Mutagen
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Chapitre 108 : Rassemblement aux portes
Chapitre 107 : Manger le chef de gang Menu Chapitre 109 : Réunion avec un ami

Traductrice : Moonkissed

Auteur : Exallion

Jour 4 – 7h02 – Buhay na Tubig St., Buhay na Tubig, Imus, Cavite

Pendant que Mark éliminait le gang, un groupe de véhicules composé de plusieurs voitures de patrouille de police, d’une camionnette et d’une voiture familiale recouverte de fines lianes se précipitait vers Firenze. À l’exception de la voiture familiale et de la camionnette, les voitures de patrouille contenaient les policiers qui étaient sortis de Firenze.

Tous les matins et tous les soirs, ces derniers jours, les policiers avaient l’habitude de sortir et de tuer les infectés qui se rassemblaient devant les portes, et si le nombre devenait important, ils les attiraient. C’est la raison pour laquelle la route privée à l’extérieur de Firenze était presque dépourvue d’infectés. Après avoir attiré les infectés, ils se rendaient dans d’autres endroits pour se ravitailler et trouver des survivants en attendant que la horde se disperse.

Ce matin, cependant, le nombre d’infectés à l’extérieur des portes était plusieurs fois plus important que les fois précédentes, ce qui ne leur laissait pas d’autre choix que d’attirer la horde au loin tout en réduisant lentement leurs effectifs. Cependant, qui aurait pu imaginer que l’arrivée soudaine de la horde était en fait un complot visant à les éloigner de la colonie. Après avoir parcouru une certaine distance dans la rue principale, ils tombèrent dans une embuscade tendue par des hommes armés, dont ils confirmèrent plus tard qu’ils étaient membres du syndicat de gangs qui s’était installé dans le lotissement d’en face. Ils apprirent également que pendant qu’ils étaient retenus par les membres du gang, le village était attaqué par un autre groupe, ce qui rendit l’atmosphère encore plus tendue de leur côté.

Avec la horde qu’ils attiraient derrière eux et l’embuscade du gang devant eux, les policiers se trouvaient dans une situation dangereuse. Sans les instructions du chef Mallari et les prouesses du chef intérimaire de la colonie, SP02 Agbayani, qui était un Mutateur, ils n’auraient pas réussi à persévérer.

Bien qu’ayant un rang inférieur dans la hiérarchie policière, Agbayani avait été choisi comme chef intérimaire parce que son existence donnait de l’espoir aux survivants de la colonie, grâce à ses capacités surhumaines obtenues après avoir été mordu par un infecté. De plus, sa personnalité était très appréciée par ces personnes. Il était la personne idéale pour faire le travail et était également actif au poste qu’on lui avait confié.

Chaque fois que les policiers devaient sortir, SP02 Agbayani accompagnait toujours les autres pour assurer leur sécurité et celle des survivants qu’ils pouvaient trouver.

Le chef Mallari n’était venu cette fois-ci que pour observer leur routine et superviser leur travail. Qui aurait pu imaginer que la présence du chef était une bénédiction en raison de son expérience dans ce domaine ? Sans la présence du chef de la police, ils seraient peut-être tombés immédiatement malgré la présence du SP02 Agbayani.

La capacité de SP02 Agbayani pourrait être appelée [Peau d’acier]. Elle consiste à transformer sa peau en métal. Même si sa transformation était lente et prenait beaucoup de temps, elle le rendait imperméable aux morsures des infectés, aux balles des armes à feu de faible calibre et aux armes froides. Cependant, les armes de plus gros calibre et les attaques de type impact peuvent toujours l’affecter, car seule sa peau était affectée par sa capacité, et non ses muscles et ses organes. De plus, son corps s’alourdissait et ses mouvements devenaient plus lents pendant la durée de la transformation.

Si le chef Mallari n’était pas là pour les guider, SP02 Agbayani ne pourrait se protéger que lui-même et non les autres, ce qui entraînerait leur mort.

