Mutagen
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Chapitre 120 : Le chemin vers son foyer solitaire
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Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 4 – 21h16 – Église Notre Mère du Perpétuel Secours, Sous-division Lakeville, Molino VII, Ville de Bacoor, Cavite

Au sous-sol de l’église, presque tout le monde était déjà endormi. En raison du manque de chambres, les deux chambres situées à côté du parking du sous-sol avaient été occupées par les femmes et les enfants, tandis que l’une des buanderies avait été vidée et une literie avait été placée pour Carlo et Rollan.

Après avoir passé plusieurs jours à se nettoyer avec des linges humides, tout le monde avait enfin pu prendre un bain. Ce n’était pas parce qu’il y avait de l’eau courante dans l’église. Le château d’eau du lotissement se trouvait à quelques kilomètres à l’est, de l’autre côté de la rue. Ils avaient réussi à aller chercher de l’eau au château d’eau et à prendre un bain.

Comme la conduite d’eau du château d’eau était privée, Mark ne s’inquiétait pas de la contamination. Cependant, ils n’essaieraient certainement pas d’utiliser cette eau pour cuisiner.

Pour la surveillance, chacun se relaierait toute la nuit. En ce moment, c’était le tour de Carlo et Sundra, qui se trouvaient sur le balcon de l’église. Ce n’était pas vraiment nécessaire à cause de l’existence de Laelaps, mais ils l’avaient quand même fait pour se sentir en sécurité. C’était aussi parce que Mark savait que la race de Laelaps n’était pas celle d’un chien de garde mais d’un chien de chasse. Cela ne signifiait pas que Laelaps n’était pas fiable, mais ses compétences dans ce domaine étaient moindres.

Mark, quant à lui, se trouvait actuellement dans le véhicule avec Mei, Abbygale et Odelina. Si elle pouvait être considérée comme leur membre, Janette se trouvait également à l’intérieur du véhicule. Curieusement, elle dormait. Mark ne l’avait pas forcée à dormir, elle dormait plutôt de son propre chef. Abbygale dormait également sur l’autre canapé. Il semble que le long voyage l’ait épuisée.

Assises sur le plancher du véhicule, Mei et Odelina aidaient Mark à se préparer pour le lendemain matin. Elles chargeaient les chargeurs du fusil d’assaut avec des munitions pendant que Mark rangeait les affaires qu’il emporterait dans son sac à dos.

« Vous devriez déjà dormir. »

Mark leur dit en examinant le lanceur de grenades M79 qu’il utilisera plus tard.

« Gege, je vais bien. C’est toi qui devrais dormir. »

Mei répondit en rangeant le chargeur qu’elle venait de remplir.

« C’est vrai, maître, c’est toi qui devrais dormir, car après ton départ, nous aurons encore le temps de nous reposer. »

Odelina était d’accord avec Mei.

« Moi aussi, je vais bien, si vous me le demandez. »

Mark regarda l’heure sur son téléphone qui était branché et en train de charger.

« Il est un peu plus de 21 heures. Il est encore tôt pour moi.

– Tôt ? Maître, à quelle heure dormes-tu normalement ?

– Hmm… Vers 3 ou 4 heures du matin. Mes clients en freelance venaient toujours des États-Unis, donc je travaillais généralement la nuit. Si je ne travaille pas, je regarde des animes et je joue à des jeux vidéo. »

Les deux femmes étaient restées sans voix. C’était bien si c’était le travail, mais passer presque toute la nuit à des choses inutiles.

Si Mark savait à quoi elles pensaient, il ne manquerait pas de les réprimander.

Devant lui, il déposa les armes qu’il comptait utiliser, le fusil d’assaut M16 et la machette. Le fusil à pompe habituel n’était pas présent car il l’avait remplacé par un lance-grenades. Il y avait aussi la mitraillette USC. Il avait prévu d’effectuer une mission furtive et n’avait pas l’intention d’affronter les infectés si possible. Cependant, si cette dernière situation se produisait vraiment, le fusil à pompe ne serait pas d’une grande aide. Même si le fusil à pompe était plus puissant que le fusil d’assaut, sa précision, sa portée et sa vitesse de rechargement étaient trop lentes. De plus, le lance-grenades était plus approprié en raison du grand nombre d’infectés aux alentours. Quant au pistolet-mitrailleur, il pensait l’utiliser pour remplacer son pistolet. Bien qu’il soit un peu plus lourd que le pistolet, le poids supplémentaire ne devrait pas gêner ses mouvements.

