«Eh bien… Monsieur Roland, vous serez responsable de la troisième ligne défensive. »

«Laissez-moi faire, je ferai de mon mieux. »

Après que Roland eut fait ses adieux à Rock, il sortit du bureau du Défenseur et laissa échapper un soupir.

Les choses ne se passaient pas aussi bien qu’il ne l’avait prévu. La Cité du Prisme avait échoué à trouver d’autres Déchus, et lui-même n’avait trouvé aucune autre information à leur sujet non plus.

Le défenseur demanda donc à Roland de renforcer la sécurité du Tournoi des Martialistes.

Puisqu’ils ne pouvaient localiser aucun Déchu présentement, ils devaient changer de plan et attendre les Déchus au tournoi. Afin d’éviter que les martialistes s’épuisent durant le tournoi, les cadres de l’Association avaient établi un programme spécial, et toutes les célébrités martiales devaient suivre ce programme en conséquence.

En d’autres termes, le concours martialiste de cette année se transformerait complètement en un piège soigneusement conçu contre les Déchus.

La compétition ne serait plus qu’une sorte de formalité. Les cadres allaient accorder toute leur attention sur la sécurité publique. De plus, ils avaient eu une conversation privée avec toutes les célébrités martiales à l’avance et tout le monde comprenait qu’ils étaient actuellement à un moment critique, donc aucun d’entre eux ne s’était plaint.

Il y aurait quatre lignes défensives selon le plan. L’armée gouvernementale et les membres de l’Association déguisés en public constituaient la première ligne défensive. Leur devoir principal était de trouver et d’éliminer les Déchus agissant seuls. La deuxième ligne défensive se composait de toutes les célébrités martialistes, qu’ils soient sur scène ou non. Les martialistes traditionnels étaient responsables de la troisième ligne défensive et les défenseurs de la dernière.

Le but de cet arrangement était d’assurer le succès du Concours Martialiste jusqu’à l’apparition d’un grand nombre de Déchus. Comme certains Déchus pouvaient manipuler les martialistes, il ne suffisait pas de mettre en place une seule ligne défensive.

Roland, en tant que chasseur licencié, était naturellement affecté à la troisième ligne défensive. En fait, il devait surveiller non seulement les personnages suspects dans la salle, mais aussi les martialistes en compétition.

Bien que Roland aurait espéré trouver ou se cachaient les Déchus, il ne connaissait pas de meilleur moyen que de les attendre en embuscade.

L’Association en savait certainement plus sur les Déchus que lui.

Les Déchus n’étaient pas seulement attirés par la Force de la Nature. Ils étaient contrôlés par la Volonté Divine, et leur but ultime était de détruire le Monde des Rêves et de rendre le pouvoir magique au Domaine de l’Esprit.

Par conséquent, les Déchus ne devraient pas manquer une occasion aussi parfaite de collecter autant de noyaux.

Lorsque Roland se retourna dans le couloir, une femme s’arrêta soudainement devant lui.

Ce n’était nul autre que la dernière personne qu’il voulait voir.

C’était la combattante martial, Fei Yuhan.

«Oh… c’est vous», dit Fei Yuhan en regardant Roland.

Comme ils étaient les deux seuls dans le couloir, Roland ne pouvait pas prétendre qu’il ne l’avait pas vue. Il s’éclaircit la gorge et se força à sourire, puis dit: «Ah, bonjour.»

Son sourire, cependant, faiblit rapidement alors que Fei Yuhan parlait.

«Je dois te remercier de m’avoir sauvée la dernière fois,» dit Fei Yuhan en lui tendant la main. «Merci d’avoir tué cet étrange monstre et de nous avoir tous sauvés. »

«Euh …» Roland ne savait pas quoi dire. «Je… je t’en prie. »

«Mais l’Association m’a remerciée à votre place…» soupira Fei Yuhan.

«Non, non, ce n’est pas grave», répondit Roland en agitant la main. «Eh bien … je dois cacher mon identité pour des raisons spéciales. Je préférerais que peu de gens remarquent mon existence.»

«Très bien,» dit Fei Yuhan, qui, étonnamment, ne posa aucune question. «Dans ce cas, je vais accepter ces remerciements. »

Roland se demanda pourquoi Fei Yuhan le croyait facilement. Si elle se souvenait encore de tout ce qui s’était passé avant de s’évanouir, elle aurait dû se souvenir de la voix de Line. Apparemment, elle avait délibérément choisi d’ignorer cette affaire.