Pourtant, ils se trouvaient dans une situation délicate. Même s’ils n’étaient pas tombés immédiatement à cause du chef, ce n’était qu’une question de temps.

Cependant, un miracle se produisit…

Une voiture familiale à l’allure étrange, recouverte de plantes grimpantes, arriva sur les lieux. Les membres du gang encerclèrent la voiture et se moquèrent de ceux qui se trouvaient à l’intérieur pour avoir une voiture de si mauvais goût et sans valeur. C’est à ce moment-là que leur chute avait commencé. Les lianes vertes entourant le véhicule se déplacèrent et tuèrent les membres du gang comme des fourmis. Les lianes fouettaient les membres du gang et transperçaient même leurs corps, les éclaboussant de sang et les décimant.

Ceux-ci, qui avaient été assiégés par ces mêmes personnes, ne pouvaient que contempler la situation avec des expressions abasourdies. De plus, le même véhicule avait commencé à décimer la horde qui les suivait.

Ensuite, une camionnette avec des survivants à bord arriva sur les lieux, attirée par le bruit des armes. On aurait dit que les survivants étaient désespérés et qu’ils avaient parié sur la situation. Heureusement pour eux, ils étaient arrivés au bon moment. S’ils étaient arrivés plus tôt, ils auraient pu se retrouver dans une situation indésirable.

Lorsque la situation avait pris fin, la femme qui conduisait la voiture familiale recouverte de vigne leur avait demandé des nouvelles de Firenze. Comme ils savaient que la femme ou peut-être quelqu’un à l’intérieur de la voiture familiale pouvait ressembler à SP02 Agbayani, ils avaient volontiers autorisé la femme à les accompagner et à se dépêcher de retourner au campement.

C’est ainsi qu’ils en étaient arrivés à la situation actuelle.

Cependant, lorsqu’ils étaient revenus à Firenze, à l’exception du chef Mallari et des hommes qui l’accompagnaient depuis l’hôtel de ville hier, les autres arboraient des expressions à la fois soulagées et choquées après avoir vu ce qui se passait. S’ils ne voyaient pas les dizaines de cadavres, les blessés et les membres de gangs capturés, ils penseraient qu’il s’agit d’un mensonge.

Penser que ce grand nombre de voyous avait été vaincu par une seule personne et que cette même personne était cet homme qui regardait attentivement une femme infectée manger devant lui. Ils ne savaient pas quoi dire à ce sujet.

***

Mark observait les changements de teint de Janette pendant qu’elle mangeait et, pour tout dire, elle avait maintenant l’air plus ou moins humaine. S’il n’y avait pas ses pupilles blanches et l’expression vide de son visage, personne ne penserait qu’elle était infectée.

Mark savait que les policiers ainsi que le chef Mallari et ses hommes étaient revenus mais il n’avait pas l’intention de les regarder car il était plus intéressé par l’étrange scène sanglante qui se déroulait devant lui.

Pourtant, il semblait qu’il était destiné à être dérangé.

« C’est le gentil oncle ! »

Une voix animée résonna dans les environs tandis qu’une fillette de onze ans sautait du véhicule couvert de vignes après avoir vu Mark. Tout le monde ne put s’empêcher de regarder la fille qui avait des cheveux verts avec des fleurs roses sur la tête. La jeune fille courut vers Mark sans se soucier des regards qu’elle recevait.

Mark, qui avait entendu le cri, soupira. Il avait remarqué les deux fluctuations familières et uniques du groupe qui arrivait et il savait donc que cette fille et la personne à l’intérieur de cet énorme arbre à l’hôtel de ville étaient déjà arrivées. Il était même certain que l’arbre était un enfant, vu la faiblesse des fluctuations qu’il détectait. Néanmoins, il ne voulait pas s’approcher d’eux et ne s’attendait pas à ce que la fille soit la première à bouger.