Pour le plan, Mark voulait y aller seul et se diriger furtivement vers sa maison. Affronter tous ces infectés était assurément du suicide et c’est pourquoi il pensa à passer par les toits des maisons car les infectés ne pouvaient pas y grimper. Sa maison n’avait pas encore été envahie par les infectés, car elle se trouvait dans une ruelle et les portes étaient bien fermées. À moins de pouvoir escalader les portes et les murs de plus de deux mètres, personne ne pourrait pénétrer à l’intérieur.

Après avoir terminé tous les préparatifs nécessaires, Mark et les autres décidèrent enfin de dormir à onze heures du soir.

Mark n’avait pas réussi à dormir paisiblement. Alors que son esprit était rempli de pensées qui l’empêchaient de dormir, il était également tourmenté par sa prémonition pour une raison quelconque. C’était la première fois qu’il faisait un rêve persistant comme celui-ci, qui apparaissait deux jours de suite.

***

Jour 5 – 4 h 02 – Rue Binga Lake, Sous-division Lakeville, Molino VII, Ville de Bacoor, Cavite

Tôt à cette heure, Mark avait déjà atteint les rues secondaires du lotissement, approchant de la rue où se trouvait sa maison, à quelques pâtés de maisons de là.

Bien qu’il ait dormi assez tard, il s’était réveillé vers trois heures du matin et s’était préparé à partir. Même si l’obscurité de la nuit pouvait réduire sa portée visuelle, cela devrait être la même chose pour les infectés d’après ce qu’il avait observé dans le centre commercial. De plus, avec sa tenue entièrement noire, il serait difficile pour quiconque de distinguer son existence à distance. Ce serait différent pour les infectés mutants, mais la possibilité qu’il en rencontre un ailleurs que dans les environs de sa maison serait presque nulle.

Il se trouvait donc à trois rues de sa maison. Il était prudent dans ses mouvements et ne faisait pas de bruit malgré le fait qu’il se déplaçait rapidement. Il n’était pas aussi rapide qu’Odelina et Abbygale, mais bien plus rapide qu’une personne normale et même qu’un mordeur.

SWISH !

Mark se faufila derrière un mangeur errant et le décapita avec sa machette.


À ce stade, il donnait la priorité à l’élimination des Mangeurs plutôt qu’à celle des Mordeurs. C’était parce qu’il commençait à se rendre compte que les Mangeurs étaient plus aptes à détecter les gens dans l’obscurité que les Mordeurs. Le Mangeur qu’il avait décapité était déjà tombé. Un Mordeur à proximité ne pouvait même pas distinguer Mark qui se tenait à côté du Mangeur mort à cause de l’obscurité de la nuit. Le fait que la lune se soit déjà couchée à ce moment-là aidait aussi beaucoup.

En maintenant son rythme, il atteignit le coin de la rue qui précédait sa rue natale, Mainit Lake. Le nombre d’infectés ici était plus petit que dans la rue où il avait l’intention d’aller, mais c’était encore trop pour qu’il puisse s’en occuper seul.

Ne voulant pas se faire repérer, il sauta par-dessus le mur de la maison la plus proche, située à plusieurs centaines de mètres, car le coin de la rue n’était rien d’autre qu’un terrain vague. Sentant que quelqu’un l’avait vu, il sauta immédiatement du haut du mur et atteignit la terrasse juste au-dessus des portes de la maison. Il s’était ensuite allongé sur le sol de la terrasse, à l’abri des regards. Plusieurs infectés avaient remarqué une ombre se déplaçant sur le mur et avaient immédiatement couru dans la direction de l’ombre, mais ils n’avaient vu personne et étaient retournés à leur comportement oisif.

Alors qu’il parvenait à se soustraire à la vue des infectés, il se sentit soulagé. Ce serait un problème si les infectés commençaient à frapper aux portes de la maison dans laquelle il entrait. Accroupi, il aperçut l’infecté qui l’avait vu s’éloigner. Il se propulsa immédiatement vers le toit-terrasse de la maison sans que personne ne le détecte.

Du haut du toit du deuxième étage, il pouvait à peine voir les infectés au loin, mais il pouvait distinguer le grand nombre d’infectés à proximité, dans la rue derrière la maison.

Voyant son prochain arrêt, il se suspendit lentement au toit de la maison d’un étage voisine. Il ne sauta pas et se dirigea lentement pour ne pas faire de bruit. Sauter sur les toits des maisons était l’une des choses les plus bruyantes à faire lors d’une mission furtive, car les toits étaient faits de feuilles de métal. Ce n’était pas comme dans certains films où les personnages faisaient à peine du bruit après être tombés en déséquilibre sur un toit métallique.

