Mutagen
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Chapitre 128 : Un petit monde
Chapitre 127 : Les chaînes du destin Menu Chapitre 129 : Éviter le troisième chef de faction

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 5 – 7h16 – École primaire Queens Row, Zone A Queens Row, Ville de Bacoor, Cavite

Le capitaine Dela Rosa et ses subordonnés avaient du mal à croire ce qu’ils voyaient devant eux. Comme ils étaient resté en contact avec Bay City après s’être installés ici, ils savaient que dans les rangs de l’armée de Bay City, il n’y avait que quinze Évolués assez forts pour combattre des soldats entraînés, malgré le manque d’entraînement. Cependant, malgré leur force actuelle, la différence entre ces Évolués et les Mutateurs était énorme, à l’exception d’un Évolué provenant du peuple qui avait été sauvé du centre commercial.

Quant au nombre de mutateurs que l’armée avait réussi à recruter, il n’était que de deux. C’est dire à quel point il était rare que des gens deviennent des mutateurs. Cependant, en voyant le nombre de mutateurs confirmés dans le petit groupe de Mark, ces soldats avaient eu l’impression que c’était inconcevable. De plus, Mark, le chef de ce groupe, était un Évolué dont on disait qu’il avait une force comparable à celle de l’Inconnu.

Tandis que les soldats étaient déconcertés par le groupe insondable dirigé par Mark, l’attention des autres personnes se portait sur Janette qui était enchaînée et suivait docilement Odelina qui tirait l’autre extrémité des chaînes. La plupart des spectateurs étaient déconcertés, mais il y avait quelqu’un qui regardait Janette avec agitation.

C’était l’une des femmes du groupe de Nikky. La seule femme assise à l’arrière de la jeep auparavant.

Sentant son agitation, Mark ne put s’empêcher de la regarder. C’était parce que le changement dans ses émotions était trop soudain par rapport à l’expression déconcertée qu’elle avait auparavant. Lorsque Mark vit qu’elle regardait Janette, plusieurs hypothèses apparurent immédiatement dans l’esprit de Marlk

Quel petit monde !

Mark pensa en évaluant l’apparence de la femme qui semblait avoir entre dix-neuf et vingt ans et qui avait quelques similitudes avec Janette.

« Frangine… »

La femme appela d’une voix étouffée, confirmant les pensées de Mark.

« Mara, qu’est-ce qui ne va pas ? »

Nikky avait également remarqué son comportement particulier.

La femme appelée Mara n’entendait plus Nikky et marchait lentement vers Janette enchaînée tandis que ses yeux commençaient à pleurer.

Les spectateurs étaient également déconcertés par ses actions et commençaient à spéculer en murmurant.

Alors qu’elle marchait vers sa sœur, quelqu’un lui barra la route. En regardant la personne, il s’agissait de l’homme qui semblait être le chef de ce groupe, Mark. Réalisant que cette personne devait être responsable de l’enchaînement de sa sœur, elle lui lança un regard noir.

Voyant les actions de Mara qui marchait aveuglément vers Janette, Mark donna Abbygale à Mei et bloqua le chemin de la femme.

« C’est ta sœur ?

– Oui, c’est elle ! Qu’est-ce qu’elle a fait ? Pourquoi l’avez-vous enchaînée ?! »

souffla Mara, les larmes aux yeux.

La galerie qui observait regarda Mark et son groupe, réalisant que la femme enchaînée était en fait sa sœur.

Apprenant ce fait, les deux autres membres du groupe de Nikky s’avancèrent pour jouer les médiateurs. Ils n’étaient pas aveugles et ils avaient compris qu’il devait y avoir plus que cela. Il y avait d’autres femmes dans le groupe de Mark, il serait donc déraisonnable que la sœur de Mara soit la seule à être attachée. Même si l’apparence du chef était effrayante, les yeux de la belle femme et de la petite fille ne pouvaient être feints.

