Relâchez cette Sorcière | Release that witch | 放开那个女巫
A+ a-
Chapitre 1197 : Le flambeau de la civilisation
Chapitre 1196 : Une raison de voler Menu Chapitre 1198 : Les étrangers

L’examen, qui avait duré une semaine, non seulement soulignait le fait que les étudiants de l’Académie avaient franchi une première étape cruciale mais marquait également le début de leur programme de formation. Toute la ville était en émoi.

Plusieurs citoyens avaient pu apercevoir un “cerf-volant géant” planer au Sud de la Cité Sans Hiver. Certes Tilly survolait parfois le château à bord de la “Licorne” mais la plupart du temps elle limitait son activité aux secteurs non habités. La plupart des gens n’avaient donc jamais vu voler un véritable avion.

Les spectateurs s’étaient donc précipités au Sud de la ville dans l’espoir de voir l’avion quitter la cour. Au début, seuls les gens qui vivaient à proximité du port et de la zone industrielle étaient au courant au sujet des tests mais en trois jours la nouvelle avait fait le tour de la ville et l’académie était assiégée de curieux. À chaque fois qu’un avion entrait dans leur champ de vision, des acclamations enthousiastes montaient de la foule. On aurait dit que c’étaient eux qui pilotaient l’appareil!

Profitant de l’occasion, Honey publia presque aussitôt un article intitulé “Un miracle récurrent”, qui relatait avec force détails l’examen des pilotes stagiaires et était illustré de deux gros plans du biplan. L’Hebdomadaire de Graycastle enregistra alors des ventes record.

De nombreux commerçants extérieurs à la ville y ayant flairé une opportunité commerciale, ils rachetèrent à prix d’or les journaux aux habitants de la Cité Sans Hiver. Quant à ceux qui n’en avaient pas les moyens, ils engageaient des gens pour copier l’article et les photos, ce qui eut pour effet d’augmenter le prix du papier en ville.

C’est ainsi que du jour au lendemain, les Chevaliers Aériens furent connus de tous.

Une semaine plus tard Roland reçut le rapport de Tilly.

Sur 197 stagiaires, 150 avaient réussi l’examen pratique. 47 d’entre eux, pour avoir commis des erreurs importantes, s’étaient écrasés et comme il n’y avait en tout et pour tout que quatre appareils, cela faisait un total de 11 accidents pour chaque avion.

Un taux somme toute assez élevé, mais Roland connaissait la structure, assez simple, des appareils et leur légèreté. Il était facile de les réparer à partir du moment où le moteur était intact. Le Roi remarqua aussi que la plupart des accidents s’étaient produits durant la phase d’atterrissage, soit en raison de la vitesse, soit d’une réaction trop lente du pilote.

Réparés, les avions remis à neuf ne fonctionneraient évidemment plus aussi bien que les neufs. D’eux entre eux, en effet, étaient si abîmés qu’ils ne pouvaient plus satisfaire les besoins des élèves, aussi, pour être certains qu’ils reçoivent une formation adaptée, il allait falloir prévoir 12 à 15 biplans pour le futur programme de formation avancée, ce qui, dans le monde d’où il venait, était également le nombre d’avions requis pour une grande flotte aérienne.

De quelque façon que Roland lise ce rapport, l’information prédominante était celle-ci :

« L’Armée de l’Air et moi avons besoin de fonds. »

Amusé, il reposa le document. Il fallait reconnaître que Tilly avait un certain talent pour avoir compris la nature de cette armée alors qu’elle n’en était qu’à ses balbutiements. Pour pouvoir former une unité de pilotes compétents, il fallait en effet de la main d’œuvre mais aussi un certain nombre d’avions.

Pour l’heure, toutes les industries de la Cité Sans Hiver manquaient cruellement de personnel et il était évident qu’il allait falloir du temps pour constituer une véritable force aérienne.

Edith Kant, le chef de l’État-major, lui avait, elle aussi, fait remettre un rapport, assez court mais plutôt intéressant.

Elle était persuadée que les Chevaliers Aériens avaient le potentiel de tout changer dans la guerre à venir et de jouer un rôle décisif quant à l’issue du conflit à condition de les utiliser à bon escient. Elle souhaitait donc mettre en place un comité de recherche qu’elle enverrait à l’Académie pour en apprendre davantage sur les avions en vue d’études stratégiques ultérieures. Elle avait également étudié quelques tactiques à l’attention spécifique des Chevaliers Aériens et souhaitait en discuter avec lui au plus vite.

Edith était probablement l’un des rares cadres à vraiment s’intéresser aux avions et Roland était admiratif devant sa remarquable perspicacité et sa capacité à associer immédiatement ces appareils à la stratégie militaire.

Le Roi s’apprêtait à convoquer la jeune femme pour échanger leurs points de vue sur les Chevaliers Aériens lorsqu’un garde, à la porte, annonça :

– « Votre Majesté, Monsieur Karl Van Bate, le Ministre de la Construction, demande à vous voir. »

Reposant le téléphone, Roland répondit :

– « Faites-le entrer. »

– « Bien, Majesté. »

Karl entra dans le bureau et après avoir salué respectueusement le Roi, annonça :

– « Je suis ici pour vous faire savoir que la construction du Bâtiment Miracle est terminée, Majesté. »

Debout aux pieds de l’immeuble, Roland s’émerveilla de sa stature imposante.