« Nee ! Oji-san a l’air effrayant ! Je veux dire mon oncle ! »

La fille cria en s’approchant car Mark ne la regardait même pas après qu’elle l’ait appelé.

À cause de ce cri, Mark ne put s’empêcher de tourner la tête et de la regarder.

« Arrête de crier, Chibi* Dryade ! » (ndt : chibi veut dire petit(e))

dit Mark en la regardant.

« Je ne suis pas une chibi ! »

Beugla la petite fille avant de se figer en réalisant que l’effrayant oncle semblait comprendre la langue maternelle de son père, le japonais. Lorsqu’elle avait inconsciemment dit ‘Oji-san’ tout à l’heure, c’était parce que leur famille passait ses vacances au Japon, ce qui lui causait des problèmes de vocabulaire à des moments inattendus. C’est pourquoi elle s’était immédiatement corrigée. Elle ne s’attendait pas à ce que cet oncle effrayant puisse la comprendre.

Lorsqu’elle arriva devant Mark, elle s’arrêta et le dévisagea de la tête aux pieds sans aucune crainte. Mark, quant à lui, ne fit que la regarder avant de tourner la tête vers Janette, attendant de voir s’il y aurait d’autres changements dans son physique ou dans sa conscience naissante.

La fille ignorée fit la moue et regarda ce que l’oncle effrayant était en train de regarder. Comme elle était concentrée sur l’oncle effrayant, elle ne remarqua pas la scène sanglante qui se déroulait devant elle. Maintenant qu’elle l’avait vue…

« Ugu- ! Oncle effrayant, pourquoi regardes-tu quelque chose de dégoûtant ? »

Elle se couvrit la bouche mais ne détourna pas le regard. Au contraire, elle avait même l’air intéressée. C’est alors qu’elle vit Janette.

« Eh ? Mon oncle, pourquoi nourris-tu ce zombie ? C’est ton animal de compagnie ? »

Elle commença à tourner autour de Janette avec curiosité.

« Uwaaa… Incroyable, elle ne m’attaque pas.

– Tu sais, je vais la faire t’attaquer si tu continues à faire ça. »

Mark se sentait étourdi par le fait qu’elle tournait autour de lui.

« Gege, cette fille est ? »

Mei, qui se tenait derrière Mark, ne put s’empêcher de demander. Mark lui jeta un coup d’œil.

« Je ne la connais pas vraiment. Je sais seulement qu’elle est liée à l’arbre gigantesque de l’hôtel de ville. »

Mark regarda ensuite la femme d’âge moyen qui s’approchait en portant un petit garçon de quatre ans dans ses bras. Le petit garçon avait lui aussi des cheveux verts, mais plus foncés que ceux de sa sœur aînée. Une autre chose remarquable chez le petit garçon était la petite partie de sa peau sous sa mâchoire et le dos de ses mains qui avait la texture et la couleur de l’écorce d’un arbre.

En arrivant, la femme essaya de ne pas regarder la vue macabre de Janette mangeant le cerveau de l’homme mort en face d’elle alors qu’elle appelait la jeune fille.

« Arrête de faire ça Emika. Tu déranges tout le monde.

– Hai*~ ! » (ndt : Oui~)

répondit la fille aux cheveux verts en sautillant vers sa mère.

La femme regarda alors Mark.

« Mes enfants m’ont dit que tu nous avais aidés. Le sac de nourriture laissé à la supérette vient aussi de toi, n’est-ce pas ? Merci beaucoup. »

La femme fit un vœu sincère à Mark.


« Tu n’as pas à t’inquiéter. C’était juste sur un coup de tête, si tu veux mon avis. Si j’ai bien compris, ce garçon est cet énorme arbre, n’est-ce pas ?

– Apparemment, oui. Voici mon plus jeune enfant, Mikio. Je suis Rosamie, leur mère. Cette fille espiègle, c’est Emika.