« Mara, calme-toi. Il doit y avoir une raison pour laquelle ta sœur est attachée. »

La femme qui conduisait la jeep plus tôt tenait Mara et la tirait doucement vers l’arrière. L’homme, quant à lui, regardait Mark avec insistance, car il semblait également reconnaître Janette et il semblait avoir une relation avec Mara.

« S’il vous plaît, répondez à sa question. »

L’homme avait les yeux brillants, mais il restait rationnel et demandait poliment. Vu la façon dont les soldats traitaient cet homme, il valait mieux qu’ils ne se le mettent pas à dos.

Cependant, ce n’est pas Mark qui avait pris la parole après, mais la femme soldat qui était toujours à côté du Capitaine Dela Rosa.

« Monsieur Mark, si j’ai bien compris, cette femme est l’infectée que vous élevez. »

En entendant cela, Mark se tourna vers la femme soldat avec surprise.

« Je ne m’attendais pas à ce que vous le sachiez.

– C’était dans le rapport que nous avons reçu à votre sujet. »

Mark était encore plus déconcerté. Il semblait que le rapport qu’ils avaient reçu sur lui et son groupe était très détaillé avant le moment où ils s’étaient séparés avec les gens et les soldats au centre commercial. Pourtant, il n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Après tout, s’il ne s’agissait que de gratitude, autant de détails n’étaient pas nécessaires.

Comme s’il lisait dans ses pensées, le capitaine Dela Rosa prit la parole.

« Cela a quelque chose à voir avec ce que nous allions vous demander. C’est la raison pour laquelle nous avons essayé d’obtenir le plus d’informations possible sur vous et votre groupe. »

En entendant cela, Mark hocha la tête en réalisant. Ce n’était pas seulement de la gratitude. Ces soldats avaient certainement besoin de quelque chose de lui.

D’un autre côté, tout le monde autour ne pouvait s’empêcher de regarder Janette d’un autre œil en apprenant qu’elle était une infectée. Mara n’y croyait pas non plus. En regardant l’apparence actuelle de Janette, personne ne pouvait l’associer à un infecté.

« Vous mentez tous ! Regardez ma sœur ! Il n’y a aucune chance qu’elle soit une infectée ! »

Tout le monde ne put qu’acquiescer aux affirmations de Mara. Même les soldats étaient déconcertés. Si Mark n’avait pas confirmé leurs pensées et le rapport qu’ils avaient reçu auparavant, ils auraient également douté.

Devant les regards sceptiques de tous, Mark ne parla pas mais marcha devant Janette et déboutonna les boutons de ses vêtements.

« Qu’est-ce que tu fais ?! »

Mara hurla et fonça sur Marc.

« Odel, retiens-la un peu. »

Mark parla tout en enlevant le deuxième bouton.

Odelina s’avança immédiatement et immobilisa Mara en lui bloquant les bras.

« Laisse-moi partir ! »

Mara essaya de s’échapper de l’emprise d’Odelina mais comme une pince, les bras d’Odelina la bloquèrent en place.

Voyant que Mara était prise, les deux autres membres du groupe de Nikky chargèrent à leur tour.

« Lâchez-la ! »

L’homme mugit et chargea avec son tuyau de fer. Cependant, avant qu’il ne puisse attaquer, la voix de Nikky résonna dans leurs oreilles.

« Maverick ! Délia ! Arrêtez ! Mara ! Regarde ta sœur ! »

La voix de Nikky ramena les trois personnes à la raison et à regarder Janette. Après avoir enlevé trois boutons du chemisier de Janette, Mark avait tiré sur son col gauche, découvrant son épaule. Sur l’épaule, une blessure de la taille d’une morsure qui n’avait pas encore cicatrisé était révélée. Une partie de la chair de l’épaule était même manquante. Malgré la profondeur de la morsure, elle ne saignait plus. C’est la morsure qui avait transformé Janette en infectée. Elle n’avait pas encore cicatrisé, ou peut-être ne cicatriserait-elle jamais sans l’aide de moyens extraordinaires.