Selon toutes les rumeurs que Roland avait entendues, Fei Yuhan ne négligeait jamais aucun détail. Comme beaucoup de jeunes génies, Fei Yuhan était fière et stricte, à la fois avec elle et les autres. Elle était toujours aussi distante et froide envers les gens et n’était certainement pas une martialiste facile à vivre.

Cependant, la fille à qui Roland parlait maintenant était tout le contraire de la martialiste qu’il connaissait.

Soudain, Fei Yuhan sembla se souvenir de quelque chose et demanda: «Au fait, pensez-vous qu’une personne qui aime étudier l’histoire aimerait aussi la science? »

Stupéfait, Roland demanda: «Pourquoi poses-tu cette question? »

«Vous souvenez-vous de cette patiente de la péninsule de Cargarde? » Fei Yuhan continua. «Mademoiselle Valkries fait maintenant partie de mon équipe. Je pensais qu’elle s’ennuyait dans le Sanatorium, mais elle s’intéresse beaucoup aux livres. Au cours du dernier mois, elle a presque lu tous les livres d’histoire de la bibliothèque.»

Roland était à nouveau surpris que Fei Yuhan se soucie de quelqu’un d’autre. Il ouvrit ses lèvres et s’apprêtait à parler, quand soudain une pensée traversa son esprit. Attends, Valkries n’a-t-elle pas mentionnée celui qui ressemblait au Diable qu’il avait vu dans le fragment de mémoire ?

Elle lisait des livres d’histoire depuis un mois?

«… Tous? »

«À peu près, surtout l’histoire de la guerre. C’est un passe-temps intéressant, n’est-ce pas ?

Était-ce une coïncidence? Roland changea rapidement d’avis et modifia ce qu’il se préparait à dire. «Oui, je crois qu’elle veut lire quelque chose à propos de l’étude sociale et de l’humanité, désolé, je dois m’occuper de la tâche que le Défenseur m’a confiée. Je dois y aller maintenant.»

Roland décida brusquement de mettre fin à cette conversation embarrassante. Fei Yuhan ne sembla pas s’offenser.

«Moi aussi», dit-elle en hochant la tête. «À la prochaine, monsieur Roland. »

«Ah … à plus.»

Après le départ de Fei Yuhan, Roland descendit l’escalier en accélérant.

Fei Yuhan s’arrêta et écouta attentivement les pas de Roland.

Cette rencontre n’était pas accidentelle. Elle l’avait soigneusement planifiée.

À vrai dire, Roland était la personne la plus difficile avec laquelle elle avait eu affaire. Contrairement à Valkries, il se comportait naturellement dans ce monde. Si elle n’avait pas entendu une voix dire “Votre Majesté”, elle ne l’aurait probablement jamais soupçonnée. Elle avait remarquée que lors de leur dernière visite à l’hôpital, Roland avait sorti son téléphone trois fois en une minute, et ses yeux s’attardaient sur les jolies femmes. Sa boisson préférée semblait être le coke, comme tant d’hommes ordinaires de cette époque.

C’est pourquoi Fei Yuhan commençait à s’interroger sur sa théorie de «l’autre monde». Si Valkries connaissait Roland, cela signifiait qu’ils venaient du même monde, mais pourquoi les deux personnes agissaient-elles différemment?

Avec ces questions, Fei Yuhan avait planifiée cette rencontre non seulement pour remercier Roland pour sa faveur, mais aussi pour le tester.

Elle était très étonnée du résultat.

Roland semblait avoir réalisé l’étrangeté de Valkries après cette conversation, mais sa réaction était si différente de ce qu’elle avait prédit. Elle avait pensé que Roland aurait essayé de couvrir Valkries parce qu’ils étaient des «amis» du même monde.

Mais Roland avait l’air alarmé en apprenant la nouvelle, et il était encore plus nerveux que lors de la mission commune.

Bien que Roland tenta de cacher ses émotions, elle parvint tout de même à voir le léger mouvement musculaire au coin de ses yeux.

Apparemment, Roland était moins doué pour contrôler son expression faciale que Valkries.

Elle avait beaucoup appris de cette réunion.

Fei Yuhan décida de poursuivre son observation. Elle pensait que l’interaction entre ces deux personnes lui fournirait plus d’informations.

Un sourire apparut sur les lèvres de Fei Yuhan alors qu’elle frappait à la porte du bureau du Défenseur.

Roland convoqua immédiatement Phyllis et Donna dès son retour dans son appartement.

«J’ai besoin que vous observiez un Diable. Elle vient peut-être d’un fragment de mémoire de ce bâtiment! »