre eux avaient manifestement été torturés pendant l’acte, car on pouvait voir des ecchymoses et des blessures violacées sur leur peau.

En voyant que des gens entraient dans la pièce, la plupart des femmes et des enfants reculèrent, effrayés, vers le coin le plus éloigné, se recroquevillant de peur. Ils avaient tous essayé de rétrécir leur corps autant qu’ils le pouvaient tout en souhaitant ne pas être vus. Certaines femmes avaient immédiatement protégé les enfants sur leur dos. Mais toutes n’avaient pas pu se replier. Il y avait ceux qui étaient conscients mais qui ne pouvaient plus bouger à cause de l’état de leur corps. Pire encore, certains étaient inconscients.

Certains pourraient penser que ceux qui étaient restés allongés sur le sol dormaient simplement, mais avec toute l’agitation qui se produisait à l’extérieur, il était impossible pour eux de continuer à dormir.

Le capitaine Dela Rosa franchit également la porte et vit la situation à l’intérieur.

« Vous tous ! Arrêtez de vous énerver ! Tous les hommes ! Sortez ! Appelez tout le personnel féminin dont nous disposons et faites appel à des femmes volontaires ! Faites venir les infirmiers et les médecins au plus vite ! »

Rollan, Nikky et son groupe avaient également vu ce qui se passait à l’intérieur. Les deux femmes se dépêchèrent d’éloigner les hommes et de les faire attendre à l’extérieur.

Irène, qui fut la première à entrer, ne put s’empêcher de pleurer en voyant l’état dans lequel se trouvaient ces femmes et ces enfants. De plus, il était évident que le traumatisme qu’ils avaient subi était trop profond pour qu’ils se rendent compte qu’ils étaient des soldats et que l’aide arrivait.

Incapable de digérer ce qu’elle venait de voir, Irène sortit de la pièce pour se calmer lorsqu’elle entendit une voix devant elle.

« Tu me crois maintenant ? »

Regardant la source de la voix, Irène secoua la tête.

« C’est notre faute, n’est-ce pas ? En tant que soldats, nous avons manqué à notre devoir. »

Irène se lamenta.

« On n’y peut rien. »

Le capitaine Dela Rosa, qui venait de donner des ordres à ses subordonnés, s’interposa entre la conversation de Mark et celle d’Irène. La fureur se lisait sur son visage.

« Nous avons manqué d’effectifs et de puissance de feu pour faire face à ces bâtards. Dans le pire des cas, il est plus probable que nous aurions retrouvé ces gens utilisés comme bouclier. »

Le capitaine Dela Rosa regarda alors Mark.

« Si vous n’étiez pas là, ces gens pourraient souffrir encore plus longtemps. Nous ne pouvons donc que vous remercier. »

Le capitaine Dela Rosa fit un vœu de la tête.

Ces deux-là sont vraiment de bons soldats.

pensa Mark.

« Quoi qu’il en soit, je vais chercher des munitions et des armes dans leur armurerie, d’accord ?

– N’hésitez pas à le faire. Si c’était dans la légalité avant l’apocalypse, on ne peut que se foutre de la loi maintenant, n’est-ce pas ? »

Le capitaine Dela Rosa se maudit de ne pas pouvoir retenir sa colère plus longtemps.

Bientôt, les infirmiers et les médecins arrivèrent. Après avoir réalisé qu’ils étaient enfin sauvés, les femmes et les enfants à l’intérieur avaient tous libéré leurs émotions en pleurant.

C’est alors que l’un des médecins examinant une fillette inconsciente de huit ans s’était écrié.

« Capitaine !

– Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Le capitaine Dela Rosa s’approcha précipitamment.

« Cette fille… Elle est sur le point de mourir.

– C’est… »

Les yeux du capitaine Dela Rosa se dilatèrent.

« Elle a plusieurs fractures sur la cage thoracique. Son col de l’utérus présente également des signes de déchirure. Son organe sexuel saigne même en ce moment. Il y a également des gonflements sur son corps, ce qui indique qu’elle a été frappée plusieurs fois avec quelque chose de dur. Sa respiration est déjà superficielle et sa température est déjà inférieure à la normale. Elle ne tardera pas à rendre son dernier soupir. »

Tous ceux qui avaient entendu le médecin ne purent s’empêcher de se sentir abattus. Les femmes et les enfants avaient finalement été sauvés, mais ils étaient arrivés bien tard pour cette petite fille.

« Donne-moi les dossiers de ces personnes. Laisse-moi vérifier si elle a encore de la famille. Nous devrions les informer. »

Le capitaine Dela Rosa l’ordonna et une pile de papiers lui fut rapidement remise. Il n’y avait pas de photos sur les papiers, mais des croquis au crayon des personnes disparues. Il réussit tout de même à trouver le dossier exact de la jeune fille mourante. En voyant le dossier, le capitaine secoua la tête.

« Qu’est-ce qui ne va pas, capitaine ? »

Irène s’était approchée et avait regardé le dossier. Elle avait la même expression que le capitaine après coup.

La fillette était l’un des premiers enfants à avoir disparu et il ne lui restait plus aucun parent. Sa disparition n’avait été signalée que par la personne chargée de s’occuper des enfants orphelins de la colonie.

Alors qu’ils se lamentaient sur le sort de la fillette, quelqu’un jeta un coup d’œil au journal derrière eux et prit la parole.

« Pas de parents, hein… Dans ce cas, je peux l’avoir ? »

Tous ceux qui entendirent cela regardèrent Mark qui avait prononcé ces mots.



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