Il avait fallu deux ans pour édifier ce magnifique bâtiment, une somme considérable et une grande quantité d’acier et de béton, suffisamment pour construire trois ponts comme celui de la Rivière Écarlate. Sans l’aide de sorcières telles que Lotus ou Colibri, il leur aurait fallu encore plus de main d’œuvre et de ressources.

Il ne faudrait pas prendre l’habitude de développer une architecture extravagante et coûteuse, ce qui risquait d’affaiblir considérablement la puissance du pays. Cependant, à en croire la réaction des spectateurs, ce bâtiment avait un impact phénoménal sur le peuple.

Le contraste saisissant entre les résidences de deux ou trois étages et ce Bâtiment Miracle de 50 à 60 mètres de haut enchantait le Roi.

Nouveau point de repère de la Cité Sans Hiver, ce bâtiment non seulement surprenait les gens de par sa taille, mais il témoignait également des technologies les plus avancées disponibles pour l’époque. Son système de drainage, par exemple, se composait de plusieurs réservoirs d’eau à divers niveaux afin de garantir l’efficacité du pompage.

De plus, il était équipé de quatre “ascenseurs” extérieurs mus par des machines à vapeurs disposées dans les soubassements et d’une capacité de plusieurs dizaines de personnes. Bien que rudimentaires comparés aux ascenseurs modernes et même s’ils nécessitaient un contrôle manuel, c’était une première pour l’époque. Vitrés, ils permettaient aux utilisateurs d’avoir une vue complète sur la ville.

– « Je vous en prie, Majesté, dites quelques mots à vos sujets », suggéra Karl debout sur l’estrade, la main sur le cœur.

Roland hocha la tête et salua la foule.

Un raz de marée d’acclamations s’éleva.

– « Bonjour, mes sujets.

« Dès aujourd’hui, le Bâtiment Miracle, qui bat de nombreux records mondiaux, est officiellement ouvert au public. Nos descendants se souviendront de ce jour. Je ne vais cependant pas m’attarder sur sa magnificence mais sur ce qui vous préoccupe le plus, à savoir qui va vivre ici et pour qui il a été construit.

« Des nobles ? Assurément non car Graycastle les a dépouillés de leurs pouvoirs. La famille Royale ? Évidemment non, car je n’ai pas besoin d’un si grand bâtiment pour installer mon lit. La réponse est simple. Cet immeuble vous est destiné, citoyens de la Cité Sans Hiver! Ce miracle est à vous tous, qui avez contribué à son édification!

« Nous allons mettre en vente chacun de ces appartements. Nul besoin d’être noble pour acheter : il vous suffira de montrer votre carte d’identité pour acquérir un logement dans ce bâtiment destiné à devenir historique! »

Qu’il n’avait pas fini de parler qu’aussitôt, une nouvelle vague d’acclamations s’éleva :

– « Longue vie au Roi! »

« Vive la Cité Sans Hiver! »

Roland attendit que le calme revienne et reprit :

– « À présent, allumons le flambeau qui se trouve tout en haut du bâtiment. À compter d’aujourd’hui, tous les soirs, il surplombera la ville de sa lumière éblouissante! »

Sous un vacarme assourdissant, Roland, accompagnés de quelques officiels de l’Hôtel de Ville, prit l’ascenseur jusqu’au dernier étage.

Au centre du toit avait été placé un immense bassin de pierre débordant d’huile noire, une huile lourde et épaisse spécialement traitée pour brûler longtemps sans émettre d’odeur ni de fumée. Un carburant optimal pour alimenter durablement un flambeau.

– « Votre Majesté », dit Rossignol.

Roland hocha la tête, prit la torche qu’elle lui tendait et se dirigea vers le bassin.

Une chanson qu’il avait un jour entendue lui revint alors en mémoire.

“Vous en avez fait du chemin depuis que la vie est apparue sous les eaux…”

Le Roi esquissa un sourire et alluma le flambeau, espérant que cette flamme représentant la civilisation humaine brûlerait à jamais.

❤️Soutenez le novel sur Tipeee Je soutiens la trad de Galadriel ! Je clique ici ! 
🏆 Top tipeurs
  • 🥇1. Charon
  • 🥈2. K1nggor
  • 🥉 3. Jimmy
  • 4. Julien Martin
  • 5. Guillaume Vomscheid
  • 6. Julien
  • 7. Lawliet
  • 8. Xetrix
  • 9. Frederic
  • 10. Damou
  • 11. Cesar
🎗 Tipeurs récents
  • K1nggor
  • Xetrix
  • Cesar
  • Julien Martin
  • Frederic
  • Charon
  • Lawliet
  • Jimmy
  • Damou
  • Guillaume Vomscheid
  • Julien


Rejoignez-nous et devenez correcteur de Chireads Discord []~( ̄▽ ̄)~*
Chapitre 1196 : Une raison de voler Menu Chapitre 1198 : Les étrangers