En franchissant trois autres maisons, il se rapprochait de plus en plus de son but. Le problème était maintenant de savoir comment il allait traverser la rue infestée d’infectés. En regardant autour de lui, il put voir le van écrasé sur l’une des maisons au bout de la rue. Il l’avait vu avant d’utiliser le drone et cherchait le bon endroit pour l’atteindre. Il semblait que le propriétaire de la camionnette ait tenté de s’enfuir, mais qu’il ait échoué lamentablement. Mark s’était alors éloigné de plusieurs maisons.

Lorsqu’il avait enfin pu voir la camionnette, il avait constaté qu’elle était endommagée. La porte du siège du conducteur avait été projetée dans la rue et toutes les vitres de la camionnette avaient été brisées. Il pouvait également distinguer plusieurs grosses bosses sur la carrosserie du véhicule, ce qui montrait clairement que celui qui avait attaqué le van était un infecté mutant doté d’une super force.

Heureusement pour Mark, ce véhicule lui permettrait d’accéder au quartier où se trouvait sa maison. La camionnette s’était en effet écrasée contre le mur de la maison en face et sa carrosserie bloquait presque toute la rue. En sautant du toit de la maison la plus proche, il pourrait monter sur le toit de la camionnette et atteindre la maison de la rue suivante.

TSST ! TSST ! TSST ! TSST ! TSST !

Couché sur le toit de la maison, il attend le bon moment. Il en profita également pour tirer sur plusieurs Bulldozers qui tournaient au ralenti au loin, les criblant de trous. Les Bulldozers s’agitaient car ils ne trouvaient pas d’où venaient les attaques et à cause de la douleur qu’ils ressentaient dans leur corps. Les bruits que faisaient les Bulldozers attiraient également l’attention des infectés aux alentours.

Mark avait enfin trouvé le bon moment.

Il se leva, prit son élan et sauta rapidement sur le toit de la camionnette. Le saut était à environ trois mètres, mais il le fit sans encombre. Après avoir atterri sur le toit de la camionnette, il ne s’arrêta pas et continua à courir jusqu’à ce qu’il saute sur le mur de la maison en face de la camionnette avant de se propulser sur le toit. De nombreux infectés aux alentours l’avaient vu comme une ombre mouvante, mais que pouvaient-ils faire ? Ils ne pouvaient que faire du bruit pendant qu’il s’éloignait de leur champ de vision.

Mark commença à se sentir un peu exalté alors qu’il se rapprochait de plus en plus de sa maison. Avec tous les infectés aux alentours, il était peu probable qu’un pilleur parvienne à pénétrer dans sa maison et il ne craignait donc pas qu’on lui vole ses affaires.

Sa maison se trouvant à l’intérieur de la ruelle, il réussit à se frayer un chemin sans que les infectés des rues principales ne se rendent compte de sa présence. De plus, la perturbation causée par les Bulldozers qu’il avait abattus plus tôt avait détourné l’attention des infectés de lui.

Enfin, il atteignit sa maison. En montant sur le toit, il vérifia que la cour n’avait pas subi de changements étranges, mais il n’en trouva aucun. Les portes et les murs étaient intacts et les portes étaient les mêmes. La maison était la même que celle qu’il avait quittée quelques jours auparavant.

Il sauta du toit et déverrouilla la porte. Il entra alors dans la maison la plus solitaire qu’il ait jamais eue. Une maison où il n’y avait personne pour l’accueillir. Il vivait seul sous ce toit, faisant de son mieux dans tout ce qu’il pouvait faire. Mais personne ne le félicitait pour tout ce qu’il avait fait de bien.

C’est parce qu’il était tout seul.

Les seules choses qu’il avait avec lui étaient ses passe-temps. Sa collection d’objets, très peu nombreuse, et sa collection de copies électroniques, accumulées au fil des ans. Il n’avait pas de collection de mangas ou de light novel sur une étagère, ni de grande collection de figurines. Il était trop coûteux pour lui d’acheter ces choses à l’étranger. Ce qu’il avait, c’était quelques modèles de robots pour lesquels il avait laborieusement économisé de l’argent et quelques figurines d’anime qu’il avait gagnées lors de plusieurs conventions auxquelles il avait laborieusement assisté et qu’il avait achetées par chance dans des magasins de surplus.

Il voulait les ramener avec lui, sinon il aurait l’impression que son existence depuis plusieurs années n’était qu’un mensonge.

***

Fin du Volume 2



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