En voyant la morsure, Mara perdit son énergie et s’effondra sur Odelina. Odelina la lâcha doucement et la poussa vers l’homme.

« Prends-la. »

L’homme, lui aussi choqué, prit distraitement Mara des mains d’Odelina avant de s’éloigner.

Mark réarrangea le chemisier de Janette et remit la chaîne à Odelina. En fait, il ne voulait pas montrer une telle scène, mais par respect pour la sœur de Janette, il avait montré la preuve. Maintenant qu’il l’avait fait, il n’y avait plus de raison de rester ici et de devenir le divertissement de tout le monde.

« Capitaine, partons. »

dit Mark après avoir pris son sac et quelques affaires dans le véhicule.

« D’accord, suivez-nous. »

Le capitaine de l’escouade était d’accord.

Cependant, avant même qu’ils n’aient pu se retourner, Mara cria.

« Attends ! Si ma sœur est déjà infectée, pourquoi l’emmenez-vous ? Et pourquoi ma sœur n’attaque-t-elle personne ? Et pourquoi ne semble-t-elle pas différente d’un humain ? »

Mara réprima son chagrin et demanda.

Mark la regarda avec une expression qui ressemblait à celle d’un idiot.

« Je n’ai vraiment aucune raison de répondre, mais laisse-moi te dire. Quand je l’ai attrapée, elle était déjà comme les autres que vous voyez dehors, quelqu’un qui ne pouvait pas vivre sans infecter les autres. Cependant, pendant sa captivité, elle est devenue comme ça pour une raison inconnue. Quant à ta troisième question, je ne peux pas y répondre ici. »

Après avoir dit cela, il se tourna vers le capitaine et hocha la tête avant que les soldats ne commencent à emmener le groupe de Mark.

« Attends ! »

cria encore Mara. Les autres membres du groupe de Mark la regardèrent mais voyant que Mark ne se retournait plus, ils ne purent que suivre en laissant tous les autres.

Quant à Rollan, il restait avec sa petite amie pour l’instant car il semblait que la présidente du Barangay avait besoin de quelque chose de la part de Nikky.

Voyant que l’agitation s’était calmée, les spectateurs alentour commencèrent à se disperser, laissant sur place le groupe de Nikky et celui de la présidente.

La présidente avait ensuite conduit Nikky et Rollan vers leurs quartiers, tandis que les membres du groupe de Nikky avaient décidé de retourner à leur lieu de repos.

***

Jour 5 – 7 h 25 – École primaire Queens Row, Zone A Queens Row, Ville de Bacoor, Cavite

Dans l’un des bâtiments situés à l’extrême est de l’école, un homme buvait du vin dans la pièce centrale la plus haute.

C’est alors qu’un homme armé fit irruption dans la pièce.


« Chef ! »

L’homme beugla.

Celui qu’on appelait ‘Chef’ était un homme d’une trentaine d’années. Il avait l’air assez musclé, mais ce n’était pas sa caractéristique la plus visible. Si quelqu’un le voyait pour la première fois, il remarquerait d’abord ses membres recouverts d’une épaisse fourrure semblable à celle d’un singe.

« Pourquoi cries-tu ? »

Le chef fronça les sourcils en réprimandant l’homme qui avait fait irruption.

« Désolé, chef. C’est juste qu’il semble y avoir un formidable groupe de personnes qui vient d’arriver.

– Formidable ? Comment ça ? »

demanda le chef d’un air sceptique.

« Patron, vous ne me croirez pas, mais le capitaine Dela Rosa a été trop poli avec le chef de ce groupe. De plus, il semble que le capitaine connaissait cette personne.

– Ce capitaine têtu était poli ? C’est vraiment étrange. Si ce groupe n’était pas redoutable, ce capitaine ne l’aurait sûrement pas mis dans son collimateur. Sais-tu d’où vient ce groupe ?