– Sakurano Emika desu~ ! »

Emika s’était soudainement interposée en se présentant devant Mark, bloquant même sa mère de sa vue. Bien sûr, elle s’était fait tirer les vers du nez et avait été réprimandée.

« Désolé, ma fille est vraiment méchante. De plus, mes enfants m’ont dit que tu avais aidé Mikio à redevenir humain. Je ne saurais trop t’en remercier.

– Eh bien, pas besoin de formalités. Tu peux dire que ton fils est un de mes amis. »

Mark fit alors face à Mikio.

« C’est vrai ? »

Le petit garçon s’empressa d’acquiescer tout en souriant largement.

Ce que Mark et Rosamie avaient fait était un simple échange de gratitude et d’autres choses, mais pour les autres qui connaissaient les circonstances à l’hôtel de ville, ils étaient tous stupéfaits. Ils regardèrent le petit garçon et ne purent s’empêcher d’être choqués par le fait que ce petit garçon était cet énorme arbre à l’époque. De plus, cet arbre ne s’était-il pas desséché au moment où l’Hôtel de Ville s’était effondré ?

De même, ils ne pouvaient pas ignorer une chose que Rosamie avait dite. Il s’agissait du fait que Mark avait transformé son fils, Mikio, en humain.

Combien de mystères cet homme avait-il en réserve ?

Les personnes les moins choquées étaient celles qui avaient vu Mark maîtriser cet énorme chien. S’il était capable de redonner à ce chien une apparence plus ‘normale’, il était possible qu’il puisse également le faire pour des personnes se trouvant dans les mêmes circonstances.

« Nee, nee~, mon oncle, tu ne t’es pas encore présenté. »

Emika harcela Mark et tira plusieurs fois sur ses manches.

« D’accord… Arrête un peu. C’est Mark, appelle-moi Mark.

– Heee ? Pourquoi est-ce si court ? Peu importe, je t’appellerai Mark-Ojichan alo- Ahhh ! »

Sa mère tira l’oreille d’Emika.

Mark soupira avec un sourire amer. Cette fille était peut-être un peu ennuyeuse, mais Mark ne pouvait pas la détester non plus. C’est parce qu’il trouvait cette fille attirante. Pas son physique, mais son état d’esprit et l’émotion qui régnait dans son subconscient. Il s’agissait en fait du “bonheur”.

Les émotions négatives étaient absorbées par Mark et l’épuisaient. Au contraire, les émotions positives l’attiraient et lui donnaient une énergie positive.

Avec l’émotion positive inhérente à cette fille, il serait difficile pour Mark de la détester.

Au moment où Emika se plaignait à sa mère, Mark tourna la tête vers Janette. Il semblait qu’elle avait déjà fini de manger et qu’elle était en train de lécher le sang de ses paumes. Jetant un coup d’œil derrière lui, Marc prit la parole.

« Mei’er, peux-tu me donner le désinfectant pour les mains et l’eau pulvérisée du véhicule ? Ah, et aussi des mouchoirs en papier. Nous devons nettoyer Janette avant de la ramener à l’intérieur de la voiture.

– D’accord. »

Mei, qui était encore en train de digérer les informations qu’elle venait d’entendre, sortit de ses pensées et se dépêcha de répondre avant de se diriger vers le véhicule.

Tout le monde était encore plongé dans les événements étranges qui se déroulaient devant eux. L’existence de Janette, les mystères autour de Mark, la vérité sur l’arbre gigantesque de l’hôtel de ville et l’apparence d’Emika. C’était une énorme quantité d’informations que les esprits fatigués des gens devaient digérer.

Le mystérieux Mark en question attendait cependant les objets dont il avait besoin pour nettoyer le visage et les mains de Janette.

« Mark ? »

C’est alors qu’il entendit une voix masculine familière venant de l’arrière, ce qui le fit se retourner avec surprise. En voyant qui lui parlait, il ne put s’empêcher de se sentir un peu ravi. Il était impossible qu’il ne reconnaisse pas cette personne.



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