– Non, chef. Après leur arrivée, les soldats les ont escortés. Il semble qu’ils avaient besoin de quelque chose de ce groupe.

– Besoin de quelque chose, ce sont peut-être des soldats ?

– Je ne crois pas. Leur groupe était composé de belles femmes et de personnes à l’allure étrange. L’homme qui semblait être leur chef avait l’air d’un criminel. »

En entendant cette réponse, le chef fut encore plus déconcerté.

« Que veux-tu dire par étrange ?

– Il y avait une fille aux cheveux verts, un garçon dont la peau des bras ressemblait à l’écorce d’un arbre, un chien doré et ils semblaient également élever un étrange infecté avec eux.

– Un étrange infecté ? »

Le chef demanda à l’homme armé de raconter ce qui s’était passé.

« Il semblerait que je doive rencontrer le groupe dont tu parles. »

Le chef avala son verre de vin et se leva pour sortir de la pièce, suivi par l’homme armé.

***

Mark et les autres qui suivaient les soldats marchaient maintenant sur le sentier qui menait à l’un des bâtiments à l’extrémité sud-ouest de l’école.

En chemin, ils avaient pu constater l’état déplorable dans lequel se trouvaient les habitants de cet établissement. Les gens avaient l’air affamés et n’avaient pas pris de bain ni même essuyé leur corps depuis un certain temps. Même les enfants n’avaient plus l’énergie de jouer comme avant l’épidémie.

La tristesse et la peur se lisaient dans les yeux de la plupart des gens qu’ils voyaient.

« Même si nous leur rationnons la nourriture, ce n’est pas suffisant. Nous ne pouvons manger ici que deux fois par jour. Une fois le matin et une fois le soir. Quant à l’hygiène, nous avons à peine de l’eau à boire, alors personne ne peut songer à prendre un bain. »

La femme soldat à côté du capitaine prit l’initiative d’expliquer en voyant que tout le monde observait l’état des lieux.

Alors que la soldate prenait l’initiative d’expliquer, Mark en profita pour demander quelque chose.

« Y a-t-il différentes factions ici ? Vous, les soldats, vous semblez avoir un groupe distinct de celui de la présidente et du conseiller municipal.

– C’est exact, il y a trois factions ici qui dirigent cette colonie. La première est la faction dirigée par Madame Kat et Sir Reynald Palabrica. Ce sont eux qui ont pris l’initiative d’établir cette colonie. Ils sont également en charge du bien-être des survivants. Comme vous pouvez le constater, ils ne font pas un très bon travail.

Le deuxième groupe est composé de nous, les soldats venus de Bay City. En fait, nous sommes venus ici pour secourir des gens, mais nous avons fini par être coincés ici nous-mêmes. Nous assurons la sécurité de l’endroit et nous effectuons également des missions de ravitaillement tous les jours.

Bien que notre faction et la première ne soient pas en mauvais termes, les deux factions ne veulent pas être subordonnées l’une à l’autre. Ils voulaient gouverner cet endroit et nous ne pouvons pas non plus être sous leur autorité puisque nous recevons des ordres directement du gouvernement. Néanmoins, on peut dire que nous sommes alliés.

La troisième faction est différente. Elle est dirigée par quelqu’un qui se fait appeler Dominador. Personne ne sait s’il s’agit vraiment de son nom ou d’un pseudonyme. Il est venu ici et a établi son autorité avec un énorme groupe d’hommes armés. »

Tout le monde écoutait attentivement la femme soldat. Mark fronça cependant les sourcils en posant une question.

« Ce Dominador est un Mutateur, n’est-ce pas ? »

La femme soldat fut choquée, non, pas seulement elle mais aussi les autres soldats. Ils se figèrent tous sur place.

« Comment le savez-vous ? »

demanda le capitaine Dela Rosa.

« J’ai mes moyens. Le plus important, c’est que ce type est en train d’arriver ici avec ses hommes. »

Mark sortit son fusil de chasse et appuya sur la pompe après avoir relâché la sécurité de l’arme.



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